Chapitre III : La Fuite
...ou le temps où les ennuis commencent...!
Nos trois valeureux déserteurs se sentir durant quelques instants extrêmement légers, si légers qu'ils crûrent avoir été dépossédés de leur enveloppe charnelle. Un sentiment de frisson glacé parcourut l'intégralité de leur corps durant la téléportation.
Heureusement que le transport entre deux dimensions ne durait que quelques secondes, Luna trouvait la sensation très désagréable. Serait-ce parce qu'elle n'avait pas l'habitude ou alors était-ce la sensation commune à chaque utilisation de Téléporteurs ?
Une fois arrivés de l'autre côté, Jason les informa qu'il se trouvait dans un village nocturne secret, près de la Vienne, dans le Sud-Est de la France. Caché dans le cœur d'une montagne, le village était installé dans un lieu parfait pour planquer un Téléporteur. En outre, la France était un pays libre et ouvert, un très bon point.
Ils commencèrent à s'aventurer dans ce petit village constitué de maisonnettes toutes identiques les unes aux autres. Le grand brun gardait la petite rousse près de lui, l'air protecteur, ignorant nettement la gorgone. Bloom ne s'en souciait guère, la première impression était réciproque. Leur relation amusait discrètement Luna, se retenant souvent de rire.
La fuite était lancée, plus aucun retour en arrière ne leur était possible, désormais.
Inéluctablement, ils rencontrèrent vivement les gardiens nocturnes du village terrien. Fort heureusement, le village n'était toujours pas tombé sous les mains des Étoilés, ils les accueillirent avec une hospitalité chaleureuse. La solidarité qui liait les Nocturnes, comme s'ils constituaient une grande famille, faisait chaud au cœur.
Ils offrirent des vivres et des liquides supplémentaires pour le grand voyage auquel Luna, Jason, et Bloom se préparaient.
La nuit étant profondément tombée, nos trois héros se rendirent à la sortie Sud du village, équipés de torches pour se repérer dans cette l'obscurité opaque.
Le vent se leva brusquement, un vent qui ressemblait davantage à un sifflement... comme un vol aérien. L'instant suivant, une masse imposante les traversa. Un dragon bleu, que Luna trouva magnifique, apparut. Les reflets lunaires sur ses écailles lui offraient une brillance sublime dans la nuit noire.
Le dragon bleu atterrit près du trio adolescent, reprenant forme humaine au contact du sol. La lumière de leurs flambeaux dévoila un jeune homme caucasien aux cheveux blonds éclatants mais affreusement décoiffés, ainsi que de vifs yeux bleus et verts.
Luna faillit succomber à son regard et son corps beaucoup plus sculpté que celui de Jason, mais se retint vaillamment.
Ce dernier répliqua, en bonne et due forme :
— Vous savez qu'il est interdit aux Luminaires de voler sur Terre ? Imaginez que des humains vous aient vu, hein !
— Bonsoir déjà, merci. Après, je suis désolé, et étant un habitant de la Terre, je connais plus que bien les règles. Je dois me dépêcher afin de voir si je peux renouveler mon droit de séjour sur Terre, comme chaque mois. Alors, vous m'excuserez, mais je vais être en retard à mon RDV, rétorqua l'inconnu avec une étrange gentillesse.
Même Luna se serait emportée face au ton énervant du jeune homme, son sang-froid la bluffait.
— Jason, c'est pas bien grave. Écoute, qui n'aurait pas fait ça dans de telles situations d'urgence ? Tu sais très bien que nos trois royaumes sont très à cheval sur le règlement au sujet des Astraliens désireux de s'installer sur Terre. Sois plus indulgent, il fait nuit. En plus, il est bleu, cela augmente sa discrétion dans l'ombre, protesta Luna doucement.
Irrité, le grand brun ne semblait pas du tout accepter que la petite rousse prenne la défense de l'inconnu... Il la fixa d'un regard presque fragile.
— Oh, c'est vrai... Tu as raison, Luna, se rattrapa-t-il.
— Vous m'avez l'air d'une personne bienveillante et sympathique, jeune demoiselle. C'est fort aimable à vous de prendre ma défense face à votre ami, confia l'inconnu en regardant l'intéressée d'un regard séduisant parfaitement involontaire. D'ailleurs, je me nomme Kyle Robinson.
— Et moi c'est Bloom, au passage... fit la gorgone en guise de tentative de s'incruster dans la conversation, au lieu de rester à l'écart, dans l'ennui.
— Moi, c'est Luna Reynold, comme l'a si bien dit Jason tout à l'heure, déclara la jeune fille, en le désignant avec aplomb.
Néanmoins, Jason semblait toujours bouder et lâcha un petit grognement en guise de réponse. Ensuite, Kyle se rendit dans la maison des gérants du village pour faire son compte-rendu mensuel ainsi que subir un interrogatoire pour évaluer sa qualité de Défenseur Astraliens sur la Terre (DAT). Les DAT sont les Astraliens installés sur Terre ayant la mission d'aider les Terriens dans leur quotidien, d'offrir leur bienveillance pour illuminer leur vie, ne serait-ce qu'avec un sourire.
