Chapitre 42
Ginny enroule une de mes mèches de devant autour de sa baguette magique et la relâche quelques secondes après.
La mèche garde une forme en vagues, similaire à celle d'enroulement. C'est assez joli.
Ma meilleure amie continue avec la totalité de mes cheveux pendant que je la regarde faire dans le miroir. Ça donne vraiment bien, et ça leur fait gagner du volume.
-...Ok, c'est la dernière, dit-elle en prenant une de mes mèches blondes derrière moi.
-Ginny, tu es une artiste.
-Haha, tu aimes, alors ?
-Et comment !
-Tant mieux, elle sourit en s'éloignant après avoir fini. Alors, on y va ?
-Oui, attends, je mets juste mes chaussures.
~~~
Donc nous sommes toutes les trois sorties à Pré-Au-Lard.
Luna nous attendait à l'entrée du château.
Ginny a rapidement commencé à geler, en même temps, la cape d'uniforme est loin de tenir chaud.
-Je suis en train de mourir de froid !, s'est-elle plaignée.
-C'est littéralement la même température que dans la cour, ai-je fait remarquer.
-À ton avis, pourquoi je reste toujours dans la salle commune, près du feu ?
-J'aime bien le froid, a lancé Luna.
-Pas moi, a soufflé Ginny. L'une de vous deux veut pas me prêter un truc ? J'aime bien ton bonnet, Luna.
-Merci. Il repousse les Nargoles.
Elle s'est approchée et a ajouté à voix basse :
-Il est akrivophobe. Ça veut dire qu'il n'aime pas le gui.
-Oh. Et ton écharpe ?, a alors demandé Ginny, peu rassurée à l'idée que Luna lui prête vraiment ce bonnet plutôt particulier.
-Elle n'a rien de spécial mais elle est un peu vieille. Tu veux que je te la passe ?
-Oui, je veux bien, elle sourit.
-D'ailleurs, j'aime beaucoup ton bracelet. Une fille de Serdaigle a le même mais en bronze et avec un corbeau.
-Merci beaucoup ! C'est Berry qui me l'a offert en première année.
-Oh, ça a l'air cher pour un cadeau.
-C'était trois fois rien, j'ai marmonné.
Luna et Ginny se sont brusquement retournées vers moi, l'air interloqué et choqué, avant d'échanger un regard.
-Tu penses à ce que je pense ?, a dit Ginny.
-Ça dépend de ce que tu penses, mais vu ton expression actuelle je pense que oui, on dirait que nous pensons à la même chose, a répondu Luna.
Elles se sont ensuite reconcentrées sur moi.
-Quoi ? J'ai un bouton entre les sourcils ?
Luna a secoué la tête.
-Tu te rappelles de quand tu m'as acheté ce bracelet ?, a demandé Ginny.
-Tu viens de le dire, c'était en première année.
-Oui, mais tu as dit que c'était trois fois rien. Alors tu te rappelles du prix ?
-Euh... non, ça m'est juste venu comme ça. Pourquoi ?
-Tu es censée avoir perdu la mémoire, m'a rappelé Luna.
-Ah, c'est vrai... attendez... vous avez raison !
-Est-ce que tes souvenirs sont en train de revenir ?, a questionné la rousse.
-Non, je ne crois pas, j'ai répondu. Je ne me rappelle même pas pour quelle occasion je te l'ai acheté.
-Alors comment tu sais que c'était trois fois rien ?, a dit Luna.
-Je ne sais pas. C'était instinctif de le dire. Je le sais, c'est tout.
-Continuons de marcher, a proposé Luna.
Ensuite j'ai découvert différents endroits de Pré-Au-Lard. Ce n'est pas ma première sortie ici, mais comme je ne me rappelle pas des dernières fois, c'est comme si c'était le cas.
On a d'abord visité Honeydukes et Zonko avant de faire demi-tour et de passer par la Cabane Hurlante - clairement ma partie préférée de cette sortie, Luna m'a raconté son histoire.
Maintenant, on est aux Trois Balais, on a commandé des Bièraubeurres. Apparemment, c'est délicieux et ça réchauffe. Et Ginny n'en pouvait plus du froid.
-Heyy salut, dit une voix familière derrière moi.
