Chapitre 33 : Partir à tout prix (Lucie)

HS

Merci de continuer à me suivre !

J'espère que ce chapitre sera à la hauteur de vos attentes, et du temps que j'ai mis à l'écrire.

Bonne lecture !


21h30 en Enfer, Localisation précise non définie

Allongée sur le lit, je jaugeais du regard Anakim, assit sur un fauteuil qui me tournait délibérément le dos. Il ne m'avait pas adressé un seul mot depuis que nous étions retournés dans la chambre. Dès qu'il avait ouvert la porte, je m'étais littéralement jetée sur le lit et lui s'était affalé sur le fauteuil, face à la porte, dos à moi.

Pendant ce long silence, dont je ne serais déterminer la durée, j'avais pris le temps de réfléchir à ma situation. Je savais pertinemment que Raphaël ferait tout pour me sauver, donc il ne me restait plus qu'à attendre. Car il n'était pas prisonnier ici, en aucun cas.

Consciente de faire une erreur, mais déterminée, je m'approchais d'Anakim. Je posais ma main droite sur son épaule, puis j'exerçais une légère pression avant de la retirer. Il pivota soudainement son fauteuil et il se leva pour me faire face.

Ses yeux dans les miens me firent l'effet d'une bombe. Il semblait si mal...

« Tu as toujours su ? me questionna-t-il d'une voix étrangement douce. »

Je n'étais pas certaine de ce dont il parlait, pourtant je répondis tout de même.

« Oui, dis-je.

- Absolument tout ? insista-t-il le regard sombre.

Tout ? Personne ne peut tout savoir.

« Si tu veux parler du fait que tu sois un démon, alors oui, je les avais. Mais au sujet de ma mère non, j'ignorais que vous vous étiez connu autrefois. Elle ne m'a jamais parlé de toi, ajoutais-je. Comment aurait-elle pu m'avouer avoir connu un démon ? A moins qu'elle ignorait tout de ta véritable identité... »

Je baissais les yeux. Je me sentais bizarre, perturbée. Parler de ma mère réveillait de vieilles blessures... Anakim dû percevoir mon émotion, car il prit ma main et la posa sur son torse, juste au-dessus de son cœur.

Je levais les yeux sur lui, et me rendis compte qu'il pouvait me comprendre. Il l'avait perdu lui aussi. Je n'avais pas à faire semblant en sa présence. Même en présence de mon père, la mort de ma mère n'avait pas été un si grand choc.

Alors, devoir le visage d'un ange déchu se décomposer à la simple évocation du souvenir d'une humaine morte, me donnait le sentiment de ne plus être seule à me complaire dans les souvenirs qu'il me restait.

« Je comprends pourquoi je te trouvais quelque chose de familier,  reprit Anakim.

- Familier ?

- Lorsque je t'ai vu, le premier jour au lycée, c'était comme si je te connaissais. Pourtant, tu ne lui ressembles pas vraiment. Enfin, un peu tout de même... Tu as ses cheveux, son nez et la forme de son visage. Ce que des millions d'autres humains ont en commun avec elle évidement... »

Il s'arrêta un moment, cherchant ce qu'il allait dire, essayant de trouver les mots juste :

« Le reste de ton physique c'est ton père tout craché ! J'aurais dû deviner... se blâma-t-il, avec amertume. »

Je poussais un soupir de frustration. Il avais raison, je ne ressemblais pas beaucoup à ma mère, plus à mon père. Parfois je me disais que cela n'était pas si mal de ressembler autant à son père, mais à d'autre c'était assez contraignant...

Je ne vis pas Anakim se pencher sur moi, et lorsque je m'en aperçu il était trop tard pour m'écarter. Je crus tout abord qu'il comptait m'embrasser, mais il n'en fit rien. A la place il vint coller sa joue contre la mienne.

« Tu dois partir d'ici, me souffla-t-il au creux de l'oreille, me faisant frissonner malgré moi.

- Comment ? lui demandais-je, interloquée.

- Je vais te faire sortir d'ici. Mais je ne peux pas y arriver seul, il me faut de l'aide. »

Je braquais mon regard dans le sien, il avait l'air tout à fait sérieux en me disant ça. Allait-il vraiment m'aider ? Qu'est-ce-qui pouvait bien le motiver à faire une telle chose ?