Il ressortit avec un sourire victorieux, laissant présager que l'entretien s'était bien déroulé et donc que son visa avait dû être renouvelé. Inéluctablement, c'était le cas.
Kyle se dirigea vers le trio qui avait décidé de l'attendre.
— C'est gentil de m'avoir attendu. Vous devez vous rendre quelque part sur Terre ? Personnellement, je vais reprendre ma voiture pour rejoindre ma maison à Nice, questionna le grand blond, avec une certaine curiosité bienveillante.
— Nous aimerons rejoindre la frontière franco-italienne, expliqua Jason, d'une voix indifférente, presque glaciale.
— Oh eh ben... Je pourrais vous avancer, je n'habite pas très loin, proposa le doux Défenseur, joyeusement.
— Cela serait une merveilleuse idée ! répliqua Bloom, enchantée.
La gorgone avait volontairement devancé Jason pour l'empêcher de protester, au grand plaisir de Luna qui désirait éviter les problèmes.
— Très bien, alors allons-y maintenant, conclut Kyle, maintenant son sourire communicatif.
Les quatre adolescents quittèrent le village secret nocturne.
Le grand brun persistait à vouloir rester à l'écart tandis que Bloom préférait se rapprocher de ce nouveau venu. Ce dernier se retrouvait entouré des deux filles. Un gars, une fille, un gars, une fille... simple coïncidence de placement.
Chose surprenante, Bloom parlait davantage à Jason sur le trajet. Au-delà de ses airs de petit chef qui voulait tout contrôler, elle le trouvait finalement plutôt sympathique.
Kyle et Luna s'amusaient plutôt bien tous les deux. Ils aimaient se chercher, une alchimie certaine se ressentait entre les deux. Rendra-t-elle un certain brun jaloux ?
Le grand blond s'apprêta à se connecter au glyphe de Luna pour en apprendre plus sur elle, et pourquoi pas lui laisser ses coordonnées... Mais, heureusement pour Jason, ils arrivèrent à temps à la voiture du jeune Robinson, une belle voiture rouge foncé garée au milieu de nulle part.
— C'est celle-ci, montez dedans ! s'exclama Kyle.
— Ha, ha, on aurait pas pu le deviner ! répliqua Bloom, ironique, causant l'hilarité du groupe.
Le propriétaire de la voiture ouvrit élégamment la porte passager à Luna, tout en regardant les autres prendre place. Enfin, il s'installa sur le siège de la place conducteur.
Ils se lancèrent dans un trajet long de plus de trois heures, sous un ciel sombrement brumeux.
Conduire de nuit ne dérangeait pas le moins du monde Kyle.
Jason, Bloom, et Luna s'échangeaient des banalités pour lutter contre le sommeil, offrant une possibilité à Kyle de participer dynamiquement à la conversation. C'est ainsi que l'on apprit que Kyle n'était pas encore majeur aux yeux des Français, mais que les Services Administratifs de Mobilités Interplanétaires (SAMI) trafiquaient de faux documents pour pouvoir vivre légalement au sein du pays de séjour. De surcroît, c'était également une faveur de la part du SAMI puisqu'il était très jeune pour être un DAT, alors les autorités avaient tendance à bien le tenir à l'œil, lui rappelant sans cesse qu'il était privilégié.
Après une heure, une heure trente, de trajet, l'intensité sonore chuta précipitamment : La petite rousse venait de s'assoupir. Seuls les chuchotements du grand brun et de la femme aux serpents perturbaient le silence rythmant la voiture... jusqu'à ce que l'inspiration ne cesse ou que la fatigue les frappe à leur tour.
Les paysages monotones des autoroutes se répétaient sans discontinue, Bloom se questionnait sur son avenir proche, laissant son esprit délirant vagabonder, jusqu'à ce qu'elle meurt d'ennui.
Quant à Jason, la tête collée contre la vitre, il voyait ses pensées se bousculer dans son esprit, tâchant vainement de les démêler ou les classer. Il restait lucide uniquement lorsqu'il lançait de vagues regards à Luna. Il n'oserait jamais se l'admettre pour le moment, mais il s'était beaucoup plus attaché à la petite rousse qu'il ne l'aurait cru.
Bloom luttait pour ne pas succomber à son sentiment de somnolence, engendré par les mouvements réguliers de la voiture qui la berçaient. Elle résista durant un moment avant de rejoindre Luna au monde des songes.
La dernière heure de trajet fut bien silencieuse, les deux femmes n'étant plus là pour animer. Et, ce n'était pas faute d'avoir essayé : Kyle avait tenté plusieurs fois d'entamer une conversation avec des phrases du style « Les filles dorment... Et toi, pas trop fatigué ? » ou « Ça va ? tu tiens le coup ? » ou alors parlait du temps restant à parcourir.
