Chapitre 18

Dumbledore conclut avoir dit l'essentiel et nous laisse à nos assiettes. Enfin, je commençais à avoir faim !

~~~

Ça fait deux semaines que les cours ont commencé. Mes cheveux ont fini par reprendre leur couleur et sont même encore plus brillants qu'avant. Et pour l'instant, je suis en avance sur tous mes cours, sauf Botanique.

Je me suis surprise à beaucoup apprécier la métamorphose, cette année. Je pense que c'est même ma deuxième matière préférée, juste après les Potions. Et juste après, c'est la défense, bien sûr ! Lupin est tellement mieux que Lockhart. On n'a rien appris avec lui, l'an dernier. Cette année, on voit des créatures plus au moins dangereuses. Enfin, on fait surtout de la théorie. De la pratique aussi, bien sûr, mais moins.

Si Malefoy ne manque pas de se moquer d'Harry, Pansy Parkinson me fait la même. Je ne sais pas pourquoi, mais cette année, cette fille a décidé qu'elle ne m'aimait pas.
C'est une Serpentard de troisième année, et d'après mes souvenirs, je ne lui ai jamais parlé. Elle a une tête de noix et une dent contre moi...

Bref. Chaque fois qu'elle passe près de moi, elle met sa capuche et me demande si je vais me mettre à crier, ou alors si j'ai peur.
Alors, pendant j'allais en sortilèges ce matin et qu'elle m'a lancé cette mauvaise blague pour la énième fois, j'ai pris ma tête entre mes mains et ai dit de manière à ce que tout le monde autour m'entende :

-Au secours, une mocheté !

Et je suis directement partie en classe sous prétexte que mes yeux saignaient.
Mes amis étaient morts de rire.

Bref. Tout se passe pour le mieux.

Là, c'est le soir. Je me couche et m'endors avec difficulté.

***

Je suis dans un endroit que j'ai l'impression de connaître. Un endroit sombre, où il n'y a que moi et une fille. Elle ressemble à la fille que j'ai attaquée la dernière fois. Ses cheveux bruns sont tissés en deux tresses et ses yeux verts me lancent des regards apeurés. J'ai l'impression que je l'ai littéralement rendue muette. Elle est assise sur une chaise, les mains derrière le dos de celle-ci et complètement paralysée.

Un rire froid s'échappe de mes lèvres.

-J'ai appris un nouveau sort. Tu veux bien me laisser l'essayer sur toi ?

La jeune fille ne répond rien.

-Je prends ton silence pour un oui.

Je m'approche d'elle, replace quelques mèches noires derrière mon oreille, et elle a l'air de vouloir s'enfuir ou crier, mais elle ne fait rien. Par peur ? Ou alors parce que je lui ai jeté un sort ?

Je place ma baguette magique sous sa gorge. Mais cette baguette n'est pas comme d'habitude. Elle est noire et des sortes de fils sont sculptés dessus. Ils me rappellent étrangement du sang.

-Endoloris, je murmure.

Elle écarquille les yeux. Un éclat de lumière apparaît et je vois la douleur dans ses yeux.

-Ta sœur a déjà payé. Maintenant c'est à ton tour. Avada Kedavra.

Cette fois, l'éclat de lumière est vert. Quelques secondes plus tard, sa tête retombe sur le côté.

-Les ordures comme vous deux ne méritent pas de vivre.

***

Je me réveille en écarquillant les yeux.

Alors, si j'ai bien compris, la fille de la dernière fois est morte. Et cette fois, c'est sa sœur que j'ai vue mourir.

Mais qu'est-ce qui m'arrive ?

***

-Berry, ça va ?

Je relève la tête de mon livre. C'est Luna.

-Niquel et toi ?

-Ça va. Mais tu as l'air préoccupée. Tu n'as presque pas parlé de la journée et quand tu ne lis pas, tu as l'air ailleurs.

Je ne sais pas quoi lui répondre. En fait, j'ai besoin d'en parler à quelqu'un. Mais je ne sais pas si c'est le bon moment... Et puis je ne la connais pas tant que ça.

-Je suis là pour toi, tu sais, dit-elle. Tu peux tout me dire, je n'irai pas le raconter à quelqu'un d'autre.

-Je... Je fais des rêves bizarres.

Elle hausse un sourcil.

-Si tu savais le nombre de rêves étranges que je fais.

Je souris.

-Oui mais... ce n'est pas normal. Dans ces rêves, je suis quelqu'un d'autre et.., j'inspire un bon coup. Dans mes rêves, j'incarne une meurtrière.

-Ah d'accord.

Luna semble réfléchir.

-Et c'est toujours toi ? Physiquement ?

-Je n'ai pas encore vu mon visage, mais mes cheveux sont noirs et je suis plus grande.

Luna ne répond rien.

