10. Paisajanea
Un Geai ? C'est quoi ça ? Oui, je sais que c'est un oiseau, mais je suis quand même vachement plus grande qu'un petit oiseau, hein.
«Euh... On va pas tomber ? je demande, préoccupée.
—AHAHAHAH mais nooooon, tu verras, on va pas être vraiment à dos de Geai, c'est une façon de parler, ne t'inquiète pas ! Je te montrerai, promis. Mais il faut être là avant les 20 T.d.H., d'accord ?
— Euh, quoi ? Hein? Ah oui, hm, bien sûr ! je balbutie.
— OK, super ! On y va !» Et sur ce, Athanase me prend le poignet, me traîne dehors.
En descendant, on manque trois fois de tomber, on se rattrape de justesse et après quelques minutes comme ça, on arrive en bas.
L'immortelle s'approche d'une falaise, que je n'avais encore jamais vu, tandis que moi, je reste en retrait. Je ne m'approche pas du vide. Nan.
Je vois Atha froncer les sourcils et siffler.
Soudain, devant elle, apparaît un petit geai. Elle tend son bras et l'oiseau se pose dessus.
À ce contact, il disparaît et des grandes ailes de geai poussent sur le dos de mon alliée.
Wow. Je ne m'attendais pas à ça.
« Il va falloir en avoir un autre pour toi, Paisajanea.
— Euh, je contrôle le vent, tu sais, pas la peine, hein.
— Mais tu vas te fatiguer. Allez, tu verras, ça ne fait pas mal. » Athanase finit par me convaincre, bien que difficilement. Elle re-siffle et cette fois, ce n'est pas un simple geai qui arrive en volant. Il est gigantesque. Je tends mon bras, instinctivement, et lorsque je sens ses griffes frôler mon bras, une sensation étrange se produit dans tout mon organisme.
Mes doigts picotent et s'allongent. Ils deviennent de couleur bleu foncé.
Dans mon dos, j'ai l'impression qu'on m'enfonce une dizaine d'aiguilles, qu'on tire sur ma peau et que quelque chose pousse dessus. Les ailes, sans doute.
Mon cou se craquèle. Littéralement. Je sens ma peau s'écarter et quelque chose prend la place de ma peau.
Des fourmillements envahissent mon visage, mais pas plus.
C'est enfin fini.
Je me tourne vers Athanase qui me dévisage. Elle observe ma nouvelle apparence. «Je suis pas horrible, au moins ? je demande mal à l'aise.
- Non, au contraire. Tu es... différente, certes, mais tu es plutôt belle.
- Ah, euh... merci, je réponds gênée, toi aussi tu es jolie.
- Merci ! » Athanase sourit et se tourne vers la falaise. Je m'approche, il faudra bien que je m'y habitue ! Arrivée à sa hauteur, Atha m'explique comment fonctionne le Geai. C'est assez simple : penser à battre des ailes. Quelques secondes plus tard, je suis dans l'air.
Mais, j'ai l'impression que j'ai déjà fait ça. C'est très perturbant. Comme si je l'avais fait pendant toute mon enfance.
Une vague de questions m'assaille. Pourquoi moi, la Paisajanea la plus aléatoire, j'ai des pouvoirs ? Pourquoi je suis si différente avec le Geai ? Qui était cette dame ? Qui suis-je ? Que suis-je ?
Je me dirige vers ma potentielle amie. « Dis, pourquoi j'ai des ailes comme ça ? je demande.
- Ah euh... Je pourrais te dire que je ne sais pas, me dit-elle d'un air mystérieux, mais je ne suis pas du genre à mentir. En fait, je pense que je ne peux pas te le dire.
- Hein ? Et pourquoi ça ? Je suis pas totalement bête non plus.
- Justement. Je n'ai pas besoin de te le dire. Un jour-
- Quand je serai prête, je le saurais, et tu n'auras même pas besoin de me le dire. Vous êtes énervantes avec ces réponses qui ne mènent à rien...
- Vous ? Qui d'autre t'a parlé comme ça ? » Elle dit ça d'un ton tellement alarmé que je n'ai pas le coeur de lui mentir. J'avais même oublié que je ne lui avait pas racontél'histoire de la dame.
C'est donc ce que je fais. Je lui décris tout, dans le moindre détail. À chaque fois que je précise l'apparence de cette femme, je vois son visage se fermer. À la fin de mon récit, Athanase a le visage de marbre, encore plus blanc que d'habitude, les lèvres pincées et les sourcils froncés. Je l'entends murmurer quelque chose d'inaudible, mais parviens à entendre une petite phrase : " Tu as été imprudente, Astrea... Très imprudente..." Ah, d'accord, mais de quoi parle-t-elle ? Je décide de ne pas lui poser de question, puisqu'elle va me répondre que des trucs incompréhensibles.