Il avait beau innover, désireux de combler le silence qui l'exaspérait, mais rien y fait.
Jason était terriblement têtu, prenant un malin plaisir à l'ignorer royalement. Il désirait contrarier le jeune blond mais, hélas pour lui, son magnifique sourire ne quittait pas ses lèvres. Les sourcils de Kyle ne se froncèrent même pas une seconde !
Le paisible sommeil des deux adolescentes fut perturbé par les agitations soudaines. Ils venaient d'arriver à destination, la maison de Kyle Robison, à Nice !
Il ne devait pas être loin de deux ou trois heures du matin lorsque les trois adolescents pénétrèrent dans l'habitation du généreux Kyle. Par ailleurs, ils ne se firent pas prier pour aller dormir ; à peine arrivés qu'ils fondirent rapidement au fond d'un lit ou d'un matelas.
Suivant la règle des genres controversée, Bloom et Luna dormirent ensemble, tandis que les garçons dans un autre. Jason effaça ses rancœurs et écarta sa jalousie le temps d'une nuit, se rassurant avec l'idée qu'ils ne reverraient plus le garçon après, que Kyle reprendra sa vie normale comme s'ils ne s'étaient jamais vus.
Ils dormirent si bien que nulle n'avait l'envie de se lever. Cette grasse matinée les emmena jusqu'aux heures du déjeuner.
Malgré tous ses efforts, Jason n'empêcha pas la connexion entre les glyphes de Luna et Kyle, dévoilant ainsi la carte d'identité de l'un et l'autre au moment du contact ainsi qu'un moyen de se contacter à tout moment. Le jeune blond s'avérait ravi.
Luna s'exclama face à la révélation, tout prenait alors tout son sens : Kyle Robinson, mâle âgé de dix-sept ans, Astralien lumino-nocturne, habitant de Nice. Pupille d'Astrikós, DAT sous conditions.
Mais c'était bien sûr ! Les Luminaires étaient des dragons dorés, ils n'étaient bleus. C'était un hybride, d'où sa couleur particulière.
Luna et Kyle s'appréciaient bel et bien, elle fut touchée par le geste de confiance qu'il venait de leur faire en dévoilant ses origines. Alors, avec les encouragements de Bloom, la jeune fille prit la décision de dévoiler leur venue sur la planète bleue : Aider Jason à retrouver son père ; et accessoirement se sauver de la Nuit car la situation devenait craignos.
Évaluant les risques et les conséquences, il prit la décision de les suivre dans leur quête. Un défi insensé où il pourrait s'adresser de grands ennuis si les Étoilés les retrouvaient. Cela ravissait le trio qui auraient désormais un moyen de transport à utiliser.
Kyle avait principalement accepté pour ne pas être séparé de la petite rousse.
Avant de reprendre la route, l'hybride leur offrit une simple visite de la ville de Nice, tout en apportant son bonheur et sa servitude aux habitants. Ils étaient heureux, ils semblaient avoir une vie paisible ici. Le soleil était radieux et chaleureux, la mer et tous les paysages étaient vraiment paradisiaques.
Sur le chemin, il salua un collègue DAT avec qui il s'entendait bien, un métis à la chevelure punk aux couleurs de l'automne.
Ce fut la première fois que Luna venait en aide à l'espèce humaine : Elle avait aidé une vieille dame à traverser un passage piéton. Elle se sentait fière d'avoir fait une bonne action, mais surtout, elle se sentait heureuse de voir la reconnaissance dans le regard de celle qu'elle avait aidée, d'avoir pu être utile.
Le jeune brun au corps svelte était ravi de retrouver notre héroïne, s'intéressant davantage à lui qu'à Kyle durant ce moment-là. En outre, encore plus stupéfiant que voir Bloom et Jason enterrer la hache de guerre, il apprenait également à connaître Kyle, une fois que ses rancœurs se soient entièrement évaporées... du moins, pour un petit moment.
La gorgone de quinze ans admirait les paysages balnéaires de Nice, se laissant rêvée en abandonnant son regard à l'horizon. Elle qui n'avait eu l'occasion de voir la Terre qu'à travers ses livres de géographie ou par les photographies des EAT (Explorateur Astralien sur la Terre). Les Explorateurs rapportaient des photos, des dessins, et des comptes-rendus de leurs expéditions.
Finalement, le quatuor s'entendait à merveille. Luna fut rassurée de voir que Jason s'était enfin décidé à s'ouvrir à Kyle.
Ensuite, au milieu de l'après-midi, ils commencèrent les préparatifs pour annoncer leurs adieux à la ville de Nice. Savait-on jamais, peut-être qu'ils se feront capturés ou alors ils ne reviendront peut-être pas vivants de leur périple...
Kyle vérifia que l'essence de la voiture était au plus haut avant de la remplir d'eau et de vivres pour ne pas manquer. Sans oublier de mettre autour de son cou son pendentif en argent, qui représentait deux dragons s'entremêlant autour d'une pierre précieuse aussi bleu que sa forme originelle.