-Sois honnête avec moi, je dis. Je ne veux pas entendre ce que je veux entendre.

-Je crois que ta phrase n'a pas de sens.

-Je voulais dire que je veux entendre la vérité, pas un doux mensonge.

-Il est possible que ce soient des rêves prémonitoires.., annonce-t-elle.

Je sens mon cœur se serrer.

-Non, impossible, je réponds immédiatement, mais plus pour moi-même que pour elle. Quand je m'entends parler, ou même penser, ce n'est pas ma voix. Je ne parle pas avec une voix si rauque !

-Il y a d'autres choses étranges avec ces rêves ?

-Je n'ai jamais vu ces gens...

-Berry, j'ai un mauvais préssentiment.

-Je ne vois pas pourquoi, ce n'est pas comme si j'incarnais de temps en temps une meurtrière.

Elle ne dit rien pendant quelques secondes et je ris nerveusement.

-Je vais faire des recherches là-dessus, annonce-t-elle finalement. Il y a peut-être une explication logique.

-En tout cas, moi, je n'en ai aucune idée...

***

Tout se passe bien pour l'instant. La fille aux cheveux noirs n'est pas revenue perturber mon sommeil, à mon plus grand bonheur. Quand à Sirius Black, il a été vu quelque part, mais je ne m'inquiète pas tellement - avec Dumbledore et les Détraqueurs, il y a peu de chance qu'il arrive à s'introduire à Poudlard.

Aujourdʼhui, c'est le soir d'Halloween.

La Grande Salle était éclairée par des centaines de citrouilles évidées et dans lesquelles on devinait des chandelles. Des nuées de chauves-souris volaient dans tous les sens et des serpentins orange ondulaient comme des serpents d'eau sous le faux ciel.
Les plats étaient délicieux.

Et à la fin du banquet, les fantôme de Poudlard avaient offert un beau spectacle : ils avaient surgis des tables avant de voler en formations, en décrivant des figures de voltige. Nick avait même mimé sa décapitation bâclée.

En rentrant à la tour de Gryffondor, j'ai entendu Parkinson me gueuler quelque chose mais je n'y ai tellement pas fait attention que je ne me souviens plus de ce qu'elle a dit. Sans aucun doute, un truc en rapport avec les Détraqueurs. Et j'ai aussi vu que Malefoy avait dit quelque chose de sûrement semblable à Harry.

Je discutais joyeusement avec Neville sur le chemin de la salle commune, quand j'ai percuté quelque chose.

-Eh !

Ah, non, en fait, ça doit plutôt être quelqu'un.

Je fronce les sourcils. Il y a beaucoup trop de monde, que se passe-t-il ?

-Désolée, j'ai pas fait exprès. Il se passe quoi ?

-Je sais pas, répond la fille que j'ai bousculée, une blonde aux cheveux bouclés, Lavande Braw ou un truc du genre.

Percy Weasley se fraie un passage et arrive devant. Puis, je l'entends crier que quelqu'un doit appeler Dumbledore.
J'attrape Neville par la main et nous allons en direction de la Grande Salle. Peut-être qu'il y est encore ?

Mais nous ne l'y retrouvons pas.

-On cherche Dumbledore, c'est ça ?, demande-t-il.

-Oui. Ou n'importe quel autre prof qui puisse nous dire où il est.

-Que faites-vous ici, petits voyous ?

Nous nous retournons et tombons sur Rusard.

-Nous cherchons le professeur Dumbledore, je réponds. Il y a un problème chez les Gryffondor et on nous a dit qu'il fallait l'appeler. Vous savez où il est ?

-Sûrement dans son bureau.

-Vous connaissez le mot de passe ?, demande Neville.

-Non.

Et il s'en va.

-On va faire comment ?, demande mon ami.

-L'an dernier, c'était Fizwizbiz. Si c'est pas ça, c'est sûrement une autre friandise. Allons-y.

***

-Fizwizbiz.

La gargouille ne bouge pas.

-Euh, chocogrenouille ? Patacitrouille ?

La statue ne bouge pas d'un poil.

-C'est quoi ça ? Euh des trucs moldus peut-être ? Sucre d'orge ? Bonbons au citron ?

À « bonbons au citron », la gargouille me laisse entrer.

-Tu vois, I am badass, je dis d'un air faussement égocentrique en avançant dans le bureau et faisant voler mes cheveux derrière mon dos.

Neville me rejoint en me demandant si mes chevilles vont bien, ce à quoi je réponds ironiquement qu'elle sont en parfaite santé et que c'est gentil de s'inquiéter.

Nous arrivons ensuite à la porte de Dumbledore. Neville toque et quelques instants plus tard, Dumbledore nous dit d'entrer.

-Professeur, il y a un problème à la Tour Gryffondor, je commence à expliquer.