La mystérieuse immortelle me montre une partie du territoire, puis on s'approche de mon territoire. Juste quand je vais lui demander ce qu'on fait là, elle m'interroge : « En fait, ma véritable intention, c'était de t'emmener voir tes parents. Je pensais que tu pourrais avoir quelques questions pour eux, et en tout cas, ça fait toujours du bien de voir un visage familier.» Je hoche la tête, lui souris et la remercie intérieurement.
C'est gentil d'y avoir pensé.
On pose un pied à terre juste avant d'entrer dans les bois de pins qui servent de frontière ; ce serait un peu indiscret d'arriver en volant. J'inspire un grand coup. Ah... que c'est bon d'être chez soi...
Nous traversons la petite forêt de pins, les champs d'herbes soignantes de ma mère et arrivons aux champs de lavande, qui sont plus près du camp. Une fois là-bas, je souris. Les plantes sont toujours en bon état. Mamia n'a donc pas été complètement dévastée. J'en suis contente.
C'est là que je l'aperçois.
Elle. Ma mère. Avec son panier en osier, ses petites mains, ses cheveux bruns attachés en demie queue de cheval, son yukata marron avec des bordures de lavande. Elle est toujours aussi belle.
Je vois Athanase reculer tandis que moi, je fais un pas en avant.
J'avance agilement, discrètement. Et j'arrive à la hauteur de Mamia. Je me poste à côté d'elle, et j'attends. Elle murmure des phrases inaudibles, elle secoue la tête et, enfin, enfin! se tourne vers moi. « Eh, tue ! Nun quedarte ais. Nun jugzerm ais. Trabail un poc ! Valeng ! Trab--[1]» Elle me regarde enfin dans les yeux. Je suis beaucoup plus grande qu'elle. En trois jours, j'ai tellement grandi ?
J'offre un sourire chaleureux à ma mère, mais je n'ose pas lui faire un câlin. Comment me voit-elle? Traîtresse ? Kidnappée ? Je ne sais pas.
Mamia me dévisage, en état de choc, avec la bouche ouverte, et a laissé tomber son panier. Je me penche aussitôt pour ramasser ce qui est tombé et le pose par terre. Elle n'a toujours dit aucun mot. Je l'entraîne vers le petit banc en bois. Je m'assois dessus. C'est à ce moment là qu'elle daigne ouvrir la bouche.« Hi... Hija ?
- Mamia.
- Ma, ma? Ma que tue hais acui ? Nun, nun, nun. Vet ens ! Traicionaduora ![2] »
J'encaisse le coup en silence, et je réfléchis. «Mamia, ieo nun suy unea traicionadura. Ma ieo daj tue opinio. Ma, tue pueds rispondi mie unea questiona ?
- Ma, ma, pèquè ? Pèquè tue traicionuar uns ?
- Kuntaï sequestrarion mie. Nun fui ieo. Ma, Mamia, tue pueds rispondi mie unea questiona ?
- Sui. Ma, tue dèbs vuolvere um juia.
- Sui, sui !
- Entocs, sui. [3]» Je me racle la gorge. J'ai peur de la réponse. Ey ! Depuis quand t'as peur toi ? Ressaisis-toi !
« Mamia. Que suis-je ? »
[1] Toi ! Ne reste pas là, comme ça. Ne me juge pas comme ça. Travaille un peu! Allez! Trav--
[2] Mais, mais ? Mais que fais-tu ici ? Non, non, non. Va-t'en ! Traîtresse !
[3] - Maman, je ne suis pas une traîtresse. Mais je te laisse ta propre opinion. Mais, tu peux me répondre à une question ?
- Mais, mais, pourquoi ? Pourquoi nous as-tu trahis ?
- Les Kuntaï m'ont séquestrée. C'était pas moi. Mais, Maman, tu peux me répondre à une question ?
- Oui. Mais, tu devras revenir un jour.
- Oui, oui !
- C'est d'accord, donc.
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Coucou !
Désolée de ne pas avoir posté ce chapitre hier soir, je m'y suis pris le soir, et l'ordinateur s'est actualisé donc ça a pris encore une heure, bref, c'était trop tard... Pardon encore une fois !
Au moins, j'en avais posté un vendredi, donc vous en avez eu un quand même...
Voilà pour ce chapitre, n'hésitez pas à m'envoyer des commentaires, pour que je puisse me corriger :)
Merci !❤
L'auteur :) ❤♓
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