Chapitre troisième


Sommet sur le mont Olympe


Apollon déambula dans sa maison, jusqu'à se retrouver dans la chambre de sa fille. Il regarda ce qu'elle avait fait de sa chambre. Elle avait accroché des rideaux semblables à des voiles aux fenêtres. Il remarqua avec joie, qu'un poster de son groupe préféré était accroché sur la porte de sa chambre, elle agissait enfin comme une adolescente normale ! Sur son lit il vit que son dauphin géant en peluche était toujours là, ce qui le fit sourire. Finalement il s'assit sur le lit et regarda le plafond couvert d'étoiles phosphorescentes, sans avoir conscience qu'il était observé.

Quelques heures plus tôt à Phoenix dans l'Arizona, pendant que Apollon prenait son café, un couple se fit réveiller par le vacarme tonitruant des alarmes, qui étaient similaires à des cris de corbeaux en colère, et qui n'avaient pas sonnés depuis des siècle. Le couple se leva d'un coup, l'homme enfila une robe de chambre, plaqua ses cheveux en arrière et enfila ses pantoufles noires aux reflets bleus :

« - Attends là » Ordonna-t-il.

Il sortit de la chambre au pas de course, prévenant ses sbires de se ramener et fissa. Cas de force majeur ... Cas de force cosmique oui ! Il descendit jusqu'au salon et se dirigea vers l'ascenseur privé d'un noir luisant. Il y entra et appuya sur le tout dernier bouton, un bouton en forme de crâne. Il bailla et regarda son reflet sur l'une des parois, il se frotta les yeux et bailla une dernière fois avant que les portes ne s'ouvrent :


« - Rapport de situation, ordonna-t-il.

- Quartier C890, informa sa secrétaire.

- On a qui dans cette section ?

- Hercule, et une partie des Argonautes

- Vous me les avez mis au même endroit ?! Je vous avais dit quoi ?! Cet abruti devrait être en cellule de confinement ! Si Hera apprend ça, elle va encore me demander des trucs impossibles ! Râla le dieu »

Qui, à cette époque, aurait imaginé que Hadès se serait installé en Arizona ? Certainement pas lui. Perséphone et lui avaient emménagé il y a de cela deux ans à cause de son adorable belle-mère. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Hadès était aussi bronzer que ses deux frères, la faute à sa femme qui tenait à ce qu'ils sortent tous les jours en amoureux. Alors oui, on pourrait se dire qu'il n'avait pas de quoi se plaindre mais, quand on en arrivait à passer des journées entières dans des salons de mariage, on en venait à regretter les lamentations des morts.

Hadès était un homme sophistiqué, toujours habillé d'un costume trois pièces dont la position de la cravate servait de repère à sa secrétaire sur ses humeurs. Ses cheveux mi-longs noirs, toujours plaqués en arrière faisaient ressortir ses yeux bleus nuits qui viraient au noir lors de grands moments de colère. Hadès était aussi sombre que Perséphone était lumineuse. La femme du dieu avait les cheveux longs et roux, ses yeux avaient la couleur du grenat et étaient tout aussi brillant. Ses tenues comportaient toujours un accessoire floral, le plus souvent, il s'agissait du collier que sa mère lui avait offert il y a de cela des siècles, une rose qui fleurissait avec les saisons.

De nombreuses personnes, dont sa mère, s'était lamentée sur son sort, mais ils avaient tout faux, elle aimait son mari et elle avait eu assez de chance d'épouser l'un des rares dieux à être fidèle.

Hadès s'installa à son bureau, regarda la photo de sa femme et lui pendant leur dernière visite au Japon, pour affaires, le Dieu n'avait pas le temps de prendre des vacances ! Oui c'était un mensonge éhonté.

- Monsieur ? Demanda Cyrille, le responsable des quartiers C700 à C900

- Une excuse pour votre incompétence ?

- Je ... Nous avons découvert que deux soldats se sont enfuis .

