Chapitre 7: Le château d'Or
L'air de Gandalf sonnait comme un appel doux et envoûtant.
Aussitôt, une silhouette animale apparut au loin dans la plaine.
Un hennissement retentit dans la vaste étendue, porté par les vents de l'est.
Elenwë se taisait, ébahie.
-Il ne vient pas qu'un seul cheval, dit Aragorn.
-Certainement, répondit Gandalf. Nous serions bien trop lourds pour une seule monture!
-Il y en a quatre, dit Legolas, qui observait la plaine. Voyez comme ils courent! Il y a Hasufel, et voilà à son côté mon ami Arod!
-Et Windlay! Ma belle amie! S'écria Elenwë.
-Mais un autre avance devant: un très Grand Cheval. Je n'ai jamais vu son pareil! Ajouta Legolas.
-Et vous ne le reverrez pas, dit Gandalf. Il s'agit de Gripoil. Il est le chef des Mearas, seigneur des chevaux, et Théoden, Roi de Rohan, lui-même n'en a jamais vu de meilleur. Ne brille-t-il pas comme l'argent et ne court-il pas tel d'une rivière rapide? Il est venu pour moi: le cheval du Cavalier Blanc. Nous allons ensemble au combat.
Comme le vieux magicien parlait encore, le grand cheval montait la pente vers lui, sa robe étincelait et sa crinière flottait au vent de sa course. Les deux autres suivaient, à présent loin derrière lui.
Aussitôt que Gripoil aperçut Gandalf, il ralentit le pas et hennit avec force, puis, s'avançant au petit trot, il courba sa fière tête et fourra ses grands naseaux contre le cou du vieillard.
Gandalf le caressa.
-Fondcombe est loin, mon ami, dit-il, mais tu es sage et rapide, et tu viens au moment où tu es nécessaire. Faisons maintenant une longue chevauchée ensemble, et ne nous séparons plus en ce monde!
Les autres chevaux arrivèrent bientôt, et ils se tinrent tranquillement là comme en attente d'ordres.
-Nous partons tout de suite pour Meduseld, le château de votre maître, Théoden, leur dit Gandalf d'un ton grave.
Ils inclinèrent la tête.
-Le temps presse et, si vous le permettez, mes amis, nous allons partir. Nous vous serons reconnaissants d'aller aussi vite que vous le pourrez. Hasufel portera Aragorn, Arod portera Legolas et Windlay, Elenwë puisqu'elle semble l'avoir adoptée.
Dit il en souriant vivement à Elenwë.
-J'installerai Gimli devant moi reprit-il, et, s'il le veut bien, Gripoil nous portera tous deux. Nous n'attendrons plus que le temps de boire un peu.
Ils montèrent sur leurs chevaux et chevauchèrent deux heures jusqu'à d'arriver à un paysage assez escarpé.
-Voici la trouée du Rohan, dit Gandalf. Elle est presque droit à l'ouest de nous. De ce côté, c'est l'Isengard.
-Il y a une grande fumée, dit Elenwë. Qu'est-ce que cela peut être?
-La bataille et la guerre! Répondit Gandalf. Allons!
Ils avancèrent toute la journée, s'arrêtant camper que pour la nuit.
Les cinq voyageurs étaient assez joyeux, racontant des légendes de leurs peuples respectifs autour d'un feu ardent.
La lune s'était levée, pleine et légèrement jaune.
Elenwë leva les yeux vers l'astre nocturne. Sentant comme un appel..
Elle se leva alors et discrètement s'éloigna du groupe.
Legolas fronça les sourcils, la voyant partir.
Elle se rendit dans un bosquet d'arbre et trouva une clairière dégagée.
Legolas la suivait discrètement.
Elle entra dans la clairière et fut inondée de lumière blanche virant au doré.
Il sembla à Legolas qu'Elenwë était soudainement vêtue d'une splendide robe étincelante.
Une voix s'éleva et dit:
-Sois patiente, Elenwë.. Les réponses viendront.
-Mais quand?
-Cela viendra. Je veille sur toi.. sois prudente.
La voix se tut et l'illusion disparut.
Elenwë vacilla et tomba au sol.
-Elenwë? Appela Legolas. Pan mae? (Tout va bien?)
-Mae.. mae, Legolas. (Oui... oui)
Legolas la prit dans ses bras et elle se débattit.
-Lâchez-moi! Legolas!
-Cessez donc de protester!
-Mais je vais très bien, Legolas, lâchez-moi!
-Nan.
Elenwë ne put se défaire de la prise de Legolas.
-Legolas.. s'il vous plaît..
-Aha! On est polie maintenant?
-Je ne tiens pas à inquiéter les autres. Lâchez moi s'il vous plaît, je suis capable de marcher.
-Très bien. Mais au moindre signe de faiblesse je n'écouterai plus vos suppliques.
Il la reposa au sol, doucement.
Elle allait très bien effectivement.
Dès l'aube, ils repartirent.
Le matin était brillant et clair autour d'eux, et les oiseaux chantaient quand les voyageurs atteignirent la rivière.
Elle descendait en un cours rapide dans la plaine et, après le pied des collines, elle traversait leur chemin et décrivait une grande boucle pour aller au loin grossir l'Entalluve dans ses lits encombrés de roseaux.
La terre était verdoyante dans les prairies humides et, le long des rives herbeuses de la rivière, croissaient de nombreux saules.
Dans cette terre méridionale, ils rougissaient déjà au bout de leurs doigts, sentant l'approche du
printemps.
Un gué traversait la rivière entre des bords bas fortement foulés par le passage de chevaux.
Les voyageurs franchirent le cours d'eau et se trouvèrent sur une large piste sillonnée d'ornières, qui menait vers les hautes terres.
Au pied de la colline ceinte de murs, le chemin passait à l'ombre de nombreux tertres, hauts et verts.
Sur leur face ouest, l'herbe était blanche comme de neige poussée par le vent: de petites fleurs y poussaient comme des étoiles innombrables parmi le gazon.
-Regardez! Dit Gandalf. Que ces yeux qui brillent dans l'herbe sont donc beaux! On les appelle
"souvenir éternel", symbelmynë en cette terre des Hommes, car elles fleurissent en toutes saisons et croissent où reposent les Hommes morts. Voyez! nous sommes arrivés aux grands tombeaux où dorment les aïeux de Théoden.
-Et regardez! Dit Aragorn. Voici le château d'Or d'Edoras!
-C'est beau! S'exclama Elenwë. Qu'on ne dise plus que l'architecture des Hommes est précaire!
-Je suis assez d'accord avec vous! Ajouta Legolas, bien que la beauté de cette cité ne soit pas à la hauteur des cavernes de mon royaume!
-Vraiment? Ce doit être magnifique! Dit Elenwë sans réfléchir. J'aimerai les voir un jour!
-Je vous promet que je vous y emmenerai quand tout sera fini. Ainsi que vous Gimli mon ami, pour vous faire contempler l'art de mon peuple!
-Pour cela, il nous faudra déjà survivre.. rappela Gandalf.
Elenwë sentit son cœur se serrer. Et si un autre de ses compagnons mourait?
"Si plus de gens chérissait leur foyer plus que l'or, cette Terre serait un endroit plus joyeux."
Dernières paroles de Thorin-Écu-De-Chêne.
Je suis en train de revoir le hobbit 3... j'ai envie de pleurer à la mort de Thorin..😢😢😢
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