Chapitre 11 : Une jeune femme encombrante (Raphaël)
L'Archange détestait le lycée. Cet endroit plein de monde, lui faisait attraper des migraines à n'en plus finir. Il y avait trop de bruit, trop d'odeurs corporelles... Si il continuait de supporter cette ''torture'' c'était bien parce qu'il y était obligé !
En plus de ces odeurs et de ce bruit incessant, il y avait cette fille, cette Sophie. En classe, elle passait son temps à le regarder, et quand il faisait mine de se tourner vers elle, celle-ci admirait le tableau noir comme si c'était une œuvre d'art. Réaction plutôt logique pour une jeune femme humaine. Mais Raphaël n'aimait pas trop ça.
Elle ne disait pas ce qu'elle pensait. Certes, son expression corporelle parlait pour elle, mais cela était déplaisant au possible. Le manque de courage de la jeune femme, énervait l'Archange tout en lui faisant ressentir de la pitié vis à vis d'elle.
Il était conscient que Lucie avait fait la même chose au début, et qu'il lui arrivait encore d'avoir ce genre de réactions. Mais pour lui Lucie était toujours moins pathétique dans sa façon de faire, que cette bécasse de Sophie. « Lucie est une guerrière elle au moins ! se disait-il. »
Alors qu'il allait s'asseoir au fond de la salle de classe à une table double près de la troisième fenêtre, la jeune femme le talonna. Elle posa ses affaires d'anglais à la place libre à ses côtés, ce qui fit lever les yeux au ciel à Raphaël. Que pouvait-il donc faire contre les avances de cette humaine ?
Il s'assit, exaspéré, priant en silence pour que l'heure passe vite.Leur professeur d'anglais, Mr Martin entra au même instant dans un courant d'air, et posa son sac sur le bureau :
« Hello, boys and girls ! Today, it is the day of... »
Ce cours ne l'intéressant pas, Raphaël ferma son esprit à ces flots de mots inutiles. Sur la chaise à sa droite, Sophie s'agitait,faisant trembler la table. L'Archange inspira profondément pour ce calmer, et se concentra sur les ligne bleus de la feuille qu'il venait de sortir. « Tous ceci est d'un pathétique...pensa-t-il. »
Somnolant à moitié, il entendit à peine Sophie l'interpeller.
« Hé ! Tu dors ou quoi ?
-Hum...
-Hé ! Je te demande si tu dors, continua-t-elle en claquant des doigts devant lui. »
Raphaël sortit de sa somnolence, et la regarda avec lassitude.
« Non, je ne dors pas, répondit-il d'une voix grave. Je pensais.
-Waouh ! J'en connais un qui n'a pas bien dormi la nuit dernière. »
Elle le regarda tout sourire. « Quelle femme ignorante et encombrante ! cria-t-il intérieurement." . Il leva les yeux un bref instant, et pria le Seigneur de bien vouloir lui venir en aide.
Finalement découragé par les œillades de sa voisines, il fit mine de se focaliser sur son professeur. Celui-ci parlait tellement vite, que Raphaël cru à des tirs de mitrailleuses.
« Alors tu as fais quoi cette nuit pour être autant fatigué ? le questionna la voix fortement déplaisante de la jeune femme.
-Rien de spécial, murmura-t-il.
-J'aurais cru à une orgie vu ton niveau d'épuisement, rigola-t-elle. »
L'Archange l'assassina du regard. Une orgie ? Elle le prenait pour qui au juste ? Surprenant ses yeux sombres, Sophie se reprit :
« Non... Enfin tu sais... Ce n'est pas à prendre au sens propre... Ne m'en veux pas surtout. »
La jeune femme continua de se confondre en excuse bidon durant quelques minutes avant d'arrêter en voyant qu'il ne prêtait aucunement attention à sa personne.
« Bon, vraiment qu'as-tu fais cette nuit ? insista-t-elle. »
Raphaël se retient de soupirer une nouvelle fois. « Calme... se répétait-il. Ce n'est qu'une humaine. Stupide et énervante certes, mais une humaine. »
« J'ai révisé une bonne partie de la nuit, répond-t-il pour qu'elle lui fiche la paix. »
Elle ne parut pas en croire ses oreilles.
« Haha ! Tu as du courage ! Moi je suis incapable de passer plus de dix minutes sur mes devoirs en rentrant chez moi. J'ai d'autre chose plus intéressante à faire. »
« C'est pour ça que tu as de si mauvaises notes ! rétorqua-t-il intérieurement. Car en plus d'être stupide, tu es fainéante ! » Il se retint de lui dire en face. Il se sentait si exaspéré. « Après tout, pourquoi ne pas lui dire en face au lieu d'être hypocrite ? Au moins elle me ficherait la paix une fois pour toute, se tata-t-il. »
Pourtant l'Archange balaya immédiatement cette idée, en secouant la tête. Il devait se montrer plus indulgent envers les humains : « Ce ne sont que des créatures chétives, vivant du péché et des plaisirs charnels, se répéta-t-il. Ils ne savent pas que tous ce qu'ils voient et ont ici, n'est rien comparé aux terres immortelles et ses richesses spirituelles. »
Il reporta son attention sur sa voisine, qui continuait à lui parler.
« Je t'envie d'être si doué à l'école et aussi courageux. Lucie a vraiment de la chance de t'avoir pour frère, soupira-t-elle. Oui, elle a...
-Elle et moi ne sommes pas frère et sœur, la coupa-t-il abruptement. »
Elle le regarda, les yeux ronds d'incompréhension.
« Je croyais pourtant. Vous êtes cousins alors ?
-Non, nous n'avons aucun lien de parenté. »
La jeune femme le regarda déconcertée, tout en arquant un sourcil.
« C'est une longue histoire, abrégea-t-il avec un geste vague de la main.
-Je vois... »
Même si la jeune femme désirait en découvrir plus sur lui, elle ne fit pas mine de demander autre chose. Ils se turent, et Raphaêl remercia le Seigneur de lui donner quelques instants de répit.
« Je pensais... commença Sophie avant que la sonnerie ne la coupe. »
L'archange rangea rapidement ses affaires, et se leva, ne prêtant aucune attention à la jeune femme. Il venait de quitter de quitter la salle de cours, quand celle-ci le hâla :
« Attend moi ! Je viens avec toi. »
Il n'eut pas d'autre choix que de l'attendre, sinon, il aurait eu le droit à des remontrances le lendemain.
« Merci de m'avoir attendu ! le remercia-t-elle en arrivant à sa hauteur. »
Tous deux se dirigèrent vers la classe principal de Lucie, qui venait d'avoir mathématiques. Sophie lui fit la conversation sur le chemin, mais il n'y prêta pas grand intérêt. Il répondait simplement quand il le fallait.
Lorsqu'ils arrivèrent à destination, Anakim ouvrit la porte de la salle de classe, un sourire en coin étirant ses lèvres. Les traits du visage de l'Archange se contractèrent à sa vue, mais seulement l'espace d'un instant. Car sa Lucie venait d'apparaître à ses côtés.
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