-On nous a dit qu'il fallait vous appeler.., continue Neville. Alors nous sommes venus.

-Très bien, allons-y, dit le directeur. Savez-vous ce qu'il s'est passé ?, questionne-t-il en partant avec nous.

-Non, je dis. Le préfet-en-chef a juste crié qu'il fallait que vous veniez vite.

Quelques instants plus tard, nous y sommes de nouveau. McGonagall, Lupin et Rogue sont aussi là. Dumbledore se fraie un chemin vers le portrait. Moi et Neville en profitons pour nous avancer, et j'entends certains en faire de même.

Et puis nous y arrivons. Et je vois le problème.

Le portrait. Il est vide ! Et le tableau a été lacéré si violemment que des lambeaux de toile sont par terre ! Merde, merde, merde. On est dans de la merde de Sombral !

-Il faut absolument la retrouver, dit Dumbledore. Professeur McGonagall, s'il vous plaît, allez tout de suite prévenir Rusard et dites-lui de chercher la grosse dame dans toutes les peintures du château.

-Vous aurez de la chance si vous la retrouvez !, lance une sale petite voix.

Peeves, évidemment. Il flotte au-dessus de la foule et est le seul heureux de la situation, je crois.

-Qu'est-ce que tu veux dire, Peeves ?, demande Dumbledore calmement.

-Elle a honte, Monsieur le Grand Directeur, répond-il d'un ton mielleux mais insupportable, car il n'ose pas se moquer de Dumbledore. Elle ne veut pas qu'on la voie. Elle est dans un état épouvantable. Je l'ai vue courir dans le paysage du troisième étage en se cachant derrière les arbres. Elle pleurait toutes les larmes de son gros corps, il est toujours aussi joyeux. La pauvre.., ajoute-t-il sans grande conviction.

-Elle a dit qui avait fait ça ?, demande Dumbledore.

-Oh, oui, Monsieur le Chef des professeurs, répond-il d'un air machiavélique. Il est devenu fou furieux quand elle a refusé de le laisser entrer.

Peeves fait une cabruile et sourit au directeur en le regardant entre ses propres jambes. Après un instant de silences, il ajoute :

-Quel sale caractère il a, ce Sirius Black !

***

Je pense que vous connaissez la suite. Tous les élèves ont déménagé dans la Grande Salle et nous y sommes tous dans des sacs de couchage, en train de chercher le sommeil.

Pour ma part, je n'y arrive pas. J'ai beau tourner et me retourner, Morphée me reste inaccessible. La plupart des autres aussi, mais les respirations qu'on entend sont maintenant bien plus lentes et régulières, ce qui signifie qu'ils dorment.

J'abandonne. Je ne vais probablement pas pouvoir dormir avant un bon moment, aucune raison de continuer de bouger.

Au bout d'un moment, plusieurs personnes sont entrées. Ils circulaient entre les sacs de couchage, alors je ferme les yeux en les entendant approcher.

-Vous l'avez repéré ?, murmure une voix familière que je n'arrive pourtant pas à identifier.

-Non, pas encore, dit la voix de Dumbledore. Et ici, tout va bien ?

-Nous avons la situation en main, Monsieur le Directeur.

-Très bien. Il serait inutile de les faire sortir maintenant. J'ai trouvé un gardien temporaire pour remplacer la grosse dame. Vous pourrez ramener les élèves dans la tour de Gryffondor dès demain.

-Et la grosse dame, Monsieur le Directeur ?

-Elle se cache dans une carte de géographie au premier étage. Apparemment, elle a refusé de laisser entrer Black sans le mot de passe, alors, il l'a attaquée. Elle est encore très choquée, mais dès qu'elle se sera calmée, je demanderai à Mr Rusard de la restaurer.

J'entends alors un grincement de porte, puis d'autres bruits de pas qui s'approchent.

-Monsieur le Directeur ?, demande la voix du professeur Rogue. Le deuxième étage a été entièrement fouillé. Il n'y est pas. Et Rusard a inspecté les sous-sols, rien là-bas non plus.

-Et la tour d'astronomie ? La pièce du professeur Trelawney ? La volière ?

-Tout a été fouillé.

-Très bien, Severus. Je ne m'attendais pas à ce que Black traîne dans les parages.

-Avez-vous une idée de la façon dont il est entré ?

-J'en ai beaucoup et elles sont toutes aussi invraisemblables les unes que les autres.

-Vous vous souvenez de la conversation que nous avons eue, Monsieur le Directeur, juste avant le... le début du trimestre ?

Oh, oh. On dirait que je m'apprête à entendre quelque chose que je ne suis pas censée savoir...