- QUOI ?!

- Deux argonautes sont sortis par une brèche qui est apparue aussi rapidement qu'elle a disparue.

- C'est impossible ! A moins que ... Annulez tous mes rendez-vous et organisez un sommet, et lancer une équipe de recherche ! On doit les retrouver !

- Mais monsieur ...

- Tout de suite !

- Bien Monsieur.

- Hera va vraiment me le faire payer, grommela le dieu »


Ce qui amena Apollon à sonner à la porte du 172 Madison Avenue à New-York. Il regarda sa montre et vit qu'il avait vingt minutes de retard. Peu importe, pensa le dieu, hors de question de passer des heures avec eux sans caféine dans le sang. Lorsqu'on lui ouvrit la porte, le serviteur qui devait descendre de nymphes, se prosterna tellement bas que son nez en toucha presque le sol. Le dieu leva les yeux au ciel et se contenta de lui tendre sa veste en lui demande de lui apporter un café. Il traversa plusieurs pièces qui puaient encore plus l'argent que toutes ses voitures réunies, pour finalement arriver au grand salon.

Le salon était gigantesque, à l'exception d'un mur, il n'y avait que des baies vitrées qui offraient une vue imprenable sur New-York. Les murs blancs ressortaient grâce au parquet gris, au milieu de la pièce trônaient d'impressionnant canapés en cuir et deux majestueux fauteuils surmontant un immense tapis gris strié d'argent. Au milieu des canapés se trouvait une grande table-basse où Apollon aperçu seulement un ordinateur. Connaissant les propriétaires, ce qui se trouvait sur cette table-basse avait dût être enlevé, la situation était-elle plus urgente qu'il ne l'avait pensé pour qu'Hera accepte de déplacer ses fleurs ?

Apollon regarda tour à tour les dieux qui étaient présents et fut stupéfait, ils étaient tous présents, même d'autres dieux qui n'étaient que rarement invités. Hera le fixait d'un air ennuyé, Zeus avait l'air ravi de le voir, Arès regardait par la fenêtre, Hermès, Aphrodite, Hestia et Démeter semblaient se partager des ragots bien juteux, Poseidon et Hadès paraissaient en plein débat, Dionysos ne s'intéressait qu'à son verre Athéna était obnubilée par son téléphone, surement en train de vérifier les emails envoyés par ses étudiants. Héphaïstos lisait le dernier magasine Rolling Stones, même Artemis était présente. Apollon prit le seul siège restant, à côté de sa soeur:


« - Tu t'es retrouvé coincé dans le trafic ?

- Très drôle Hermès, soupira en s'installant.

- On embrasse pas son père ? Demanda Zeus depuis son fauteuil.

- Je ne veux pas prendre le risque de me faire mordre, répondit Apollon en fixant Hera.

- Ce n'est arrivé qu'une fois ! Passe à autre chose, soupira cette dernière.

- Ne t'inquiètes pas, c'est à moi qu'elle en veut et qu'elle en voudra pour les deux prochains siècles ... ou millénaires, fit Hadès.

- Qu'est-ce que tu as fait ?

- Qu'est-ce qu'il n'a pas fait plutôt, commenta Aphrodite.

- Ne commencez pas ! Intervint Hestia.

- Comment va Thea ? Demanda Artemis.

- Zeus m'a montré son premier bulletin, pas trop mauvais venant d'elle, fit Athéna.

- C'est supposé vouloir dire quoi ça ? Demanda Apollon en tentant de garder son calme tout en foudroyant la déesse du regard.

- Thea commence tout juste l'école, laisse-lui le temps de prendre ses marques, intervint Hera en surprenant tout le monde.

- Tu dis ça, simplement parce qu'elle t'a peinte ! Nota Arès.

- Et c'est un chef-d'oeuvre à ma hauteur, fit la déesse en jetant un coup-d'oeil au dit tableau.

- Je veux toujours qu'elle fasse le mien, rappela Zeus.

