Chapitre 24 : sauvetage et remise en place
Média : Ming Wei
Läya était assise sur le faîte d'un toit, son masque sur les yeux, contente d'avoir son manteau sur les épaules ; les nuits étaient fraîche en ce mois de février. Perdue dans ses pensées, elle contemplait la ville en contrebas, comme elle le faisait depuis maintenant deux nuits, sans rien faire d'autre. Elle n'était pas retournée chez Amonn depuis autant de temps et s'efforçait d'être courtoise bien que distante quand elle le croisait en journée, dans les couloirs du lycée.
Elle s'interrogeait sur son nouveau pouvoir en fixant un point vague, lorsque sa vision fut de nouveau modifiée. Toute la ville se couvrit d'un manteau de fumée grise. Elle pouvait distinguer tous les êtres bougeant dans la fumée, peu importait leur emplacement, que ce soit dans la rue ou les bâtiments. Alors qu'elle apprivoisait cette nouvelle capacité en regardant partout autour d'elle, Läya vit des silhouettes grises en entraîner une de couleur dans une ruelle à l'écart de la rue principale. Intriguée de cette unique touche de vie dans cette grisaille, elle se releva, tandis que les teintes de la nuit reprenaient possession de ses yeux. Sautant de toit en toit jusqu'à atteindre la ruelle, elle se laissa tomber dans le vide en se rattrapant au rebords des fenêtres pour freiner sa chute. Parvenue en souplesse et silence au niveau du sol, elle se fondit dans les ombres de la ruelle. Personne ne l'avait remarquée.
Atteignant le fond de l'impasse, elle vit trois hommes autour d'une jeune fille au bord des larmes, sous l'ampoule crue d'une arrière boutique. Deux des hommes la maintenaient immobile dont un qui lui couvrait la bouche. Le dernier, sûrement le chef, tendit la main vers son haut et l'arracha. La jeune fille se débattit et parvint à dégager la main qui la muselait, pour mordre celle du chef qui la retira prestement pour inspecter sa blessure.
"C'est ça, ma belle. Débats-toi, c'est plus drôle. Tu aimes jouer ...quelle chance, moi aussi ! fit il, goguenard, en levant la main pour lui asséner une gifle.
- A votre place, je ne ferais pas ça !" intervint Läya d'une voix forte, impressionnée par le courage de la jeune fille.
Les trois hommes tournèrent la tête pour chercher la source de la voix. La chasseuse fit un pas pour sortir de l'ombre et se plaça face aux agresseurs qu'elle entendit soupirer de soulagement que ce ne soit pas un policier.
"Dégage!" lança le mordu en se retournant vers sa victime.
La chasseuse huma l'air et perçu la peur mais aussi l'espoir de la jeune fille, ainsi que l'odeur nauséabonde des agresseurs.
"Excusez, je suis légèrement bouchée. Vous avez dit quelque chose ?
- T'en veux aussi, c'est ça ? Attends ton tour, tu vois pas qu'on est occupés ? On joue entre grands !" rétorqua le chef, pas le moins du monde impressionné pour cette fille masquée, vêtue de noir à qui il tournait maintenant le dos.
"Pardonnez mon insistance mais cette personne m'a l'air un peu trop jeune pour les jeux que vous évoquez."
Le mordu, interrompu pour la deuxième fois dans sa tentative d'agression, fit volte face et fixa Läya.
"Dégage, dictionnaire. Va jouer plus loin !
- Bien volontiers. Au vu de l'odeur, sois certain que je préférerais être ailleurs. Malheureusement, cette fille m'a l'air sympathique, au contraire de vous, bande de pachydermes décérébrés. Alors vous la laissez partir et vous aurez une chance de vous en tirer indemne."
Le chef la regarda d'un air incrédule.
"Cela veut dire sans bobo, ironisa Läya.
- Écoute-moi bien ...
- Non toi, tu vas m'écouter, reliquat de fistule gangrenée. Tu as trente secondes pour libérer cette jeune fille, avant que je ne vous fasse regretter votre naissance."
