Média : Chien infernal

   Plusieurs mois passèrent. Aurelle avait totalement cessé ses petites mesquineries, comme si elle les avaient oubliées. Läya s'était enfin fait des amis -Érys, rousse pétillante, toujours joviale malgré un contexte familial ne prêtant guère à la gaieté ; Kim -jamais Kimy-, une métisse eurasienne athlétique aux yeux de chat et au fort caractère (héritage de sa mère asiatique et de son père russe), qui dépassait tout le monde d'une tête, dont la franchise plaisait à Läya ; un garçon nommé Théo, timide au premier abord mais finalement plein d'humour et protecteur ; et Romelda, jeune passionnée de la mode (et de l'art en général) aux yeux bleus et cheveux mi-longs roses -qui passait son temps à vouloir relooker tout le monde- et partageait la plupart des temps de pause avec eux quand elle n'était pas en train de lire.

Ralf l'entraînait et, comme il l'avait promis, se montrait impitoyable, la poussant dans ses retranchements, l'obligeant à être toujours plus réactive, la faisant travailler ses sens et son observation. Läya et lui ne s'étaient jamais aussi bien entendus. La cave avait était débarrassée, aérée, asséchée et aménagée en terrain d'entraînement des armes magiques.

Läya, classée dans le top cinq à chaque examen de fin de mois, avait gagné le droit de partir en chasse. Pour fêter l'événement, Ralf lui avait offert une des tenues de traque de sa mère, composée d'une combinaison noire avec un bustier en cuir souple où ranger ses couteaux de lancer ainsi que plusieurs gaines, de bottes plates qui lui arrivaient à mi-mollet où elle pouvait aussi dissimuler des couteaux, d'un carquois, d'un masque pour dissimuler la moitié haute de son visage et ses cheveux, d'un long manteau noir à col haut pour masquer le bas de son visage ainsi que ses premières armes : un arc en bois d'if -souple et solide-, des flèches faites d'un alliage de fer, d'argent et de carbone, autant de couteaux qu'elle pouvait en cacher et porter sans gêne fait du même mélange de métaux que les flèches, accompagnés d'un magnifique sabre japonais, orné d'un dragon forgé sur la lame en argent et d'une panthère gravée dans le bois noir du fourreau, qui lui avait servi dès sa première nuit.

Läya repensait justement à cette fameuse nuit pendant qu'elle attendait sa cible perchée sur le toit d'immeuble du centre ville de Varnagui. Le démon qu'elle avait eu à traquer était un Rébélhor. Êtres humanoïdes de taille moyenne, incapable de changer de forme, ces créatures se cachaient sous de grands manteaux. Les Rébélhors se faisaient passer pour des personnes âgés, grâce à leur peau fripée et leur voix chevrotante, et vidaient de leur eau les corps des personnes qui leur venaient en aide. Son chemin avait également croisé celui d'une bande de Glocks, sorte de petits singes à poils bleus, aux dents pointue set acérées à l'instar de gremlins mouillés, avec des ailes de chauves-souris.

Redoutable escadron très organisé pour aspirer l'énergie sentimentale des humains passant à proximité, ils avaient le pouvoir de créer des illusions qui mettaient leur victime en confiance pour la dépouiller sans vergogne, ce qui laissait cette dernière dans un état catatonique.
Des Chank'rils avaient aussi fait partie de ses adversaires, un soir suivant. Ces démons de grande taille, cornus, et affreusement laids faisaient mourir leurs victimes de peur avant de les dévorer.
La jeune chasseuse interrogeait tout les démons à même de lui apporter des réponses sur la mort de sa mère avant de les tuer.

Un rugissement sortit Läya de ses souvenirs. Elle se leva et ferma les yeux pour distinguer d'où cela venait. Un "mort en sursis" l'appelait. Quelques rues plus loin, le bruit s'éleva à nouveau. Reculant pour prendre de l'élan, rajustant le sabre qu'elle avait au côté et l'arc qu'elle portait dans le dos, Läya sauta du toit où elle se trouvait pour atterrir sur le toit d'en face. Elle continua ainsi jusqu'à atteindre une arrière-cour où se déroulait un fort étrange ballet. Un homme à forte stature, aux courts cheveux noirs, se battait ... Ou plutôt mettait en pièce une meute de chiens infernaux à l'aide d'un long poignard recourbé, avec tant d'efficacité que les chiens -animaux massifs au pelage d'écailles rouge-orangé, qui arrivaient à la taille du combattant, avec des oreilles en pointe, une queue recouverte d'épines rétractiles et des yeux blancs qui aiguisaient leurs facultés nyctalopes- hésitaient à l'attaquer. Alors que l'un d'eux avait réussi à se glisser dans le dos de l'homme, Läya saisit son arc, ajusta une flèche qu'elle avait sorti du carquois attaché aussi dans son dos, et tira. La flèche atteignit sa cible juste au moment où le chien bondit. Il était mort avant d'avoir touché terre.

L'homme se retourna brusquement pour voir Läya, qui avait sauté du toit, encocher une autre flèche et tirer sur un des chiens restant. Alors que les deux derniers démons s'apprêtaient à fuir, le combattant ne leur en laissa pas le temps. Läya rangea son arc et le regarda achever sa besogne et essuyer sa lame sur les poils des animaux avant qu'ils ne tombent en poussière (l'avantage des chiens infernaux sur les autres démons était que le ménage n'avait pas besoin d'être fait une fois la bestiole morte).

Alors qu'elles'apprêtait à l'aborder, l'homme prit les devants.

"C'est toi la chasseuse qui pose des questions sur l'Assaï'him ?" demanda-t-il sur un ton qui ne laissait pas de place à la dénégation, en rengainant son poignard dans le fourreau dissimulé sous sa veste.

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Bien, bien, bien !

Enfin un peu d'action dans cette routine quotidienne ! 

Qui peut bien être ce mystérieux homme débarqué de nulle part avec cette affirmation supposée secrète puisque notre petite chasseuse ne laisse pas de témoins vivants ?

Comment va réagir Läya ? 

La réponse au prochain chapitre ... pour au moins une des deux réponses ;-)

J'espère que ça vous plait toujours, n'hésitez pas à voter ou à commenter, ça ramène du monde (et plus on est de fous, moins il y a de riz ... non c'est pas ça ... ;-) )

A la semaine prochaine ^^