- Perds vingt kilos et on en reparle, fit Apollon en faisant rire Poseidon et Hadès.

- Pas étonnant que ton profil n'attire pas ... Soupira Aphrodite.

- Tu es inscrit sur le site d'Aphrodite ?! Hurla Hera.

- Mais c'est juste pour mon ego ! Voir si je plais ! Expliqua Zeus en tapotant la main de sa femme.

- Des siècles de mariage et tu me sors encore cette excuse ?! Tu me prends pour une idiote ou quoi ?!

- De toute évidence, fit Athéna.

- Oh je vais avoir besoin d'un autre café pour ça, marmonna Apollon en se levant.

- Je propose que l'on prenne tous dix minutes pour se calmer avant d'aborder le sujet qui nous a réuni ici, décida Hestia. »


Apollon se retrouva sur la terrasse en compagnie de sa soeur, d'Aphrodite, de Hestia et de Zeus , ou plutôt, il se fit trainer par sa soeur jusqu'à la terrasse :


«- J'ai entendu dire qu'elle avait du succès à l'école, Fit Aphrodite en fixant Apollon.

- Je te demande pardon ?!

- Oui, elle m'a envoyé des photos d'elle avec ses amis, je crois que ce Blake l'aime bien, commenta Hestia.

- Celle sur la plage ? Demanda Artemis avec un sourire.

- Poseidon m'a dit qu'ils s'amusaient beaucoup, fit Zeus.

- Oh je vois ce qu'il se passe, la dernière saison du Bachelor est terminée et du coup la vie de ma fille est votre nouvelle distraction ?

- hey ! Ne critique pas ! J'ai tout fait pour que cette idiote de Lindsay gagne et elle a quand même échouée ! Tu me connais, tu sais que mes conseils sont les bons ? Et bien devine quoi ! Elle n'en a fait qu'à sa tête ! Explosa Aphrodite.

- Pourquoi est-ce que tu ne te contentes pas de t'occuper de ton site ? Demanda Artemis.

- Ah mais le Bachelor est de l'or en barres ! Ils sont touts tellement désespérés et en mal d'amour, un vrai plaisir, et quand ils sont tous sur le point de s'entretuer pour la même personne ... un vrai moment suspendu dans le temps. Expliqua la déesse.

- Tu me fais peur parfois, et par pitié, ne t'occupes pas de l'absence de vie amoureuse de ma fille, son célibat est un plaisir que je chéris tous les jours ! Alors occupe-toi de tes mal-aimés et ne touche pas à ma fille Termina Apollon

- S'il croit que ça va m'arrêter ... »


Lorsque tous les dieux s'installèrent à nouveau dans le salon, ils avaient tous un verre à la main. Hadès résuma la situation .

Deux argonautes avaient fuis leur cellule en traversant une brèche qui aurait été provoquée par un regain de foi :

« - Est-ce que j'ai besoin de vous rappeler qu'aux yeux des gens nous sommes ... morts et enterrés, si je puis dire ? Fit Hadès.

- Ce que j'aimerais savoir est comment ont ils pus obtenir de la foi ? Intervint Poseidon.

- Je vous rappel que l'Enfer est devenu une prison, j'en gère plusieurs à la fois, on a trop de de détenus, et je suis obligé de suivre les législation actuelle, j'ai du moderniser »

- qu'est-ce que tu entends par « moderniser » ? Demanda Apollon.

- Internet, bibliothèque, tout ça tout ça. C'est fini les quatre murs et les âmes qui se battent sans arrêts. Il a fallu se réinviter. Je dois aussi avouer que j'en avais assez d'entendre les âmes hurler sans cesse, enfin c'était surtout Perséphone qui n'entendait plus sa musique ...

- Tu étais en train de nous dire que tu as offert un accès à l'extérieur à ces crétins ?! S'exclama Hera qui tentait de contenir sa rage.

