Chapitre 32 : réveil difficile

Pour la première fois de sa vie, Läya ne se réveilla pas à l'aube, n'alla pas courir ses trois kilomètres quotidiens et n'était toujours pas levée quand Ralf descendit à la cuisine. Quand elle parvint enfin à ouvrir les yeux, elle vit qu'elle se blottissait toujours entre les pattes de Minuit.

"Bonjour, dit cette dernière. Bien dormi ?

- Non, affreusement mal. J'ai fait un rêve ... Quelle horreur. J'étais dans une carrière de pierre ou une mine à ciel ouvert, je ne sais pas, et il y avait que des hommes autour de moi. Je ne comprenais rien à ce qu'ils disaient. Et j'étais nue. Ils voulaient tous me toucher. Il y en a un qui m'a posé une couverture sur les épaules et emmené avec lui. Et je me suis réveillée.

Étrange rêve, s'il en est. Et ton sauveteur, te souviens-tu de son visage ?

- Vaguement. Il avait des cheveux blancs et un visage marqué par la vie à l'air et au soleil. Il devait avoir une quarantaine d'années, je dirais. Il avait l'air gentil. Il a forcé tous les autres hommes à reculer.

Quelle autorité.

- Moui, dit Läya dans un bâillement. Quel jour est-on ?

Vendredi.

- Et quelle heure est-il ? demanda-elle, tout de suite plus alerte, redoutant presque la réponse.

7h10.

Läya bondit hors du lit.

- Pourquoi ne m'as-tu pas réveillée ?

Parce que tu avais besoin de dormir.

- J'ai cours dans cinquante minutes. Comment croyais-tu que j'allais m'y rendre ? Par un accès de somnambulisme ?" dit la jeune fille, en attrapant des affaires dans son placard et courant vers la salle de bain.

Elle en sortit vingt minutes plus tard. Attrapant son sac au passage, elle courut à la cuisine prendre quelque chose à manger.

"Bonjour ma grande, salua Ralf en la voyant entrer.

- 'Lut. C'est bon je suis prête, dit-elle après avoir englouti son déjeuner. Tu me déposes au lycée ?

- Le lycée ? Mais quelle heure est-il ?

- Pas loin de 7h40.

- Déjà ? En voiture mais je ne promet pas de miracle."


Ralf la déposa juste à temps. Elle sortit en trombe de la voiture et se précipita vers sa classe. Elle n'en revenait pas de ne pas s'être réveillée à l'heure. Tout ça à cause d'un rêve incompréhensible et d'une chute -Läya avait décidé de nommer ainsi ce moment hors du temps dans ce désert-. Mais courir et se perdre dans ses pensées en même temps font rarement bon ménage. Elle percuta quelqu'un de plein fouet qui la rattrapa juste à temps.

"Je savais que tu finirais par me tomber dans les bras." plaisanta une voix connue.

Läya leva la tête et vit des yeux gris perle et un sourire enjôleur la fixer.

"Amonn? dit-elle, surprise.

- Oui, Läya ? sourit-il.

- Évites les sous-entendus dès le matin je te prie.

- Je peux attendre l'après-midi si tu préfères.

- J'ai retrouvé l'équilibre, tu peux me lâcher.

- Quel dommage ...

- Amonn, lâche-moi. On va être en retard.

- Laisse moi profiter un peu de ce moment, ça fait trois jours que tu m'évites.

- Ce n'est pas vrai ! nia la jeune fille en détournant les yeux.

- Vilaine petite menteuse ..." souffla son camarade avec son éternel sourire en coin.

Le passage d'un professeur ôta à Läya la tâche de répondre.

"Que faites-vous dans le couloir à cette heure-ci ? La cloche a déjà sonné, filez en cours !
Et la prochaine fois, évitez les intimités de ce genre dans un lieu public."

Amonn rit tout bas pendant que Läya, écarlate, s'arrachait de ses bras.

"Espèce d'idiot, pesta-t-elle en partant vers sa salle au fond du couloir.

- Quoi ? Je ne vois pas où est le problème. Tu peux bien être en retard une fois dans l'année.
De toute façon avec ta mémoire, tu n'as même pas besoin d'aller en cours.

- Et comment veux-tu que je connaisse les cours si je n'y assiste pas?" interrogea-t-elle. Puis lui fit signe de se taire, frappa à la porte et entra.

"Quien estan nuestros dos retrasados*, dit le professeur d'espagnol.

- Veuillez nous excuser ... commença le Prince.

- En español !" l'arrêta l'enseignante.

Läya intervint.

- Disculpanos para nuestro retraso, por favor, Señora.

- ¿ Cual excusa pueda dárseme ?

- Chocamos en el pasillo y Amonn me ayudó a recoger mis asuntos.

- Cual joven atento, dit l'enseignante, moqueuse. Pueden entrar.

-Stupido ! murmura Läya au jeune homme avant de s'enfermer dans le mutisme pour le reste du cours.


*Voilà nos deux retardataires.

Excusez-nous pour le retard, s'il vous plaît, madame.

Quelle est votre excuse ?

Nous nous sommes percutés dans le couloir et Amonn m'a aidée à ramasser mes affaires.

Quel jeune homme attentionné. Vous pouvez entrer.

Idiot ! *

~~~~~

Voilà, c'est fini pour cette semaine

Pas beaucoup d'action dans ce chapitre mais on ne peut pas courir partout tout le temps ;-)

Merci de votre lecture, à la semaine prochaine ^^

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