À quelques minutes du départ, une série de frissons électriques infligea à Luna sur le bras où se tenait son glyphe. Ledit glyphe s'illuminait plus puissamment par pulsions, suivant le rythme de frissons, à la manière d'un battement de cœur. Regardant son bras, une interface apparut avec le visage d'Athéna et deux téléphones en dessous, un vert et l'autre rouge. Déjà deux appels manqués, elle n'avait décidément pas le choix de lui répondre... Précipitamment, elle entra dans une pièce pour se retrouver seule.
L'hologramme d'Athéna, de la tête au haut du buste, apparut. Elle avait l'air à fleur de peau et terriblement fatiguée en vue des crevasses qui se trouvaient sous ses yeux. On aurait dit qu'elle se sentait prête à tout lâcher, mais c'était une battante. Elle n'avait pas le droit, elle ne flanchera pas.
— Oooh, Luna ! Tu vas bien ? questionna la Reine des Nocturnes, sans nul artifice.
Elle semblait bien trop soulagée de voir la petite rousse.
— Oui, oui, je vais bien, mais TOI, t'es sûre que ça va ? rétorqua Luna, vivement.
— Je, je suis rassurée. Moi, pas vraiment, je n'ai pas réussi à fermer l'œil cette nuit. J'ai, j'avais trop peur... Je reste digne devant tout le monde mais seule, je m'effondre... Je crains vraiment qu'ils me tombent dessus un jour, m'attrapent... Mais visiblement, je suis encore trop importante, mes droits me protégèrent, ils me garantissent encore la vie sauve. Pour le moment...
— Alors, je suis un peu rassurée. Mais, où en est la situation des Nocturnes ? enchaîna la jeune rousse, sur la réserve.
— Hum... (Elle se ressaisit, son visage devenant plus dur :) Comme annoncé, j'ai donné l'ordre d'envoyer davantage de missions secrètes pour éviter d'augmenter les soupçons que les Étoilés ont sur nous, mais certaines excursions ont été refusé. Alors, j'ai renvoyé les DAT et les EAT de retour sur Astralia, en prétextant une insatisfaction de leurs missions car ça, ils ne pouvaient pas le refuser. (Son ton devint alors plus tragique:) Malgré mes mesures, des innocents ont été capturés, retenus dans les prisons de la Nuit gardées par des Étoilés, rendus coupables de délits ou crimes qu'ils n'ont pas commis. Certains de mes ordres n'ont pas été respectés et les Étoilés abusent de leur pouvoir sur les Nocturnes ; les nôtres qui ont osé contester leurs ordres se sont vus en payer le prix fort !
— Ooh mais c'est pas vrai ! C'est inastralien ! J'en reviens toujours pas qu'une alliance a pu voir le jour contre l'un des trois royaumes... s'écria Luna, même si au fond d'elle, elle n'était pas surprise de la cruauté des Puissants.
— Oui, tu l'as dit, c'est cruel, injuste. Certains diraient que c'est le pouvoir. Le problème, c'est que nous ne savons pas tout, trop de questions pour peu de réponses. Les Nocturnes n'oseront se défendre qu'une fois que la supercherie aura éclaté ; mais lorsque ce temps sera révolu, il sera peut-être trop tard (Athéna soupira et sourit :) Bref, ne t'occupe pas de ça Luna, c'est à moi de gérer ça, de protéger notre peuple. De ton côté, je te conseille de te faire oublier sur Terre, ou du moins ne pas trop te faire remarquer. Ah et aussi... Tu peux avoir confiance en ce fameux Jason, suis-le, il te protégera.
— C'est ça, les gros problèmes arrivent... lâcha Luna, maussade, avant que son visage ne s'illumine de nouveau et conclure. Oui, Athéna, je sais. Comme tu le dis, je dois me dépêcher de me faire oublier et suivre Jason dans sa mission.
L'image se volatilisa en pixels, revenant dans le glyphe, dès lors que la Reine de la Nuit coupa l'appel. Déterminée à survivre, la petite rousse rejoignit les autres dans la voiture.
Bloom et Luna avaient opté pour être entre filles à l'arrière.
Par les Dieux astraux, qu'elles étaient bavardes ! Bien en forme, les deux n'avaient pas arrêté !
De l'autre côté, les garçons étaient obligés de parler plus fort ou Jason était obligé de se rapprocher pour entendre... mais les filles augmentaient également le volume. C'était à celui ou celle qui criera le plus fort !
Jusqu'à ce que Kyle fit signe de se taire en un geste, n'en pouvant plus avec ses tympans sensibles.
— Stooop ! Nous sommes pas loin de la frontière. Surtout, soyez naturels, et Bloom vérifie qu'aucun de tes serpents ne dépassent. Il doit y avoir des Étoilés, chargés de retrouver les Nocturnes fuyants Astralia. Nous ne devons pas nous faire repérer, ou alors, ça sera la fin pour nous... déclara-t-il avec un inhabituel sérieux.