- Il y a des lois, je les suis et les applique ! Occupe-toi de mes enfers pendant une semaine et je peux t'assurer que tu ne tiendras pas ! Alors je n'ai pas de réprimandes ou autres critiques à recevoir d'une déesse qui passe plus de temps dans les salons de beauté qu'à se préoccuper de sa propre société, répliqua froidement Hadès.

- Ma société se porte très bien, mais merci de t'en préoccuper.

- Vous avez fini ? Je vous rappel que l'on a plus ... Commença Zeus qui se fit couper par l'apparition d'un nuage noir. »


Tous les dieux tournèrent la tête dans la même direction, celle du nuage dont trois voix s'échappèrent en choeur :


« Quatre enfants au destin entravé, quatre est la clé de leur liberté, de leur grandeur retrouvé. La foi elle ramènera et dans son sillage le soleil se lèvera »


Puis, le nuage disparu tout aussi rapidement qu'il était apparu laissant un soleil entouré de laurier, fait de lumière derrière lui. Les dieux restèrent assis, tentant d'assimiler ce qui venait de se dérouler devant leurs yeux. Apollon fut le premier à réagir, il connaissant ce symbol, il l'avait légué à Thea. Il la laissait la colère le submerger et envoya son verre s'écraser, avec une force herculéenne, à l'autre bout de la pièce. Il serra les poings et prit une profonde inspiration :


« - Père ?

- Oui ?

- On doit commencer son entrainement, fit simplement Apollon.

- Je croyais que tu voulais préserver ? La tenir éloigné de son destin ? Commenta Hermès.

- Combien de nos chers héros ont survécus à leur destin ? Aucun. Si je veux donner une chance à ma fille, ma seule enfant, la seule qui a pu survivre, alors je me dois de lui offrir toute l'aide que je suis capable de fournir.

- Elle va enfin venir voir ses grands-parents pour les vacances ! S'enthousiasma Zeus.

- On doit aussi débrider ses pouvoirs, mais je pense qu'il faudrait y aller progressivement, proposa Athéna

- Je devrais peut-être me mettre à travailler sur le design de son arme, commenta Héphaïstos .

- On pourrait lui accorder l'immortalité directement non ? Fit Artemis qui reçu un regard noir de la part de son frère

- Hors de question ! Cela ferait trop d'un coup et je veux que le choix de l'immortalité lui revienne. On va d'ailleurs se mettre d'accord tout de suite, on respectera son choix, compris ?!

- Tu tues toujours l'ambiance, râla Arès.

- Compris ?! Répéta Apollon.

- Oui, soupirèrent les dieux en choeur. »


Apollon passa le reste de la journée à discuter avec le reste des dieux pour prévoir l'éducation Grecquo-romaine de Thea. En fin de journée, alors qu'il prenait deux minutes pour respirer et se vider la tête, Aphrodite vint le voir, le regard malicieux :


«- brune ou blonde ?

- Pardon ?!

- Peut-être que tu préfères les hommes maintenant, je n'y avais pas pensé ! S'exclama alors la déesse.

- Mais tu vas arrêter oui ?!

- Non ! Tu as besoin de quelqu'un dans ta vie !

- J'ai une fille a gérer et c'est déjà bien suffisant, crois-moi ! Je ne veux pas risquer une Cendrillon 2.0

- Mais non ! Tu l'aimes trop pour ça ! Je pourrais te trouver un coup d'un soir sinon ?

- Tu as fini ? Tu pourrais aussi me rassurer sur le fait que je ne vais pas mourir, je te rappelle que le père de Cendrillon ne fait pas long feu !

- Jamais ! Tiens dès que tu as deux minutes, remplis-moi ce questionnaire, je vais voir pour te trouver ton alter-ego, fit la déesse en lui tendant une tablette.

- Je ne veux pas trouver mon alter-ego !

