22. Daëgan.

N.D.A :
Ce chapitre contient un peu de violence et quelques insultes. Si vous ne supportez pas cela, je vous conseille de sauter la fin de ce chapitre, quand Daëgan arrive.
Bonne lecture !! ❤️


« Non ! Tu attireras encore plus la colère des Dieux, ou des Olymas, comme tu veux, sur toi ! Et crois-moi, tu ne veux pas.

— Merci, Aideen. Je savais pas que ça les fâchait. Mais oui, en effet, il vaut mieux que je ne les énerve encore plus.

— Oui. »

On reste silencieuses, priant un peu. Enfin, c'est Aideen qui prie. Moi, je regarde mal le portail.
Dieux imbéciles.

«Aideen, pourquoi tu n'as jamais parlé des Olymas mais t'as dit Dieux ? Et maintenant que j'ai vu la tapisserie tu dis Olymas ?

— On avait l'ordre de ne pas prononcer le nom des Dieux devant toi avant que tu ne le découvre. Je ne sais pas pourquoi. Enfin, je dis le nom des Dieux, c'est parce que eux ils veulent qu'on les nomme comme ça. Parce que le mot "Dieu" est ancien et avant ça n'en désignait qu'un seul. Le "Dieu" d'avant, c'est maintenant pour nous la Création. Tu connais la légende ?

— Euh, non. Quoique... Attends,  c'est pas un trésor spécial que si on le détruit, tout le monde disparaît ?

— À peu près. C'est pas un trésor. C'est un groupe de personnes. Il est inconnu. Je veux dire que c'est un groupe d'adolescents qui ne savent même pas eux-mêmes qu'ils sont ce groupe. Selon les mythes et les légendes, ces personnes sont plus ou moins du nombre de dix. Mais ils peuvent ne pas tous se connaître. Et apparemment, ils naissent qu'une fois tous les deux mille T.d.P., et vivent avec le même âge jusqu'à ce que la nouvelle "Création" naisse et après ils commencent à vieillir et à mourir, comme des personnes normales. Mais s'ils savent que ce sont eux la création, ils n'ont pas le droit de le dire. Je veux dire par là qu'ils sont incapables de le dire. Sauf aux autres personnes de la Création.
Ils sont aussi connus sous le nom des Personnes de la Justice et de l'Équilibre.

— Oh. Je vois. Donc, pour en revenir au sujet principal, les "Dieux" de maintenant sont en réalité appelés les Olymas parce qu'avant on appelait "La Création" Dieu. Et du coup, ça veut dire qu'on peut les tuer sans détruire le monde ? Les Olymas, je veux dire.

— Paisajanea ! me réprimande Aideen, Ne parle pas de choses comme ça devant le portail !

— Oups... Ça m'a échappé. » Je lui fais un sourire sarcastique. Elle lève les yeux au ciel. Nous descendons les marches, ces foutues marches qui endorment mes extrémités.

Aideen me ramène à ma chambre. « Je dois aller faire des corvées, sinon ils vont se douter de quelque chose. Je te laisse ici, si ça ne te dérange pas.

— Oh, non, ne t'inquiète pas. Je peux marcher.

— D'accord, merci !» Elle disparaît dans les escaliers. Je vais dans les couloirs des femmes.

Il y en a quelques unes, mais ce n'est pas ça qui attire me frappe. Un garçon est en train d'avancer.
Vers moi.
Et qui est cet adolescent ?

Cheveux dorés, peau plutôt bronzée, épaules carrées, grand.

Daëgan.

Que me veut-il ? Mais ce n'est pas juste ça ce que je remarque. C'est que toutes les filles sourient en le voyant et essayent d'attirer son attention. Oh là ! C'est donc lui qui est LE garçon qui est le plus séduisant ?

Elles sont bêtes ou quoi, c'est filles ?

Daëgan a la tête baissée, ignorant tous les regards. Il arrive à ma hauteur et me prend le bras.

Je le regarde mal et essaye de me dégager.

« Qu'est-ce que–» Il m'entraîne vers les escaliers. Oh non. Pas encore. J'essaye de me débattre. « Eh! Lâche-moi, sale imbécile ! Arrête ! Je vais te taper ! Si tu ne me lâches pas tout de suite, Daëgan, je te promets que...

— La ferme. Tais-toi.» J'ouvre la bouche, offusquée. Et je m'arrête avant qu'il ne puisse me faire descendre ces foutues marches.

Sauf que, je n'avais pas compté le fait qu'il était vachement plus musclé que moi. Au début, il bloque.

Puis, il se retourne et me regarde dans les yeux, un air exaspéré sur le visage. «Vraiment ? T'as peur de ces escaliers ou quoi ?

— Alors, premièrement, je ne veux pas te suivre. Deuxièmement, peut-être que ces escaliers me donnent le tournis, et j'aime pas ça. Et troisièmement, ta gueule.

