Un second rêve?
Pluie douce, fine. Nuage, plage. Grains d'eau sur les grains de sable. Mer mouvante, ronde, caressant sans cesse l'étendue sur laquelle j'étais assis. Le visage tourné vers le ciel gris, agité. Les gouttes tapotaient mes joues, mon front fatigué. Le grand réverbère de la Terre apparut, descendant de la couverture vaporeuse et s' immergeant dans l'horizon. Chaque perle liquide scintillait, étoiles décrochées en chute. De ces étincelles émergea une silhouette.
C'était une jeune femme à la peau blanc nacre. Elle semblait marcher sur les vagues qui s'échouaient sur la plage. Elle portait une longue robe légère, blanche comme de l'écume, qui voletait au vent déchaîné. Ses traits étaient fins, ses yeux verts algue brillaient comme des gouttes d'eau au Soleil, ses cheveux étaient blonds, comme le sable, un léger sourire flottait sur ses lèvres fines. Elle me regardait droit dans l'âme. Elle s'approcha de moi, d'un pas léger comme un nuage.
-"Êtes-vous une sirène?, demandai-je d'une voix douce, de peur d'effrayer cette apparition."
Sa seule réponse fut un sourire amusé.
Je me levai lentement. Elle me regarda avec une certaine curiosité. Je passai ma main dans mes cheveux, dont une partie semblait avoir été teinte par le sel marin, gêné. Elle me rassura d'un sourire. Un peu maladroitement, je lui présentai mon bras. Son sourire s'agrandit. Elle posa sa main dessus. Je lui adressai un petit sourire, et la menai vers la ville. Ses pas ne s'enfonçaient qu'à peine dans le sable presque froid.
Il avait cessé de pleuvoir. Des lanternes rouges avaient été allumées et, combinées avec les ampoules orangées des magasins, donnaient aux rues une chaleur accueillante. J'avais l'impression que nous étions dans un cocon de lumière bienveillante. Elle souriait en balayant lentement du regard tout ce qu'elle pouvait voir. Des bribes de musique, de conversations, de rires, des effluves de repas nous parvenaient et nous envoûtaient. Nous finîmes par atteindre le haut du village. Un peu plus loin, sur une falaise acérée surplombant la plage, un banc nous attendait. Nous nous y assîmes. Elle posa sa tête contre mon épaule avec un sourire apaisé.
Ainsi la nuit passa, nos esprits plongés dans l'eau. Elle se tourna finalement vers moi et me sourit. Je compris. Nous descendîmes de notre paradis vers la plage. Le ciel pleura pour moi lorsqu'elle quitta mon bras. Son sourire était réconfortant, ses yeux me disaient adieu. Je fermai les yeux. Elle déposa un baiser sur mon front. Lorsque je les rouvris, le Soleil illuminait la crête des vagues et projetait mon ombre sur le sable plus très sec. Je tentai un sourire, mais il ne fut que triste.
Jamais plus elle ne revint pour, d'un sourire, illuminer l'infini océan de mon coeur.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top