- La solitude ne t'amènera rien de bien ! Prévint-elle

- Ecoute, j'ai d'autres choses à penser que ma vie amoureuse, quant à des coups d'un soir, crois-moi, je n'ai pas besoin de toi mais j'apprécie l'offre. Je ... Je dois et je veux me concentrer sur Thea. J'essaye tellement de lui laisser la possibilité de faire ses propres choix mais ...

- Je dois t'avouer que tu m'as surpris, Dit Aphrodite très sérieusement.

- Ah ?

- Tu as toujours été ... Comment dire ? Léger ? Oui voilà ! Léger ! Tu sais que mon dada, ce n'est pas que l'amour romantique, mais toutes sortes d'amour et je dois avouer que tu m'as bluffé, je ne t'ai jamais vu aussi dévoué, c'est pour ça que je vous avais aidé à la statufier.

- Artemis m'a aidé, pas toi, corrigea Apollon.

- Tu croyais vraiment que ta fille allait survivre en la statufiant ? Bien évidemment que non, je me suis assurée qu'elle resterait en vie, après tout, si je peux donner vie à une statue, je peux bien préserver quelqu'un qui en devient une.

- Attends ! Quoi ?! Pourquoi tu n'as rien dit ?! Pourquoi tu n'as ...

- Pourquoi je n'ai pas intervenu pendant la sentence d'Hera sur les héros ? Parce que je l'avais déjà aux fesses après avoir eu une aventure avec un de ses protégés !

- Je vois. Pourquoi est-ce que tu m'as aidé ?

- J'ai toujours pour règle d'aider les gens qui aimaient, pas d'un simple amour de tous les jours, mais d'un amour sincère, intangible et infaillible, bien évidemment dans les limites de l'acceptable, même moi j'ai des limites.

- Je respectais tes standards ?

- Tu les as tous dépassé. J'ai sût précisément quand Thea est né car tu as déclenché une onde de tendresse qui m'a donné la chaire de poule, ta fille est littéralement ta dernière chance d'être heureux. Tu ne t'es jamais demandé pourquoi tu n'avais aucune chance en amour ?

- Parce que les femmes ont peur de faire confiance à un homme trop beau ? Proposa Apollon toujours sous le choc des révélations.

- Il y a de ça, mais aussi parce que tu es né pour guider ta fille. Sache une chose, certes elle a des pouvoirs liés au soleil et tout ça, mais son bonheur rayonnera sur toi et c'est ça, qui te rendra heureux et qui possiblement, t'enlèvera ta malédiction.

- Malédiction ?

- Oui, c'est comme ça que j'appelle ta malchance en amour.

- Tu adores remuer le couteau dans la plaie hein ?

- Je ne peux pas être gentille tout le temps. Par contre, j'en discutais avec Arès, Thea a des amis intéressants.

- Dans quel sens ?

- Tu ne veux pas non plus que je te donne toutes les réponses ?! S'exclama Aphrodite. »


La déesse partit et laissa Apollon remuer toutes ces nouvelles informations dans sa tête. Puis, il pensa qu'il était peut-être temps pour lui de dépoussiérer ses pouvoirs de divination pour autre chose que les placements en bourse.

Un peu plus tôt, de l'autre côté du pays, Astrid était venue chercher Thea pour une sortie entre amies et sans les garçons comme gardes du corps. Seulement lorsqu'elle arriva à la villa des Bright, elle reçu un message de Thea l'avertissant qu'elle était à la plage. La jeune fille qui s'apprêtait à partir, aperçut alors le père de cette dernière par l'une des fenêtres. Il semblait complètement perdu dans ses pensées. Son visage trahissait un ennui profond, pas dans le sens où il ne savait pas quoi faire mais plutôt qu'il était obligé de faire quelque chose qui ne lui plaisait pas. La vue d'Astrid se brouilla un instant. Elle avait l'impression de tout voir à travers un filtre sépia, quand soudainement, elle vit Adrian Bright devenir une boule d'énergie doré qui disparu aussi rapidement qu'elle s'était formée. Puis, comme si rien ne c'était passé, elle cligna des yeux et tout revint à la normale. Que venait-il de se passer ?!

