Chapitre 31 : Le romantisme est mort... (Lucie)
HS
Je vous pris de bien vouloir excuser mon absence, mais dans deux semaines c'est le bac... Je pense que vous pouvez comprendre à quel point il m'est difficile d'écrire tout en révisant.
Bref ! Je vous laisse avec ce nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira !
Il m'embrassa avec sauvagerie, forçant ma bouche à s'ouvrir afin devenir coller sa langue à la mienne. Celles-ci se touchèrent et je sentis quelque chose s'infiltrer en moi, une chose entièrement nouvelle. Une force que je n'avais jamais expérimenté. La douleur que m'infligeait l'énergie négative de cet endroit s'évanouit peu à peu, et l'espace d'un instant, je flottais au dessus de mon propre corps avant de le réintégrer, alors que j'aurais été heureuse de l'abandonner ici.
Mes forces me revinrent, et je fus enfin en mesure de le repousser. Je m'assis sur le bord de la table, le poing droit serré contre mon cœur qui battait la chamade. Je m'essuyais la bouche du revers de la main,mes lèvres dessinant un rictus de dégoût, tandis que les siennes s'étiraient en un sourire victorieux.
« Salaud ! crachais-je, dégoûtée.
- Merci du compliment. Mais si tu veux bien à partir de maintenant, je voudrais que tu m'appelle Roi, Seigneur... Tout du moins jusqu'à ce que tu deviennes officiellement ma femme.
- Votre femme ? m'esclaffais-je.
- Je sais que pour quelqu'un comme toi, cela doit être difficile à entendre,mais c'est ainsi.
- Quelqu'un comme moi ? fis-je semblant de ne pas comprendre.
- Quelqu'un de l'autre bord, un ennemi.
- Oui, c'est ça ! grondais-je.
- Je ne suis pas stupide, ma chère. Tu n'es pas ce que tu prétends être.
- Alors, je suis quoi ? lançais-je en descendant de la table. »
Il partit d'un rire puissant, mais retrouva vite son expression hautaine.
« Tu es un ange, déclara-t-il en levant les paumes vers le haut.
- Un ange ! Mais vous racontez vraiment n'importe quoi ! continuais-je. »
Il fit trois pas dans ma direction, avant de se pencher suffisamment pour que je sente son souffle de glace sur mes lèvres.
« Vraiment ?
- Vraiment, affirmais-je solennellement. »
Il bascula sa tête en arrière, pour de nouveau exploser d'un rire franc. Le son qu'il produisit m'énerva au plus point, alors pour me calmer je serrais fort les poings, en fulminant de futures représailles.
Sur ma droite Anakim avait la tête tournée sur le côté, si bien que je ne pouvais pas voir son visage.
« Mais malheureusement tu t'es trahis à l'instant même où tu es arrivée ici, mon petit ange, conclut Satan en me pointant d'un doigt accusateur. »
Le rictus qui apparut au coin de sa bouche me fit frissonner.
« Tu as perdu ce qu'il te restait d'énergie dès que tu as posée le pied ici. Ce qui a provoqué ton malaise, ajouta-t-il en se mettant à faire les cent pas dans la pièce. Et tous cela à cause d'une seule chose : le mal, ou plutôt, les essences maléfiques qui se dégagent de cet endroit. Si tu avais été réellement humaine, comme tu le prétends, tu ne serais pas affaiblie, ton corps serait, au contraire, devenu plus fort. »
Il arrêta son explication une seconde afin d'observer ma réaction.
« Et au contraire, un ange pur serait mort dans l'heure suivant son arrivée. Ce qui m'amène à la question suivante, sourit-il. Qu'es-tu ? »
Je ne répondis pas, pétrifiée.
« Mais j'oublie mes manières. Je t'en prie, installe-toi donc, m'invita-t-il en désignant la table d'un signe de tête. Toi aussi tu peux t'asseoir, Anakim. »
Celui-ci fut le premier de nous deux à bouger, et je me surpris à le suivre à l'autre bout de la table, le plus loin possible de son maître. Je m'assis donc face à lui, essayant vainement de croiser son regard. Une question s'imposa à moi : Si je lui avais révélé mon secret, serais-je ici à l'heure qu'il est ? Une petite voix me répondit sur le champ : « Bien sûr que non ! Tu serais morte ! » C'était même certain...
Des gens aux visages émaciés entrèrent dans la pièce, au moment exacte où Satan tapa dans ses mains. Ils apportèrent avec eux quatre chariots garnis de nourriture, et les posèrent devant nous. Après avoir distribués les différents plats, ils s'inclinèrent devant leur seigneur et repartirent en prenant grand soin de garder la tête basse tout en reculant.
J'avais l'intime conviction que ces serviteurs étaient humains. Mon père m'avait raconté des histoires sur les différentes raisons pour lesquelles un être humain pouvait se retrouver en Enfer comme esclave.
