24. Les Villes
Enfin sorties de là, je me dirige vers les jardins. « Paisajanea !»
Ah oui, c'est vrai. Athanase. Je me retourne un peu, juste assez pour pouvoir la voir du coin de l'œil et pour qu'elle comprenne que je l'ai entendue.
«Mhm?
— Euh... Je sais que tu ne nous fais pas confiance... Mais... J'aimerais bien qu'on apprenne à se connaître un peu plus.
— Mhm?
— Est-ce que tu serais d'accord pour aller faire un tour en ville ?» Je me fige.
Un tour en ville ? Il y a donc d'autres endroits où il y a des humains ?
Je me retourne complètement. Je vois Athanase, avec ses magnifiques yeux améthyste et ses cheveux attachés en un chignon décoiffé avec quelques mèches lui tombant sur le front et les joues.
Elle a l'air tellement innocente.
En plus, elle ne m'a pas fait de mal.
Je pèse le pour et le contre. Que dois-je faire ?
Même si je pourrais m'échapper, je ne suis pas chez moi, chez les Paisajanea. Tous me renient. À part mes parents. Est-ce vraiment un chez soi ?
Ici, je ne suis pas non plus chez moi. Mais les Kuntaï me montrent un peu de respect. Unaï, par exemple. Il a juste été un peu trop collant. Mais il ne m'a pas manqué de respect.
En fait, tous m'ont montré une part de respect... oui, fin, sauf Daëgan. Mais c'est le seul. Je pense.
La curiosité l'emporte. «D'accord. Mais si l'un de vous ne fait je-ne-sais-quoi et que je me retrouve en mauvaise posture; je ne dirais plus jamais oui !
— Oui, oui, t'inquiète. » Je souris.
L'immortelle part en courant aller chercher les autres, je suppose, tandis que je reste ici.
«Tu lui as donné une bonne raclée à cette enflure de Daëgan. Bien fait. » Je me retourne, sur la défensive. Non mais, pourquoi il l'insulte comme ça ? Que je l'insulte, c'est pas grave, mais que quelqu'un d'inconnu–
« Ah. C'est toi. » Unaï. Ça va. Il était dans le couloir. Il a vu ce que Daëgan a fait.
«En effet.» Sourire en coin.
Je crois que je commence à apprécier cette expression faciale.
Je lui souris en retour.
«Comment tu vas? On a tous entendu la claque. C'est toi qui te l'ai prise ?
— Ouaip. Mais–
— Vraiment ?! s'exclame Unaï, Il a osé te gifler ?
— Beeeen, oui. C'est pas la fin du monde non plus ! dis-je en me surprenant moi même. Eh, mais pourquoi je le défends moi ? Je suis bête ?
— Quand même. Oser frapper une demoiselle aussi charmante que toi, c'est pas très poli.
— Ah ? balbutie-je, Euh... Merci ?
— Fais-moi voir ta joue. »
Wow wow wow. On se calme là. Il me traite de "charmante demoiselle" et après il demande à voir les dégâts ? Suspicieux, vous ne trouvez pas ?
Mais cette marque d'attention m'attendait, je lui laisse donc ma joue droite, qui me brûle toujours.
Les yeux quasi noirs d'Unaï observent ma pommette.
Ses doigts ont pris ma mâchoire et ont tourné ma tête. J'ai le cou un peu tendu, vu qu'il est très grand. Je dirais qu'il fait au moins vingt centimètres de plus que moi.
« J'ai des glaçons chez moi. Si tu as mal, tu peux venir me voir. Je suppose que tu vas en ville avec leur groupe, non ?
— Euh... Oui. Mais Unaï, je n'ai pas besoin de glaçons. Dois-je te rappeler que je manipule la glace ?
— J'aime bien quand tu m'appelles Unaï... Aurais-je la fortune de me faire appeler ainsi chaque fois que nous nous croisons ? demande-t-il en s'approchant, le sourire en coin encore plus prononcé et un air qui se veut séduisant dans son regard.
Je trouve qu'il est plutôt ridicule.
Ce qui me fait rire, évidemment.
Un rire de sorcière sort de mon être. Je suis moi-même surprise par mon rire, qui s'amplifie donc et devient un fou rire.
