Coucou !

En ce weekend de fêtes, j'ai décidé de poster deux chapitres ! Et oui ! Ce sera un peu mon cadeau de Noël pour vous !

Bonne lecture et à demain pour la suite !

***

Raphaël et moi nous étions rendu dans la salle du Corps des Gardes qui faisait office de réfectoire. Depuis le couloir qui nous y menait, nous parvenait des échos de conversations, de bagarres ainsi que l'odeur des plats préparés par nos exceptionnels cuisiniers.

Elle était en tout point exact à l'idée que l'on pouvait se faire d'un réfectoire. De nombreuses tables éparpillées un peu partout dans une salle aux murs d'un blanc immaculé, cet affreux système de service à la chaîne où chacun met ce qu'il veut sur un plateau de couleur marron.

Croyez moi ou non, lorsque les humains ont inventé ce système, les anges ont trouvé l'idée géniale. Avant la ''cantine'', il y avait deux solutions, soit aller chercher sont repas en cuisine ou se le faire apporter dans sa chambre. Comme mon père par exemple, ainsi que la grande majorité des Archanges et autres classes supérieurs. Les Anges Ordinaires et les Néphilims, bien plus nombreux, avaient adoptés cette habitude alimentaire.

Je poussais la porte du réfectoire, Raphaël sur les talons. A la vue de l'Archange, les anges près de la porte stoppèrent net leur conversion, seul le fond restait animé par les bavardages des autres attablés.

« Va trouver des places, je m'occupe de la nourriture, déclara Raphaël en lorgnant la file de personnes qui se servaient avec un dégoût non dissimulé. »

Je le regardais avec compassion. Il n'avait nullement l'habitude de manger ici, avec tous ces anges autour de lui. D'ailleurs la grand majorité du temps il ne mangeait même pas la même nourriture que nous autres Néphilims et Anges Ordinaires.

« Ça marche. »

Je repérai très vite une table au fond de la pièce où justement deux places venaient de se libérer. Assis à cette table je reconnue quelques Néphilims accompagnés de combattants. Parmi eux se trouvait d'ailleurs l'un de mes meilleurs amis, Marcus.

Mon ami possède de grand yeux noirs, des cheveux châtain clair, un visage fin et harmonieux ainsi qu'un corps trapu et musclé. Il n'est pas spécialement beau, mais il a un petit quelque chose dans son regard et dans sa façon de vous parler, que vous êtes obligé de l'aimer.

Tout en me dirigeant vers lui, je surpris les regards jaloux de certaines anges.L'une d'entre elle, me regarda avec une telle arrogance, que je me retins de ne pas aller lui dire deux mots. Heureusement, elle détourna vite ses yeux, rejeta sa chevelure dorée dans son dos, et sortie en roulant des hanches ; faisant tourner la tête de certains ''mâle'' sur son passage.

Je ne pus que lever les yeux au ciel, excédée par cette attitude indigne d'un ange, quel que soit son rang. Nous sommes des combattants, nous n'avons pas le temps pour ce genre de scène à deux balles. Je continuais quelques mètres, et arrivais à la hauteur de Marcus.

« Je peux m'asseoir ? lui demandais-je.

- Bien sûr !me répondit-il d'un ton enjoué qui me fit sourire.

- Merci. »

Je m'asseyais à ses côtés, en face de la dernière chaise libre de la table.

« Alors tu t'es entraîné ce matin ? me questionna mon ami.

- Oui avec Raphaël.

- Raphaël ? répéta-t-il, surprit.

- Oui.D'ailleurs je me demandais, il pourrait se joindre à nous pour manger ?

- Aucun problème, me répondit-il en haussant les épaules.

- Merci, me devança une voix glaciale. »

En face de moi Raphaël venait d'arriver, un plateau garni de nourriture dans chaque main. Les anges et Néphilims autour de la table se tournèrent vers lui, peu ou pas habitué à la présence d'un Archange.