— Surtout qu'on est beaucoup à vouloir s'enfuir... commenta Luna, sans que personne n'y fasse attention.
La frontière était marquée par une mini-structure de type péages, extrêmement mieux gardés par un nombre important de douaniers en uniforme représentatif.
— Bonjour, permettez-nous de commencer l'inspection des bagages. Veuillez rester tranquille durant l'opération, déclara un douanier français.
Il fut rapidement suivi par un douanier italien répétant la même phrase.
— Pas de soucis, faites votre travail, répondit Kyle poliment dans la même langue.
Sur cette prévision, ils se mirent au travail. Quelques personnes visualisèrent tous leurs minces bagages ainsi que le quatuor. Tout avait l'air en ordre, ils allaient les laisser partir... lorsqu'une femme blonde, coiffée en chignon renforçant ses traits sérieux, aperçut un élément troublant dans leur voiture.
— Attendez ! Qu'est-ce que 'est que ça ? Là, votre amulette, monsieur ? questionna cette dernière en parfait italien, douteuse.
Maudit soient les souvenirs de famille !
— C'est un souvenir de mes parents partis trop tôt, expliqua Kyle, sans se démonter, en changeant de langue.
— Nanky a raison, c'est bien cette amulette. Notre supérieur de Gênes nous a demandé de retrouver les voleurs possédant certains objets précis, à ce qui paraît, expliqua le premier douanier en français, avant de déclarer sans attendre. Vous allez donc être escortés pour un interrogatoire !
— QUOI ?! ne purent s'empêcher les filles en même temps, n'en croyant pas leurs oreilles.
Et m... Il manquait plus que ça ! Accusés de vol, non mais où allait le monde ? Kyle était l'homme le plus innocent de la Terre ! Incroyable.
Une pensée commune les traversa : Ils venaient de se faire avoir comme des bleus par les Astraliens, Étoilés ou Luminaires. Cela ne pouvait être qu'eux, dans de telles circonstances.
La Police italienne les rejoignit pour les escorter en les faisant sortir de force de la voiture, laissant limite le temps au quatuor de récupérer leurs affaires.
Les garçons et les filles furent séparés dans deux camions différents, ligotés pour les empêcher de bouger ou plutôt de s'évader. La route fut énormément longue avec ce silence de mort. Dès que l'un d'eux osait prononcer, ne serait-ce qu'un mot, les policiers lui ordonnaient de se taire en un italien grossier et agressif.
Cela arrivait que les chauffeurs chuchotent quelques mots, mais Luna et Bloom ne comprenaient rien du tout à cette langue. Mais dans cette situation catastrophique, il avait tout de même de la chance : Ils avaient en leur possession leurs sacs, donc elles n'avaient pas à demander de l'eau ou de la nourriture – et ne me demandez pas comment elles faisaient, ligotées, mais elles se débrouillaient !
Après l'écoulement de deux longues heures, les jeunes femmes reçurent la possibilité de se dégourdir les jambes au beau milieu d'un verdoyant jardin d'une imposant bâtiment blanc qui ne semblait pas du tout aussi chaleureux qu'une maison.
Ils prirent la décision de leurs bander les yeux après cette très courte pause. Bloom la rebelle reçut une gifle en osant contester cet ordre et ils pénétrèrent dans l'imposant bâtiment.
Lorsque l'on leur retira le bandeau, Luna et Bloom eurent l'honneur de découvrir une petite pièce aux murs grisâtres. Ce fut en désirant bouger qu'elles remarquèrent être assises sur de petites chaises, encore et toujours ligotées à leur plus grand désarroi.
Elles attendirent, attendirent, et attendirent... à un tel point qu'elles baillèrent bruyamment. Au même moment où un homme à la carrure impressionnante et à l'allure déconcertante, mesurant au moins un mètre quatre-vingt quinze – dix de plus que Jason – se dressa devant eux. Ses yeux d'un vert-gris acides les foudroya du regard, tandis que sa chevelure blonde des plus sérieuses reflétaient des revers argentés.
Cet illustre personnage leur était bien familier. Mais c'était bien sûr, c'était Stanislas Salvatore Vasco... le Général de l'Armée luminaire !
Rappelant ce dont pourquoi elles avaient été embarquées, il termina d'une voix rêche particulièrement déroutante :
— Quelque chose à dire contre cette accusation ?
— Rien du tout, nous sommes innocentes, répondit doucement Luna. On a rien à voir avec cette histoire de vol...
Afin de préserver leur vie, la rousse d'un mètre soixante retenait Bloom de parler.
— Inutile de parler. Vous savez qui je suis, faites pas les ignorantes. Montrez-moi simplement vos bras, on verra la suite après, ordonna le Général d'une voix intransigeante.