Ne faisant plus attention à rien elle entra dans la maison qui par chance, était ouverte. Une des joies de l'Amérique. Elle courut à travers les pièces jusqu'à atteindre la chambre de Thea où se trouvait le père de cette dernière il y avait quelques instants. Sauf qu'elle ne trouva rien n'y personne, elle voyait simplement une sorte d'onde dorée qui s'éteignait petit à petit. Elle tourna la tête et trouva le dessin d'une femme et Astrid qui avait pris assez de cours de grec pour reconnaitre quelques mots, lu le mot maman, écrit de la main de Thea. Trop de questions se chamboulaient dans sa tête.

Elle repensa alors aux quelques moments ou Thea expliquait des termes mythologiques, leur racontait des légendes et mythes, et c'est ainsi qu'une idée qu'Astrid jugeait impossible germa dans son cerveau. Elle replaça son sac sur son épaule et courut jusqu'à la plage privée des Bright. Elle y trouva Thea qui lisait paisiblement tout en bronzant un peu plus, comme si cela était possible. Cette dernière qui avait entendu du bruit releva légèrement la tête et aperçu son amie à qui elle lança un grand sourire tout en se rasseyant. Astrid fonça vers elle et s'assit en tailleur face à elle :


« - Je sais que ça va avoir l'air complètement fou mais j'ai une question !

- Tu m'inquiètes, fit Thea en la fixant.

- Est-ce ... Est-ce que tu es une déesse grecque ?

- Pardon ?! S'exclama Thea qui failli s'étouffer avec sa propre salive, Tu penses que je suis quoi ?!

- Ecoute, je reviens de chez toi et ... J'ai vu ton père se transformer en une boule lumineuse et ...

- Quel idiot ! S'écria Thea, Et après c'est moi qui doit faire attention ?!

- Tu es en train de me dire que j'ai raison ?!

- Pas exactement ... Fit lentement la jeune femme.

- Explique-moi !

- Si je le fais, tu dois me promettre de garder ça pour toi, tu n'en parles à personne ! Pas même aux garçons !

- Je te le jure !

- Bon ... fit Thea en prenant une profonde inspiration, je suis grecque, une demi-déesse, mon père est Apollon, j'ai des pouvoirs, enfin c'est en cours et je suis très, mais vraiment très vieille.

- Quoi ?! Hein ?! Pardon ?! Va moins vite en rentre dans les détails ! »


Thea passa alors le reste de la journée à tout expliquer à Astrid qui passait par toutes les émotions. Cependant quelque chose en elle changea, sa perception du monde semblait accru, elle avait l'impression de voir des choses qui avant lui étaient cachées. Thea ramassa ses affaires tout en laissant Astrid digérer la montagne d'informations, elle l'invita ensuite à venir chez elle pour parler à son père car ce dernier devait être rentrer. Thea regarda les étoiles pour définir l'heure et se dit que son couvre-feu était proche. Elle traina Astrid derrière elle, qui ayant repris le contrôle de ses émotions la bombarda de questions diverses et variées. Ce fut sans surprise que Thea trouva son père devant le barbecue, en train de préparer le diner :


« - Ah ! Astrid ! Tu restes manger ? Heu ... ma chérie, pourquoi est-ce qu'elle me regarde comme ça ? Demanda Apollon

- Elle sait.

- Elle sait quoi ?

- Elle sait, insista Thea.

- Pardon ?! Tu lui as dit ?! On en avait parlé !

- Elle t'as vu disparaitre ce matin.

- C'est pas possible ! A moins que ...

- Je crois que l'on en arrive à la même conclusion oui.

- Heu excusez-moi, mais je pourrais savoir quelle conclusion vous avez tirés sur moi ? Intervint Astrid.

- Pourquoi est-ce qu'elle aussi calme ? Demanda Apollon à sa fille.

