28. Tueur à gages
/!\ insultes /!\ thèmes de conversation liés à la prostitution /!\
Le groupe se divise en deux : Gad et Azraël partent du côté gauche, Daëgan et moi (à mon grand désespoir) du côté droit.
Malgré Daë, je reste très inquiète et ne me bats pas avec lui. Je ne suis pas bête à ce point. Athanase a besoin de nous, ça ne sert à rien de se bagarrer.
« Viens, me chuchote Daëgan. Je les connais un peu. J'ai une idée de où ils ont pu la mettre, mais ils ont beaucoup de cachettes. » Je hoche la tête, décidée à retrouver Athanase.
Nous nous engouffrons dans une ruelle sombre et malodorante.
Glamour.
Je cherche quelque chose qui puisse m'indiquer la position d'Athanase du regard, scrutant tous les recoins sombres.
À un moment, tandis que je suis en train de regarder attentivement un groupe d'hommes silencieux, je me sens poussée et plaquée contre un mur. Je suis prête à crier, mais une main se plaque contre ma bouche.
L'odeur de l'herbe sèche et de l'été envahit les narines.
Je lève les yeux et mon regard trouve celui qui m'a plaquée contre le mur.
Des yeux bleu/verts avec des taches mordorées.
Sombres et impassibles.
Daëgan.
Je l'interroge du regard, et il se penche vers moi, encore plus malgré son corps collé au mien et colle ses lèvres à mes oreilles.
Mais qu'est-ce qu'il fout lui ?
« Ces hommes, chuchote-t-il, que tu regardais. Ils s'approchent. Ils se sont divisés en deux et ils venaient par derrière.
— Ah d'accord, je réponds sur le même ton. Mais du coup tu fais quoi là ?
— Je te cache. C'est des tueurs à gages. Ils font ça quand ils vont tuer ou enlever quelqu'un. Là, en l'occurrence, ils avaient leurs regards braqués sur toi. »
Je hoche la tête. Puis, je me rends compte de quelque chose, mais je ne sais pas de quoi.
Je regarde par dessus de l'épaule de Daë, et vois que les hommes s'approchent.
Ils doivent se douter de quelque chose. Évidemment qu'un homme ne reste pas là, face contre le mur, à regarder les mouches voler.
Ils savent qu'il cache quelqu'un.
« Daëgan, je marmonne.
— Quoi ? répond-il, une point d'agacement dans la voix.
— Ils s'approchent. Ils se doutent de quelque chose.
— Putain de merde.
— On fait quoi ?
— J'ai une idée, mais je n'ai vraiment pas envie de la mettre en pratique et toi non plus. »
Je crois que je vois ce que c'est. Je l'oblige à cracher le morceau. C'était ce que je pensais : « On peut s'embrasser.»
J'émets un bruit de mécontentement, mais c'est la seule chose qui va nous sorti de là.
Sauf qu'il y a un problème.
Je ne sais pas comment on fait.
« Je vois, lui dis-je. Mais je ne sais pas.
— Tu ne sais pas quoi ? me demande-t-il, exaspéré.
— Faire ça.
— Embrasser ? m'interroge-t-il avec surprise.
— Non.
— Ah... répond Daë, gêné. T'as une autre idée ?
— Non. »
Je pense que c'est l'échange de paroles le plus poli que je n'aie jamais fait avec Daëgan. Et c'est la première fois qu'il montre une autre émotion qui ne soit pas la colère ni l'agacement.
Il recule sa tête pour cacher mon visage aux hommes, qui ont dû voir qu'il y avait une personne et qui donc s'approchent encore plus.
Je plonge mon regard dans le sien, et, non sans mal, je prononce : « Ok. On s'embrasse. »
Je sens que je vais le regretter.
J'enfile un masque impassible, tout comme lui, tandis que nos visages se rapprochent.
Ses lèvres rencontrent les miennes.
Mon estomac se tord. De dégoût, je déduis.
Il bouge sa bouche contre la mienne, et je lui rends le baiser, avec toute ma non-expérience.
Il décolle ses lèvres et me dit : « Tu veux aller plus loin ?
— Vouloir est un grand mot. Il le faut. Vas-y. »
Il hoche imperceptiblement la tête, et revient à l'attaque.
Cette fois, le baiser est plus... sauvage. Plus intensif. Il ouvre ma bouche ( je ne sais comment) et y introduit sa langue.
