14. Père Sadique
Je pense que la porte de notre camarade est la plus sinistre du couloir.
Celui-ci a les murs gris délavé, la peinture craquelée par-ci, par-là, les portes marron foncé, à l'exception de quelques unes, et très peu de lumière. Le sol est en marbre beige/marron.
Bref, rien de très accueillant.
Mais la porte d'Azraël... Elle est en métal argenté, grande et imposante. Comment une porte peut-elle être imposante ? Aucune idée. Mais c'est comme ça.
Sur ladite porte, il y a un ange tombé gravé dessus. L'ange tombé est en réalité un ange, noir, qui tombe en une posture très élégante, gracieuse. Écrit en lettres d'Or : "Ther GeFallen Ängel, Azraël, sonn fon Shaolin Kuntaï."
Amel a une manie malsaine de pointer les gens du doigt. Je n'aime pas ça, parce que, après, ça va être mon tour. Et je ne veux pas.
Revenons-en au fait.
On toque à la porte et des pas se font entendre de l'autre côté, accompagnés de grommellements. Puis, le battant est brutalement tiré en arrière et Azraël apparaît, de mauvaise humeur visiblement. En nous voyant, il se met sur le côté et nous laisse entrer.
Azra est habillé d'un pantalon en toile et d'un haut blanc.
Je lève mes yeux vers son visage (je regardais sa main droite, remplie de cicatrices) et aperçois des cernes noirs encore plus marqués que d'habitude. Il a les yeux hagards et le teint pâle.
Il dort peu. Très peu.
Je décide de laisser passer ce manque de soin sur mon allié et laisse mon regard vagabonder dans la demeure d'Az. Demeure, pas chambre.
Là, on est dans le salon, mais il y a une cuisine, un couloir qui mène à une chambre et une porte fermée qui doit être la salle de bain.
Je reporte mon attention sur le salon. Tout, sans exception est dans les tons gris, noirs ou bleus. Le plafond représente, je pense, la voûte céleste, mais il y a la silhouette d'un ange tombant dessus.
Je me retourne vers Azraël, qui est, je me rends compte, dans sa forme d'Ange.
Il est, je dois le dire, dangereusement attirant.
Athanase fixe son ami, les sourcils froncés, une lueur inquiète dansant dans le regard. Sa postition indique qu'elle est sur la défensive.
Une porte claque.
Au moins, elle est fermée.
Que se passe-t-il quand un ange tombé est sur les nerfs ? Je le saurais bientôt, je pense.
«Vous voulez quoi ? demande Azra.
— Déjà, que tu nous expliques ton humeur de chien, rétorque Atha, et après on pourra peut-être parler comme des adultes civilisés.
— Ne me parle pas sur ce ton, Athanase.
— Qui va m'en empêcher ? Toi? Je ne pense pas.
— Calme-toi, Princesse, intervient Gad, ne l'énerve pas plus qu'il ne l'est déjà.» L'immortelle ronchonne et fusille son soupirant du regatd, mais elle se tait.
Un silence pesant s'abat dans la salle.
Finalement, après des minutes interminables, Azraël décide de parler : « Alors, comme je vois, vous n'allez pas vous barrer, donc je vais vous expliquer. Athanase, tu m'as demandé tout à l'heure pourquoi je suis de tellement bonne humeur, bah regarde. Tu as un père sadique et bête. Qui s'appelle Espoir, chose qu'il ne perd jamais.
Ce père sadique aime se foutre de ta gueule et est désespéré de t'humilier.
Donc, il t'envoie te battre contre un des meilleurs Kuntaï, en espérant que ce dernier te donne la raclée de ta vie.
Sauf que, comme dit auparavant, il est bête et oublie que tu es le fils d'une Déesse et d'un Fils de Dieu, ce qui rend tes capacités bien plus développées, et en plus, ce fils est un Ange Tombé.
Alors, tu bats ce Shaolin, qui se bat merveilleusement bien, et tu te sens, pour une fois dans ta vie, un peu fière.
Ton père te regarde avec dédain et m'accuse de triche.
Il te renvoie chez toi, te multiplie les heures d'entraînement par trois et te laisse à peine dormir.
Résultat : mon humeur de chien.»
Après cela, Athanase, Gad et moi ne savons pas quoi dire.
Ok. Je ne m'y attendais pas.
Les deux amoureux échangent un regard. J'ignore ce qu'ils échangent, mais ça doit être en rapport avec Azraël.
Je décide de relâcher la tension qui s'était créée : «Oula, ton père c'est vraiment une ordure. Je te complains. Merci de nous avoir fait par de ton état d'esprit, j'espère que ça t'a un peu relaxé. Tu sais, la prochaine fois, envoie-le aller se faire foutre. Mais pas sans moi, hein ?
Bref, désolée si tu trouves que c'est un manque de respect, mais à la base on était venus ici pour que je trouve mon goût de musique, dis-je en levant les yeux au ciel, sauf que bah vu ton humeur, je doute que tu sois enchanté de nous prêter tes petits AirPot ou AirPeds ou je sais pas quoi là. Mais je vais quand même te poser la question : Aurais-tu l'amabilité de nous prêter tes machins là, s'il te plaît ?»
Je pense que c'est la tirade la plus gentille que je n'aie jamais faite dans toute ma vie.
Par contre, j'ai atteint mon but : Relâcher la tension.
Athanase a éclaté de rire, Gad presque et Azraël sourit.
Ce dernier accepte de me prêter ses AirPods (confirmation de la part d'Athanase) et disparaît aussitôt pour aller les chercher. Trois secondes plus tard, il me les passe. Je m'en mets un dans l'oreille droite.
Azraël écarte doucement les cheveux de mon visage (geste qui me paraît un peu trop tactile) et appuie sur l'AirPod.
«On n'aime pas les putos, les moutons, les mat–»
J'enlève tout de suite la musique. Beurk.
Je déteste.
Enfin, les paroles me font rire parce que ne pas aimer les moutons...
Azraël me regarde, il attend le verdict.
On va essayer de ne pas être trop brusque.
«Euh bah... C'est... Un peu bizarre, c'est différent. Mais désolée je ne pense pas que ce soit mon truc.
—Hahaha, t'inquiète, j'ai l'habitude. Donc, si je comprends bien, tu es à la recherche de ton goût ?
— C'est ça. C'est plutôt sous ordre d'Athanase, mais ouais.
— Et tu n'as pas encore trouvé LE goût qui te convient ?
— Ouaip.
— J'arrive, il faut qu'on aille voir Daëgan. » Je fais une moue. Je n'ai pas vraiment envie d'aller le voir, lui. « Nan, mais ne t'inquiète pas, repose-toi, c'est pas dramatique si on trouve pas mon goût.»
Les trois amis lèvent les yeux au ciel, mais ils affichent la même expression : ils ont un sourire en coin.
Nous voilà maintenant tous les quatre dans le couloir, bien que je ne sois pas du tout enchantée.
Je rectifie : ils m'ont obligée à aller voir Daëgan.
Nous nous arrêtons devant la porte la plus lumineuse du couloir.
Dessus est écrit : «Kind fon Memoriane, Daëgan.»
Fils de Memoriane ? Pourquoi ?
Je ne sais pas.
On toque à la porte.
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Salut !!
Vous allez bien ?
J'ai fini ce chapitre qui m'a paru très agréable et drôle à écrire, j'espère qu'il en est de même avec la lecture...
Comme toujours, n'hésitez pas à voter et à écrire des commentaires !!!
Merciii >>>
L'auteur :))
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