Chapitre 29 : Sur la route (Lucie)

HS

Je suis navrée que la publication de cette partie ait pris autant de temps, mais à l'approche du bac je préfère me concentrer sur mes révisions.

J'espère que vous comprendrez, et que la lecture de mon histoire vous sera toujours aussi agréable.

Bonne lecture à vous !

Pour mon plus grand malheurs, deux heures après mon réveil dans la maison d'Anakim, ELLE vint me chercher. J'étais assise sur le lit, les bras croisées sur ma poitrine, les yeux rivées sur la porte, m'attendant à la voir s'ouvrir d'un instant à l'autre sur Raphaël venu pour me sauver.

Malheureusement,ce ne fut pas lui qui entra. Mon cœur eut un raté lorsque je levis. Je voulais tellement voir mon Archange préféré franchir cette maudite porte, que je fus même surprise de voir Anakim. Je me levais du lit, prête à affronter mon destin.

J'aurais dû essayer de m'enfuir, où tout de moins hurler, lutter, le taper... réagir ! Mais à cet instant, une partie de moi, totalement cinglée je vous l'accorde, avait envie de savoir ce qui allait se passer.

« Elle ne va pas tarder, avait annoncé Anakim d'une voix lugubre.

- OK, avais-je répondu dans un souffle. »

J'aurais dû hurler, me débattre, ou du moins montrer des signes de résistance.C'est ce qu'aurait fait n'importe quelle personne saine d'esprit. Mais voilà le problème, je n'étais plus saine d'esprit. Je l'avais été, il y a longtemps, mais le temps de l'innocence était passé. J'affrontais le présent avec l'amer habitude d'une réalité dépravée.

Anakim m'avait tenu la porte le temps que je sorte. Ensuite, il m'avait indiqué le canapé d'un ferme geste de la main. Sans rechigner,j'avais acquiescé à son ordre muet. Résignée à attendre, j'avais braqué mon regard sur le feu, afin d'essayer de passer outre la nonchalance de mon ravisseur.

Le bois se consumait dans la cheminée, diffusant une douce chaleur qui me réchauffait jusqu'au plus profond de mes entrailles. J'aurais pu rester là encore longtemps, si le feu ne s'était pas éteint dans une brusque bourrasque de vent.

De vent ? Dans une maison ? Si je n'avais pas été habitué à toutes ces folies, je me serais probablement jetée sur le sol pour tenter de m'évader en comprenant que l'absence de lumière pouvait me sauver de cette atroce situation.

Manque de pot pour une innocente jeune fille telle que moi, les démons, anges et autres créatures surnaturelles voient dans l'obscurité, même la plus totale.

« Regarde cela ! A cause de toi on ne voit plus rien ! grommela Anakim m'extirpant de mes réflexions vaseuses. »

Je crus tout d'abord qu'il me parlait à moi, mais au moment où j'allais me défendre d'en être responsable, quelqu'un me devança.

« Allume juste la lumière, crétin ! Si les humains ont inventé l'électricité ce n'est pas pour les chiens ! grogna la démone qui venait d'apparaître. »

Une fois la lumière rétablit, j'observais la nouvelle arrivante. Elle ne me montrait que son profil, pourtant je pouvais aisément deviner le reste de son visage. Les anges étaient splendides, mais sa beauté me coupa le souffle. La blancheur extrême de ses longs cheveux était semblable à celle de sa peau. Lorsqu'elle tourna la tête dans ma direction, je fus foudroyée par son regard bleu acier.

« Tu ne trouves pas qu'elle est un peu trop... Comment le dirais-je...Tranquille ? demanda la nouvelle venue à Anakim.

- Elle doit être en état de choc, répondit Anakim avec flegme. »

La démone se pencha vers moi.

« Elle me semble louche, répliqua-t-elle de sa voix d'outre tombe.

- Elle, elle a un prénom ! criais-je. Et elle n'est pas sourde ! »

Loin de sembler fâchée que j'ose lui répondre, elle me décocha un rictus amusée.

« En voilà une qui a du caractère ! Sourit-elle. Je l'aime bien,celle-là ! Mais je ne comprends tout de même pas la fascination du roi pour cette créature. Il y en a des milliers de ces choses ! déclara-t-elle en haussant les épaules.

- On ne te demande pas de comprendre, Raéva, mais d'exécuter les ordres,répliqua sèchement Anakim.

- Je dis ce que je veux ! éructa Raéva. Ma mère est Jalousie !

- Je sais très bien qui est ta mère ! Et comme elle, je suis l'un des plus puissants démons. Alors ne me manques pas de respect ! »

Je les regardais tour à tour, déconcertée. Je venais d'en apprendre plus en cinq minutes, qu'en plusieurs mois d'investigations. J'aurais presque dû commencer par me faire enlever, au moins je serais rentrée chez moi plus vite !

