Chapitre 42 : Attente anxieuse

— Melleth, sais-tu où se trouve Elladan ?  

Legolas releva ses yeux de son livre vers Elenwë. 

L'hiver n'avait pas tarder à tomber sur les terres immortelles de Valinor. La nature en veille était tranquille. 

— Je l'ignore.. Pourquoi cela ? 

Elenwë entortilla machinalement une mèche de ses cheveux argentés autour d'un de ses doigts. 

— Hmm.. En fait, Ada souhaitait lui parler..  

Legolas ferma son livre et regarda son épouse avec affection. 

— Je suis navré mais je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où il pourrait se trouver. 

Elenwë soupira intérieurement avant de dire :

— Je vais partir à sa recherche alors ! 

Legolas eut un sourire fugace en voyant la future mère tourner les talons. 

Il ne put résister à la tentation et se leva prestement, entourant ses bras autour d'elle pour la serrer contre lui. Elenwë s'arrêta net, souriant en sentant les mains de son époux se glisser en dessous de son ventre bien rond. Plus le temps passait et plus Legolas se montrait câlin et quelque peu.. collant, de l'avis d'Elenwë. Mais elle savait qu'il avait autant hâte qu'elle de voir leur enfant. 

— Melleth.. Intervint doucement l'elfine, si tu m'empêches de partir, je ne retrouverais pas Elladan. 

Legolas posa son menton sur l'épaule d'Elenwë en inspirant profondément. 

— Restons.. juste un peu comme ça. 

Elenwë sourit de plus belle et se détendit en sentant les mains de Legolas effectuer de douces caresses sur son ventre. 

Elle se sentait heureuse mais aussi un peu coupable d'avoir tant de bonheur alors que son frère souffrait atrocement de sa séparation avec Maria. Mais au moment où elle songeait cela, pour la première fois, elle sentit contre la paroi interne de son ventre un petit coup qui la fit sursauter. 

Legolas se redressa, les yeux grands écarquillés et il balbutia :

— Tu.. tu as senti ? 

Elenwë se sentit émue. C'était la première fois qu'elle sentait leur enfant bouger autant. 

— Oui..

—  J'ai tellement hâte de te rencontrer.. Petit elfe.. murmura Legolas 

Elenwë posa l'arrière de son crâne sur l'épaule de Legolas. 

— Il n'y en a plus pour longtemps.. Quelques jours, tout au plus..

En effet, un an était passé depuis l'annonce de la grossesse d'Elenwë et leur arrivée à Valinor. Et la grossesse s'approchait de son terme. D'ici peu de temps, Elenwë et Legolas pourrait enfin tenir dans leurs bras leur premier enfant.  

Après cette douce étreinte, Elenwë s'éloigna de Legolas. 

— Je vais aller chercher Elladan. Nous retrouverons-nous au dîner ? 

L'elfe blond acquiesça silencieusement avant d'adresser à son épouse un sourire doux. 

La demi-Maia marcha longtemps dans les couloirs extérieurs, protégés du soleil et de la pluie par des ravissantes arcades de pierres blanches finement sculptées. L'hiver arriverait bientôt et le ciel, dégagé par endroit, était d'un beau bleu clair, recouvert en grande partie de nuages grisâtres. 

La grive et l'alouette, et l'hirondelle aussi, préparaient leurs nids pour la saison froide. Elle voletaient, proche de la terre, frôlant souvent le sol pour y prendre des brindilles, de la mousse, des feuilles, tout ce qu'il fallait pour rendre leur habitat douillet pour l'hiver. 

Il faisait frais, et devant les lèvres d'Elenwë, un petit nuage de vapeur se formait à chaque fois qu'elle expirait. 

Au moment où elle s'arrêta quelques minutes pour contempler les jardins moins fleuris qu'en été, elle vit dans le ciel le bleu disparaître complètement et la température sembla baisser un peu, en même temps que la luminosité extérieure. 

Avançant encore sur le chemin couvert, elle finit par le quitter et longer le lac dont la surface était gelée. Les végétaux de la surface étaient soit piégés sous la glace, soit isolé dans une étendue transparente comme le verre. 