— Pardon ? Non, mais, en fait, toi, tais-toi ! » Je n'ai même pas le temps de lui répondre qu'il me prend de la ceinture et des genoux et me soulève. «Tu fais quoi là ?! Eh oh ! Laisse-moi par terre tout de suite ! Espèce de... Hey !!! »
Il me prend comme un sac à patates.
Je suis en état de choc. Mais qu'est-ce qu'il fait ?

Je lui tape le dos avec les poings, le plus fort que je puisse. On arrive dans le couloir des Hommes. Hein ? Pourquoi veut-il m'emmener là ?

Je continue de gigoter dans tous les sens. Les garçons présents rient et font des têtes soupçonneuses. Attends, quoi ? Pourquoi... Ah non ! C'est pas du tout ce qu'ils peuvent penser !

J'entends un sifflement. Je fusille du regard celui qui a sifflé.

« Hey, Daë ! Tu veux pas la partager avec nous un peu ? Allez, sois cool ! Ça va être dr–»

Daëgan se retourne et, toujours avec moi sur son épaule, donne un coup de poing à celui qui a eu le malheur de dire ça.

«J'en vois un qui l'approche, gronde Daëgan, ne serait-ce juste pour lui demander si ça va, je ferai tout ce qui est dans mon pouvoir pour vous faire regretter. Compris ?»

Ils pâlissent tous et hochent la tête, sauf un. Unaï. Il me sourit, de sorte à ce que Daëgan ne le voie pas, et je lui rends son sourire. Lui, au moins, il ne se fait pas commander par un mec qui se croit avoir tous les droits.

J'arrive dans la chambre du Fils du Soleil (pourquoi ?) et Daëgan me jette sur le canapé, sans aucune pitié. Je me relève immédiatement et crie : « Non mais ça va pas bien, toi ? D'abord tu me prends contre mon gré, et après tu gueules sur tout le monde auprès du fait qu'ils ont pas le droit de m'approcher ? Tu tapes quelqu'un qui a juste fait une remarque un peu mal placée, oui, mais le taper ?? Ça va pas bien ?!

— Pardon mademoiselle, mais je n'aime pas qu'on fasse des rumeurs mal placées sur moi, et en plus, ils t'ont manqué de respect de manière odieuse, donc tu pourrais au moins me remercier, mal élevée !

— Oh, mais je ne t'ai jamais demandé de me défendre, Daëgan ! Et s'ils font des rumeurs comme ça, en insinuant que tu as déjà fait je-ne-sais-quoi avec une fille, c'est peut-être parce que tu le mérites, non ? Ta mère ne t'a jamais appris à te comporter en public ?

— Tu viens de dire quoi là ?

— Que ta mère t'a très mal élevé, toi ! C'est pas moi la mal élevée ici !

— Ma mère ? Tu sais ce qu'elle a fait ma mère ? Et d'abord, comment oses-tu insulter une pauvre femme qui ne te connaît même pas, qui ne t'a rien fait ?

— Elle t'a créé, ça impacte déjà sur ma vie.

— Tu mentionnes encore une seule fois ma mère de cette manière et je te ferai payer très cher. D'accord, Paisajanea ?

— Qu'elle aille se faire foutre, ta mère ! J'en ai rien à–» Je reçois un coup sur la joue.

Je tombe par terre. Ma pommette brûle.

Il vient de me frapper.
Il vient de me donner un coup de poing.

Mais qu'est-ce que j'ai fait ?

« Je t'avais prévenue, Paisajanea. Ne parle pas d'une femme innocente. »

Je me lève dos à lui. Je ne veux pas qu'il voie les larmes qui ont perlé dans mes yeux. Je ne veux pas qu'il croie que je suis faible.

Je me retourne, furieuse. Mais je décide d'emmagasiner toute cette rage. Ça fait plus mal après.

« Pourquoi m'as-tu menée ici.»

Il hausse un sourcil. Puis il s'approche.

« Je sais que tu as parlé avec Unaï, Paisajanea. Je sais que tu le connais. Si je te vois encore une fois en train de parler gentiment avec lui, je te jure que ça va très mal finir.

— Ah bon ? Et depuis quand tu crois que je vais t'obéir ? Tu ne me donnes pas d'ordres. Imbécile.

— Moi ? Un imbécile ? Moi je n'insulte pas les parents des autres, du moins pas ceux que je ne connais pas.

— Et moi je ne vais pas par là en train de taper tout le monde. » Il se tait. Moi: 1, Lui : 0.

Il secoue la tête, puis me regarde intensément : « Pense ce que tu veux. Juste, ne t'approche pas de de lui. Il est mauvais.

— Et pas toi ?

— Ce n'est pas ce que tu crois.

— Si je suis tellement en erreur, dis-moi.

— Tu ne mérites pas de savoir. »

Imbécile, va.

Puis, la porte s'ouvre et Azraël apparaît.

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