Tout d'abord, il y avait ceux qui avaient fait le mal de leur vivant et qui y étaient envoyés à leur mort. Puis, il y avait ceux qui vendaient leur âme en échange de la fortune, de la santé et de tout ce qui peut faire rêver les Hommes. Et enfin, il y avait ceux qui étaient kidnappés. Les seuls à mériter notre pitié en somme.
« Tu n'as pas répondu à ma question, insista brusquement Satan entredeux bouchées d'une viande non-identifiée.
- Je n'ai rien à dire, affirmais-je d''un ton tranchant.
- Oh ! Comme c'est dommage ! Et moi qui pensais que tu tenais à tes amis.
- Je n'ai pas d'amis.
- Anakim m'a affirmé le contraire pourtant ! Un certain Raphaël, si je me souviens bien, ajouta-t-il, en versant depuis une carafe un liquide gras dans son verre. Mais j'y pense serait-il possible qu'il soit l'Archange Raphaël en personne ? »
Je ne répondis rien, cependant mon silence fut suffisamment éloquent.
« C'est bien ce que je pensais. Il serait dommage qu'il meurt, tu ne crois pas ? me provoqua-t-il.
- Que lui avez-vous fait ? Demandais-je en me redressant les poings sur la table.
- Rien ! Enfin pour le moment... sourit-il à belles dents.
- Vous avez intérêt à ce qu'il soit vivant ! crachais-je incapable de me retenir.
- Tous cela ne tient qu'à toi. Tu réponds à mes questions et il ne lui sera fait aucun mal. Dans le cas contraire, je serais obligée de lui faire de vilaines choses. »
Sa voix était posée, mais lourde de menaces. Et malgré le fait que j'étais certaine que Raphaël ne se trouvait pas ici, je décidais de coopérer avec le Maudit. « Au cas où...».
« Très bien. Je vais vous dire ce que je suis. »
Je demeurais silencieuse quelques secondes encore, essayant de sélectionner ce que je pouvais divulguer ou non.
« Je suis ne suis pas un ange, tout du moins pas complètement. Je suis mi-ange mi-humaine.
- Tu es une Néphilim, souffla Anakim, la lumière se faisant tout à coup en lui.
- Oui. En effet, approuvais-je.
-Incroyable ! s'exclama le Roi des Ténèbres. Qui est l'ange en question ? Qui fait de toi ce que tu es ?
- C'est Basile, chuchotais-je. Plus connu sous le nom de Michel. »
Anakim lâcha sa fourchette qui rebondit sur la table avant d'atterrir sur le sol.
« L'Archange ?continua Satan. Quelle surprise ! Je ne savais pas qu'il copinait avec les mortelles... Mais dis-moi, tu as piqué ma curiosité, il en a eu beaucoup des enfants comme toi ? tenta-t-il pour de me faire rager.
- Non. Je suis la seule.
- Je le reconnais bien là ! Toujours aussi fidèle ! dit-il faussement réjouit.
- Mouais,lâcha Anakim d'un ton bourru. »
Satan observa son vassal avec une certaine jouissance dans le regard.
« Excuse-le, Lucie, me chuchota-t-il en reportant son attention sur moi. Mon petit Anakim a eu quelques différents avec ton père par le passé... »
J'en fus très surprise et voulu savoir pour quelles raisons. En outre, cela me permettait de gagner un peu plus de temps.
« De quoi était-il question ?
- Ah ! C'est une longue histoire... Mais sache que c'est ton père qui a banni Anakim, il y a très très longtemps. Et plus récemment...commença-t-il avant de se raviser. »
Il se gratta le menton et conclut :
« Et puis non ! Je ne vais pas te le dire ! Je vais laisser à Anakim le soin de tout te raconter, ajouta-t-il avec un sourire malicieux. »
Il se tut quelques instants, son regard passant inlassablement de son vassal à moi.
« Mais dit moi, mon petit ange. Qui était donc ta mère ?
- Je ne vois pas en quoi cela vous regarde, assénais-je avec amertume.
- Tu n'es pas obligée de répondre si cette question t'embarrasse, mais n'oublie pas que j'ai toutes les cartes en main, me rappela-t-il. »
Il ne m'en fallut pas plus pour chuchoter :
« Elle s'appelait Julie. Julie Martin. »
Anakim lâcha son couteau cette fois, le regard fou. J'avais envie de lui demander à quoi était dû son attitude, mais au fond de moi j'avais beaucoup trop peur de sa réponse. Je restais donc assise là, le nez dans mon assiette, n'osant plus dire un mot.
Plus personne ne pipa mot pendant ce qui me sembla des heures. Le nom de ma mère avait laissé un blanc sur son sillage. Je me rendis alors compte que je ne connaissais peut être pas aussi bien ma mère que j'aimais à le penser.
Combien d'aspects de sa vie m'avait t-elle cachée ? Mais je ne posais aucunes questions, préférant laisser couler.
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