Après que Tony m'ai emmené à la pharmacie, ils m'ont filé une pommade anti-douleur après avoir examiné mes blessures avant qu'on s'en aille. Tony a insisté pour m'emmener dans un bar pour me changer les idées. Je sens qu'il ne me laissait pas trop le choix, alors je l'ai suivi. Arrivés au bar, j'entendis quelqu'un lâché :
- Tient, voilà le cascadeur !
Je me retourna et je vis Eve assise sur la tableà côté de l'entrée. Elle m'avait l'air bien éméchée. Eve me regarda dans les yeux avec insistance, puis me demanda :
- Comment tu te sens, maintenant ?
- Je vais beaucoup mieux, merci, lui dis-je. Comment c'était cette remise de prix ?
- Bof. Ils m'ont juste donné un badge de "Meilleure skateuse du centre de l'année". Tout le monde me criait dessus soit pour me féliciter, soit pour me dire des conneries mysogines.
Le mot de fin sembla la mettre en rage. Elle pris son verre et bu une gorgée rapide. Tony me donna une tape à l'épaule :
- Fred, il y a Kathy là bas.
Je me retourna et vis une lycéene au cheveux ébène. Je reconnu entre mille la fameuse meuf sur laquelle Tony avait des vues depuis des mois. Je lâcha à Tony :
- D'accord, vas y. À plus !
Il se hâta d'aller la voir et je m'installa sur la table de Eve :
- Qui est cette Kathy ? demanda t-elle, curieuse.
- C'est une fille qui vient prendre un café tous les jours ici après ses cours. J'crois qu'elle est dans notre lycée. Parfois, elle vient avec sa meilleure amie, Jessie. Mais elle vient généralement seule.
- Et qu'est-ce ton pote trouve à cette nana ?
Je ne répondis pas à la question. Ce n'était pas à moi qu'il fallait la poser. Je veux pas répondre à la place de mon pote. Mais je lui dit tout de même :
- Je n'en sais rien. Mais il l'aime beaucoup et je suis sûr qu'ils s'entendraient bie tout les deux si ils continuent sur cette voix.
Eve rigola, et dit :
- C'est dingue comment les mec veulent pécho de nos jours !
- Il l'aime sincèrement, dis-je sèchement pour prendre la défense de Tony.
Il y a eu un long silence. Je lui demanda pour briser la glace :
- Pourquoi t'as commencé le skate ?
- Je ne sais pas vraiment. En fait, j'ai l'impression de libérer quelque chose qui s'est toujours enfouie au fond de moi. Comme si je révélais un secret extraordinaire que je garde depuis toujours, tu vois ? J'ai l'impression d'être enfin moi-même, de faire quelque chose qui me satisfait vraiment. Chacun a une face caché, parfois plusieurs, je pense. Le skate en fait partie pour moi.
Ouah, quelle speech ! Je m'attendais pas à ce qu'elle me dise tout ça. Je lui demanda :
- En quelque sorte, c'est une activité qui te fait sortir du monde réel ?
- Pas exactement. C'est plutôt comme une ombre qui se dégage de moi et qui se déchaîne après avoir toujours été emprisonné de mon corps.
- Tu est très douée dans ce sport en tout cas, la complimentais-je. Comment tu fais pour allez si vite ?
- À ça, je ne peux pas dire. C'est un entraînement spécial chez les Angels que personne ne doit connaitre. Et parmi les autres cons de ce "clan", j'ai été choisie pour travailler cette technique de "vitesse" comme tu dis.
Elle repris une nouvelle bière et bu cul sec. Ça avait l'air d'être sa troisième bouteilles :
- Bon, on parle de moi mais TOI ! Tu veux faire quoi après ta terminale ? me demanda t-elle.
- Si tu crois que je vais bientôt finir mes années de lycée, tu te trompe lourdement. J'ai redoubler ma quatrième et je suis encore en première. Je suis plutôt celui à qui on met l'étiquette "cancre". Je n'ai pas vraiment de projet pour mon avenir.