Elenwë fit un arrêt au bord de ce lac. Elle s'y revoyait, quelques semaines plus tôt, avec Legolas. Ils avaient marché, main dans la main, profondément heureux d'être ensemble. 

En souriant, l'elleth obliqua après le lac, se dirigeant vers la forêt aux arbres majestueux. 

Le froid la saisissait et elle resserra sur ses épaules, sa chaude cape gris clair. Ses longs cheveux blancs furent soudain secoués par un courant d'air fort. 

Se rapprochant d'un arbre proche, elle posa sa main nue sur l'écorce avant de se sentir tomber. 

La sensation disparut aussitôt, et elle ne sut si elle avait percuté le sol car ses yeux s'étaient voilés et elle n'avait plus conscience de ce qui l'entourait. 

Devant ses yeux ébahis, elle vit des paysages qu'elle reconnut sans peine. Arda. Plusieurs tableaux de la terre qu'avaient déserté les elfes. 

Une voix, douce, et féminine résonna dans sa tête et murmura :

Je ne saurais pas expliquer pourquoi mais.. Quelque chose se prépare. Quelques chose de funeste. 

Elenwë voulut interroger cette personne mais ne le put car au moment où elle se retournait, elle ouvrit les yeux. 

Le ciel, d'un blanc éclatant au dessus d'elle l'éblouit et elle réalisa qu'elle était allongée au sol.

Se redressant, elle eut une autre surprise. Sa robe, et tout l'environnement alentour était recouvert d'une fine couche de neige. 

Des flocons tombaient du ciel, en douces peluches qui venaient s'échouer dans les cheveux d'Elenwë. 

Alors qu'elle amorçait un geste pour se relever, elle perçut une présence à l'orée de la clairière. 

— Elenwë ! Tout va bien ? 

La demi maia tourna la tête vers son frère et sourit. 

Elrohir avait le teint pâle et les joues rougies par le froid. Un air inquiet flottait sur son visage et il se précipita vers elle pour la relever. 

Elle accepta avec reconnaissance la main d'Elrohir et le regarda tandis qu'il lui demandait ce qu'il s'était passé. 

— Je suis seulement tombée en arrière. Tout en douceur, ne t'en fais pas, tout va bien. 

Ces mots ne rassurèrent pas pleinement Elrohir mais il s'en satisfit.  

Tous deux reprirent le chemin vers la demeure, où l'hure de dîner ne devrait pas tarder, au vu du peu de lumière extérieure. 

Leurs pas crissaient, écrasant légèrement la neige immaculée. 

Elenwë était contente de voir, jour après jour, l'état d'Elrohir se stabiliser. Il semblait toujours triste mais non plus désespéré. Les jours à Valinor l'apaisaient et peut-être qu'un jour il s'en remettrait complètement ? 

Elle y croyait, elle voulait y croire. Elrohir était fort, il devait survivre à cette épreuve. 

Doucement, elle glissa sa main fraîche dans celle de son frère qui était tiède et il sourit. 

— Monsieur votre époux ne sera pas ravi de savoir que vous avez froid Madame ma soeur. 

Elenwë eut un petit rire. 

— Mes mains sont toujours froides, Elrohir. 

Le frère et la soeur marchaient au milieu des végétaux, la neige continuant de tomber. 

— Elrohir.. Je voulais te demander si tu accepterais d'être le parrain de notre enfant. 

Elrohir écarquilla les yeux, surpris et ému à la fois. 

Ses yeux brillants d'émotions se posèrent sur la Nature environnante avant de revenir sur Elenwë qui attendait une réponse. 

— Je suis très touché que vous ayez pensé à moi. J'accepte volontiers.  

Elenwë resserra ses doigts autour de la main de son frère qui la regarda en souriant. 

— Qu'y a t-il ? Demanda t-il en un sourire. 

— Rien. Je suis contente que tu aies accepté. 

Elrohir rendit son sourire à Elenwë et le silence les enveloppa à nouveau. 

