Chapitre 23 : Décision (Lucie)

HS

Je suis désolée de ne pas avoir postée ce chapitre avant, mais les récents problèmes de Wattpad ne m'ont pas permis de le faire. J'espère néanmoins que ce chapitre vous plaira. N'hésitez pas à commenter et à voter !

Bonne lecture !

Une fois les portes refermées derrière moi, je sentis des bras puissants m'enserrer la taille. Je me laissais faire, sachant très bien de qui il s'agissait. Mes ailes aplaties contre son torse ne semblaient d'ailleurs nullement le gêner.

Marcus me fit faire volte-face. Il affichait le même sourire que lorsque je l'avais vu pour la première fois : charmeur, séduisant, enchanteur. Je me dégageais de son étreinte en prenant soin de lui retourner son sourire, afin de moins le contrarier. Il ne parut pourtant pas le moins du monde déçu, au contraire, son sourire redoubla.

« Alors apparemment tu t'es mise dans de beaux draps ! me gronda-t-il.

- Les nouvelles vont vites par ici... remarquais-je avec amertume.

- Tu sais, lorsque l'on demande à déployer autant d'hommes dans le périmètre de la Porte, s'est que quelque chose ne va pas. Je peux te dire que j'ai rarement vu un tel déploiement de force ! La dernière fois que j'ai vu une telle démonstration de force s'était pendant la guerre de cent ans. Satan avait une telle armée sous ses ordres que l'on avait sécurisé la Porte au cas où il arriverait à forcer le passage. »

Je ne pouvais plus émettre de sons, c'était comme si j'avais un caillou au travers de la gorge. Satan pouvait entrer au Royaume des Anges ? Non ! Impossible ! Une telle chose ne pouvait pas arriver !

La tête me tournait. Marcus s'en aperçut et me prit dans ses bras, afin de me soutenir.

« Es-tu sûre que ça va ? Tu as vraiment mauvaise mine... me fit-il remarqué, inquiet.

- J'ai simplement besoin de m'asseoir, lui soufflais-je pas certaine de pouvoir tenir debout seule.

- Pas de problème, je vais t'aider. »

Il me soutint jusqu'au banc le plus proche et ne relâcha pas son étreinte avant que je ne sois assise. Puis, il s'assit à son tour, faisant trembler la structure sous son poids. Nous sommes resté ainsi, sans rien dire durant quelques minutes avant qu'il ne se racle la gorge et ne prenne la parole :

« C'est si grave que ça ? me demanda-t-il d'une voix tendue, espérant que je lui réponde par la négative.

- Tu n'as pas idée à quel point... lui répondis-je, consciente de l'inquiétude que cela lui causait.

- Veux-tu bien me dire ce qui se passe ? Je sais que ce ne sont pas mes affaires, mais si le Royaume est en danger, je veux être au courant.

- Ça n'a rien avoir avec le Royaume, chuchotais-je en mettant ma tête entre mes mains. Enfin, pas directement...

- Cela aurait-il un rapport avec Raphaël ou toi ?

- Oui. C'est... C'est moi, marmonnais-je, me sentant de plus en plus mal.

- Quoi ? Toi ? As-tu fais quelque chose qu'il ne fallait pas ? s'inquiéta-t-il.

- Je ne sais pas... Peut être ? Pour le moment, j'ai l'impression que ma plus grosse erreur a été de venir au monde. »

Il poussa un gros soupir, puis surprit mon regard et esquissa un petit sourire contrit.

« Cela ne te dérangerait pas d'être plus claire, s'il-te-plaît ? Parce que là, je ne comprends rien ! se plaignit-il.

- Disons que je suis plus ou moins l'objet d'une attention particulière... Et je ne sais pas si je peux t'en parler.

- OK, ne me dis rien pour le moment. Mais tu dois me promettre de tout me dire plus tard ? »

J'hésitais un instant, avant de lui répondre :

« Je te le promets.

- Très bien. D'ailleurs, tout problème à une solution, n'est-ce-pas ? »

Sa voix était pleine d'espoir. Je me mis à rire, mais très vite il se transforma en larmes, emportant avec elles l'horreur de la situation.

« Je n'en sais rien, répondis-je entre deux sanglots. »

Marcus était un guerrier aguerrit, et durant de toutes ces années, il avait parfois partagé ses faiblesses avec moi. Elles m'avaient semblé touchantes, presque humaines. Contrairement à moi qui avais toujours mis un point d'honneur à ne rien laisser paraître.

Malgré tout, je me retrouvais là, à pleurer à chaud de larmes au creux de son épaule.

« Arrête de pleurer, Lucie. Ça va aller, ne t'inquiète pas. Il y a forcément une solution ! »

Il passa une main nerveuse dans mon dos, caressant mes ailes pour m'aider à me calmer. Tout à coup, je m'aperçus que ma main droite chercher elle aussi le contact rassurant des ailes de mon ami. M'apercevant de ce que je m'apprêtais à faire, je la ramenais contre ma poitrine et me dégageais de son étreinte de fer pour le regarder droit dans les yeux.