« Tiens c'est pour toi, fit-il en me tendant l'un des plateaux.

- Merci beaucoup, le remerciais-je en rougissant. »

Il posa l'autre plateau devant lui et s'assit avec nous, sous le regard le regard vigilant des autres Anges et Néphilims présents.

« Ça fait plaisir de voir un Archange ici ! résonna la voix d'une personne assise à l'autre bout de la table. »

Le visage de Raphaël se décomposa. Visiblement assez mécontent que cette personnes soit là, assit à la même table que lui. Le connaissant il ne devait pas l'avoir vu, car si cela avait été le cas, il ne se serait jamais assit à cette table.Je me tournais vers la personne qui avait parlé, et compris quelle raison mon Archange préféré faisait cette tête.

L'ange en question s'appelait Roman. Je fus d'ailleurs surprise de le voir ici,car aux dernières nouvelles il avait été affecté, en tant qu'Ange Gardien, à un nouveau né il y avait moins de deux semaines.

A cet instant Roman paraissait assez hilare. Ses yeux vert bleuté semblaient irradié de mesquinerie, que même de ma place je pouvais le voir. Il redressa au ralentit son grand corps maigre. Mon Archange préféré le regardait avec une hargne, que je ne lui connaissais pas.

« Ça fait un bail, Roman, bougonna-t-il.

- Pas si longtemps que ça, rétorqua-t-il, en rejetant en arrière une mèche de ses cheveux blond-roux.

- Tu as une conception du temps bien différente de la mienne, railla Raphaël.

- Sept ans sans se voir, on ne va pas en mourir. Après tout, nous avons l'éternité devant nous, rétorqua l'autre, ses yeux vert-bleuté brillant joyeusement. »

Tous deux se défièrent du regard et chaque personne présente autour de la table retint son souffle. L'atmosphère devenait de plus en plus lourde, et je voyais bien que les autres se sentaient aussi mal à l'aise que moi. Voyant que personne n'osait briser la glace, je pris les devant :

« Je croyais que tu étais en mission sur Terre, Roman ?

- J'y étais,mais j'ai été rapatrié, me répondit-il, détournant ainsi son regard de Raphaël pour le reporter sur moi.

- Pour quelles raisons ? demandais-je, intriguée.

- Je n'en ai aucune idée, répondit-il sincèrement.

-Certainement pour mauvaise conduite, marmonna Raphaël entre ses dents. »

Roman fit mine de ne pas l'avoir entendu, mais les anges ont l'ouï fine et son sourire en coin me convaincu aussitôt qu'il avait entendu.

« De toute façon les humains sont ennuyant, déclara un autre au crâne rasé. Ils passent leur temps à se crêper le chignon. Ils ne sont pas franchement intéressants.

- Tout à fait d'accord, approuva un Néphilim assis à côté de Marcus. Bien que mon père fut humain, je n'éprouve pas un grand intérêt à leur égard. »

Je fus assez choqué de ce que venais de dire ce Néphilim. Comment pouvait-on à ce point rester insensible à ses origines ?

« Moi j'aime bien leurs blagues et leurs devinettes, rétorqua Roman en souriant.

- Et si tu nous en racontais une de blague ? fit Marcus, avec un petit sourire en coin.

- Pas de problème. Mais laissez moi deux minutes pour réfléchir. »

Raphaël leva les yeux au ciel, excédé par le comportement de l'ange, et peut être également celui de tous ceux présent. Je détournais mon regard de lui, à l'instant où ses yeux me cherchèrent. Je fixait alors Roman donnait l'impression de réfléchir activement à une blague suffisamment drôle pour nous faire rire.

« Et puis non, aucune ne serons drôle pour des gens aussi difficile que vous. Une devinette ça vous irez ? nous questionna-t-il.

- Va pour une devinette, répondit un combattant aux cheveux couleur argent assis à gauche de Raphaël.

