4. Bataille et arrivée à Edoras
L'homme me jeta au sol et dégaina pour tuer l'orc le plus proche. De mon côté, je réfléchis à un moyen de m'éclipser mais quoi que je tentais, l'homme me suivait à la trace. Je n'avais plus qu'à espérer la victoire des orcs. Ces derniers étaient une vingtaine mais encore une fois, ils tombèrent comme des mouches. Mes ravisseurs me prouvaient également une seconde fois qu'ils n'étaient pas novices dans l'art de la guerre. L'elfe finit par tuer les deux derniers orcs. Je n'avais jamais vu une bataille finir aussi vite avec une telle différence d'effectif.
- Cela fait deux attaques dans la même journée, indiqua Legolas suspicieux.
- En effet, ce n'est pas normal, confirma le magicien. Qui êtes-vous? me redemanda t-il.
- La seule chose que je peux vous dire est que plus vous allez me garder, plus vous aurez d'ennemis à vos trousses.
- Je vous avais bien dit qu'il fallait la tuer, grogna le nain.
- Au contraire Gimli, continua le vieillard. Nous venons d'apprendre qu'elle est suffisamment importante pour que Sarouman veuille la récupérer.
Il connaissait mon père? Je ne l'avais pourtant jamais vu.
- Nous ferions mieux de nous remettre en marche pour atteindre Edoras avant l'arrivée de nouveaux ennemis, déclara l'homme.
Nous repartîmes donc jusqu'à cette ville. Même si je n'avais presque jamais voyagé, je connaissais tous les lieux et espèces de cette terre. En effet, j'avais passé toute ma jeunesse plongée dans les livres de mon père et j'avais entrepris d'étudier ce vaste monde.
Arrivés à Edoras, je découvrais pour la première fois la civilisation des hommes depuis mon adoption. La ville était silencieuse et les gens nous dévisageaient. Bizarrement, je n'étais pas la seule regardée de cette façon. Nous continuions notre ascension jusqu'au sommet de la colline. Là, de nombreux gardes surveillaient la porte et nous dévisageaient. Celui du milieu parla:
- Vous ne pouvez pas voir le Roi Théoden ainsi armé, Gandalf Maisongrise. Par ordre de Gríma Langue de serpent.
Gandalf? Grima? Ces noms me disaient vaguement quelque chose.
- Et qui est-elle? redemanda t-il pendant que les hommes se désarmaient.
- Notre prisonnière, déclara Gandalf.
- Et qu'a t-elle fait pour être prisonnière?
- Cela nous regarde.
L'homme se renfrogna.
- Très bien mais elle ne peut pas entrer dans la salle du trône. Nous l'emmenons dans les cachots.
Il désigna deux hommes pour m'emmener. Ces derniers se saisirent de moi comme si je n'étais qu'un simple animal et me forcèrent à les suivre en attachant une corde à mes liens. A certains moments, l'un d'entre eux n'hésitait pas à me toucher les fesses pour me forcer à avancer. Ils me traînèrent à travers les ruelles et maisonnettes. Les habitants de cette ville semblaient étonnamment pauvres par rapport à la richesse qui se dégageait du château d'or. Je sentais leurs regards curieux sur moi. Certains avaient l'air bienveillants tandis que d'autres me classaient directement dans la case "ennemi". Dans un sens ils n'avaient pas tord. J'appartenais bien au monde de ceux qui les tuent et brûlent leurs maisons vu mes rapports avec Sarouman et Heilon. En plus, je devais bien l'avouer, même si je n'utiliserais pas les mêmes méthodes, je leurs ferais du mal d'une façon ou d'une autre en vu de ce qu'ils veulent infliger à mon peuple. Ce qui était sûr, c'était que pour l'instant, rien n'avait contredit les explications de mon père. Ces gens nous détestaient encore plus que nous les détestions.
Quand nous arrivâmes devant les cachots, ils me firent descendre sous terre. Là se trouvaient trois cachots vides. Ils me jetèrent dans le dernier toujours les poings liés.
- Je ne sais pas ce que vous avez fait mais ça devait être grave, me lança l'homme aux mains balladeuses.
- Vous n'imaginez même pas à quel point je suis dangereuse, dis je en me rapprochant des barreaux.
L'homme, intrigué se rapprocha.
- Et dans quel sens? demanda t-il l'air coquin.