— Pourquoi faire Stan' Vasco ? rétorqua Bloom, sans qu'elle ne puisse le retenir, avant de sursauter et se repentir. Oups...
Le visage du Général s'illumina.
— Oooh, j'ai visiblement fait une bonne touche ! s'exclama-t-il avec sarcasme. En revanche, continua-t-il plus dur, pas de familiarité avec moi jeune fille. Ici, c'est Général Vasco au plus court.
— Désolée pour elle, s'enquit Luna, immédiatement en espérant atténuer leur sentence.
Il balaya l'excuse de la main et reprit d'une voix claquante, implacable :
— Bref. Montrez-moi vos poignets, TOUT DE SUITE. Sinon, je vous tranche la gorge, c'est clair ?
Tout en les menaçant, il tira la manche gauche de son uniforme brillant, une longue lame de dague se dévoila.
— Jamais ! persista Bloom, brusquement, rapprochant ses bras auprès d'elle.
En outre, c'était une pression monstre de conserver son calme, d'intimer à ses serpents de ne point bouger – ou du moins, le moins possible –, alors que ses émotions lui intimaient l'envie de tout exploser.
Le Général soupira d'une colère furieuse, tout en rapprochant la lame de sa gorge.
Avant qu'il ne termine son geste, Luna leva ses mains liées devant lui, comme pour lui bloquer le passage, même si elle semblait plutôt le supplier.
— Euuh... Oui, on va le faire, on va montrer nos glyphes. Mais, euh... ça serait pas plus pratique de dégager nos mains, non ? osa Luna, tremblant comme une feuille.
Il la fixa de son regard déconcertant et affligeant, la petite rousse allait véritablement se pisser dessus.
— Hum... lâcha-t-il, faisant mine de réfléchir. C'est d'accord, mais juste toi. Faut que je calme la rebelle avant.
Le Général sortit une dague de sa poche, dont le pommeau d'un profond bleu marine et blanchâtre semblant ressembler aux vagues des océans, bien trop familière pour que Luna ne la reconnaisse pas. C'était la sienne ! Et il la plantait droit sur elle !
Directement lorsqu'elle vit la lame tombée sur elle, la jeune fille ferma les yeux. La lame trancha avec vivacité, Luna était toujours là et des morceaux de corde chutèrent sur le sol. Elle remarqua que le Général maintenait toujours Bloom en joue avec la lame de la dague postée sur son bras gauche.
— Mer... Merci, répondit la libérée, toujours aussi tremblotante.
Sans qu'il ne la laisse reprendre ses esprits, le Général lui attrapa les poignets et retroussa les manges de son uniforme terrien. La connexion opéra et il prit connaissance des informations de Luna Reynold qu'il venait sûrement de ficher.
Elle était déjà frustrée de ne pas avoir pu retirer ses poignets à temps, mais une double frustration s'additionna à la première : elle se trouva dans l'impossibilité de « visiter » le glyphe du Général, comme si c'était une connexion à sens unique.
— Mais, non ! Qu'est-ce que tu as fait Luna, là ?! C'est pas vrai, tu lui donnes un avantage énorme là ! déclara Bloom, en grimaçant avant de se reprendre, toujours aussi vaillante. Et, je vous attends m'sieur, je suis sûr que vous me ferez rien du tout.
La gorgone sourit avec une malice capable d'énerver n'importe qui.
— Insolente ! Je vais te faire taire, bons Dieux ! promit Stanislas Vasco, devenant rouge de colère.
— Osez, et je vous pulvérise. C'est pas de modiques liens qui vont vous empêcher de retourner à l'état de poussière.
Bloom McAllistair se plaisait de jouer de son ennemi, la provocation semblait être particulièrement son truc. Elle désirait secrètement le rendre fou.
— Je vais t'en coller une ! Saperlipopette ! rétorqua Stanislas Salvatore Vasco en élevant la main bien haut pour prendre de l'élan.
Et sans attendre, il réalisa sa parole, la giflant réellement avec la puissance de son geste et de sa carrure.
Bloom le foudroya du regard et des rayons lasers encore plus lumineux et épais jaillirent de ses orifices oculaires.
Ce fut au tour du Général luminaire d'être surpris, il les esquiva de justesse et la claqua une seconde fois, sur l'autre joue – comme ça, elles ne seront pas jalouses entre elles. Aussitôt fait, il parvint à la maîtriser en lui mettant un sac de toile sur la figure.
Le noble blond à la taille impressionnante s'apprêtait à déclarer l'alerte pour qu'une section astralienne – sans aucun doute des Étoilés – pour ramener ces fugitifs de force sur leur planète natale.
Toutefois, un bruit retentit.
Une explosion venait d'éclater dans une pièce voisine. La salle voisine était infestée de soldats luminaires et étoilés, seulement cinq d'entre eux infiltrèrent leur pièce.
