Le soleil n'était pas encore levé quand Elenwë ouvrit les yeux. Elle s'était endormie habillée. En soupirant, elle se prépara un bain et se lava. Elle enfila ensuite sa tenue. Un pantalon en cuir noir des bottes montantes de la même couleur, une large chemise blanche aux manches bouffantes et un corset de cuir brun. Elle glissa à sa taille son épée, mit son arc de la Lothlorien en travers de son dos et accrocha son carquois à son dos. Elle rassembla ses cheveux blancs immaculés et les tressa en partant du haut de sa tête. 

Elle soupira en attrapant son paquet et se rendit dans la salle à manger pour avaler un morceau. À ce moment, Legolas entra dans la salle, la vit et il sourit largement. Il s'installa à table, devant elle. 

-Bien dormi? lui demanda t-il en elfique.

-Oui.. et toi?

-Aussi.. répondit-il.

Il but son bouillon de légumes chaud et le reposa sur la table. Il posa ensuite doucement sa main sur celle d'Elenwë, effleurant de ce fait sa bague. 

-Merci pour tout.. Legolas.. murmura t-elle. 

Elenwë se redressa en disant:

-Je dois aller essayer d'appeler Ébène.

-Ébène? Interrogea Legolas.

-Une louve, une amie.. envoyée par Tilion pour moi. Elle est très belle et si j'ai bien compris ce qu'elle m'a dit, elle est devenue mon principal moyen de locomotion.

Aragorn, Merry et Gimli entrèrent dans la salle et Elenwë regarda Legolas avant de dire:

-Je vous rejoins après promis. 

-À tout à l'heure alors.. Murmura le prince sylvestre, l'air un peu déçu. 

Elenwë salua Aragorn et Gimli ainsi que Merry de la main et sortit du palais. Elle alla du côté des tertres et appela dans son esprit:

-Ébène! Ébène! Ma belle amie! accepterais-tu de me porter là où je dois aller?

Un éclair blanc traversa la plaine et Ébène apparut devant Elenwë et lui sauta dessus avant de lui lécher le visage. 

Tombant à la renverse, elle rit aux éclat en sentant la langue humide de la louve lui chatouiller le visage. 

-Arrête!! Ça chatouille!!

-On s'amuse bien? 

Elenwë releva le visage vers la voix. Aragorn, hissé sur Arod, souriait légèrement. 

Elenwë rougit, se releva et épousseta ses habits. 

-Euh.. oui.. J'en profite pour vous présenter Ébène, envoyée pour moi par mon père. 

Aragorn fronça les sourcils.

-Le seigneur Elrond? 

-Non.. Mon père biologique.. Tilion. 

-Le.. Le Maia? 

-Oui.

Aragorn ne posa pas plus de questions et se contenta de sourire à Elenwë. 

-Rejoignons les autres..

-Oui! 

La jeune elleth grimpa sur le dos de la louve. Ils rejoignirent le bataillon d'hommes qui étaient déjà prêts à partir. 

Le roi Théoden adressa un signe de tête à l'elfe. 

Elle rejoignit ses compagnons et Eowyn. 

-Vous venez avec nous? demanda Elenwë à la nièce de Théoden. 

-Il est de tradition que les femmes accompagnent les hommes jusqu'au camp.

Elenwë eut un sourire triste. 

-Je vois..

Legolas adressa un coup d'œil interrogatif à sa fiancée qui ne répondit rien.

Elle savait. Ou plutôt elle devinait qu'Eowyn ne s'arrêterait pas au campement. 

La journée de chevauchée fut plutôt morne et il parvinrent au soir au campement dans la montagne. Nombreuses étaient les tentes dressées et notre petit groupe grimpa le long du sentier pour se retrouver au pied du Dunharrow.

Eothain était déjà là et Eomer arriverait avant l'aube. 

Théoden, en haut de l'esplanade, contempla le campement.

-Nous sommes si peu.. 

Elenwë qui se tenait près de lui, répondit. 

-Peu importe le nombre.. C'est le courage qui importe le plus. 

Théoden la regarda, une lueur de remerciement dans le regard. 

Le soir venu, Legolas, Gimli, Merry et Elenwë se retrouvèrent autour d'un feu de camp. 

Les chevaux étaient agités et Ébène grogna. À travers la montagne, on distinguait un étroit passage sombre qui s'enfonçait dans la pénombre. 

-Quel est cet endroit lugubre? demanda Gimli. 

-On l'appelle Dimholt. Ou le chemin des morts. Murmura Elenwë

-Comment le savez-vous? interrogea Legolas surpris. 

-Ébène me l'a dit.

-Elle parle? demanda innocemment Merry.

-Dans mon esprit, jeune hobbit. Je l'entends dans ma tête. Nous sommes liées.

-On dit qu'il y a une armée ici.. reprit Legolas.