Je me retourne et aperçois Gaël, accompagné de ses frères.
-Ah ben tiens, comme on se retrouve !, je lance en haussant un sourcil.
Il m'a laissée en plan après le cours de Runes alors que je lui avais demandé de m'accompagner jusqu'à la Grande Salle car je n'étais plus sûre du chemin.
-Ah, désolé pour toute à l'heure... J'avais oublié.
-C'est pas grave, je roule des yeux.
-Ça vous dérange si on s'assoit avec vous ?, demande-t-il à notre adresse à toutes les trois.
J'interroge mes amies du regard.
-Pas du tout, répond Ginny.
-De toute façon, c'est bondé aujourd'hui, lance Luna. Vous auriez du mal à trouver une table pour vous seuls. On a eu de la chance.
-Merci les filles, c'est grave sympa, dit non pas Gaël mais un de ses frères.
-Y a pas de quoi, sourit Ginny. Et du coup, c'est quoi vos noms, à vous deux ?, demande-t-elle à l'adresse de ce dernier et l'autre triplé qui n'avait encore rien dit.
-Nolan, répond celui qui avait parlé.
-Erwan, marmonne le troisième.
-Enchantée, sourit Luna.
-Et vous deux, vous vous appelez comment ?, demande Nolan.
-Ginny Weasley.
-Luna Lovegood.
-Et voilà trois Bièraubeurres !, s'esclaffe Mme Rosmerta derrière moi.
-Excusez-moi ? Nous aimerions en commander trois autres, dont une extra-sucrée, dit Nolan.
-Deux classiques et une extra-sucrée, le tout sans alcool, répète-t-elle en gribouillant sur son carnet avant de s'en aller.
-Au fait, Erwan, tu as fini le devoir de potions ?, demande Luna.
-Presque, souffle-t-il en guise de réponse.
-Vous êtes potes ? Comment ça se fait qu'on vous ait jamais vus ensemble ?, s'étonne Nolan.
-On travaille souvent ensemble, répond Luna en haussant des épaules. Mais on ne fait pas vraiment de sorties pour autant.
Je n'ose pas demander si ils sont donc amis ou juste partenaires d'étude.
-Qu'est-ce que t'as fait à tes cheveux, Berry ?, remarque Gaël.
-C'est Ginny qui a fait ça.
-Ça te va bien, déclare Erwan.
Gaël et Nolan se retournent vers celui-ci en un mouvement parfaitement synchronisé, les sourcils haussés.
-Merci, je réponds avec un sourire.
C'est bizarre, la façon dont ses frères le dévisagent... Je ne suis pas sûre de comprendre ce que ça veut dire.
Je jette un œil aux filles. Ginny cache un rictus derrière sa coupe de Bièraubeurre et Luna observe Erwan également.
De toute évidence, Ginny est persuadée qu'Erwan m'apprécie autrement qu'amicalement, mais venant d'elle, ça ne me surprend pas tellement.
C'est la réaction de Gaël, Nolan et Luna qui m'interpelle. Apparemment, Erwan n'est pas du genre à complimenter les gens à tout va. Est-ce que ça voudrait dire que Ginny a raison ?
... Non. Je préfère ne pas me faire d'idées.
Il a sûrement juste dit ça comme ça...
-Et voici vos deux Bièraubeurres classiques, ainsi que celle extra-sucrée, annonce Mme Rosmerta en arrivant et en posant les trois boissons sur notre table.
-Merci beaucoup, dit Gaël en prenant l'une des classiques.
Nolan prend l'autre et c'est Erwan qui choisit la Bièraubeurre extra-sucrée.
Ginny et Nolan commencent déjà à discuter. Les deux semblent aussi sociables l'un que l'autre.
La serveuse part et je remarque Gaël la fixer pendant qu'elle s'éloigne.
-Pervers, je lui lance.
-Quoi- mais non !
-Ah, tu regardais quoi alors ?, je hausse les sourcils.
-Rien.
-Sois plus discret au moins, t'es cramé là.
-Mais je...
-Ouais, ouais c'est ça, je roule des yeux et prends une gorgée de ma Bièraubeurre, que je n'avais pas encore goûtée. Oh, c'est trop bon en fait, je m'exclame en fixant la mixture. On dirait une sorte de caramel, mais en plus doux, et tout chaud.