Quand il s'approchèrent de la grande demeure, il virent que quelqu'un avait allumé les lanternes suspendues aux arcades. Une silhouette les attendait de pied ferme devant l'arcade principale. 

— Elenwë ! Elrohir ! Où dont étiez vous passés ? Nous n'attendions plus que vous ! 

Les deux réprimandés échangèrent un sourire et hâtèrent leurs pas pour rentrer au chaud. 

Dans la grande salle à manger lumineuse, un feu réchauffait la pièce, sous une cheminée de pierre blanche. 

Les elfes sourirent en les voyant arriver et Elrond s'avança pour prendre les mains de sa fille et de son fils. 

— Bien, puisque les retardataires sont enfin présents, nous allons pouvoir passer à table. 

Elenwë retrouva Legolas à côté duquel elle s'installa et Erestor s'installa de l'autre côté.

L'archiviste et conseiller en chef d'Elrond, sourit à Elenwë. La jeune femme lui sourit en retour. 

Quand elle était plus jeune, elle passait des heures dans la bibliothèque d'Imladris où se trouvait souvent Erestor. Ensembles, ils rangeaient, lisaient et de nombreuses fois une instructrices en colère entrait dans la bibliothèque pour réprimander Elenwë sur son absence à son cours de broderie. 

Mais l'elfine n'y pouvait rien, elle n'avait jamais aimé cela. À l'époque, elle se cachait derrière Erestor qui, malgré son sérieux, avait toujours un sourire avant d'essayer d'entrer dans le jeu de la fillette, prétendant qu'elle était partie ailleurs. 

— La maison du Peredhel va bientôt s'agrandir, dit-il avec joie. L'arrivée d'un enfant est bénie des Valars et toujours une immense joie. 

Elenwë sourit sincèrement, répondant :

— Je suis heureuse que la naissance prochaine vous fasse plaisir. 

Erestor baissa légèrement la tête et une de ses mèches brunes glissa sur son épaule. 

— Avez-vous déjà choisi qui seront les parrains et marraines de cet enfant ? 

Elenwë posa une main sur son ventre, serrant de son autre main les doigts de Legolas. 

 — Elrohir a accepté le rôle de parrain. Il nous reste encore à choisir la marraine. 

Erestor hocha la tête. 

— Je suis heureux pour lui, qu'il se décide à aller de l'avant. 

Elenwë laissa échapper un soupir. 

— Il n'est pas remis pour autant.. J'aimerai tant faire quelque chose pour l'aider..

Le repas passa à une vitesse folle. Les nombreux convives, comme habituellement, mangeaient en discutant calmement et la musique légère qui les accompagnaient berçaient leurs esprits. 

Quand, deux heures plus tard, Elenwë fut allongée dans son lit, Legolas à ses côtés, elle lui raconta la vision qu'elle avait eu, omettant volontairement de parler de sa chute. Legolas était déjà suffisamment un papa poule comme ça, sans avoir à lui ajouter de l'anxiété. 

Legolas, loin de prendre cet avertissement à la légère, convainquit Elenwë d'en parler à son père, le Seigneur Elrond qui avait eu, de nombreuses visions dans sa vie. 

Elenwë convint que c'était une bonne idée et, se blottissant contre son époux soupira de bonheur avant de s'assoupir. 

Bonjour la compagnie !!!

Alors je sais que ça fait longtemps, que cette suite était demandée mais je ne sais pas comment expliquer.. C'est bientôt la fin, je le sens et je le sais mais je n'ai pas vraiment envie de terminer ce livre. Ce serait comme dire adieu à Elenwë et aux aventures qu'elle a vécu. Cela me manquera un peu.. Mais c'est comme ça et je me prépare à clore cette trilogie dans trois ou quatre chapitres, en espérant que la fin vous plaira autant que la vie trépidante de notre demi-elfe. 

Merci beaucoup de vos lectures, de vos votes, j'espère que le chapitre vous a plu ??

Laissez moi un commentaire ?? Cela m'encouragera !! ^^

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