Tous deux continuèrent de se chamailler durant une dizaine de minutes, me faisant sourire intérieurement. Plus ils perdaient du temps, plus Raphaël gagnait du terrain. Car il me cherchait, j'en étais convaincue.

D'un mouvement de bras, Anakim mis fin à leur engueulade.

« Au lieu de nous disputer, nous pourrions peut être y aller ?

- Oui, tu as raison. De plus, qu'il m'a demandé de revenir le plus vite possible, concéda Raéva à contrecœur.

- Vous m'emmenez où ? demandais-je, essayant de jouer l'innocente enfant.

- Ne pose pas de questions ! hurla Raéva agacée par mon ignorance feinte.

- A sa place, n'en ferions-nous pas autant ? la questionna Anakim,comme pour me défendre.

- Seuls les humains et les anges posent des questions aussi stupides ! Et encore, les anges savent se montrer ''coopératif '', répliqua-t-elle sournoisement. »

Anakim ne fit pas de commentaires, et je m'en gardais aussi. Nous savions où la démone voulait en venir, et ce n'était pas de bon ton. Gardant son expression enjouée, Raéva vint se placer devant de la cheminée éteinte. Puis, elle posa la main gauche sur un levier et se tourna vers moi.

« Le moment est venue. Bientôt un nouveau monde s'ouvrira à toi, me susurra-t-elle. »

Je sentis mes mains trembler, dans ma tête plusieurs personnalités commençaient à m'asticoter. Une partie de moi, en grande sadique qu'elle était, se demandait si ils allaient me torturer, une autre pleurnichait dans son coin, et pour finir une troisième me disait de rester calme et de ne rien laisser paraître.

Elle était visiblement la plus lucide des trois.

« Ta main, m'intima Anakim.

- Hors de question ! protestais-je.

- Qu'est-ce-que tu peux être énervante ! lâcha-t-il avec un demi-sourire sur le visage. »

Il me saisit le bras, et je n'aurais su dire clairement ce qui s'était passé ensuite. Je me sentais comme aspirée. Malgré mon envie de me dérober à son étreinte, je lui serrais à mon tour le bras, me fichant éperdument de lui enfoncer mes ongles dans la peau jusqu'au sang.

Il n'y avait pas de lumière, pourtant je voyais très clairement. Je n'aurais su dire si le cri qui sortit de ma bouche fut entendu, car ici ne régnait que le silence. Puis tout disparut, laissant place à des murs en pierres.

Prise d'une soudaine nausée, je sentis mes jambes se dérober sous moi. Mon tatouage commença à me brûler, comme lorsque Anakim avait posé sa main dans mon dos lors du bal d'hiver. Cette douleur me cloua littéralement au sol, impossible de bouger, de me relever et tout aussi impossible de crier.

Je sentis deux bras vigoureux s'enrouler autour de moi afin de me porter.

« Enfin une réaction normale, murmura Raéva d'une voix lointaine. »

A cet instant, si je n'avais pas été si mal en point, je crois que j'aurais pu la tuer. Anakim, qui me portait, suivit la démone dans un dédale de tunnels.

« Lâche-moi, marmonnais-je, bien qu'il m'aurait été impossible de marcher seule.

- Non, mais regarde toi, rigola-t-il. Tu ne peux même pas maintenir la tête droite !

- Je m'enfiche, déclarais-je, ce qui lui arracha un éclat de rire.

- Bon, vous me suivez les limaces ? pesta Raéva. »

Comme je ne pouvais rien faire d'autre, je me contentais d'admirer le décor des pièces que nous traversions. Ce lieu aurait pu être une forteresse datant du Moyen-Age, les murs étaient tantôt noirs ou blanc, et tous les trois mètres des torches étaient suspendues.

Finalement, nous nous immobilisâmes devant une porte en bois.

« Sa chambre est ici, indiqua Raéva. Tu vas pouvoir l'allonger.

- Et je fais quoi après ? la questionna Anakim.

- Tu fais le ménage.

- Tu es sérieuse là ?

- Bien évidement que non crétin ! s'écria Raéva, exaspérée. Tu restes avec elle et tu t'assures que personne ne la tue.

- En gros, je joue les baby-sitter, n'est-ce-pas ?

- Si tu veux, souffla la démone. Mais si ça ne te conviens pas, je peux toujours aller dénicher un autre démon qui sera très heureux de s'occuper d'une humaine aussi mignonne. Si tu vois ce que je veux dire ? »

Anakim soupira.

« Je vais le faire, conclu-t-il avec amertume.

- C'est parfait ! Bonne chance à toi ! Bien que c'est plutôt l'humaine qui va en avoir besoin, conclut-elle dans un rire satanique. »

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