Chapitre 47 : décisions personnelles

La jeune fille accusa le coup mais se dit qu'elle l'avait bien cherché. Sa réaction épidermique était entièrement dû à la peur. Si son beau-père lui proposait l'aide d'un chasseur et que ce dernier acceptait, elle n'aurait plus le choix, elle devrait tout raconter. Elle regretta à cet instant, le jour où elle avait décidé de faire équipe avec le démon. Elle regretta tous ses mensonges. Elle se sentait seule même avec Minuit à ses côtés. Et pour la première fois ... elle regretta d'être chasseuse. Comme elle aimerait, maintenant, tout dire à son beau-père. Lui exposer ses questions, ses craintes, ses visions, ses transformations. Mais il était trop tard et elle devait assumer les conséquences de ses actes. Les larmes lui montèrent aux yeux et se firent entendre dans sa voix.

"Je suis désolée, pleura-t-elle. C'était vrai, elle se sentait plus désolée qu'un désert. Je ne voulais pas. Je sais que tu fais beaucoup pour moi et que je ne remercie pas autant que je le devrais. Mais, je ne veux pas d'aide, je veux y arriver toute seule. Je veux me prouver que je peux faire aussi bien, voire mieux qu'elle et je veux que tu sois fière de moi pour avoir réussi. Je te demande pardon, dit-elle alors que ses larmes redoublaient.

- Oh, Läya. Je suis déjà fier de toi. Mais tu n'as pas à le faire seule, ne te laisse pas consumer par la haine, ne deviens pas comme moi. Ta mère manque à beaucoup plus de gens que tu ne peux l'imaginer. Viens passer les vacances à la maison, demanda-il après un instant de silence.

- Je ne peux pas, j'ai promis à un camarade de classe de le voir demain et je dois réviser pour les examens de la rentrée. Mais je viendrais passer quelque jours, promis.

- Je t'attendrais. Et pas de bêtises avec ce garçon, hein ? dit-il avant d'éclater de rire.

Läya rougie jusqu'aux oreilles.

- Quoi ? Mais non, ce n'est pas mon genre !

- Je sais, tu es extrêmement raisonnable pour une jeune fille de ton âge.

- C'est parce que j'ai seize ans que tu me dis ça ?

- Non, du tout. C'est parce que pour une fois, tu réagis.

- Ce n'est pas drôle, souffla la jeune fille, encore gênée.

- Passe une bonne soirée, ma grande et prends garde à toi.

- Bonne soirée, Ralf."


Ce n'était pas leur plus longue conversation mais Läya avait l'impression que c'était la plus importante. Elle s'essuya les yeux et prit un mouchoir sur la table du salon. Elle trompeta deux, trois fois et s'affala sur le canapé, épuisée, pour la deuxième fois de la soirée.

"C'est trop, c'est trop, je n'en peux plus, gémit-elle quand Minuit vint poser sa tête sur ses jambes.

Que se passe t-il ?

- Je craque, c'est trop bizarre, paniqua-t-elle.

Läya, calme toi, feula Minuit en lui mettant un coup de patte au visage. Dis moi ce qu'il se passe !''

La jeune fille reprit ses esprits et raconta tout. Sa mort, sa vision, la mission confiée par le dragon, le danger auquel elle s'exposait, le téléphone qu'elle avait était forcée d'accepter, Amonn qui savait qu'elle savait pour lui, l'obligation de lui raconter ses visions, parce que sous le coup de la fatigue et de la colère combinée, elle lui avait révélée en avoir ; l'appel de Ralf, le propriétaire chasseur. Elle exprima sa peur et ses doutes quant à ses transformations et tous les changements dans sa vie. Elle finit par la lettre de sa mère qui, en réalité, ne l'était pas.

"Je n'en peux plus, ce n'est pas fait pour une seule personne, tout ça. Que ferais-je sans toi, Minuit ?

Des bêtises, à n'en pas douter.

- Je ne plaisante pas. Que vais-je faire ?

- Pour commencer, tu vas faire tes exercices de relaxations. Je ne t'ai pas vu aussi agitée depuis la mort de Nahly."

Läya respira, s'assit au sol en tailleur, posa ses bras sur ses cuises, croisa le doigts et pressa ses pouces l'un contre l'autre. Elle commença les exercices. Elle inspira par le nez, bloqua et souffla par la bouche. Elle posa ensuite le bout de ses doigts sur le haut de son crâne, inspira et les fit glisser le long de sa tête en soufflant. Elle recommença les opérations plusieurs fois.

"Bien, continua la panthère pendant que ça maîtresse se détendait. Reprenons, tu sais au moins maintenant ce que tu es. Enfin, à moitié. Et tu vois, ce n'est pas quelque chose de démoniaque.

- Cette moitié n'est pas démoniaque mais qu'en est-il de l'autre ?

Je suis sûre que l'autre ne l'es pas non plus."

Läya fit la moue avant de reprendre la parole :

"Tu veux savoir le plus ironique ? J'avais devant moi quelqu'un qui avait les réponses à mes questions. C'était un dragon, Minuit. Un véritable dragon. Ils existent !

Je t'avouerais que je ne suis plus à ça près, avec tout ce quel'on vit. D'autant que si j'ai bien compris, ce n'est plus vrai pour très longtemps. Comment peux tu être certaine qu'il avait les réponses ?

- Tu veux savoir comment je sais qu'il sait, c'est ça ? demanda Läya, avec un sourire qui fit briller ses yeux.

Ravie de voir que tu vas mieux même si ton humour semble avoir pris un méchant coup.

- Je ne vais pas mieux, j'essaie de me changer les idées. Je le sais parce que je l'ai vu dans ses yeux. Il me connaissait, je dirais même qu'il m'attendait. Quel dommage que je n'ai pas pensé à lui demander mais il semblait si pressé. Enfin, bref, ce qui est fait est fait. Je devrais chercher des réponses ailleurs. Et j'ai bien une idée sur l'endroit. Je ne voulais pas y aller ce soir mais je crois que je n'ai pas le choix.

Tu ne compte pas aller chez les démons, quand même ?

- Si.

Imagine que ça te reprenne, que vas-tu faire ? Tu te rends compte que tu risques ta vie ?

- Je risque ma vie depuis la première fois où j'ai mis les pieds chez eux. Et puis tu seras là pour les empêcher d'approcher.

Ce n'est pas un jeu, Läya. Je ne pouvais pas te toucher, imagine que tu te mettes à briller plus fort que tu ne l'as fait tout à l'heure. Comment expliqueras-tu que tu t'illumine comme un soleil ? Et pense aux vampires, je crois savoir que la lumière et eux ne font pas bon ménage.

- J'entends tout tes arguments et je les conçois mais si je ne les entraînes pas, quelle légitimité ai-je pour demander un service en échange ?"


La panthère grogna, mécontente que sa maîtresse ne délaisse pas les démons pour s'occuper d'elle-même.

Elles se préparèrent à partir chez Amonn, Minuit étant prête bien avant sa maîtresse.

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Bonjour, bonsoir ^^

J'ai découvert dans ce chapitre un trait de caractère de Läya que je n'avais pas prévue de lui donner au départ : l'orgueil

Mais tout héros à ses faiblesses, à moi de faire en sorte que ça ne vire pas au cliché ^^ 

Que pensez vous de la décision de notre chasseuse ? Vous êtes de son côté ou de celui de Minuit ?

Merci de votre lecture, à la semaine prochaine ;-)

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