-Quelle sorte d'armée s'attarderait ici? Demanda le nain.

-Une armée maudite. Il y a fort longtemps, les hommes de la montagne prêtèrent serment au dernier roi du Gondor. Ils lui jurèrent allégeance, promettant de l'aider au combat. Mais quand l'heure fut venue, quand le Gondor eut besoin de leur aide, ils s'enfuirent, disparaissant dans les ténèbres de la montagne. Alors Isildur les maudit, souhaitant qu'ils n'aient aucun répit jusqu'à l'accomplissement de leur serment. Qui les appellera du gris crépuscule? Les gens oubliés, l'héritier de celui à qui ils prêtèrent serment. Du Nord il reviendra, la nécessité l'amènera. Il franchira la porte du chemin des morts! Legolas s'arrêta, laissant Elenwë et Gimli méditer ces paroles.

Elenwë murmura: 

-Je vais aller marcher un peu. 

Les trois autres acquiescèrent en silence. En s'éloignant, Elenwë croisa Aragorn qui demanda aux autres compagnons:

-Et bien! Où va t-elle donc?

-Certainement regarder les étoiles. Répondit Legolas. Je vais aller faire de même de mon côté.

Il partit lui aussi, s'éloignant du campement.

-Ah ces elfes!! Rit doucement Gimli. Amoureux des étoiles!

Aragorn sourit et dit:

-C'est de là que vient leur nom.. Mon ami. Eldar.. peuple des étoiles.

-C'est beau.. murmura doucement Merry.

Plus tard, quand tout le monde fut couché, Legolas rejoignit sa tente. Elenwë qui ne l'avait pas croisé depuis le repas en fit de même. 

Au milieu de la nuit, trois cavaliers encapuchonnés de noir entrèrent dans le campement et l'un d'eux demanda à voir Théoden.

Il portait quelque chose pour Aragorn. Andúril. La flamme de l'Ouest. Lame forgée avec les fragments de Narsil. 

Un soldat vint réveiller Aragorn ainsi qu'Elenwë. 

Elenwë retrouva Aragorn devant la tente du roi.

-Allez-y le premier. Je rentrerais après. lui dit-elle.

Aragorn entra dans la tente.

-Seigneur Elrond, dit doucement Aragorn.

-Je viens de la part d'une personne que j'adore. Arwen est mourante. Elle ne survivra pas longtemps au mal qui se répand du Mordor. La lumière de l'étoile du soir s'éteint. Ses forces diminuent d'autant que grandit la force de Sauron. La vie d'Arwen est désormais liée au destin de l'Anneau. L'ombre est sur nous, Aragorn. La fin est proche.

-Ce ne sera pas notre fin mais celle de Sauron, répondit Aragorn, d'une voix qu'il voulait assurée.

-La guerre vous attend mais pas la victoire. Les armées de Sauron marchent sur Minas Tirith, cela vous le savez , mais en secret il envoie d'autres forces qui attaqueront par le fleuve. Une flotte de bateaux pirates venant tout droit du Sud. Ils seront dans la Cité dans deux jours. Vous n'êtes pas assez nombreux. Vous avez grand besoin d'hommes.

-Il n'y en a pas davantage.

-Il y a ceux qui demeurent dans la montagne.

-Des meurtriers. Des traîtres. Vous voulez les enrôleriez pour se battre ? Ils ne croient en rien et n'obéissent à personne.

-Ils obéiront au Roi du Gondor ! Voici Andúril, la Flamme de l'Ouest forgée avec les fragments de Narsil.

-Sauron n'aura pas oublié l'Epée d'Elendil. La lame qui fut brisée doit retourner à Minas Tirith.

-L'Homme qui peut exercer le pouvoir de cette épée peu rassembler une armée plus meurtrière que celles qui ont foulé cette terre. Oubliez le rôdeur, devenez celui que vous deviez être. Prenez la route de Dimholt. Ónen i-Estel Edain. (Je donne l'espoir aux hommes)

-Ú-chebin Estel anim. (Moi, je n'en ai aucun)

Elenwë avait blêmi en entendant son père annoncer l'état critique d'Arwen. Elle avait discrètement suivi la discussion mais n'avait alors plus qu'une envie, se précipiter près de son père et pouvoir se retrouver dans ses bras. 

Elle ne tint plus et ouvrit la toile de tente avant de sauter au cou de son père.

-Ada..

-Iell nin.. Tes cheveux..

Elrond passa sa main dans les cheveux de sa fille adoptive. Aragorn, se sentant de trop, sortit de la tente. 

-Ce n'est rien. Je m'en fiche.. Mais.. Arwen.. Arwen.. va mourir? 

-Elle a renoncé à son immortalité. Elle est malade.

Désespérée, Elenwë se serra contre son père qui lui caressa doucement les cheveux pour l'apaiser.