-Haha, on dirait que tu la goûtes pour la première fois, rigole Luna.
-C'est à moitié le cas, je hausse des épaules.
-C'est pas si mal de perdre la mémoire en fait, tu peux refaire certains trucs pour la première fois, remarque Gaël.
-Il faut que tu relises "Alice au Pays des Moldus" !, s'exclame-t-elle. C'était un de tes livres préférés, si tu ne le fais pas, tu m'en voudrais de ne pas t'y avoir obligée quand tu retrouveras la mémoire.
Je souris. À l'entendre, c'est certain que je la retrouverai.
-De quoi ça parle ?, je lui demande.
-C'est une sorcière, Alice, qui se retrouve accidentellement dans le siècle suivant d'un pays entièrement Moldu. Et elle va devoir rentrer chez elle sans que le secret des sorciers ne s'apprenne. Perso, je l'ai vraiment aimé, et je me reconnais bien en Alice.
-Ça me fait beaucoup penser à un conte Moldu, ça, dit Gaël. "Alice au Pays des Merveilles".
-L'auteur sorcier, s'incruste Erwan. Mais c'est un roman, pas un conte, même si c'est si connu que c'en est devenu culte.
-Oui, bon. Excusez-moi, môsieur !, s'exclame-t-il en levant les bras avec une ironie non dissimulée.
Erwan lui répond avec un regard blasé.
-Racontez l'histoire !, s'exclame Luna d'un ton enjoué.
-Eh bien, ça parle d'un rêve qu'Alice a fait quand elle était petite.
-Erwan, quoique tu décides de faire plus tard, n'écris pas, soupire Gaël avant de prendre une gorgée de sa Bièraubeurre. Tu ne sais pas raconter. En général, on commence par le début.
-T'as qu'à la raconter toi-même, alors, monsieur Parfait, réplique ce dernier.
-Maman nous a lu le livre quand on avait six ans, tu crois vraiment que je m'en rappelle à ce point ?
-Dans ce cas, laisse-moi faire ! Du coup, dans son rêve, Alice décide de suivre un lapin blanc dans un terrier...
***
Erwan a donc entrepris de nous raconter cette histoire moldue en détail. J'ai été très surprise de le voir se rappeler d'autant de choses, car si j'en crois leurs dires, à lui et Gaël, aucun d'eux n'avait entendu cette histoire depuis sept ans. Il a vraiment une très bonne mémoire.
Erwan n'a pas l'air de quelqu'un de sociable, pourtant il n'a fait que de parler avec moi. Il a l'air très réservé alors qu'en fait il a beaucoup à dire. Il m'a raconté comment il a dû faire sa rentrée avant ses frères et m'a parlé de ce qu'il s'était passé cette année-là.
-Et là, non seulement elle s'endort en plein cours, mais en plus de ça elle fait tomber l'encrier de McGonagall !, s'exclame Nolan à côté de moi.
-Arrête !, s'écrie Ginny.
-Je t'assure, on était choqués ! Il s'est cassé sur le coup. Tu aurais dû voir sa tête, à McGo', on aurait cru qu'elle allait la tuer !
-Lina est vraiment incorrigible ! Je me demande comment elle fait pour ne jamais se prendre de retenue...
-Tu la connais, avec ses notes parfaites, la plupart des profs n'osent pas la freiner. Pour ce qui est de ceux comme McGonagall justement ou encore Rogue, Maria est toujours là pour rattraper le coup.
Ces noms ne me disent rien, mais Ginny est très populaire, alors ça ne m'étonne pas qu'elle connaisse des gens que, moi, je ne connais pas.
-Les gars, je vais rentrer, nous annonce Luna.
-Déjà ?!, je m'écrie.
-Oui... désolée, s'excuse-t-elle avec un sourire. J'ai un travail en métamorphose, botanique, et aussi sortilèges. Je ferais mieux de m'y mettre maintenant.
-Je passerai à la bibliothèque pendant l'aprem demain, l'informe Erwan. Si tu veux.
-Merci !
Luna est ensuite sortie après qu'on lui ai, tous les cinq, dit au revoir.
Je ne sais pas quoi dire à Gaël et Erwan... un blanc s'est installé. Je ne suis pas douée pour faire la conversation...