- ça doit être ses chacras.

- Ses quoi ?!

- Hey ! S'exclama Astrid, heu ... non, désolé monsieur le Dieu, je ne voulais pas être ...

- Astrid, tu vas me prendre une profonde inspiration et te détendre okay, fit Apollon, je ne vais pas te tuer parce que tu as élevé la voix, je ne suis pas un barbare de l'âge de pierre comme le sont encore certains membres de la famille.

- Arès a encore tué quelqu'un ?!

- Pourquoi crois-tu qu'il est entré dans l'armée ?

- Arès ... le ... le dieu de la guerre ? Bégaya Astrid.

- Mon oncle, enfin je crois ... Fit Thea.

- Pour simplifier on va dire oui. Alors Astrid, j'aimerais que tu me dises précisément ce que tu as vu ce matin. Répondit Apollon en s'installant face à l'adolescente.


Astrid se mit alors à raconter le périple que fut sa journée. Tentant de se souvenir du moindre détail. L'adolescente avait peur d'Adrian, pas qui lui fasse du mal, elle savait qu'avec Thea de son côté rien ne lui arriverait, c'était la puissance qui émanait du Dieu qui l'intimidait et l'effrayait. Elle ne savait plus trop quoi penser, sa perception du monde était complètement chamboulé. Astrid termina son récit en prenant une profonde inspiration et accepta le verre d'eau que lui tendait Thea.

Apollon regarda la jeune femme avec un sourire en coin. Il comprenait enfin les paroles d'Aphrodite :


- Ma chère Astrid, félicitations, tu es une descendante de Cassandre ...

- Qui ?!

- Attends, papa, ce n'est pas la femme a qui tu avais donné des pouvoirs en échange de ... tu vois, mais qui a refusé et que tu as ensuite maudit, faisant en sorte que personne ne croit ses prophéties? Intervint Thea.

- Merci de me rappeler mes erreurs de jeunesse !

- ça veut dire que vous me détester aussi ? Je suis maudite ?!

- Mais non ! Quand je maudis quelqu'un je m'attaque pas à la future génération ! J'ai rien contre toi, et pour être honnête, elle n'était pas si belle que ça.

- Je ne savais pas qu'elle avait eu des enfants.

- Ah si, elle en a eu deux : Télédamos et Pélops. Après j'étais tellement énervé que j'ai préféré arrêter de penser à elle et l'oublier donc je ne fais attention à sa lignée.

- T'as la rancune tenace, commenta Thea.

- Mais ça veut dire quoi pour moi ? Demanda Astrid.

- Que toi, ma chère enfant, à la base, vu que tu l'as hérité tu aurais dû avoir des compétences de prophétesse, mais Dieux merci, tu y as échappé car, voilà ma théorie, ils ont dus se modifier avec le temps même si ça a toujours un lien avec la vision, la perception.

- C'est-à-dire ?

- D'après ce que tu m'as expliqué, tu dois être capable de reconnaitre la vraie forme des gens, leur vraie nature, leur essence. Tu ne pourras jamais vraiment voir la mienne, sauf si tu tiens à mourir, alors non ce n'est pas une menace, mais il faut être un minimum immortel pour presque y survivre.

- On ne peut pas être un minimum immortel, on l'est ou on ne l'est pas, contredit Thea.

- Que crois-tu être ?

- Un demi-dieu sans pouvoirs.

- En parlant de ça, on va commencer à travailler dessus, Astrid tu es la bienvenue pour assister aux leçons. Tu vas en avoir besoin.

- Pourquoi ? Firent subitement les deux adolescentes en même temps.

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi est-ce que l'on devrait travailler sur nos « pouvoirs » et pourquoi est-ce qu'Astrid en aurait besoin ? Expliqua Thea.

- Parce que le jour où l'on découvre son talent, son don, son pouvoir, peu importe comment tu l'appelles, il est important d'apprendre à le contrôler. Car le remarquer c'est le débloquer et à partir de là il ne va faire que se développer. De plus, peu de temps après les ennuis débarquent,.