Elle avait parlé d'une voix calme et neutre qui déstabilisa l'agresseur en chef.
"OK, dictionnaire. J'en ai assez entendu, tu m'as trouvé !
- Je ne te cherchais pas spécialement mais, puisque que tu es là, si tu invitais tes amis.
- Tenez la bien, vous deux, dit le mordu à ses complices en désignant la demoiselle tremblante, j'en ai pas pour longtemps. Il regarda Läya d'un œil torve et marcha vers elle. A nous deux mi ..."
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, asphyxié par le coup de poing que Läya venait de lui porter au plexus. Elle frappa du coude dans son menton, l'envoyant au tapis.
"En effet, cela n'a pas était long, constata la chasseuse. Alors, messieurs, vous n'êtes pas tentés ? Ne voulez vous pas défendre l'honneur de votre chef ? Enfin plutôt sa dignité, parce que de l'honneur ... je doute même qu'il sache ce que c'est. Allez, ne soyez pas timides. Pour vous faciliter la chose, je n'y mets pas les mains." provoqua t-elle en les croisant dans son dos.
Les deux hommes restants se consultèrent du regard. L'un d'eux lâcha leur victime, brandit son poing et s'élança vers Läya. Elle stoppa sa course d'un coup de pied dans le genou, qui émit un sec bruit de fracture. Mais avant que le malabar n'ait pu exprimer sa douleur, Läya fit remonter son propre genou dans les parties intimes de l'agresseur. Le colosse tomba au sol, le souffle coupé, ne sachant quoi tenir en premier entre son genou ou ses bijoux de famille.
Le dernier homme regarda ses comparses, jeta la jeune fille au sol et s'approcha, en sortant un couteau de sa poche, de celle qui venait de neutraliser deux hommes costauds.
"Hum, mauvaise idée !" dit Läya en sortant son sabre qu'elle fit briller à la lueur du porche.
L'homme blêmit, puis rangea son couteau.
"Sage décision." conclut la chasseuse.
Alors que l'homme s'éloignait vers l'entrée de la ruelle et qu'elle rengainait son sabre, le sifflement d'un couteau lancé lui parvint aux oreilles. Elle se retourna et stoppa l'arme à quelques millimètres de sa gorge. Ses yeux dorés luisirent dans la pénombre de la nuit.
"Ceci... était parfaitement idiot ..." lâcha Läya d'une voix impassible, plus effrayante que tous les cris du monde, tandis qu'elle avançait d'un pas menaçant vers le dernier agresseur, qui trébucha en reculant et tomba à la renverse.
Au moment où elle allait frapper, une forte odeur d'ammoniac et de sucre s'éleva.Elle suspendit son geste et marmonna un "pathétique" à l'attention de l'homme qui venait de souiller son pantalon.
Elle se retourna vers la jeune fille, qui n'avait pas émis un son, et lui tendit la main pour l'aider à se relever. Läya la détailla pour la première fois. La jeune fille avait de délicats traits asiatiques et ne mesurait pas plus d'un mètre cinquante. Son haut déchiré dévoilait une taille fine, une petite poitrine en développement et une tache de café qui évoquait un oiseau volant de ses hanches à son ventre.
"Es-tu blessée ?" lui demanda Läya.
Avant que cette dernière n'ait pu répondre, un souvenir frappa la chasseuse qui ré-inspira la fragrance de sa protégée.
"Je connais ton odeur. Tu étais dans un coin du salon, chez Amonn, l'autre jour. Tu es la seule à ne pas avoir bougé quand il est rentré, souffla Läya en considérant sa vis à vis. Viens, je te ramène chez toi !" dit-elle d'une voix plus ferme.
~~~~~
Bonjour, bonsoir ^^
N'ayant pas eu de réponse, je vais reprendre un rythme de publication de un grand chapitre par semaine.
Merci à ceux qui lisent, qui votent, qui commentent. Et merci aussi à ceux qui font les trois ^^
Grâce à vous, j'ai atteints les 4k de lecture et la 10ème place du classement section paranormal. Un grand merci !!
A la semaine prochaine et bonne lecture :-)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top