Tout l'opposé de Ginny, on dirait ; elle discute déjà de nouveau avec Nolan.
Ne sachant pas quoi dire, je me contente de finir ma Bièraubeurre.
Les garçons font pareil.
-Ça vous dit on y va ?, propose Gaël avec un sourire espiègle en reposant sa coupe non sans bruit.
-Je vais pas rentrer maintenant, il est même pas midi !, je proteste.
-Je voulais dire partir de ce pub.
-Et tu veux qu'on aille où ?, le toise Erwan en haussant un sourcil.
-T'as déjà visité les alentours, Berry ?
-Ouais, bien sûr.
-J'imagine que t'as suivi le sentier ?
-Bah, oui, qu'est-ce que tu voulais que je fasse d'autre ? Me rouler dans l'herbe ?
-T'as pas vu le meilleur, alors.
Il a ce sourire en coin qui, loin de m'agacer, ne fait que piquer ma curiosité.
Je me tourne vers Erwan. Il est en train de fixer Gaël avec les sourcils si haussés qu'ils en sont presque cachés derrière ses cheveux.
-L'addition, s'il-vous-plaît, lance-t-il à Rosmertha qui venait justement de servir la table d'à côté.
Je fixe le fond de ma coupe au présent vide, pensive. Ginny et Luna n'avaient pas l'air de connaître l'endroit dont Gaël parle, ça signifie que je ne le connaissais probablement pas non plus. Or, je connais Poudlard mieux que personne... Mais c'est vrai que ça, ce n'est que Pré-Au-Lard.
Comment Gaël connaitrait un endroit secret, alors qu'il est Né-Moldu ? Est-ce qu'un de ses amis de famille de sorciers lui en a parlé ? Ou bien l'a-t-il découvert de lui-même ?
J'étais si absorbée dans mes réflexions que je n'ai même pas remarqué que lui et Erwan se fixent dans les yeux. Ils n'échangent aucun mot mais d'après leurs expressions, ils ont l'air de se disputer.
J'imagine que c'est la télépathie des triplés..?
Ils s'arrêtent brusquement en me voyant les regarder et détournent la tête.
Nolan et Ginny continuent de discuter entre eux - si je comprends bien, mon amie raconte une anecdote sur ses frères Percy, Fred et George.
Mme Rosmertha nous revient avec un morceau de parchemin sur lequel est écrit qu'au total, nous devions payer trois Gallions, une Mornille et dix Noises.
Gaël observe l'addition en silence, jette un œil à son frère, se tourne vers moi un instant et se reconcentre sur le parchemin.
-Vous savez quoi, il dit d'un air détaché en observant Erwan, allez-y tous les deux. Je vais rester avec l'autre vieux couple, ajoute-t-il avec un mouvement de la tête vers Ginny et Nolan.
-T'es sûr ?, je m'étonne.
Les deux sont tellement plongés dans leur conversation qu'ils n'ont même pas remarqué qu'on s'apprêtait à partir ensemble.
-Ouais, t'inquiète. Je vais essayer d'apprendre à connaître ta pote, elle a l'air sympa. Et vous ferez de même, tous les deux. T'as pas à t'en faire, Erwan connaît le chemin, il lance à ce dernier un regard lourd de sous-entendus que je n'ai pas compris.
Je fronce les sourcils. Il y a quelque chose d'étrange dans cette histoire...
***
Erwan et moi sommes donc tous les deux sortis des Trois Balais. Ce dernier m'a presque aussitôt empoigné le bras pour me tirer à travers la rue, puis entre les maisons en face du pub.
-Ah !, je me suis exclamée. Je sais marcher, tu sais.
Erwan n'a pas répondu et ne m'a même pas regardée. Abandonnant l'idée de me libérer, j'ai décidé de le suivre.
On a dû marcher ainsi pendant un quart d'heure. Le seul paysage se résumait à de l'herbe, quelques arbres et un ciel nuageux.
Non seulement il fait froid, mais en plus, Erwan marche vite et ne se fatigue pas, ce qui a eu pour effet de finir par m'essoufler.
-Dis, qu'est-ce qu'on va voir, déjà ?, je lui demande alors qu'il continue de marcher.