« Pourquoi m'aiderais-tu ? lui demandais-je, hésitante.

- Parce que je ne peux pas supporter le fait que tu deviennes la femme de mon maître. Ta mère n'aurait pas souhaitait cela pour toi. »

Il passa la main dans ses cheveux, les traits de son visage trahissait ses tourments intimes. Comme si tout cela était trop difficile à supporter, que tous les souvenirs qu'il avait accumulé au fil des siècles devenaient trop pesant.

Je me surpris à avoir pitié de lui.

« Et je sors comment, monsieur le génie ? l'interrogeais-je pour effacer le sentiment ingrat qui me montait à la gorge.

- Je vais t'enfermer aux cachots, déclara t-il très sérieusement. »

Je le regardais hébétée. M'enfermer, aux cachots ? Sérieusement ?

« Je peux me battre tu sais. Tu me files les clés et je sors, ni vu ni connu.

-Je ne doute pas de tes qualités de combattantes, mais seule tu n'y arriveras pas. Surtout que tu n'as plus tes pouvoirs, je me trompe ? »

Aïe... Mon ego venait de se voir infliger une blessure mortelle. Humaine et enfermée. Bravo Lucie !

« Mais si tu m'enferme aux cachots, comment j'en sors par la suite ? dis-je afin d'aller dans son sens. »

Comment avais-je pu croire qu'il me ferait sortir d'ici ! Les cachots ? Et puis quoi encore !

« Les cachots se trouvent dans une zone qui ne possède pas de bouclier protecteur. En cas d'attaque, c'est le premier endroit à tomber aux mains de l'ennemi. Si tu reste dans cette partie de la forteresse le bouclier fera obstacle à toute tentative de te libérer, car aucun portail ne peut y être crée. »

Je pris le temps de réfléchir à cette option ainsi qu'aux autres éventualités qui s'offraient à moi.

« D'accord. Je veux sortir d'ici, alors, comme malheureusement tu sembles être la seule personne à pouvoir m'en faire sortir, je suppose que je vais devoir te faire confiance. »

Il poussa un soupir, mais je voyais bien que cela ne lui déplaisait pas.

« Tu crois que tes petits copains me fileraient un coup de main ? demanda-t-il en s'écartant un peu de moi et en me libérant la main.

- Raphaël et mon père t'aiderons. Pour les autres je l'ignore. Il ne risquerons pas la vie de leurs hommes, surtout pas pour une Néphilim.

- Et pour une Néphilim, fille d'un Archange, qui risque de devenir la femme de Satan et de potentiellement détruire le monde ? énuméra-t-il en croisant vaguement les bras sur son torse.

- Peut être ferons-t-ils une exception.

- C'est bien ce que je pensais. »

Je ne pus me retenir d'éclater de rire. Anakim me regarda avec incompréhension et mon rire ne fit que redoubler. Il me fallut quelques minutes pour reprendre mon souffle. Maudit stress.

Une fois calmée, Anakim me lança une œillade qui voulait clairement me dire« Tu ne serais pas un peu folle par hasard ? ».

« Alors,je suis censée faire quoi pour que l'on me mette au cachot ? Tuer un démon ? Parce que bien que je ne connaisse pas grand chose aux règles qui s'appliquent ici-bas, je ne pense pas que Satan aimerait voir sa future femme enfermée dans un cachot, si ?

- C'est là que tu te trompes, gloussa-t-il. Si cela peut lui permettre d'être certain que tu lui obéisses à l'avenir, alors oui, il acceptera de t'y loger un temps.

- Génial, soupirais-je. Récapitulons, tu vas juste aller lui parler, afin de le convaincre que je serrais peut être plus docile après un séjour au sous-sol, c'est bien ça ?

- Exact.

- Simple. Facile à retenir. J'aime bien ce genre de plan. Mais pourvu que cela soit vraiment temporaire, le prévins-je.

- Tu n'y resteras pas indéfiniment, promit-il.

- Ouais. Je l'espère pour toi, le prévins-je, d'une voix pleine de sous-entendus. »

Il avait déjà la main sur la poignée de porte, lorsqu'il se retourna pour me dire :

« Je suis désolé, pour tout ça. Mais je te promet de revenir te chercher et de te faire sortir d'ici. »

Sur ces mots, il sortit et claqua la porte derrière lui.

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