Chapitre 15
C'est le soir. Tout le monde dort dans le dortoir, sauf moi, qui suis à la fenêtre, et Ginny. Son lit est vide.
Ça me stresse. Je dois absolument savoir où elle est, à n'importe quel moment de la journée.
Je devrais dormir... La lune est levée depuis un moment déjà.
À contre-cœur, je me dirige vers mon lit. Je pose ma baguette près de mon oreiller, afin de pouvoir m'en servir si nécessaire. On n'est jamais trop prudent.
J'entends quelqu'un murmurer quelque chose. La voix de Ginny, mais pas comme d'habitude.
J'attrape ma baguette magique, me relève et pivote en direction d'elle.
Trop tard.
Au moment où j'allais prononcer Expulso, mon corps se crispe et je suis immobilisée.
~~~
Je me réveille dans la Chambre des Secrets. Je la reconnais grâce au portrait de Salazar Serpentard, sculpté dans un mur.
Exactement comme ma mère et les archives de Serpentard l'avaient décrite.
Mes poignets sont attachés par un sort, je crois, et de même pour mes chevilles. Ma baguette magique n'est pas dans ma main, ce qui accélère encore plus mon rythme cardiaque.
Évidemment, il est pas con... Il allait pas me laisser avec ma baguette.
Je jette des coups d'œils autour de moi, cherchant à voir quelqu'un. Ginny est au centre de la Chambre, inconsciente bien sûr, tandis que moi, je suis près d'un mur.
Je suppose que ça veut dire que le Seigneur des Ténèbres ne nécessite plus vraiment de son corps... Et ce n'est pas une bonne nouvelle !
-I-Il y a quelqu'un..?, j'arrive à dire.
Un grand silence.
Une éternité plus tard, j'entends des bruits de pas. Quelqu'un qui court.
Mon cœur s'accélère. Alors ça y est ? Harry et Ron ont réussi ?
Je vois Harry débarquer. Il ne me remarque pas et se précipite vers Ginny, laissant sa baguette par terre.
-Ginny ! S'il-te-plaît, ne sois pas morte !
-Ce n'est pas comme ça que tu vas la réveiller, je lance.
Il relève la tête et s'approche de moi.
Bordel, mais reprends ta baguette !
-Où est Ron ?, je demande.
-Longue histoire... Hm... Comment t'as été attachée ici ?
-Un sort, je crois. Harry, tu as lu mon cahier ?
-Quel cahier ?
-Luna Lovegood ! Je lui avais demandé de te donner un cahier qui aurait permis à n'importe qui de pouvoir venir.
-N'importe qui ?! Mais imagine si quelqu'un qui a de mauvaises intentions tombe dessus !
-Je l'ai scellé d'un sort pour le protéger de ça. Bon, écoute-moi bien. Ginny a été–
-Silencio !, s'écrie quelqu'un.
Immédiatement, je me sens devenir muette. C'est vraiment désagréable.
Harry se retourne pour voir qui a lancé ce sort.
-Mais vous êtes... vous êtes Tom Jedusor !, s'écrie-t-il.
J'hausse les sourcils. Tiens, il en sait plus que ce que je croyais...
Par contre, le Seigneur des Ténèbres tient la baguette d'Harry. Ce n'est pas une bonne chose. Du tout.
-Qu'est-il arrivé à Ginny ?, demande Harry.
-Elle n'est pas morte, mais c'est tout juste.
Un peu comme toi ?
-Vous êtes un fantôme ?, dit Harry.
-Disons plutôt un souvenir. Conservé pendant cinquante ans dans un journal intime.
Il se fout complètement de sa gueule là.
-Il faut m'aider, Tom, dit Harry en essayant de me détacher. Il y a un Basilic dans cette Chambre. Je ne sais pas où il se trouve, mais il peut surgir à tout moment. S'il-vous-plaît, aidez-moi.
Évidemment, le Seigneur des Ténèbres ne fait rien.
Harry se dirige vers Ginny et la hisse sur son épaule.
Malgré que ce qui se passe soit hyper grave, j'arrive à les trouver mignons.
-Vous n'avez pas vu ma.., commence Harry en voyant que sa baguette magique avait disparu.
Le Seigneur des Ténèbres fit tourner celle-ci entre ses doigts.
-Merci, dit naïvement Harry en tendant la main.
Le Seigneur des Ténèbres sourit, en continuant de faire tourner la baguette.
-Écoutez, dit Harry, pensant en savoir plus que les autres, Il faut partir le plus vite possible ! Si le Basilic arrive...
-Il n'arrivera pas tant qu'on ne l'aura pas appelé.
Harry repose Ginny.
