Chapitre 1

La lumière du Soleil perçait à travers les fins rideaux. Il venait illuminer les longs cheveux bruns d'Anathy, qui venait d'ouvrir ses paupières. Elle se redressa lentement et attacha rapidement ses cheveux. Un T-shirt blanc et une jupe blanche. Tenue parfaite pour une citoyenne du royaume de la Reine Malan.  

Après s'être changée, la jeune femme se dirigea vers l'autre chambre, où reposait sa mère.

-Bonjour, Maman, commença-t-elle en entrant.

-Bonjour ma chérie, répondit l'intéressée.

Ses cheveux grisonnants et son visage fatigué trahissaient sa faiblesse derrière son sourire.

-Dis, tu vas bien ?

-Ma maladie me ronge... Je me sens plus faible chaque jour...

-Maman...

La jeune femme commençait à sangloter.

-Je ne veux pas te perdre ! s'exclama-t-elle en la regardant.

-Ne t'en fais pas, ma chérie.

Après une courte étreinte, la jeune fille reprit :

-Je vais aller travailler aux champs, à tout à l'heure, Maman !

Elle sortit dans un sourire, qu'elle perdit aussitôt qu'elle fût hors de vue.

Elle allait mourir et personne ne pouvait rien pour elle. Même les médecins avaient affirmé que la maladie était incurable, qu'il n'existait aucun traitement.

Mais aujourd'hui, elle allait tenter quelque chose.

Au lieu d'aller aux champs, elle se dirigea à l'autre bout du village. En le traversant, elle put voir les citoyens s'activer à leur travail, ainsi que l'immense palais de la Reine Malan. Elle arriva enfin à une petite masure très étrange. C'était la maison du vieux chaman. Plus personne ne l'écoutait mais il pourrait peut-être sauver celle à qui elle tenait tant.

Après un instant d'hésitation, Anathy frappa à la porte. Un vieil homme aux cheveux en bataille l'ouvrit tout à coup et la jeune femme sursauta.

-Bonjour ici Rufus, chaman et magicien ! Débita-t-il d'une voix aiguë, comme s'il annonçait le nom de son entreprise en décrochant au téléphone.

-Bonjour Monsieur Rufus, je... commença Anathy.

-Je vois votre avenir ! continua-t-il comme si elle n'avait rien dit, d'une voix mystérieuse. Potions et sortilèges, voyance et renseignements.

-Excusez-moi, je...

-Renseignement, ça commence par un R ! Un R comme dans...

-Rufus ! le coupa-t-elle.

Le vieil homme la regarda d'un air émerveillé.

-Oui, c'est ça ! s'enthousiasma-t-il. Un R comme dans Rufus, entrez, Mademoiselle.

Elle le suivit dans sa maison plus qu'étrange et comprit pourquoi personne ne le croyait plus. Il s'assit à un bureau et l'invita à faire de même en face.

-Alors, mademoiselle, reprit-il avec une voix grave et ténébreuse, sérieuse, qu'est-ce qui vous amène ici ?

-Ma mère est malade et va mourir. Je voudrais la soigner.

-Hmm... Votre mère est ?

-Ayala...

-Oh, Ayala ? Elle qui était si gentille ?!

-Elle n'est pas encore morte, vous savez ?

-Ah oui, oui, bien sûr, oui, bien sûr...

-Pouvez-vous m'aider ?

-Hmm... Quelle maladie a-t-elle ?

-Je ne sais pas... Les médecins disent que c'est incurable.

-Je vois... Je vais aller l'examiner. Il n'y a rien de magique à faire, mais si c'est ce que je pense, il y a un remède. Il est malheureusement extrêmement dur à trouver...

-Qu'importe ! J'irai ! cria la jeune femme en se levant.

-Attendez, la calma le chaman. Je vais d'abord vérifier s'il s'agit bien de cette maladie. Emmenez-moi voir Ayala.

-B... Bien, répondit Anathy.

Elle conduisit ensuite le vieillard chez elle, puis le présenta à sa mère.

-Rufus ? s'étonna-t-elle.

-En personne, répondit celui-ci. Votre fille m'a dit que vous étiez mourante. Laissez-moi voir, il y a peut-être un remède.

Il s'approcha de la malade et la regarda sous plusieurs angles. Il tâta son front, inspecta ses cheveux et ses mains, et après nombre d'observations farfelues, il annonça le verdict :

-C'est bien ce que je pensais.

-Quel est le remède ? s'empressa de demander la jeune fille.

-Hmm... C'est une plante. Elle n'est pas très rare mais n'abonde pas et...

-Comment est-elle ?! Comment puis-je la trouver ?

-Hmm... Elle ressemble un peu à une tulipe rose, mais d'un dégradé entre rose et noir...

-OK, j'y vais.

-Un instant, jeune fille. Tu n'en trouveras pas par ici.

-Où en trouverai-je ?

-Hmm...

Le vieillard hésita longuement avant de répondre :

-Dans la Forêt Noire.

-La Forêt Noire ! s'écria Ayala. Il n'est pas question que tu y ailles, ma chérie. Imagine que tu rencontres la Reine Noire ! Elle te tuerait sans hésiter ! Et tu sais combien de créatures rôdent là-bas ? Non, ma chérie. Tu n'est pas assez forte pour affronter tout ça.

-Mais Maman, je veux te sauver ! J'irai ! Et si la Reine Noire me trouve, et bien je trouverai un moyen de la tuer ! Je prendrai une arme et je...

-Anathy... la Reine Noire a des pouvoirs très puissants du Mal, et la seule à pouvoir lui faire du mal est notre Reine Malan, qui possède une force du Bien.

-Et bien ça ne sera plus pour longtemps, rétorqua la jeune femme en sortant.

-Rufus, continua Ayala, aide-la. Elle ne peut pas y aller... Tu sais comme moi qu'elle mourra...

-Oui, je le sais. Mais je sais aussi qu'elle ne lâchera pas l'affaire. Je vais lui donner de quoi survivre en cas d'attaque.

-Merci, Rufus.

Le vieil homme sortit et rattrapa la jeune femme.

-Mademoiselle ! cria-t-il.

-Oui ? demanda l'intéressée en se retournant.

-Prenez ceci.

Il lui montra une sorte de boule, comme celles des voyantes, qui semblait remplie de lumière.

-Cette boule est remplie d'une énergie blanche semblable à celle de la Reine Malan. Si vous croisiez la Reine Noire, jetez-lui dessus et ça annulera ses pouvoirs.

-D'accord, merci, répondit la jeune femme en saisissant la boule et en la rangeant dans son sac.

Elle partit ensuite en direction de la forêt. Remarque, ça faisait pour elle comme une mission. Elle pourrait se sentir héroïne si elle réussissait.

Et elle sauverait sa mère.

Anathy prit son courage à deux mains et s'engagea dans l'immense Forêt Noire.



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