18. Entraînement n°2

Il fait très noir. «Euh... Inaki ? Tu es où–» Quelque chose me percute dans le dos. Je m'écrase par terre, tête la première. J'ai le réflexe de mettre les mains, mais mon poignet droit craque. Une douleur atroce se répand dans mon bras. Je reste à terre, en état de choc et de réalisation. Tout c'est passé en 2 secondes à peine.

Puis, je sens une présence de mon côté gauche. Je roule sur le côté droit, mais malheureusement, il y a une colonne. Je me re-écrase dessus.
Purée.

Les lumières s'allument. Inaki est derrière moi, en train de se retenir de rire.

Je le fusille du regard et me relève rapidement. «Qu'est-ce qu'il y a, à rire comme ça ?
— Non rien, juste que c'était très drôle à voir ta chute. » C'est ça. Qu'il continue à se foutre de ma gueule, qui rira bien rira le dernier.

Je lève les yeux au ciel et attends qu'il arrête de rire. Inaki se calme, reprend un air sérieux et me dit froidement : « Règle n°1 : ne jamais indiquer à ton adversaire ta présence. Surtout s'il fait noir. Concentre toi sur les ondes de l'air et longe les côtés, compris?
— Mouais.
— Je prendrai cela pour un oui. Règle n°2 : quand tu tombes, roule sur le côté et ne mets pas les mains. Tu te feras mal aux poignets. Et, enfin, règle n°3 : quand tu es au sol, sois sur le qui-vive. Tu es en position vulnérable. Et ne rêvasse pas.
À part ces trois règles fondamentales que tu ne connais pas, ça va? Tu t'es fait mal en tombant ? » Il est drôle lui. Je ne me suis jamais battue, imbécile. «Disons que déjà je ne les connaissais pas ces trois règles, parce que chez nous on ne nous apprend pas à se battre; et après, mon poignet à craqué et ça fait très mal. À part ça, je vais bien.» Enfin, mon corps va plutôt bien. Mon orgueil est très blessé.

Inaki demande à voir mon poignet. Il est déjà gonflé. Et zut. Étant donné que j'ai été élevée dans la famille Guerisaria, je sais comment faire pour que cela ne se dégénère pas. J'invoque la glace, pour stabiliser mon poignet et éviter qu'il ne gonfle. Inaki sursaute lorsque l'eau solidifiée lui touche la main. Je ricane intérieurement. Bien fait pour lui. 

Je me fabrique une attelle gelée. Il faut juste espérer que mon entraîneur n'aie pas la merveilleuse idée de faire appel à mes dons. Parce que sinon, mon attelle va fondre. 

J'essaye de bouger ma main et constate que, ainsi soutenue, je n'ai pas du tout mal. 

J'adresse un regard triomphant au fils du Feu. Celui-ci paraît respecter mon choix. « C'est intelligent. Mais à la fin de l'entraînement tu iras quand même voir un soigneur, pour que demain nous puissions entraîner les pouvoirs. » Je hoche la tête. 

«Maintenant, on va commencer plutôt doucement et je vais t'apprendre à tomber. Si ton poignet te cause une douleur, infime ou puissante, dis-le moi et on change d'exercice ou bien on l'adapte. Après, on enchaînera avec des réflèxes basiques, comme enlever les mains, se baisser, esquiver ou bloquer. Encore une fois, si tu as mal, dis-le moi et on adapte. » J'acquiesce. 

Inaki me fait faire une roulade avant, puis une roulade arrière. Je ne vois pas la difficulté de l'exercice. C'est ce que j'ai fait pendant toute mon enfance. Qui n'a pas fait ça ? Lorsque je vois sa tête impressionnée, je lui demande : « Il y a des personnes qui ne savent pas faire ça ?

- Oui, bien plus de ce que tu ne le penserais. Ici, on apprend d'abord la maîtrise de la pensée, et après la psychomotricité. » Ah. Pourtant, le fait de savoir marcher et se mouvoir est bien plus important que les pouvoirs, non ? Ils sont bizarres, les Kuntaï. 

Après les multiples roulades avant et roulades arrière, j'ai la tête qui tourne, mais je ne le montre pas. J'ai bien appris pendant ces 9 années sans prénom qu'il ne faut jamais montrer sa faiblesse. 

Inaki me montre comment tomber en arrière. En gros il faut d'abord enroluer le dos, mettre à terre les fesses, puis rouler sur la colonne vertébrale. Pour éviter de rouler sur le tête, il faut soit tomber et rouler sur le côté, pour passer sur l'épaule ; soit taper fortement avec les mains sur le sol. J'essaye les deux techniques, mais le fait de taper fort par terre me fait un peu mal à la main, et je ne veux pas empirer l'état. 

Après ces nombreuses chutes en arrière, le Dieu me montre comment tomber en avant: Il faut mettre les mains par terre (ce qui n'est pas logique, parce que on peut se faire mal aux poignets, mais bon) et après on ouvre les jambes et on pose les orteils par terre.  Bref, c'est bizarre. 

J'essaye de le faire, mais ça me fait mal au poignet. Je le dis donc à Inaki, qui change d'exercice et me demande de pratiquer les chutes autant que je peux. 

Le prochain exercice consiste en un jeu. J'ai les mains au dessus de celles d'Inaki, paumes tournées vers le bas. Il doit me taper les mains en retournant les siennes, et moi je dois enlever les miennes.

Après avoir passé au moins un demi T.d.H. à faire ça et me rendre compte que je suis aussi lente qu'unn escargot, on passe à l'esquive. 

Inaki va me lancer des boules de feu, et je dois les esquiver. Si elles me touchent, Inaki annulera son pouvoir pour éviter de trop gros risques. 

Les premières fois, ça va, j'y arrive. Mais il va de plus en plus vite et je reçois quelques petites brûlures sur les joues et sur les bras. La douleur m'oblige à me concentrer et à être plus performante. 

À un moment donné, une boule de feu arrive sur moi par derrière en même temps qu'une autre boule par devant. Je me jette au sol, roule sur le côté, me relève et vois au dernier moment un autre projectile. Je bondis sur le côté gauche et lève sans le faire exprès un mur de glace. 

Inaki arrête de "m'attaquer" et me regarde, intrigué. 

Il faut dire que je suis moi-même très étonnée du mur de glace. J'ai pas fait exprès. « Pardon. C'est sorti tout seul. 

- Je sais. J'ai vu. Tes pouvoirs sortent très facilement quand tu es sous de fortes émotions. Il faudra que tu aprennes à contrôler ça.» Je hoche la tête. 

Je n'aime pas obéir, surtout à un Kuntaï, mais Inaki va m'entraîner, et donc ce sera en partie grâce à lui que je pourrai me venger. 

« Je pense que c'est bon pour aujourd'hui, demain si ton poignet va mieux on pourra attaquer le combat rapproché au poignard et peut-être même le Rokush. Je te dirais quand Sahar sera là et on pourra attaquer la maîtrise de soi et tes dons. Tu peux disposer.» 

Je sors de la salle sans demander mon reste. Cette fois-ci, en ressortant, je ne dois pas passer par cet exercice de saut. Je sors directement dans les jardins du monastère. La grande horloge indique que les 10 tdh sont passés. 

Je rejoins mes appartements et appelle Aideen. 

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