Unaï hausse un sourcil. «Qu'est-ce qui te fait rire ainsi ?»
Son ton offusqué n'aide à rien, je continue donc à rire de plus belle.
J'arrive enfin à reprendre mon souffle. «Pardon. Je... J'ai eu un moment de folie. Ça m'arrive souvent. » Petit mensonge. Le fait de lui mentir comme ça à la figure m'amuse. Surtout le fait qu'il ne s'en rend pas compte, donc je suis à quelque millimètres de repartir dans mon fou rire.
«Donc, euh, tu disais que... Ah, si je pouvais t'appeler comme ça à chaque fois... » Je reprends mon sérieux et prends une voix de drague.
« Je ne sais pas ... Peut-être si tu le mérites...»
Je lui fais un sourire que je veux être séduisant.
Il joue à ça ?
Je répondrai.
Je vois Unaï qui est sur le point de répondre, mais il doit sentir quelque chose car il s'en va rapidement.
Je me retourne et vois Athanase arriver, un air froid et menaçant sur le visage, suivie de "la bande". Gad, Azraël, Daëgan.
L'immortelle arrive et me demande, plutôt sèchement : « Tu faisais quoi avec Unaï ?
— Bah, je ne sais pas, ce que font deux personnes quand elles se voient. Parler ?
— Fais attention. C'est un imbécile né. »
Mais ?! Pourquoi tout le monde me dit la même chose ?!
« Je sais pas ce que vous avez tous, mais vous n'arrêtez pas de tous me dire la même chose, sans aucune explication. À part Aideen qui m'explique un peu plus de choses. Mais quand même ! Et toi, Daëgan, tu me dis de ne pas m'approcher de lui mais qui te dis que tu es une plus agréable compagnie que lui ?! Lui au moins, il me respecte et ne me gifle pas ! »
Athanase hausse tellement les sourcils que je pense qu'ils pourraient atteindre la racine de ses cheveux. Elle se retourne vers Daëgan. « Tu lui as dis de ne pas s'approcher de lui ? En la menaçant je suppose ? »
Le fils du Soleil grogne. Traduction : oui.
Athanase lève les yeux au ciel, mais je vois un début de sourire apparaître sur ses lèvres. Gad et Azraël échangent un regard complice.
Pourquoi suis-je TOUJOURS la seule à ne rien piger ?
L'immortelle décide d'intervenir et de demander si on pouvait partir. Tous hochent la tête.
«OK, parfait ! Da, tu nous emmène dans ta voiture ?
— Ouais. Mais seulement si vous y faites très attention. Si je vois une seule rayure, déchirure, saleté etc., je vous trucide et vous éventre, compris ?» Tous rient et aquiescent.
Je fais de même (sauf la partie de rire, parce que quelque chose me dit que s'il doit éventrer quelqu'un, ce sera moi).
Le petit problème, c'est que je ne sais pas ce que c'est, une voiture.
Athanase ?
Oui?
C'est quoi une voiture ?
Ah oui, c'est vrai.
C'est un moyen de transport qui fonctionne à l'aide d'un moteur qui fait tourner les roues et qui donc fait avancer la voiture. Avant, ça contaminait l'air mais maintenant on a développé une nouvelle science qui consiste à utiliser de la lumière que l'ont met à forte pression et ça fait tourner le moteur, qui fait tourner les roues...
Encore avant, on utilisait de l'eau, qu'on faisait s'évaporer, mais ça consommait trop d'eau du coup, donc on a essayé de trouver un autre moyen.
Ah. Mais pourquoi ne pas utiliser les Geais, tout simplement ?
Parce que chaque midi, les Kuntaï vont manger en ville, donc t'imagines le nombre de Geais qu'il faudrait ? En plus, ils doivent se reposer à un moment donné, donc bon.
Ah. Ok, merci.
Je t'en prie.
Nous arrivons dans un "garage", comme me l'explique Athanase, où trône une belle voiture (enfin, selon les mecs).
« Elle est mag-ni-fique, Daë. Depuis quand t'as une Ferrari comme ça toi ? Dorée en plus !
— Depuis que ma mère est décédée aux mains de ton père, Azra. C'était le Cadeau qu'il m'a fait pour s'excuser. »
Oh. Merde.
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