C'est tellement frustrant de ne rien pouvoir dire ni faire dans cette situation.
-Qu'est-ce que vous voulez dire ? Donnez-moi plutôt ma baguette, je vais peut-être en avoir besoin.
J'ai tellement envie de me lever... Et d'hurler à Harry à qui il est en train de parler...
Ah, si seulement je savais pratiquer la magie manuelle..!
Et le Seigneur des Ténèbres qui continue de se foutre de la gueule d'Harry... C'est insupportable ! Dire que pendant ce temps, Ginny est peut-être en train de crever...
En repensant à elle, la rage qui me consumait s'éteingnit brusquement. Je ne suis plus du tout frustrée, maintenant je m'inquiète. Je me fais un sang d'encre pour Ginny, et je m'inquiète pour Harry aussi. Il a peut-être réussi à ne pas mourir quand il avait 1 an, et il a peut-être réussi à battre son prof de défense contre les forces du Mal qui avait le Seigneur des Ténèbres derrière la tête, mais là... Il est sans baguette, seul, avec un serpent long d'une dizaine de mètres et qui tue d'un simple regard qui peut se pointer à n'importe quel moment.
Ce petit jeu dure encore un petit moment avant que le Seigneur des Ténèbres ne révèle enfin ce qu'il a fait à Ginny.
-La petite Ginny y a écrit ses confidences pendant des mois et des mois, dit-il en parlant du journal, en me racontant ses petites préoccupations dérisoires, ses frères qui se moquaient d'elle, son arrivée à Poudlard avec des vêtements et des livres d'occasion, sa meilleure amie, il me jetta un regard de dégoût, qui avait le sang des quatre fondateurs qui coulait dans ses veines, et aussi, la grande question : le beau, le bon, le grand, le célèbre Harry Potter allait-il un jour l'aimer ?
Ça y est, le feu de rage et de frustration est réapparu, se mélangeant à mon inquiétude et mon impuissance. Je me sens si vulnérable, et pourtant si je n'étais pas attachée je me serais jettée sur lui pour lui trancher la gorge avec mes ongles.
J'ai l'impression que je vais me transformer en dragon et le buter. Je n'ai jamais autant détesté quelqu'un de toute ma vie. Comment peut-il exposer ma meilleure amie comme ça ?!
Il continue de se foutre de la gueule d'Harry, tout en expliquant ce qui est arrivé à Ginny.
Et puis, il lui révèle enfin qui il est vraiment.
-Voldemort, dit-il, est à la fois mon passé, mon présent et mon avenir, Harry Potter...
Il sort de sa poche la baguette magique d'Harry et écrit dans l'air en lettres brillantes :
TOM ELVIS JEDUSOR
Il fait un mouvement avec la baguette et les lettres commencent à bouger afin de former :
JE SUIS VOLDEMORT
Oh... C'était donc ça ? C'est pour ça qu'il a choisi ce nom-là...
Et le Seigneur des Ténèbres commence à dire que c'est un nom qu'il utilisait déjà à Poudlard et que « Jedusor » était un nom stupide... « jeu du sort »... Et que « Tom » c'est beaucoup trop commun... Et que donc il a décidé de changer de nom.
Ah parce que Berry Wind c'est mieux peut-être ? Non mais sérieux, je m'appelle Baie Vent... J'aurais clairement préféré Tom Jedusor. Ah mais totalement.
Et puis il a dit qu'il savait que viendrait un jour où il serait le plus grand sorcier du monde.
Et Harry a répliqué que c'était Dumbledore, le plus grand sorcier du monde.
Hm, je ne sais pas... Je ne sais pas tant de choses que ça sur lui.
Je devrais me renseigner... Appart qu'il a vaincu Grindelwald, je ne sais pas vraiment.
Et là, Fumseck a débarqué, tenant le Choixpeau dans son bec.
Woah, il s'est téléporté ?
Bon, le Seigneur des Ténèbres a fini par arrêter de se foutre de sa gueule et lui a demandé comment il a fait pour conjurer l'Avada Kedavra qu'il lui a lancé il y a onze ans.
Harry a répondu que personne ne sait pourquoi il a perdu ses pouvoirs mais que si ça n'a pas marché, c'était parce que sa mère s'était jettée devant lui.
Et puis finalement, le combat commence.
-Nous allons mesurer les pouvoirs de Lord Voldemort, héritier de Salazar Serpentard à ceux de Harry Potter, muni des meilleures armes que Dumbledore ait pu lui envoyer.
Tout en jettant un regard moqueur au Choixpeau et à Fumseck.
Si j'étais lui, je ne sous-estimerais pas le Phénix. Primo, il est immortel. Deuxio, ses larmes soignent n'importe quelle blessure. Tertio, il vole. Et quatrio, c'est peut-être une race spéciale dotée d'autres pouvoirs magiques.