- Celui qui vous plaira. Si vous voulez un exemple je peux vous raconter la fois où un homme me faisait la cour et que je me suis amusée avec lui jusqu'au moment où il est devenu inintéressant. A ce moment je l'ai attaché au lit et l'ai lacéré à tel point qu'il me suppliait de le tuer. Mais ce n'était pas marrant. Donc j'ai continué encore un peu avant de le jeter en pâture aux chiens.
L'homme blêmit et s'en alla rapidement. Bientôt suivi par son compagnon. Une fois seule je me mis à rire en retournant m'asseoir. Ils avaient gobé mon histoire avec une facilité déconcertante. J'ignorais que j'avais un don pour inventer des histoires mais au moins, j'étais débarrassée de ces vermines.
Mon cachot n'était guère grand mais j'avais tout de même un lit de paille. Je m'y installai et regardai le plafond. L'endroit n'était pas très bien entretenu et il y avait pas mal de moisissure.
- Plus qu'à attendre maintenant, soupirai-je.
Après quelques heures, j'entendis des pas s'approcher. Je me redressai et vis que c'était deux autres gardes. L'un des deux, d'une quarantaine d'années avec de longs cheveux et une barbe rousse semblait être assez haut gradé. Derrière lui, se tenait un homme qui n'inspirait pas confiance. Le visage barré d'une cicatrice, il affichait perpétuellement un sourire vicieux voir sadique. J'ignorais ce qui m'attendais mais je n'étais pas sûre de vouloir savoir.
- Bon, commença ce dernier en s'approchant des barreaux. Je vais t'expliquer comment ça se passe. Je vais te poser des questions et tu vas gentiment y répondre.
- Et si je ne le fais pas? arguai-je.
- JE pose les questions et TU réponds.
- Allez- y on verra bien.
Il déverrouilla ma cellule et y pénétra. L'autre garde, quant à lui, était resté à l'extérieur. Je me mis droite et ne lâchai pas mon geôlier du regard.
- Qui es-tu? commença t-il sérieusement.
- J'ai déjà dis à vos amis que je ne dirai rien. Alors lâchez moi ou tuez moi.
- Tu me parais sûre de toi, dit-il en s'approchant. Cependant, ( il agrippa mes cheveux, les tira en arrière et approcha son visage du mien pour que nos yeux ne soient plus qu'à quelques centimètres les uns des autres) ça ne fonctionne pas comme ça, ici. Ici, c'est moi qui fait la loi d'accord? Et tant que je n'aurai pas de réponses, tu ne mourras pas.
Il me repoussa et une étrange sensation me parcourra. Pour la première fois depuis longtemps, j'avais peur. Ce n'était pas comme la peur que j'avais quand Sarouman usait de sa magie sur moi ou quand je croisais les orcs au début. C'était la même peur que j'avais ressentie seulement une fois auparavant. C'était un souvenir très lointain et qui restait très vague. Seules les émotions ressenties m'étaient restées en mémoire. Cet événement datait de ma rencontre avec Sarouman, juste avant qu'il vienne me secourir.
À plusieurs reprises, j'avais essayé de lui demander ce qui s'était passé mais je n'avais jamais obtenu de réponse.
L'homme reprit son interrogatoire.
- Qui es-tu ?
Je ne répondis pas.
- Répond, m'ordonna t-il.
Voyant que je ne réagissais toujours pas, il me giffla puis respira nerveusement. Je me mordis la joue pour éviter de crier.
- On va essayer avec une autre question. Quel est ton rôle dans cette guerre? Ou plus précisément, que dois tu faire pour Sarouman ?
- Comment?
- J'ai eu vent de ton implication avec Sarouman. Maintenant répond !
Une autre main s'éclata sur ma joue et avec la douleur de la première toujours présente, je dû me mordre encore plus fort pour empêcher le moindre son de sortir.
Le garde, qui depuis le début restait en dehors, intervint.
- Je ne pense pas que nous puissions agir de la sorte. Ce n'est pas notre prisonnière.
Mon agresseur se retourna vivement, énervé, et cracha ses ordres.
- Elle se trouve dans Ma prison alors c'est Ma prisonnière. Si ça ne te plait pas, part. Je n'en ai pas encore fini avec elle.
Le garde ne savait plus où se mettre. Il paniquait. C'est pourquoi, il fit ce qu'on lui dit de faire et il s'en alla en me lançant un regard désolé.
- À nous deux.
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