Chapitre 33 : soirée détente
Média : Les excuses selon Amonn
"Tu m'en veux encore ? demanda Amonn à Läya, qui n'avait pas rouvert la bouche, lors la pause du matin.
- Ça fait trois fois que tu me fais remarquer à ce cours. Il faudrait aussi que tu arrêtes de me rentrer dedans.
La jeune fille regretta sa dernière phrase à l'instant où les mots franchirent ses lèvres. Elle avait oublié qu'elle n'était pas censée se souvenir de la présence du Prince il y a plusieurs mois.
- Ce n'est que la deuxième fois, riposta ce dernier.
- Aurais-tu oublié le buisson ?
- Je ne te suis pas rentré dedans, je te suis tombé dessus. Ce n'est pas de ça dont tu parlais. Je le vois dans tes yeux. Je te l'ai dit, tu mens mal."
A cause de ses gaffes répétées, Läya finissait par le croire.
Voyant sa camarade se braquer, Amonn décida de changer de méthode.
"Accepte mes excuses avec un café, dit-il.
- Deux cafés. Un maintenant et un autre à la pause déjeuner.
- Tu es dure en affaires, Lame.
- C'est ta faute, aussi. La prof s'est acharnée sur nous, répliqua t-elle. Puis elle fit tilt.
Comment m'as-tu appelée ? Lame ? Tu m'as prise pour un couteau ?
- Oh, pardon Läya, je pensais à autre chose. Alors, ce café ?
- Ces cafés, corrigea la jeune fille.
- Ces cafés." accorda Amonn.
"C'est quoi ? s'enquit la chasseuse.
- C'est quoi, quoi ? demanda le Prince-démon.
- Lame. C'est quoi ou qui ?
Le regard du démon se fit mutin.
- C'est un grand mystère pour moi.C'est une arme dangereuse, avec laquelle j'aime pourtant jouer. J'ai un ami proche qui me dit de me méfier mais, il n'y pas moyen. Elle est si attirante."
Amonn continua ses éloges, à tel point que Läya ne savait pas si il l'avait percée à jour ou si il parlait de la chasseuse. La sonnerie de reprise de cours l'interrompit.
Ni l'un ni l'autre ne revinrent sur leur échange du matin de toute la journée. À la fin des cours, Amonn interpella Läya qui était entrain de partir.
"Est-ce que voudrais bien me donner ton numéro de portable. Au cas où j'aurais besoin de te joindre.
- Pourquoi aurais-tu besoin de me joindre ?
- Au cas où je serais en retard ou que j'ai besoin de quelqu'un qui m'aide à réviser ; ou encore que j'ai juste besoin de parler à quelqu'un.
- Je n'ai pas de portable, répondit la jeune fille.
Le démon la regarda, interloqué.
- Quoi ? s'indigna Läya
- Tu n'as pas de portable à notre époque ?
- Non, je ne vois pas en quoi c'est un problème. Peu importe l'époque, répliqua la jeune fille, toujours hargneuse.
- Pardon, ça m'a surpris. À demain.
- Puisqu'il le faut." plaisanta t-elle avec un sourire.
Ce fut au tour d'Érys d'interrompre Läya.
"Est-ce que ça te dirait de te joindre à nous ? On va au karaoké au café de la place centrale, pour fêter le début des vacances. Romi connaît bien le patron, on aura une boisson gratuite pour chaque chanson qu'on chantera.
- Ce n'est pas demain, le début des vacances ?
- Si mais la soirée karaoké, c'est ce soir. S'il te plaît Läya, viens. Tu t'es esquivée de toutes les autres sorties. Je ne sais pas ce que tu as à faire mais ça ne peut bien attendre une soirée, non?
- D'accord. Il faut que j'en parle à mon beau-père et s'il est d'accord, je viens. Qui y aura t-il ?
- Kim, Théo, Romi bien sûr, moi et peut être toi.
- Aurais-tu un portable que je demande, s'il te plaît ?"