- Alors...Monsieur et Madame Mentvueça ont un fils, comment s'appelle-t-il ? »

Nous prîmes le temps de réfléchir à la question, mais visiblement ce genre de devinette échappait aux anges, et également aux Néphilims. Je dois avouer que même à moi, la réponse m'échappait. Pourtant ce n'était qu'une question de langue, pas vrai ?

« Vous donnez votre langue au chat ? sourit Roman.

- Ouais, répondit amèrement Raphaël au nom de tous.

- Gérard, articula Roman. »

Tous tournèrent la tête dans sa direction.

« Leur fils s'appelle Gérard, répéta Roman en voyant que personne ne comprenait qu'il s'agissait de la réponse.

- Comment ça Gérard ? interrogea Marcus.

- Gérard comme dans : '' J'ai rarement vue ça '' ! rigola-t-il.

- Ouais,encore une devinette à deux balles, se plaignit le combattant, à côté de Raphaël, qui s'en alla.

- C'est l'humour humain, fit remarquer le Néphilim à côté de Marcus qui se leva également. »

Tous deux éloignèrent, et quittèrent le réfectoire. C'est alors que près de nous une bagarre éclata. Deux anges venaient de se rentrer dedans, et s'accusaient réciproquement de ne pas avoir regardés où ils allaient.Après les insultes vinrent les coups de poings, ce qui amena plusieurs autres à se mêler à eux pour les encourager.

Le plus grand des deux, plaqua l'autre sur une table vide, qui se brisa en deux sous la violence de l'impacte. Le plus jeune ne fit pas mine de souffrir, et réussit même à inverser les rôles pour pouvoir frapper son adversaire. Et alors qu'il allait donner un nouveau assener un nouveau coup, le plus jeune se retrouva projeté à l'autre bout du réfectoire.

Raphaël se tenait au milieu de la foule qui s'était rassemblée, les bras le long de son corps. C'était lui qui venait de mettre un terme à ce combat.

« Retournez à votre place, intima-t-il à l'assemblée sur un ton froid. »

Ils reculèrent, pas très rassurés. J'aurais pu dire à Raphaël que les rixes étaient monnaies courantes ici chez les Ordinaires, mais me retint. Il l'avait arrêté parce qu'il pensait bien faire, il ne sait probablement pas que cela permettait aux anges de s'exprimer une fois de temps en temps.

Mon Archange préféré vint se rasseoir en face de moi, mais à peine fut-il assis, qu'une voix cristalline résonna dans les hauts-parleurs du réfectoire.

« Lucie et Raphaël sont demandés en salle du Conseil. Je répète Lucie et Raphaël sont demandés en salle du Conseil. »

L'annonce terminé, je lançais un regard interloqué à Raphaël qui me le retourna.

« Que nous veulent-ils d'après toi ?

- Je ne sais pas, répondit-il.

- Vous devriez vous dépêcher, me chuchota Marcus. Ils n'aiment pas attendre ces anges là.

- Tu as raison, approuvais-je. »

Je me dépêchais de finir mon verre d'eau et mon pain. Je n'avais presque pas touchais à mon assiette, mais étrangement je me sentais déjà ballonnée.

« On se voit plus tard ? m'interrogea Marcus.

-Évidemment, répondis-je.

- OK. De toute façon je dois retourner à mon poste. »

Je me levais de ma chaise et me tournais vers la table.

« A la prochaine, saluais-je Roman et les autres.

- A plus princesse, me retourna Roman en lançant une œillade provocatrice à Raphaël. A plus !

- C'est ça,à plus, fit-il en tournant les talons. »

Raphaël s'empara des deux plateaux à moitié vide devant nous et les emporta avec lui afin de les poser au lavage en passant. Nous quittâmes le réfectoire au pas de course. Et nous nous enfonçâmes dans le dédale de couloirs qui constituaient le Corps des Gardes.