-Tu verras de toi-même.
Je souffle pour manifester mon mécontentement.
-C'est encore loin ?
-Quoi, t'es fatiguée ?, se moque-t-il.
-Bien sûr que non !, je mens, piquée dans mon ego. Je commence juste à en avoir marre de marcher.
-T'inquiète, on est arrivés, répond-il avec un léger sourire, mais je n'arrive pas à décider si c'est sincère ou juste un rictus.
Il lâche mon bras qui retombe le long de mon corps.
Bizarrement, ça ne m'avait pas dérangée plus que ça qu'il le tienne, même si j'ai protesté au début.
J'observe les alentours. Nous nous trouvons au bord d'un petit lac dont la surface lisse et la réflection parfaite du paysage fait penser à un miroir. À notre droite se trouve un saule pleureur, qui a presque l'air de s'observer dans le lac.
-C'est beau, non ?, lance Erwan.
-Euh... oui, je réponds, déconcertée.
Ça ne peut pas être que ça. Vu l'enthousiasme de Gaël, il y a forcément autre chose.
Erwan grimpe l'arbre avec une facilité assez impressionnante - on dirait qu'il a l'habitude de monter là-haut.
-Alors ? T'attends quoi pour venir ?
Hésitante, je pose prudemment une main sur une branche en hauteur.
Je n'ai jamais grimpé d'arbre de ma vie, et je n'aurais jamais cru que ma première serait au bord d'un lac.
-Allez, n'aie pas peur.
-Je n'ai pas peur !
Mensonge. Je ne sais pas nager...
Refusant tout de même de lui donner raison, j'attrape une autre branche de ma main gauche et prends appui sur une plus basse avec mon pied. Décidée, je hisse le deuxième et commence à grimper avec l'agilité d'une brique stupéfixée.
Lentement mais sûrement, je finis par atteindre le niveau d'Erwan et finis même par m'asseoir à ses côtés.
-C'est la première fois que tu grimpes un arbre ?, questionne-t-il.
-Qu'est-ce que ça peut faire ?, je réplique.
Il n'a pas intérêt à se moquer de moi une fois de plus, ou je le fais tomber dans l'eau.
-Tu t'en es plutôt bien sortie dans ce cas, commente-t-il.
-Évidemment.
Il hausse un sourcil.
-Redescends de ton perchoir, Miss.
-Non merci, je viens d'y monter !
-Ah oui ?
Les yeux rieurs, il m'attrape par les épaules et...
-Qu'est-ce que tu f-
Mon cœur rate un battement. Le souffle coupé, je n'ai même pas le temps de bloquer ma respiration, encore moins de réaliser ce qu'il vient de se produire.
Il m'a poussée dans le lac.
Je tente des gestes inutiles dans l'espoir idiot de remonter à la surface. Mais c'est impossible, je n'ai jamais appris à nager.
Tentant de ne pas paniquer, je sors ma baguette de ma poche arrière - heureusement qu'elle n'en est pas sortie lors de ma chute, ça relève à peu près du miracle.
Je ne connais pas de sort pour remonter à la surface d'une étendue d'eau, mais je ne peux pas me laisser me noyer pour autant.
Ne sachant pas vraiment quoi faire, je pointe ma baguette au-dessus de ma tête, espérant qu'un autre miracle ne se produise.
Évidemment, rien, nada, pas même une voix me disant « t'es nulle, meurs ».
Allez, remontez-moi à la surface...
Contre toute attente, c'est bien cette voix interne qui me sauve de la noyade. Immédiatement après que ces mots se soient formés dans mon esprit, une force invisible semble me pousser vers le haut.
En à peine quelques secondes, je me retrouve dans les airs, en une sorte de vol plané vers le haut.
Sans perdre de temps, je pointe instinctivement ma baguette vers l'arbre. Une espèce de corde invisible doit s'en être attachée à une des branches car, comme si je m'étais hissée à une liane, ma baguette m'a poussée dans une trajectoire de quelques mètres, avant de me lâcher au bord du lac.
Je prends quelques instants pour réaliser ce qu'il vient de se produire.
-Alors, comment c'était ?, dit une voix du haut du saule.
-IMBÉCILE, JE NE SAIS PAS NAGER !
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