Quand au Choixpeau Magique... Je suppose qu'il y a une raison pour laquelle Dumbledore l'envoie à Harry. Je sais que c'était le chapeau de Godric Gryffondor, et que celui-ci l'a ensorcelé pour qu'il puisse répartir les élèves. Peut-être a-t-il un autre pouvoir magique ?
Et d'ailleurs, Fumseck permet de se soigner. Donc, logiquement, le Choixpeau devrait pouvoir permettre d'attaquer.
Évidemment, je n'ai aucune idée de comment... Peut-être qu'il peut élaborer un plan pour Harry ? C'est vrai, il se vante d'être très intelligent...
Le Seigneur des Ténèbres s'éloigne, puis s'arrête entre les piliers et lève la tête vers le visage en pierre de Serpentard.
-Parle-moi, Serpentard, le plus grand des quatre de Poudlard, dit-il en Fourchelang.
Loooool.
Serpentard, le plus grand des quatre ?
Pardon, mais je pense plutôt que c'est Godric Gryffondor.
Et la statue de Serpentard ouvre la bouche. De plus en plus, jusqu'à former un immense trou noir.
Et quelque chose en sort, se remuant.
Oh, glamour.
Je ferme immédiatement les yeux, tenant à la vie et priant intérieurement pour qu'Harry ait de la chance une troisième fois.
Jamais deux sans trois.
Ouais, j'espère surtout que ce sera jamais deux chances sans une troisième...
Je ne peux rien faire actuellement. Je ne peux pas bouger, pas parler, pas regarder.
Je ne peux qu'écouter ce qu'il se passe. J'entends Harry courir et quelque chose glisser, le Basilic je suppose.
J'entends le Seigneur des Ténèbres éclater de rire et quelqu'un trébucher. Ça me frustre et m'inquiète en même temps.
Des bruits, des sifflements. Je ne comprends pas ce qui se passe et garder les yeux fermés devient une épreuve.
J'entends aussi du Fourchelang. Le Seigneur des Ténèbres hurle au Basilic de laisser l'oiseau - Fumseck, je suppose - et lui dit que le garçon - soit Harry - est derrière lui et de sentir son odeur.
Pourquoi sentir son odeur ? Il est censé voir, non ?
J'ai envie d'ouvrir les yeux mais je ne peux pas faire ça. Je ne dois pas croiser le regard du Basilic.
Au pire, si Harry meurt, je n'aurai qu'à essayer d'apprendre la magie manuelle avant de mourir de soif.
J'entends même Harry demander à l'aide dans un murmure. Argh, pourquoi est-ce qu'il a fallu que je sois attachée ainsi ?!
Au lieu de m'apprendre à éviter un sort lancé dans mon dos, il aurait fallu m'apprendre la magie manuelle. Clairement.
J'entends juste le Basilic faire des bruits et tant qu'il en fait, je sais que Harry n'est pas mort.
Mais là, ça s'arrête. Pendant quelques secondes, je n'entends plus rien.
Mais heureusement - je crois ? - le Seigneur des Ténèbres se remet à parler, il guide le Basilic avec ses paroles...
Celui-ci recommence à faire d'étranges bruits. Le combat continue.
Et puis, j'entends autre chose. Comme si quelque chose avait été transpercé.
Je panique ; est-ce que Harry vient juste de se faire mordre ?!
Non, ce n'est pas ça. J'entends le Basilic hurler de douleur puis tomber. Comment Harry a fait ?!
Je suppose qu'il est mort. Ça veut dire que je ne risque plus rien. J'ouvre les yeux et je vois le Basilic par terre, une épée dans la gueule.
Où est-ce qu'Harry a bien pu trouver ça ?
Je tourne mon regard vers lui. Il glisse contre un mur, et retire quelque chose de son bras qui semble être un crochet. Oh non...
Je jette un nouveau coup d'œil au Basilic. Ses yeux sont crevés.
-Fumseck. Tu as été magnifique, dit Harry.
C'est le Phénix qui a fait ça ? Peut-être...
Il pose sa tête sur sa blessure.
-Tu es mort, Harry Potter. Mort, dit le Seigneur des Ténèbres. Même l'oiseau de Dumbledore l'a compris. Tu vois ce qu'il fait, Potter ? Il pleure.
C'est lui...
Il faut s'en prendre au journal. C'est le seul moyen, j'en suis sûre. Si c'est de là qu'il vient, alors c'est de là qu'il partira...
Mais attendez, Fumseck pleure ? Mais c'est génial !
