Chapitre 5

Ce matin-là, Sarah se leva de bonne heure. C'était la rentrée des classes. Elle était la nouvelle de la classe et de l'école. Pourtant, elle ne s'inquiétait pas particulièrement : elle faisait déjà partie d'un groupe. Et puis, même si ce n'était pas le cas ! Comme disait son grand-père : « Il vaut mieux être seule que mal accompagnée ! »

Elle descendit prendre son petit-déjeuner. Alors qu'elle mangeait, les deux Bonhours, Ernest et Colette, s'assirent pour boire leur lait. Ernest était aussi frais qu'une rose, tandis que Colette... disons-le franchement, Colette n'était pas du matin.

Après avoir fini son repas, Sarah monta s'habiller. Elle enfila une chemise blanche et une jupe jaune soleil qui remontait juste au-dessus de ses hanches. Ses cheveux, lâchés, formaient des ondulations qui encadraient parfaitement son visage. Ses grands yeux d'un vert scintillant semblaient pétiller. Elle se sourit en voyant son reflet dans le miroir et ajouta une veste en cuir noir pour compléter son look. Une vraie petite Française !

Mamili l'appela depuis le rez-de-chaussée. Avant de descendre, Sarah enfila de longues chaussettes blanches et des ballerines noires.

Ernest : Si tout le monde est prêt, alors on y va !

Pendant le trajet, Colette jouait avec une ficelle durant qu'Ernest et Sarah discutaient. Ils furent rejoints par Jean et Fernand devant le portail de l'école.

Sarah : Salut, les gars !Jean : Bonjour !Fernand : Allô !

Sarah sentit une boule se former dans sa gorge. Jusque-là, elle n'avait pas ressenti de stress, mais à cet instant précis, sa nervosité monta en flèche. Elle tremblait légèrement, comme Ernest à son arrivée à l'école.

Fernand : Ça va ? T'as pas l'air bien !Sarah : Purée... je suis stressée...Jean : Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer !Sarah (en arabe) : كيف يمكنك قول ذلك؟ أخشى أن أخفق وأجعل من نفسي أضحوكة ! لا ! لم تكن هذه فكرة جيدة !
Un silence s'installa. Tous la regardèrent avec incompréhension, sauf Ernest, qui semblait être le seul à vouloir la comprendre. Il soupira, prit sa main et la regarda dans les yeux.

Ernest : Respire... et répète.

Sarah inspira profondément, puis expira avant de reformuler en français.

Sarah : J'ai dit : « Comment tu peux dire ça ? J'ai peur de merder et de me ridiculiser ! Non, ce n'était pas une bonne idée ! »

Jean n'eut pas le temps de répondre : la sonnerie retentit, un hululement grave qui indiquait le début des cours. Tout le monde se dirigea en classe. Ernest tenait toujours la main de Sarah, mais la lâcha en allant s'asseoir. Au moment d'entrer, M. Herpin l'arrêta.

M. Herpin : Bonjour à tous ! Aujourd'hui, nous accueillons une nouvelle camarade. Je vous présente Sarah, qui, bien que venant d'un endroit différent, partage avec nous la même envie d'apprendre. Sarah, viens te présenter.

Sarah, un peu nerveuse, prit une grande inspiration avant de parler.

Sarah : Bonjour à tous, je m'appelle Sarah. Je viens d'Algérie, une colonie située de l'autre côté de la mer Méditerranée. C'est un grand changement pour moi, mais je suis heureuse d'être ici. J'espère que nous allons bien nous entendre.

M. Herpin : Merci, Sarah, pour ces mots. Nous sommes ici pour apprendre les uns des autres. Va t'asseoir au deuxième bureau de la deuxième rangée.

Sarah obéit et attendit la suite. 

M. Herpin : Bon, voyons si tout le monde n'a rien oublié pendant les vacances de Noël ! On commence par l'Histoire. Quand Napoléon a-t-il été sacré ? (Il réfléchit un instant.) Ah, normalement, on ne l'a pas encore étudié.

Sarah leva la main.

M. Herpin : Oui, Sarah, on t'écoute !

Sarah : Le 18 mai 1804, et le couronnement a eu lieu le 2 décembre de la même année.

Ernest resta bouche bée. Jean lança un regard impressionné, tandis que Fernand ouvrait de grands yeux.

M. Herpin : Très bien, Sarah. Et peux-tu me donner la date de la prise de la Bastille ? Ainsi que celle de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand ?

Sarah : Le 14 juillet 1789 pour la prise de la Bastille, et le 28 juin 1914 pour l'assassinat.

M. Herpin : Impressionnant. Voyons ton niveau en mathématiques. Si x est un nombre entier, quelle est la valeur de x dans l'équation suivante : x² + 4x − 21 = 0 ?

Jean intervint aussitôt.

Jean : Monsieur, ce n'est pas de son niveau !

Colette : C'est impossible de répondre !

Sarah : On peut résoudre avec la méthode du discriminant, Delta. Les solutions sont : x = 3 et x = −7.

M. Herpin : Excellente réponse. Alors, voyons les sciences. Quelle est la différence entre un atome, une molécule et un ion ?

Sarah : Un atome est la plus petite unité d'un élément chimique, composée de protons, neutrons et électrons. Une molécule est un ensemble d'atomes liés chimiquement, comme dans une molécule d'eau. Enfin, un ion est un atome ou une molécule qui a gagné ou perdu des électrons, ce qui lui confère une charge électrique.

M. Herpin : Parfait. Maintenant, peux-tu expliquer la théorie de la tectonique des plaques et son lien avec les tremblements de terre et les volcans ?

Sarah : La théorie de la tectonique des plaques explique que la croûte terrestre est divisée en grandes plaques qui se déplacent lentement. Lorsqu'elles se frottent, se séparent ou se chevauchent, cela peut provoquer des tremblements de terre ou la formation de volcans.

M. Herpin : Bien, et qu'est-ce qu'une métaphore ?

Sarah : Une métaphore est une figure de style qui consiste à comparer deux éléments sans utiliser des mots comme « comme » ou « tel ». Par exemple, dire « cet homme est un lion » souligne sa bravoure.

M. Herpin : Dernière question : quelle est l'influence de l'art de la Renaissance sur les artistes contemporains ?

Un silence s'installa. M. Herpin pensa que Sarah ne savait pas répondre, mais en réalité, elle cherchait ses mots. Juste avant que le professeur ne reprenne la parole, Sarah répondit :

Sarah : L'art de la Renaissance a introduit des concepts fondamentaux comme la perspective, la représentation réaliste du corps humain et l'étude de la lumière. Ces techniques sont encore utilisées par des artistes modernes pour créer des œuvres plus expressives et réalistes.

Un nouveau silence plana sur la salle.

M. Herpin : Sarah, tu as une avance remarquable sur tes camarades.

Sarah : Ah bon ?

Le professeur la complimenta et poursuivit son cours.

Sarah pensa en elle-même : Peut-être que ce n'est pas si mal... Mais il faut que je fasse attention à ne pas trop briller. Sinon, je vais être encore plus différente.

Alors que M. Herpin discutait d'autres sujets, Sarah se sentait un peu plus proche de ses camarades. Cette première journée promettait d'être intéressante.

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