50 ans plus tard, Royaume des Anges, Zone Nord

Le Royaume des Anges est un endroit magnifique. Ici le ciel est toujours bleu et le soleil toujours au rendez-vous, les arbres sont en fleurs tout au long de l'année, et de nombreux animaux ont élu domicile dans les différents parcs et bois. Cet endroit recèle tant de beauté et de douceur, que nombre d'humains ne pourrons jamais connaître.

Les combattants Néphilims peuvent se déplacer à peu prés n'importe où dans le Royaume, sauf au palais de l'Archange ainsi qu'au Mélarice,le repère des Séraphins et des classes supérieurs. Il faut y être invité pour pouvoir y entrer, et il s'avère que comme mon père est un Archange, j'ai reçu une autorisation spéciale. Il se révèle parfois très utile d'avoir un parent aussi influent, peu d'être ont cette chance.

Mon bâtiment préféré est incontestablement le Corps des Gardes. Un énorme château fait de pierres blanches sur la façade nord et de pierres rouges sur la façade sud. Sur la façade nord on peut voir inscrit en lettres majuscules le mot : UNION. Ce bâtiment est à la fois un bâtiment administrative, un gymnase, une cantine et une infirmerie. On y forme les jeunes combattants, qui deviendront par la suite des guerriers au service de la communauté et accessoirement des Archanges et du Conseil.

Et dire que cela allait bientôt faire cinquante ans, en temps humain que j'avais débarqué dans ce monde. Au début les choses n'étaient pas toujours simple pour moi, et à bien y réfléchir ce n'est toujours pas le cas au commencement de l'histoire que je vais vous raconter.Passons !

Après mon arrivée au Royaume des Anges, mon père m'avait entraîné, formé à l'art du combat,afin que je devienne une combattante. Un Ange Guerrier si vous préférez. Ainsi j'obtenais une place au sein des autres anges, mais également au sein de ceux que l'on appelle Néphilim. Nous sommes trente-sept en tout, mais je suis la seule fille. Et oui une perle rare, même un peu trop rare si vous voulez mon avis. De ce monde d'homme être la seule femme n''est pas toujours drôle.

Certains diront que les anges ne peuvent pas avoir d'enfants avec les mortels, sous peine d'être déchus. C'est à la fois vrai et faux. La vérité étant qu'il y a sur Terre beaucoup plus de démons que d'anges. Les anges déchus, sous le commandement de Satan, ont été chassés du Paradis par Dieu. Ils ont trouvé refuge dans une autre dimension, appelé l'Enfer.

Mais aucun d'eux n'aiment cet endroit, ils préfèrent vivre sur Terre parmi les humains. Les anges quand à eux sont très bien là où ils sont,c'est-à-dire le Royaume, le Paradis quoi, bien que pas tout à fait. Le Paradis étant encore une autre dimension, dont la seule entrée se trouve chez les anges. Lorsqu'une personne ayant fait le bien autour d'elle meurt, elle a la chance de pouvoir y accéder.

Bref, tout cela pour expliquer le fait qu'il y ait beaucoup plus d'enfants de démons, que d'enfants d'anges. Et que contrairement aux anges, les démons se fichent totalement de la descendance qu'ils laissent derrière eux, si bien que l'on a toujours l'impression qu'il faut être un ange déchu pour avoir un enfant. Il y a aussi d'autres paramètres qui rentrent en considération, mais là on s'égare.

Comme la majorité de mes semblables, je suis dotée de certains dons. Mon talent étant de pouvoir d'imaginer et créer. Je m'explique. Je n'ai qu'à imaginer une maison et à la dessiner sur une feuille ou autre chose, pour la voir apparaître en face de moi. Pas mal,hein ? Mais cette capacité à matérialiser les objets, ne s'est déclaré que quelques jours après avoir reçu mes ailes.C'est-à-dire environ dix ans, toujours en temps humain, après mon arrivée chez les anges.

Car chez les anges les ailes sont un cadeau qui se méritent, et ne peuvent être donnés qu'après avoir fini sa formation ainsi que quelques années de services. Celles-ci nous sont données lors d'une cérémonie à laquelle toute la population du Royaume est conviée.Ainsi l'ange reçoit ses ailes devant ses semblables, qui deviennent alors tous ses ''frères''.

***

Ce matin là, alors que je pénétrais dans le Corps des Gardes afin d'aller m'entraîner avant le déjeuner, je percutais mon Archange préféré de plein fouet. Raphaël... Je me rattrapais à sa tunique blanche,fait dans un textile inconnu sur Terre, l'Iris. Il m'est impossible pour moi de vous expliquer en détail le procédé de fabrication, je sais seulement qu'il est composé à 90% de fleurs. J'ignore totalement lesquelles.

« Désolée,je ne faisais pas attention, m'excusais-je en lâchant sa tunique.