-Je vais m'asseoir et te regarder mourir, Harry Potter. Prends ton temps, je ne suis pas pressé... Ainsi finit le célèbre Harry Potter. Seul dans la Chambre des Secrets, oublié par ses amis, et enfin terrassé par le Seigneur des Ténèbres qu'il avait si sottement défié. Bientôt, tu auras rejoint ta chère mère au Sang-de-Bourbe, Harry... Elle t'aura permis de vivre douze ans... Mais Lord Voldemort a fini par te vaincre, comme il se devait.
Oh non non non, je ne crois pas, moi. D'ailleurs, Harry se porte de mieux en mieux. Sa blessure disparaît.
-Va-t'en, l'oiseau !, s'écrie soudain le Seigneur des Ténèbres. Va-t'en, laisse-le. J'ai dit va-t'en !
Eh bah ouais.
Le Seigneur des Ténèbres pointe la baguette magique d'Harry vers Fumseck. Une détonation se fait entendre et le Phénix s'envole.
-Les larmes du phénix... Un puissant remède contre les blessures... Je l'avais complètement oublié...
Cheh.
-Mais ça ne fait rien. En fait, je préfère qu'il en soit ainsi. Rien que toi et moi, Potter... Toi et moi...
Dites-le si je dérange, hein.
Il brandit la baguette d'Harry.
Et merde.
Mais Fumseck arrive. Le journal intime dans son bec.
Vous voyez pourquoi j'aime les Phénix ? C'est comme si Fumseck avait lu dans mes pensées.
Si, si. Il y a quelques minutes, j'avais justement dit qu'il faudrait se débarrasser du journal.
Harry me jette un regard. Moi, je fais des allers-retour visuels entre lui, le crochet de Basilic et le journal.
Et puis, Harry fait exactement ce que j'essayais de lui dire. Il poignarde le journal avec le crochet.
La scène suivante, je préfère ne pas la voir. Je ferme les yeux et j'entends juste le hurlement du Seigneur des Ténèbres.
Puis j'ouvre les yeux. Il a disparu.
La baguette d'Harry tombe sur le sol. C'est le silence.
Malheureusement, les sorts qui me retiennent immobile et muette ne partent pas avec lui.
Harry se relève, ramasse sa baguette et le Choixpeau lentement, arrache l'épée de la gueule du serpent et avance vers moi.
-Je ne suis pas sûr si ça va marcher... Mais... Réparifagex !
Je me sens immédiatement libérée.
-Merci.., je dis en me relevant.
Et puis je pense à quelqu'un d'autre. D'ailleurs, un gémissement se fait entendre.
-Ginny !, je m'écrie.
Nous courrons vers elle. Elle s'est redressée, maintenant elle est assise par terre, et regarde avec stupéfaction le Basilic mort. Puis elle se tourne vers nous. Son regard se pose sur Harry, sa robe trempée de sang, puis le journal.
Ses larmes coulent et je me jette sur elle pour la prendre dans mes bras. Elle est à nouveau couchée par terre, mais tant pis.
J'ai eu si peur pour elle.
-Je... Je suis désolée... Berry, je ne voulais pas...
-Chut. Tu n'étais pas toi-même. Il a tout dit. Il nous a tout raconté.
-Co... Comment vous avez fait..?
-Moi ? Rien, je réponds. Il m'a même enlevé la voix. C'est Harry qui a tout fait.
-Et... Et où est Jedusor ?
-Tout est fini, maintenant, dit Harry en lui montrant le trou que le crochet du serpent avait fait dans le journal. Jedusor n'existe plus... Ils sont morts tous les deux, lui et le Basilic. Venez, on va sortir d'ici.
Moi et Ginny nous levons.
-Je vais être renvoyée.., se lamente cette dernière. J'avais te–
Elle ne finira jamais sa phrase, car je la gifle.
-Je te l'ai déjà expliqué, idiote. Tu ne seras pas renvoyée, il t'a possédée. Tu n'as strictement rien fait. La seule chose que tu peux te reprocher, c'est de ne pas m'avoir fait confiance quand je me suis méfiée du journal.
Ginny pleure. Je dois dire que moi aussi, j'ai les larmes aux yeux. C'est la pression qui retombe.
Je fais un grand sourire à Harry et Ginny.
-C'est fini. C'est juste un souvenir.
~~~
Ce chapitre est assez long.
(J'espère évidemment qu'il vous a plu :3)
C'est tout simplement parce que le suivant risque d'être un peu plus court.
Voili voilou :3
PS : je suis vraiment désolée pour les lecteurs qui lisent trop vite, comme moi d'ailleurs. Dans quelques chapitres, les 3000 mots seront la moyenne, je vous le promets ! En attendant,
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