-Je m'en souviens, Severus, répond Dumbledore comme si c'était un avertissement.

-Il paraît... presque impossible que Black ait pu pénétrer dans l'école sans une complicité interne. Je vous ai fait aprt de mes inquiétudes lorsque vous avez nommé-

-Je ne croit pas que qui que ce soit dans ce château ait aidé Black à y entrer, dit Dumbledore d'un ton ferme. Il faut que j'aille voir les Détraqueurs, à présent. Je leur ai dit que je les préviendrais quand nos recherches seraient terminées.

-Ils n'ont pas proposé de nous aider, Monsieur le Directeur ?, demande la voix du début.

-Oh, si, répond-il froidement. Mais je puis vous affirmer qu'aucun Détraqueur ne franchira jamais l'enceinte du château tant que j'en serai le directeur.

Je m'autorise un petit coup d'œil. Je suis juste à côté d'eux, en face de Dumbledore. J'ai le temps de reconnaître Percy Weasley avant de refermer mes yeux, pour éviter de me faire cramer.

Et puis ils quittent la Gtande Salle. Quelques instants plus tard, je me relève d'un bond. J'entends Ron murmurer « Qu'est-ce que ça veut dire, tout ça ? ».

Je me tourne vers le trio des catastrophes.

-Le professeur Rogue suspecte Lupin, je chuchote. Et il n'est pas con, s'il le suspecte, c'est pour une raison. Mais bon... Si Dumbledore a confiance en lui, alors on doit aussi lui faire confiance.

Tous trois hochent la tête.

-Mais je pense qu'on est tous d'accord pour dire qu'on n'était pas censé entendre ça, j'affirme.

***

-Star ! Attends !

Je me retourne.

-T'es le mongol de la dernière fois, je lance.

-J'ai un prénom.

-En tout cas t'as une tête à t'appeler mongol.

Je me retourne à nouveau et m'apprête à m'en aller, mais il m'empoigne le bras.

-Je m'appelle Mike.

-Bah tiens, ça commence par la même lettre.

-Tu pourrais arrêter d'être aussi... froide et... méchante ?

-Tu viens de citer mes deux plus grandes qualités, je réponds en retirant mon bras de sa poigne.

-J'aimerais qu'on soit amis.

-Rêve toujours.

-Et pourquoi ?

-J'ai pas besoin d'amis.

-Tu dis ça parce que t'en as jamais eu ?

-Je dis ça parce que c'est la vérité. Donne-moi une raison de montrer à quelqu'un ce qu'il se passe dans ma tête.

-Il pourrait t'aider.

-Je peux m'en sortir seule. Les amis, c'est pour les faibles et les débiles. En plus, s'il assiste à ta douleur, il peut l'utiliser contre toi, et c'est la dernière chose dont j'ai besoin.

-D'accord, pas besoin d'être amis. Mais on peut au moins être des connaissances ?

-Non.

-Et pourquoi ?

-J'ai pas besoin de quelqu'un qui va en savoir plus que les autres.

-Mais c'est dommage, personne ne sait rien sur toi, tu es ici depuis quatre ans et tu es comme une inconnue.

-C'est quoi mon nom ?

-Star Wind.

-Voilà, tu en sais déjà suffisamment sur moi. Va chercher un Moldu lambda dans la rue, lui, tu ne sais pas comment il s'appelle. Lui, c'est un inconnu.

-Mais c'est vraiment dommage.

-Je suis en quelle année ?

-Septième.

-Ma maison ?

-Serpent Cornu.

-Mon âge ?

-Seize.

-Ma famille ?

-Orpheline sans frères ni sœurs.

-Élevée où ?

-Dans un orphelinat Moldu.

-Mon ennemi ?

-Les sœurs Trian.

-Tu vois ? Tu sais déjà énormément de choses sur moi. Et pourtant, on n'est rien du tout.

-J'ai envie de te connaître, Star.

-C'est pas réciproque.

Et je tourne les talons, avant de partir. Je passe par un couloir, mais il me suit. Je tourne à un angle, j'ouvre une porte qui est censée être invisible et m'y cache.

Et je sais qu'il ne me trouvera pas.

***

Je me réveille en sursaut, le cœur battant, et me redresse directement.
Un rêve de la fille aux cheveux noirs. Génial, c'est exactement ce qui me manquait !

Mais ce qui m'inquiète, c'est que j'ai appris des choses, cette nuit.
Et je sais maintenant comment elle s'appelle.

Star.
Star Wind.

Et moi, je suis Berry Wind...

~~~

Regardez les trois derniers chiffres du nombre de mots. Coïncidence ? Je ne crois pas !

Sinon...

J'espère que ça vous aura plu !

Dites-moi, quelles sont vos théories ? Vous vous y attendiez, le coup du Star Wind, ou pas du tout ? 👀

Brefissons.

Prenez soin de vous, je vous love !

Et sur ce, babaï ! ❤︎

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