Profitant de l'instant de surprise, Luna lança un coup de pied dans le tibia du Général de l'Armée luminaire, l'obligeant inéluctablement à lâcher Bloom. De ce fait, elle récupéra sa dague aux motifs marins et Stanislas se retira furtivement, devenant hors d'atteinte.
En outre, quel serait les profits de tuer une personnalité importante ? Peu de choses si ce n'était de se faire pourchasser par l'Éclair et le Jour jusqu'à ce que Justice soit rendue.
Bref, la discrétion était une vraie réussite, et pas des moindres ! un combat vint à débuter.
Donc, ils étaient cinq, trois Luminaires sous leur forme de dragon doré et deux Étoilés sous forme humaine, enfin... deux Luminaires, Bloom en avait désintégré un avant même qu'il puisse tenter quelque chose.
La petite rousse combattait avec bravoure les deux Étoilés, armée de sa dague, les empêchant ainsi de se transformer. Et Bloom se chargeait du reste avec une difficulté palpable. C'était sûr, une contre trois, un être humanisé cracheur de lasers mortels face à trois dragons dorés cracheurs de feu, ce n'était pas très équilibré. Néanmoins, elle ne lâchait rien, elle était toujours prête à mourir en héroïne, au service de sa patrie, la Nuit.
La gorgone connaissait le statut « indéterminée » de Luna, un handicap qu'elle ne pouvait soustraire dans ses prédictions puisque la petite rousse était inefficace contre les Astraliens transformés, exceptés les Nocturnes.
En parallèle, la fille des Reynold entendait la rude bagarre qui se déroulait dans la pièce voisine. Elle semblait bien plus volumineuse, bien plus impressionnante. Avant même de faiblir, Luna s'imaginait déjà en train d'être balancée contre un mur à maintes reprises jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus se relever...
Mais, malgré ses pensées défaitistes, elle réussit à blesser l'un des deux Étoilés et même à lui voler son épée lui facilitant grandement la tâche.
Ensuite, la petite rousse massacra de sang-froid l'assaillant armé après avoir assommé l'Étoilé désarmé. Enfin, hurlant comme une viking scandinave pour se donner du courage, elle brandit l'épée en se jetant sur un dragon doré.
Hélas, la jeune fille fut rapidement retrouvée dans un mur.
Pendant ce temps, Bloom réduisit à néant un autre Luminaire.
La victoire semblait en leur faveur. Alors que de l'autre côté, les brusques rafales et entailles faisaient rages, à un tout autre niveau que tout à l'heure.
La jeune femme aux serpents marrons esquivait difficilement la multitude de jets de flammes rouges, d'ailleurs elle en évita plusieurs de justesse, faisant siffler ses « cheveux ».
De son côté, Luna parvint à crever l'œil du Luminaire qui l'avait éjectée. Ne le prenant guère bien, il fusa sur elle comme une furie. Brusquement, il la fit trébuchée.
Désormais, il était penché sur elle et il tentait coûte que coûte de l'embrocher !
Le dragon doré essayait de la griffer rageusement, Luna luttait de toutes ses forces pour le repousser. Elle voulait vivre et ne voulait surtout pas finir dévorer ou terminer avec les boyaux arrachés – Rien que les images lui donnaient l'envie de vomir ses tripes.
Malheureusement, Luna était terrifiée, et malgré l'adrénaline qui lui permettait de ne pas être paralysée par la peur, cela l'épuisait considérablement. Elle sentait ses forces lui échapper...
Dans son cas, Bloom n'était guère mieux, tout autant épuisée que Luna. Malgré sa fatigue, elle parvint à l'extinction du dragon qui tentait de tuer Luna sans vergogne.
Mais ne vous en faites pas, la Reynold était tenace, elle avait de la réserve.
Grâce à cette action, la gorgone offrait une opportunité à Luna de s'enfuir. Au sein des yeux verts de reptile de Bloom, il n'y avait pas la moindre peur de mourir, semblant vouloir lui dire : « Pars, vas-y. Tu as une chance. Et moi, il m'en reste un, peut-être que je m'en sortirais... »
Mais, sans surprise, Luna était incapable de laisser Bloom ici, la jeune gorgone était devenue son amie. Même si elle se sentait inutile face à un Astralien transformé, elle n'abandonnerait pas ses amis.
Puis, une volumineuse masse apparut, explosant un mur. C'était un dragon bleu, ça ne pouvait être que Kyle ! La petite rousse était sincèrement contente de le voir, aucun mot n'aurait pu exprimer son soulagement ressenti.
L'hybride se jeta sur le Luminaire, jouissant de son effet de surprise. Touché dans le mille, sans nul accro.
Il n'y avait plus aucun ennemi actif. Enfin... dans cette pièce. Jason se trouvait dans l'autre pièce, entouré de trois Étoilés.
La poussière tournoya de plus belle, replongeant Jason dans la brume opaque.
Kyle battit des ailes afin de libérer la pièce de cette relevée de poussière, permettant d'éclairer de nouveau la pièce... Jason était seul. Il avait détruit les trois Étoilés à lui tout seul, et en très peu de temps. Impressionnant !
