Elenwë, assez étonnée de cet échange bizarre avec Legolas rejoignit la salle commune.

-Elenwë! Dit alors Aragorn. Comment vous sentez-vous?

Elenwë, sans réfléchir, répondit:

-Propre.

-Hein? Fit Gimli. On vous demande comment vous vous sentez et vous répondez propre?

-C'est vraiment ce que j'ai dit? Désolée, je ne réfléchissais pas à ce moment là.

Les trois compagnons la regardèrent étrangement et elle se sentit très mal à l'aise.

S'emportant, elle lança:

-Vos parents ne vous ont jamais appris qu'il ne fallait pas dévisager les gens? Je sais que vous vous posez des questions mais je n'ai pas de réponses. Cessez donc de me regarder comme si j'étais une bête de foire!

Se levant, elle expira un bon coup.

-Je sors prendre l'air. Dit-elle un peu sèchement. Bonne nuit, à demain.

Elle sortit sans claquer la porte et descendit les marches de la cité.

Elle arriva bientôt sous des arbres, au bord de la rivière.

Aragorn soupira en regardant Gimli.

-Vous n'êtes pas très délicat, mon ami.

-Mais enfin... elle ne réagissait pas comme cela avant! Elle était plus joyeuse et ne se mettait jamais en colère.. répondit tristement Gimli.

-Elle ne comprend pas ce qu'il lui arrive. C'est normal de se sentir mal. Imaginez vous à sa place. Argumenta Legolas. Du jour au lendemain, vous découvrez que vous avez des pouvoirs dont vous ne connaissez pas les limites et vous êtes dans l'impossibilité de répondre ne serait-ce qu'à vos propres questions..  Moi je comprend qu'elle soit plus souvent nerveuse à présent.

-N'allons-nous pas la rejoindre? Demanda Aragorn.

-Non. Je pense qu'elle a besoin d'être un peu seule.

Elenwë s'était allongée sur le sol, contemplant les étoiles scintillantes.

La nuit était sans lune et le ciel n'était paré que de ce cortège d'étoile.

Elle soupira. Quand aurait-elle des réponses?

Soudain, un léger courant d'air commença à souffler.
Le vent s'intensifiant, Elenwë se releva, inquiète. Un tourbillon de vent se forma.

De l'eau se joignit à cette valse aérienne et Elenwë vit une silhouette marcher vers elle.

Elle ne connaissait pas cette personnes et prit peur.

Le tourbillon se calma et tout sembla silencieux.

Ébahie et un peu effrayée, Elenwë regardait cette personne devant ses yeux.

Il s'agissait d'un homme aux longs cheveux blancs au teint très pâle et possédant des yeux gris, vêtus étrangement et portant en travers du torse un arc en argent.

-Qui... Qui êtes-vous? Demanda Elenwë.

-Mon nom est Tilion. Je suis un Maia, serviteur d'Oröme, le Valar chasseur. Autrefois j'étais le gardien de l'arbre Telperion mais maintenant je suis le gardien de la Lune.

-Euh.. d'accord.. Mais.. qu'est ce que vous faîtes ici?

-Je suis venue te voir, Elenwë. Et aussi t'avouer quelque chose.

-...

-Tu n'as jamais su qui étaient tes parents n'est ce pas?

-Mes parents sont Elrond et Celebrían.

-Je parle de tes vrais parents.

-Non.. je ne sais pas qui ils sont.

-Voudrais-tu le savoir?

-Est-ce que je le regretterai?

-Je ne sais pas. Peut-être ou peut-être pas..

-Oui. Je veux bien le savoir.

-Ta mère était une elfe Sylvestre. Elle s'appelait Aneriél. Elle avait de longs cheveux noirs comme les tiens auparavant et des yeux très bleus.

-Elle était? Elle avait?

-Elle a été tuée par des orques. Mais son sacrifice t'a permis de vivre.

-Je.. ne m'en serai jamais doutée..

-Et ton père... et bien... je suis ton père.

Elenwë cligna des yeux. Avait-elle bien entendu?

Elle était la fille de Tilion, un des Maia? C'était forcément un rêve.

-Mais.. je.. ne comprend pas.. je suis à demi Maia?

-Oui.

-Et cette aptitude à contrôler l'eau, d'où vient-elle?

-Je suis le gardien de la Lune. Et la Lune a toujours influencé les eaux.

Elenwë avait du mal à tout assimiler.

-Tu me ressemble plus que jamais à présent, ma fille.

-Je.. pourquoi? Pourquoi ne pas être venu plus tôt?

-Tu n'étais pas prête.

-Et maintenant, je le suis?

-Il te faut travailler ton aptitude mais tu es forte, tu y arriveras.
Parfois, j'interviendrai pour t'aider ou te seconder mais sache qu'en échange, tu auras parfois des missions.

-C'est à dire?

-Tu te retrouveras soudain à l'endroit où l'on aura besoin de toi.

-Mais que dois-je faire, concrètement?

-Tu devras éliminer les Nazguls.

-Mais comment..

-Tu y arriveras. Tu es très loin d'imaginer la force que tu as en toi. Je dois te laisser. Tu ne te souviendras de cet échange, ma petite Elenwë, qu'au moment où tu en auras le plus besoin. Va!

La silhouette disparut et Elenwë se sentit entourée d'une aura bleutée, scintillante telle les étoiles de la voûte céleste.

Elle cligna encore des yeux. Que s'était-il passé?

Elle se creusa la tête pendant un long moment avant de laisser tomber.

Elenwë se dirigea vers la cité et entra dans la cour menant au château.

Legolas l'attendait là, devant la porte menant à leur salle commune.

Il haussa un sourcil en percevant l'aura qui entourait Elenwë.

-Je.. suis désolée de m'être emportée tout à l'heure. Je n'aurai pas dû.

-Vous êtes inquiète et nerveuse ces derniers temps.

-Je sais. J'en suis désolée.

-Cela n'est rien. Personne ne vous en veut. Allez-vous mieux?

-Oui. Je me sens tout à fait apaisée à présent même si j'ignore pourquoi..

-Le principal c'est que vous vous sentiez mieux. Allez, entrez, je vous raccompagne.

-Merci, Legolas.

Le fils de Thranduil l'accompagna jusqu'à la porte de sa chambre et déposa un baiser sur son poignet avant de lui souhaiter bonne nuit et de s'éclipser.

Elenwë, légèrement troublée, se lava rapidement, se vêtit pour la nuit et s'endormit sitôt qu'elle se fut glissée entre les draps.

Le lendemain matin, les habitants d'Edoras ainsi que ceux de tous les villages du Rohan, se mirent en route pour le gouffre de Helm, cette forteresse réputée imprenable.

Elenwë chevaucha entre Aragorn sur Hasufel et Legolas et Gimli sur Arod.

Elle avait un mauvais pressentiment. Mais Elenwë espérait de tout cœur qu'ils atteindraient le gouffre sans difficulté.