1. Le commencement
J'étais en patrouille accompagnée par deux orcs. Ces derniers n'étaient pas très beaux. Néanmoins, j'avais appris à les côtoyer. L'un d'eux, Kil, portait une épée vieille de cent ans c'est pourquoi elle n'était plus très droite. L'autre, Barn, était un orc au service de mon père et l'un de ses plus fidèles soldats. Je l'avais rencontré assez jeune et même si je ne l'appréciais pas plus que ça, on avait établit un respect mutuel.
Mon père m'avait enseigné, dès mon plus jeune âge la maîtrise des armes, que ce soit l'arc, l'épée, la lance ou la hache. Cependant, mon arme de prédilection était l'arc à flèche. Plus jeune, je ne comprenais pas pourquoi je devais m'entraîner jusqu'à l'épuisement total mais désormais je comprenais. La Terre du milieu était devenue incertaine depuis que les peuples libres avaient commencé à nous faire la guerre. Mon père n'avait jamais voulu aborder ce sujet en profondeur. Quand j'essayais d'en savoir plus, il me répondait:" C'était il y a longtemps, je ne me souviens plus des détails inutiles". Même si je ne le croyais pas, je me résignais à chaque fois par peur de sa colère. Alors, la seule chose que j'avais appris était que les elfes, les hommes et les nains nous faisaient la guerre car ils avaient peur qu'on prenne le pouvoir et parce qu'on était différent.
Kil, devant moi, se stoppa pour tendre l'oreille et renifler les alentours.
- De la viande fraîche, déclara t-il.
- A vos postes, ordonna Barn.
Il s'était auto déclaré chef du trio. Je grimpai dans l'arbre le plus proche. Dans cet environnement je leur étais bien utile car ils avaient peur de monter dans les arbres. Quand j'estimai être assez haute, je décrochai mon arc de mon dos pour être prête à encocher au moment voulu.
Je ne tardai pas à voir l'origine de notre patrouille. Cinq hommes du Rohan marchaient dans notre direction. Ils étaient lourdement armés et semblaient guetter une quelconque présence. Du coin de l'œil, j'aperçu Kil et Barn. Ce dernier me lança un regard pour m'inciter à ouvrir le "feu". Je tirai alors doucement une flèche de mon carquois et la pointai sur un des hommes. Je n'aimais pas particulièrement la "chasse" mais non seulement, c'était mon travail mais en plus si je ne le faisais pas, ce seraient eux qui nous tueraient. Je visai le soldat puis, quand j'estimai que c'était le bon moment, je décochai. Ma flèche alla se figer dans son cou et il tomba raide mort. Aussitôt, ses acolytes dégainèrent et je pu reproduire mon mouvement une seconde fois avant l'arrivée de Kil et Barn. Quand ces derniers arrivèrent, ils eurent un léger effet de surprise, ce qui leur permit de vite les éliminer.
Je descendis de mon arbre mais restais en retrait car je n'étais pas spécialement friande de la scène qui allait se dérouler. Les deux orcs allaient sans aucun doute se nourrir de leur proie.
Quand ils finirent, je ramassai mes flèches et nous partîmes.
A la maison, je me dirigeai pour rejoindre mon père. La tour dans laquelle nous habitions n'était pas la plus accessible et le fait de monter presque tout au dessus m'épuisais toujours. En chemin, je rencontrai Navi. Ce dernier était un orc avec lequel je m'étais liée d'amitié malgré l'opinion négative que mon père s'en faisait.
- Bonjour Alix, me salua t-il. Tu vas voir maître Sarouman?
- Oui. Je dois lui faire mon rapport.
- Très bien, bonne chance alors car je viens de le voir et il n'est pas de très bonne humeur.
Sur ces mots, Navi partit et je continuai jusqu'à me retrouver face à la grande porte noire menant au bureau de mon père. Deux orcs de part et d'autre m'ouvrirent la porte en me voyant.
Mon père était debout, posté à la fenêtre.
- Tu en as mis du temps, me reprocha t-il sans se retourner. Barn est déjà passé me voir il y a un quart d'heure pour me faire son rapport.
- Excusez-moi père. J'ai croisé Navi sur le chemin.
Il se retourna et se dirigea lentement vers son siège.
- Quand arrêteras-tu de traîner avec lui? C'est un orc, ne l'oublie pas. Ce n'est pas une personne sûre pour se lier d'amitié. Quand est-ce que tu t'en rendras compte?
- Il n'est pas comme vous pensez. Il est différent des autres.
- Il est aussi imbécile que les autres. Voir plus.
Je voyais à son ton et à son regard que le sujet était clos, comme à chaque fois.
- La chasse s'est bien déroulée d'après Barn, poursuivit-il.
- En effet.
- Et en ce qui concerne ce dont je t'ai parlé la veille? demanda t-il en ramenant sa cape blanche sur ses genoux.
- Jamais je n'accepterais, répondis-je fermement. Je n'épouserai pas cet homme.
- Hélas ma fille, je crois bien que tu n'aies pas le choix.
- Père, je vous en prie. Je veux bien tout accepter mais pas un mariage.
- Je ne reviendrai pas sur ma décision alors fais toi rapidement à l'idée. Plus tôt tu l'accepteras, plus tôt ce sera facile.
- Mais...
- Assez, m'interrompit-il. Retourne à tes occupations et nous nous reverrons ce soir.
Il y avait encore tellement de choses que j'aurais voulu lui dire mais la discussion était close. Je sortis donc de la pièce, frustrée et me dirigeai vers ma chambre. Je ne comprenais pas pourquoi il voulait m'infliger ça. Bien que je sache que je n'étais pas sa véritable fille, il m'avait élevée comme tel alors pourquoi? Mon bonheur aurait dû l'importer plus que son alliance avec les mercenaires pour la guerre. Surtout que le pacte de sang avait déjà eu lieu. Seulement, cet homme, Heilon, avait réclamé ma main en guise de récompense. Je devais absolument trouver une façon d'éviter cela. Il le fallait.
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