Il fallait que je change de sujet et que je donne plus d'entrain à cette conversation !

« Tu es une créature étrange toi !Tu peux tout supporter, excepté une femme qui pleure.

- Tu peux te moquer de moi, je m'en fiche, répliqua-t-il.

- Je ne me moque pas de toi. Je trouve ça touchant, souris-je.

- Ouais. Bon, ça va. Mais ne va pas le raconter à tout le monde, OK ? J'ai une réputation à tenir moi, fit-il, en mettant toute sa virilité dans ces dernières paroles.

- Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en Enfer ! lui jurais-je tout en lui tirant la langue. »

Il me foudroya du regard. Sur Terre cette expression était rependue, mais ici Haut, c'était surtout une plaisanterie de très mauvais goût. Jurer à une énorme valeur morale pour les anges, alors jurer sur l'enfer, un lieu sans éthique ni morale, ne servait à rien.

« C'est bon je rigole, me défendis-je.

- Tu sais très bien que je n'aime pas quand tu fais ça, s'offusqua-t-il.

- Je sais. Mais là j'ai besoin de rire, de me détendre ! Et jouer avec tes nerfs contribue à cela.

- La bonne excuse ! »

Il poussa un nouveau soupir, il semblait mal à l'aise... Et je le connaissais suffisamment pour savoir qu'il avait quelque chose à me dire mais qu'il n'osait pas.

« Tu devrais peut être retourner dans ta chambre, ils te feront quérir lorsqu'ils auront fini.

- Oui, tu as raison, je ferais mieux d'y aller. »

Je me levais et faisais mine de partir, j'étais déjà en train de descendre les escaliers, lorsque Marcus m'interpella :

« Lucie ?

- Oui ? »

Son regard exprimait la dualité de ses sentiments. Il secoua la tête couvant ses traits torturés à l'aide de ses cheveux.

« Non, il n'y arien, ne t'en fait pas. Je ne sais pas si je peux te le dire après tout, je n'aurais même pas dû être là....

- Me dire quoi ? l'interrogeais-je.

- Non, ce n'est rien, se rétracta-t-il.

- Comme tu voudras. »

Je me détournais de lui, et descendis le reste des marches en courant. Une petite voix au creux de ma poitrine s'insurgeait que je n'ai pas plus insister auprès de mon ami pour qu'il me dise ce qu'il avait sur le cœur.

Malheureusement, je ne m'en sentais nullement la force...

***

J'attendis durant ce qui me sembla des heures. Ainsi, au lieu d'attendre patiemment dans ma chambre, j'avais préféré m'adonner à d'autres activités, comme par exemple m'entraîner, faire un tour dans les jardins ou encore voler. Cependant, cela ne m'avait pas empêché d'attendre comme une idiote devant la chambre du Conseil...

Lorsque enfin la porte s'ouvrit, Raphaël apparut et me fit signe de le rejoindre à l'intérieur. Je m'avançais d'un pas mal assuré, comme si j'entrais dans un abattoir. Je n'aurais su dire pourquoi, mais j'avais la désagréable impression que tous les anges présent pouvaient entendre mes pensées. Certainement un effet secondaire dû au stress...

Les Archanges m'observaient, me faisant sentir insupportablement insignifiante. Qui étais-je pour mettre un tel désordre dans la Cité Céleste ? J'avais beau être la fille d'un Archange, je ne valais pas mieux que les autres !

Une idée me vint alors à l'esprit. Pourquoi ne pas en finir maintenant avec l'épée de n'importe quel ange ? Oui, pourquoi pas après tout... Je ne manquerais à personne, n'est-ce-pas ? Sauf à mon père, peut être à Raphaël et à Marcus, mais c'était tout. Oui, je sais, j'ai le don pour tout dramatiser.

Les yeux rivés sur mes pieds, j'attendis que quelqu'un se décide à parler. Mais il n'y avait que le silence, toujours et encore le silence. J'étais au supplice !

Quelqu'un se racla la gorge un peu trop fort : mon père. Je relevais la tête et rencontrais ses grands yeux d'un vert identique au mien.

« Notre décision est la suivante, commença-t-il. »

Il ne détourna pas le regard. J'étais terrorisée à l'idée de ce qui pourrait éventuellement se passer. Je cherchais alors à croiser le  regard plein d'amour de Raphaël, malheureusement celui-ci ne me regardait pas.

« Nous avons considéré toutes les possibilités, puis nous avons voté à la majorité. Ainsi, avons nous choisi de te laisser continuer ta mission sur Terre. »

« Ils me laissent retourner sur Terre ? m'étonnais-je. » J'étais tellement abasourdi, que je restais comme une idiote débout,devant eux, la bouche grande ouverte.

« Que...Pardon ? Vous... Je peux...

- Oui, tu retournes sur Terre, me confirma Gabriel. Après nous verrons comment la situation évoluera. »

Ma joie devais être très amusante à observer sur mon visage, car Raphaël pouffait littéralement de rire. D'ailleurs, il n'était pas le seul, quelques Archanges avaient les yeux qui pétillaient.

Mon père, quant à lui, ne semblait pas satisfait de la situation.

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