L'appel dura moins de cinq minutes, avec accord immédiat à condition de rentrer avant 23h.
Pour la première fois depuis qu'elle était arrivée dans cette ville, Läya passait une soirée tranquille avec ses amis sans chasser ou tuer qui que ce fut. Elle avait chanté, ri, fait des photos avec ses amis et le patron du café et écouté ce dernier se plaindre que Romi lui coûtait cher en boissons, sans en penser un mot. Pour un peu, elle se serait sentit bien si à une table proche de la leur, des garçons très éméchés ne lorgnaient pas sur Érys. Ils avaient tentés leur chance avec Romelda un peu plus tôt mais, invité surprise, son petit ami l'avait défendue.
Loin de se douter de quoi que ce soit, Érys profitait elle aussi pleinement de sa soirée, quand elle dit, après un bâillement, qu'elle allait rentrer chez elle.
"Je t'accompagne, dit Läya. Il faut que je rentre aussi, sinon je vais arriver en retard chez moi. Merci pour la soirée, Romi, elle est à refaire quand tu veux.
- Quand je veux ? Tu n'es jamais là." la taquina son amie avec un clin d'œil.
Après les embrassades et saluts habituels, les deux jeunes filles quittèrent le café. Suivies, comme le soupçonna Läya, des trois garçons proches de leur table.
Ce fut deux rues plus loin qu'ils les abordèrent, les forçant à s'arrêter.
"Salut les filles, dit un petit brun qui empestait la bière.
- On vous a vues au café. Vous chantez vachement bien, ajouta un grand blond avec un léger accent germain.
- De vraies stars !" poursuivit le troisième, un brun d'une demi-tête de moins que le blond.
Läya les évalua d'un regard. Le premier était trop saoul pour avoir des réflexes, le deuxième avait le pouce droit tordu, signe d'une fracture mal remise mais le troisième avait l'air d'être le plus dangereux. Son regard était clair, il se tenait droit, contrairement aux deux autres un peu avachis, et paraissait musclé sous ses vêtements trop grands.
"Merci, répondit Läya en souriant.
- Voudriez pas venir chanter pour nos copains, z'habitent pas loin ? demanda le petit brun d'une voix pâteuse.
- C'est gentil de proposer mais on est attendues par nos frères et on est en retard.
- Oh allez venez, deux chansons et c'est tout.
- Non, vraiment on ne peut pas.
- Et ta copine, elle en pense quoi ?"
Si elle avait été toute seule, Läya se serait déjà débarrassée d'eux facilement mais avec Érys qui s'accrochait à son bras comme si sa vie en dépendait, elle allait avoir du mal. D'autant que les soûlards s'étaient positionnés de manière à les empêcher de repartir. Il y avait le blond derrière et les deux autres devant.
"Elle pense pareil. Pas vrai ?" demanda la chasseuse à son amie.
Érys secoua fébrilement la tête.
"Vous voyez, pareil. Alors on va vous souhaiter une bonne soirée et rentrer chez nous." tenta Läya, en essayant de se frayer un chemin entre les garçons.
C'est alors que le troisième intervint.
"Pas si vite. On ne vous a jamais dit que c'est malpoli de refuser une invitation ? tança t-il, en posant une main sur l'épaule de Läya, qu'il dépassait d'une tête.
- On ne vous a jamais dit de ne pas toucher une fille sans sa permission ?" rétorqua la chasseuse.
Tandis qu'elle s'apprêtait à frapper, quelqu'un attira l'attention des voyous.
"Vos mères ne vous ont donc pas appris à traiter une femme avec le respect qu'elle mérite ? Elles devraient avoir honte !" dit une voix masculine.
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Et voilà un nouveau chapitre ^^
Que pensez vous d'Amonn qui essaye tant bien que mal de se rapprocher de notre petite chasseuse ?
Que pensez vous de la réaction de Läya face aux garçons qui l'embête ?
Et dernière question, qui est le mystérieux homme qui est venu les aider ?
Merci de votre lecture, à la semaine prochaine ^^
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