Chapitre 6

La cour de récréation était bruyante, comme d'habitude. Les élèves couraient, s'amusaient, s'étaient regroupés par affinités, et l'air était frais malgré la saison. Sarah, un peu à l'écart, discutait avec Ernest, Jean et Fernand près du banc en bois. Colette, qui jouait un peu plus loin, observait la scène en silence. Mais Marie, elle, ne perdait pas une miette de ce qui se passait.

Elle se tenait près de la porte du bâtiment, les bras croisés, son regard fixant Ernest avec une intensité presque palpable. Chaque sourire, chaque rire échangé entre Sarah et lui la piquait au plus profond. Marie avait toujours été discrète, mais son sentiment pour Ernest la rendait presque jalouse de la moindre attention qu'il pouvait accorder à Sarah.

Marie : (d'un ton sarcastique) "Eh bien, regarde qui voilà... La nouvelle copine d'Ernest. Tu viens d'arriver et tu veux déjà voler la vedette, c'est ça ?"

Sarah sentit la tension monter en elle. Marie n'avait même pas pris le temps de la connaître, elle était déjà sur la défensive. Mais plutôt que de se laisser intimider, Sarah décida de répondre d'une manière calme et mesurée.

Sarah : (souriante, mais ferme) "Je ne suis pas ici pour voler quoi que ce soit, Marie. Je pense que tu me juges un peu vite. Ernest est un ami, pas un trophée à gagner."

Marie, piquée au vif, ne s'attendait pas à une telle réponse. Elle arqua un sourcil, comme si Sarah venait de commettre une erreur.

Marie : (moqueuse) "Oh, je vois. T'es déjà amie avec tout le monde ici, hein ? On dirait que tu sais déjà tout sur tout. C'est super mignon, mais il va falloir redescendre un peu. Ce n'est pas parce qu'Ernest te parle un peu que tu peux te croire spéciale."

Ernest, qui avait entendu la conversation, se sentit mal à l'aise. Il n'aimait pas voir Sarah ainsi attaquée.

Ernest : (tentant de désamorcer la situation) "Marie, ça suffit. Sarah est gentille, elle essaie juste de se faire des amis. T'es pas obligée de..."

Marie : (le coupant, avec un sourire satisfait) "Tu vois, Ernest ? Elle joue la gentille, mais c'est bien plus que ça. C'est toujours les mêmes, les nouvelles qui se croient plus malines que les autres."

Sarah, maintenant plus calme que jamais, posa une main sur le banc et se tourna lentement vers Marie. Elle soutint son regard, ne se laissant pas impressionner par l'attitude hostile de la jeune fille.

Sarah : (d'un ton assuré) "Tu sais, Marie, je ne cherche ni à impressionner ni à plaire à qui que ce soit ici. Si tu as un problème avec moi, je préfère qu'on en parle calmement. Mais ce genre de petites piques n'impressionne personne. Alors, si tu veux continuer à me juger sans raison, c'est ton choix, mais ne viens pas me faire des remarques sur mon amitié avec Ernest. Il est assez grand pour choisir avec qui il veut parler."

Marie ouvrit la bouche pour répondre, mais la remarque de Sarah la fit réfléchir. Un silence s'installa entre elles. Les autres élèves, intrigués, observaient la scène, curieux de savoir ce qui allait se passer. Colette, qui avait vu tout ça de loin, haussait un sourcil, impressionnée par la réaction de Sarah. Marie, déstabilisée par la réponse directe de Sarah, hésita quelques secondes. Finalement, elle fit une moue et tourna les talons, prenant soin de ne pas croiser le regard de Sarah.

Marie : (d'un ton froid) "On verra bien, alors. Mais fais attention, Sarah. Ce n'est pas parce que tu as fait un joli discours que tout le monde va te porter sur un piédestal."

Elle s'éloigna, laissant Sarah, Ernest, et les autres dans une étrange atmosphère. Ernest, qui n'avait rien ajouté à la conversation, se tourna vers Sarah. Les autres rirent, et la tension dans l'air se dissipa lentement. Sarah avait gagné non seulement le respect des garçons, mais aussi celui de certains autres élèves qui avaient observé la scène. Les choses ne seraient pas simples....

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