Eve se remit à rigoler. Mais cette fois, son rire était plus bizarre :
- Qu'est-ce qu'il y a ? lui demandais-je.
- Ta tronche ! J'avais jamais remarqué qu'elle était si petite !
- Hein ? Qu'est-ce que tu m'racontes, là ?
Je comprenais plus rien. Pourquoi elle se foutait de ma gueule ? Je tourna la tête vers le sol et vis ce qu'il se trouvait sous ses pieds Il y avait une dizaine de canettes de bières vides. Je compris alors qu'elle était déjà bourrée avant même que j'arrive. Je décida de prendre les choses en main :
- Viens Eve, on s'en va, lui dit-je.
- Hey, t'est pas mon père alors ferme la ! me dit-elle.
Je tenta de la prendre par le bras et de la relever, mais elle me repoussa et me cria dessus :
- HEY, me touches pas, j't'ai dis ! Tu te prend pour qui, fils de pute !?
Les gens commencèrent à regarder vers nous pour voir ce qu'il se passait. Eve voulu se lever mais elle était si ivre qu'elle retomba sur sa chaise en arrière. Je profita de ce moment pour la faire relever puisqu'elle n'avait pas la force de le faire et je lui dis :
- Allez, on va sortir dehors.
- Je t'ai demandé de me lâché, connard.
Je ne fis pas attention à ses insultes. Je préférais qu'elle me traite de connard pour la faire sortir du bar plutôt que de la laisser seule dans ce bar sans que personne ne puissse l'aider. Lorsqu'on sortit du bar, Eve dit :
- Merde, j'ai envie de gerber.
Elle se rua vers la poubelle la plus proche et se pencha. Un horrible son sortit de sa bouche. Elle se retourna vers moi et tenta de revenir près de moi, mais elle titubait tellement qu'elle trébucha. Je l'a rattrapa de justesse, puis je souleva son épaule et posa son bras sur la mienne pour qu'elle puisse se tenir debout :
- T'habites où ? lui demandais-je. Je te raccompagnes chez toi.
- Laisse tomber, il est tard. Je vais me faire engueuler si j'arrive chez mes parents. Je vais plutôt aller dans un hôtel.
- Et comment tu fais pour y aller ?
- Tu peux m'laisser, j'vais me démerder, me dit-elle.
- T'est folle ou quoi ?! Il est hors de question que je te laisse y aller toute seule dans cette état. Tu connais l'hôtel le plus proche d'ici ?
- Ouais, il est à deux rues d'ici.
Arrivés à l'hôtel, une dame nous accueilla derrière le comptoir :
- Bonsoir, que puis-je pour vous ?
- Bonsoir, est-ce qu'ils vous restent des chambres libres pour ce soir ? demanda Eve.
- Bien sûr. Pour combien de personne ?
- Ce s'rait une chambre pour moi seulement, s'il vous plait, répondit-elle.
- Très bien. Ça vous fera trente cinq euros s'il vous plait.
Eve commença à fouiller dans ses poches. Après plusieurs minutes de fouillage, elle soupira :
- Frédéric...J'crois que j'ai oublié mon porte feuille au bar.
- Oh putaaaiiinnn ! dis-je, exaspéré.
Elle fit une moue triste. Eve me regarda avec pitié et me demanda :
- Tu peux pas aller le chercher ?
- À cette heure ci, il a dut être volé, affirmais-je.
- On fait quoi alors ? dit-elle.
Je commença à réfléchir très rapidement à une solution. Puis une idée me vient en tête :
- Viens Eve, ils faut qu'ont retournent au bar avant que ça ferme.
Je lui pris la main et on sortit de l'hôtel en courant. Durant tout le trajet, je ne lui ai pas lâché la main. La douceur de sa paume et ses doigts fermement accrochés à ma main on encore marqué mon esprit ce soir-là.
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