Luna se jeta à son cou, puis à celui de Kyle, pour les remercier. Ce dernier partit ensuite soutenir Bloom, assez mal en point, parfaitement épuisée. Ils conclurent sur un remerciement général car c'était grâce à tout le monde s'ils étaient toujours en vie.
Ensuite, les garçons annoncèrent qu'ils ont reçu la visite d'Octavius César Venceslas, le Général de l'Armée étoilée, qui tout comme son alter ego luminaire, s'était replié au moment où tout était parti en vrille. Ils devaient sûrement chercher des renforts pour arrêter ces quatre hors-la-loi.
Aussitôt dit, le moment des retrouvailles fut de courte durée, il fallait déjà repartir. S'échapper de la villa administrative était impératif, avant que l'on y ramène des renforts de poids.
Tâchant de ne pas attirer l'attention des soldats astraliens et italiens, ils remarquèrent qu'il fut plutôt facile de dénicher la sortie. Ils remerciaient les deux étages identiques, organisés de la même façon, et par chance n'était pas énormément habilité en soldats. Soit : un long couloir jusqu'aux escaliers joignant les étages entre eux ; où des pièces où un nombre d'Italiens ou Nocturnes étaient retenus soit en prison, soit en salle d'interrogatoire composant le couloir.
Le quatuor ne put s'empêcher de libérer les habitants de la Nuit. Ils étaient des amis, des couples, et parfois même des familles entières !
Une jeune femme, tout juste plus grande que Bloom qui mesurait un mètre soixante-dix, aux longs cheveux rouge vif, et des yeux audacieux d'un bleu d'argent, fut particulièrement reconnaissante. Le quatuor repéra nettement sa détermination de se venger des Luminaires dans son regard.
Mais, la jeune femme venait de commettre l'impardonnable, elle venait de faire si gentiment du rentre-dedans à Jason avec ses yeux de pimb... de biches. Elle venait de signer son arrêt de mort !
Et Jason aussi, monsieur laissait faire. Il aimait ça, plaire, intéressé le monde – et en même temps, qui n'aimait pas cela, qu'on nous porte de l'attention ?
Luna se retenait à son maximum pour ne pas égorger la pauvre femme du nom d'Isabella Nahorya : Elle la jouait séductrice, Luna n'allait pas la laisser s'en sortir comme ça, promis !
Enfin, le club des quatre évita les grands rassemblements de soldats, en l'occurrence à la cafet', pour qu'on ne leur saute pas la tête au passage...
Descendant les étages un à un, ils retrouvèrent de vieux amis au rez-de-chaussée. Oui, les deux Généraux étaient postés là, ils ne savaient pas vraiment ce qu'ils faisaient là. Ah, si, tout à coup, ils se mirent à hurler et des sections d'une poignée de soldats fusaient dans les étages supérieurs pour stopper l'évasion, capturer de nouveau les Nocturnes qui étaient en train de s'échapper !
Kyle, Bloom, Jason et Luna se cachèrent dans un coin, désireux de se faire oublier. Pourtant sans grandes espérances, bingo ! les soldats, étant bien trop occupés par leur tâche, ne les virent même pas.
OK, si, un seul vint à les trouver, le plus intelligent – ou le moins idiot – sans doute. Mais, la gorgone ne lui laissa pas le temps de sortir un seul mot de sa bouche, désintégré sur place.
Le remue-ménage des Astraliens maîtrisant les Nocturnes camouflait le cassement de vitre permettant leur fuite. Ils sautèrent ainsi par la fenêtre pour rejoindre l'air libre.
Par la plus grande des chances, à côté du grand bâtiment se trouvait un grand garage. Sans attendre, ils forcèrent l'entrée et volèrent une voiture, après avoir trouvé minutieusement la bonne clé parmi la pile disposée sur le tableau de liège.
Avant de partir pour de bon, une moto démarra. Ils reconnurent directement la femme aux cheveux rouges. Seule, elle pouvait se permettre un tel moyen de locomotion.
Le grand brun chuchota à son compère blond :
— Elle a la classe !
— Et super jolie ! répliqua-t-il du tac-au-tac.
En effet, sa veste en cuir noir et son pantalon de la même couleur lui offrait un certain charme qu'on ne pouvait nier. Luna soupira, ayant évidemment entendue, et Bloom leva les yeux au ciel, exaspérée avant de les secouer franchement :
— Aah là, là, les mecs... Bon, on se bouge ?
— Oui, oui ! répondirent les deux hommes à l'unisson.
Kyle abaissa le levier de vitesse de la voiture bleue et ils mirent les voiles. Loin, très loin d'ici. Luna s'endormit sur l'épaule de Jason, qui lui avait si galamment proposé.
L'hybride paya un certain nombre de péages en chemin, avec une pensée capricieuse : « Oooh, nom de Dieux, mes économies vont toutes y passer... ! »
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