Une ribambelle d'émotions et de sensations m'assaillent.
J'ai des fourmis dans les pieds, et surtout, j'ai très chaud. Le feu m'embrase de l'intérieur.
Pourquoi cela me fait-il tellement d'effet ?
J'essaye de lui rendre le baiser, mais c'est assez dur, vu que je n'ai aucune habitude.
Sa bouche continue à se bouger contre la mienne.
Je l'imite.
Pour approfondir le geste, pour que ce soit plus crédible ; j'enroule mes mains autour de sa nuque et attire encore plus sa tête.
Daëgan descend ses mains, qui jusqu'ici bloquaient mon corps contre le mur, pour aller attraper ma hanche. Puis, il descend encore plus jusqu'à arriver à mes cuisses. Il décolle un instant ses lèvres des miennes pour m'ordonner : « Enroule tes jambes autour de ma taille.» J'obéis à contre-cœur. Il me tient en dessous des cuisses, où ses mains étaient situées.
À un moment, j'arrive à jeter un coup d'œil au dessus de l'épaule de Daëgan. Les hommes sont partis ou bien se sont retournés et sont en train de partir.
J'en fais part à Daëgan, qui me lâche et me dépose par terre. Lorsque mes pieds touchent le sol, je me rends compte que mes genoux sont mous et mes jambes sont faibles. Je manque de tomber, mais il me rattrape in extremis. Je me débarrasse de son emprise et secoue mes deux membres inférieurs.
La gêne remplit l'atmosphère.
Je m'oblige à penser à Athanase et me souviens de ce qui clochait.
« Daëgan !
— Hm?
— Ces hommes ! Ils étaient présents quand Athanase a disparu ! Et pile quand j'ai senti qu'elle n'était plus là, ils sont tous partis !
— Et donc...
— C'est eux ! je m'exclame, fière de ma déduction. C'est eux qui l'ont enlevée ! »
Une lumière s'allume dans le regard de Daëgan.
Nous partons donc à la poursuite des hommes restants, en essayant d'être le plus discrets possible.
Au bout de quelques temps à se concentrer exagérément sur eux, nous arrivons à l'entrée d'un bâtiment gris clair sale avec des fenêtres roses et des balcons.
« Euh... je dis à l'adresse de mon camarade de recherche, C'est ce que je pense que c'est ?
— Si tu penses que c'est un bordel, alors oui. » C'est bien ce que je me disais.
Il me dit d'attendre dehors, que si je rentrais je me ne me ferais pas d'amis, donc je décide de cacher ma figure avec mes cheveux. On dirait un paillasson.
Ma pensée dévie toujours vers ce qu'on a fait pour ne pas que je me fasse attraper, mais je décide d'y enlever de l'importance et de m'en foutre.
On a fait ce qu'il fallait un point c'est tout. Mais ça reste quand même un peu étrange.
Je déteste ce mec avec toute mon âme, tout mon être. Et j'ai du l'embrasser.
Un sentiment de dégoût m'envahit. Beurk, ne puis-je m'empêcher de penser.
Je secoue la tête. Tant pis.
Mon esprit est en train de divaguer, quand quelqu'un m'aborde : « Que fait une demoiselle aussi charmante devant un tel établissement ?»
Je sursaute en entendant cette voix sombre et gutturale qui m'est complètement inconnue et pivote, prête à me défendre. C'est quand même un salaud, ce Daëgan, de m'avoir abandonnée dehors, comme ça.
L'homme qui m'a parlé est encapuchonné, habillé en noir de haut en bas et porte une cape.
C'est quel type d'habit ça ?
« Mademoiselle ? me redemande-t-il, Auriez-vous perdu votre langue ?
— Euh... J'attends quelqu'un.
— Ah. Puis-je vous demander quelle est votre profession ? Je crains m'être perdu et peut-être pourriez-vous m'indiquer le chemin ?
— Le rapport avec mon métier ? je lui réponds, confondue.
— Ah euh... Laissez tomber, me dit-il avec une mine coupable en s'éloignant. J'irai chercher quelqu'un d'autre, merci.
— Eh ! Tu ne m'as pas répondu. Quel est le rapport ?
— Euh je... »
Son regard se fixe sur un point vers la maison de passe. Il détale. Je tourne la tête et vois Daëgan qui a récupéré une Athanase tétanisée.
Je me précipite vers elle.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top