- Tu n'as pas à t'excuser, moi non plus je ne regardais pas où j'allais,murmura-t-il en m'aidant à me remettre droite. »

Il planta ses yeux bleu dans les miens et j'eus du mal à ne pas flancher sous l'intensité de son regard.

« Tu vas t'entraîner ? me demanda t-il, d'une voix suave

- Oui. Comme tous les jours, marmonnais-je sur un ton professionnel.

- Puis-je t'accompagner ?

- Bien sur,répondis-je en haussant les épaules.

- Je vais pouvoir te montrer quelques techniques, me dit-il avec condescendance. Et on pourra faire un petit duel.

- Ça marche. »

Je croisais à nouveau son regard et luttais pour ne pas me jeter dans ses bras.Cinquante ans que je le côtoyais, et il arrivait toujours à me faire perdre mes moyens. Je pestais intérieurement, car jamais il ne pourrait être mien. Lui était un Archange, moi une Néphilim. Voyez l'erreur.

J'entrais dans la salle d'entraînement, Raphaël sur mes talons. Il n'y avait que deux autres combattants en plus de nous. Raphaël indiqua un coin isolé de la pièce, derrière deux présentoirs d'armes, je l'y suivis, prit une lance sur l'un des présentoir, et me mit en garde.Il fit de même. Les coups bas avaient beau ne pas être permis, je me méfiais tout de même. Rétractant mes ailes. Prête à me battre. Je lui fis face.

« 1.2. 3, décompta-t-il. Près. Partez !

Il fendit sur moi à une vitesse impressionnante, se servant de ses ailes comme propulseur. Sa lance passa à quelque centimètres de ma tête, je l'esquivais. Je me servis de mes ailes pour faire une cage autour de lui, l'obligeant à se coller à moi. Un piège astucieux dont il n'eut pourtant aucun mal à se défaire.

« Je sais que tu peux faire beaucoup mieux, me lança t-il entre deux attaques. »

Il tenta de me mettre à terre, se servant de sa lance pour me faire un crochepied, mais j'esquivais à nouveau. Énervé que je ne fasse que me défendre, il passa à la vitesse supérieur. Ses coups devinrent de plus en plus difficile à parer, pour ne pas dire impossible.

Je devais en permanence, adapter mon jeu de jambes sur le sien pour ne pas me retrouver trop près de lui, et me prendre un coup de lance. Un coup frôla la joue droite, me forçant à reculer encore d'un pas. Je passais la main sur celle-ci, et quelques gouttes de mon sang tachèrent ma main.

« Pourquoi n'attaques-tu pas ? aboya t-il

- Parce que tu es un Archange, m'exclamais-je, tout en parant une nouvelle attaque avec ma lance. Je ne peux pas prendre le risque de te blesser !

- On se fiche ! Fais comme si j'étais l'un de tes ennemis !m'ordonna-t-il »

Après une seconde d'hésitation, je m'exécutais. Les coups continuèrent de pleuvoir, mais leur violence étaient décuplés. Raphaël ne se battait plus pour me faire tomber, il se battait pour me blesser,afin de me prouver qu'il ne faut pas attendre lors d'un combat, il faut attaquer le premier. Je savais ce qu'il en pensait de ceux qui laissaient leurs adversaires se fatiguer, pour mieux les avoir ensuite. Il les considérait comme des faibles et des lâches. Pour moi ces gens étaient de fins stratèges.

Raphaël commit une minuscule erreur, sa lance effleura ma main gauche. Je pris le risque de ne tenir mon arme que d'une main. J'attrapais la sienne, tirant le plus fort possible dessus. Il perdit l'équilibre un bref instant et j'en profitais pour lui donner un coup de pied dans le tibia le faisant tomber sur le côté. Sa lance fit un vol plané avant d'atterrir sur le sol dans un bruit sonore.

Je restais debout reprenant mon souffle sous l'effort, attendant que Raphaël se relève. Il roula sur le dos et se redressa pour masser sa jambe endolorie. Il fit une petite grimace, qui était sans doute plus dû à la honte de s'être fait battre, que par la douleur.

« Tu te défens plutôt bien, me félicita-t-il avec un sourire contrit.

- Et encore tu n'as pas tout vu, rigolais-je, en lui tendant ma main droite pour l'aider à se relever. »

Il l'ignora et se releva d'un bond gracieux. Je lisais sur son visage de la déception. Avait-il vraiment cru pouvoir me battre ? Peut être. Mais jamais je ne perds un combat. Tout comme mon père, je suis très douée une lance à la main. Ça doit être de famille.

« Et si on mangeait un petit quelque chose ? me proposa-t-il, alors que nous reposions les lances sur le présentoir

- OK, répondis-je en haussant les épaules.

- Alors allons-y, décréta-t-il. »

Coucou  !

Alors ce chapitre comment le trouvez-vous ?

Jusque là appréciez-vous Lucie ? Et Raphaël ?

Si vous avez aimé, n'hésitez surtout pas à voter !

XOXO