- Y a pas moyen d'enclencher le frein à main ? Demanda Astrid.

- Non.

- J'ai une question, c'est vrai que vous ne pouvez pas mentir ?

- Correct.

- Thea est votre seul enfant ?

- Oui ! Et je ne veux pas de frères et soeurs, vu comment ça a tourné chez les autres j'en suis très heureuse, s'exclama Thea.

- Astrid, tu devrais appeler ta mère et lui dire que tu vas passer le week-end ici, car je crois que l'on a encore pas mal de choses à se raconter, Fit le dieu.

- D'accord !

- Papa, tu étais parti où ? Demanda Thea une fois son amie partie.

- Je suis allé voir tes grands-parents, il y avait une réunion de famille.

- Je croyais que tu détestais ça ? Pourquoi y es-tu allé ?

- Hera a menacé de s'en prendre à mes voitures. Ce qui me rappelle, qu'à partir de lundi jusqu'à la rentrée tu vas aller chez Zeus et Hera.

- Pardon ?! Mais je croyais que c'était hors de question !

- Disons que je n'ai pas eu le choix, et puis ça tombe pile au moment où je dois partir en Suède pour le travail.

- Mais je n'ai pas envie d'y aller !

- Ne t'inquiètes pas, tu n'iras pas seule, tes amis ont été autorisé à t'accompagner.

- Blake et Alexis ?! Tu veux que j'emmène deux humains qui ne connaissent rien de ma situation chez Zeus et Hera ?! Tu es cinglé ou quoi ?!

- Soyons honnêtes, Astrid a découvert le poteau rose, et bien que je l'adore ça va lui échapper, et même si ce n'est pas elle qui lâche le morceau, ils le découvriront, en plus Hermès va rester quelques jours et a promis de filmer le moment où ils vont tout découvrir !!

- Pourquoi est-ce que j'ai l'impression que tu me caches la vraie raison de ce voyage ?

- Parce que c'est le cas, mais s'il-te-plaît fais-moi confiance pour le moment, je t'expliquerai tout au fur et à mesure.

- Tu crois que me cacher des choses va m'aider ?

- Thea, j'ai passé un accord avec les autres dieux, on te dévoilera tout ce que tu as besoin de savoir au fur et à mesure.

- Donc il y a un truc énorme qui va me tomber dessus et je n'ai pas le droit de demander ce que c'est ?! C'est injuste !

- Ce qui est injuste c'est que tu es encore réussi à me faire parler ! Mayonnaise ou Ketchup pour ton sandwich ?

- Les deux ! S'exclama Thea en partant, claquant la porte derrière elle.

- Si seulement je pouvais tout te dire tout de suite ... »


Thea était énervée, et Astrid le vit tout de suite quand elle entra dans la chambre. La blonde se mit à faire les cents pas tout en marmonnant en grecque :


« -Tu pourrais activer le décodeur grand-mère ? Demanda Astrid.

- Hey ! Un peu de respect !

- Je viens de découvrir que tu avais à peu près deux mille ans donc j'ai toutes les raisons du monde de te vanner !

- Alors quoi ? Ça y est ? Sure le papier je suis peut-être très vieille mais je te rappelle que j'ai passé tous ces siècles comme une statue, cachée au fin fond d'un monument grec !

- Attends ! Quoi ?! Tu étais une statue ?!

- Je te l'avais pas dit ?

- Ah non, je te confirme que tu ne me l'as pas dit !

- Je croyais l'avoir fait, tu joues à quoi ? Demanda Thea en voyant son amie sur son ordinateur.

- J'ai commencé ce nouveau jeu, ça devrait t'intéresser, c'est sur l'Antiquité.

- Fais-voir !

- Alors là, tu créer ton personnage, tu choisis ta faction : grecque ou romaine et en fonction de ça tu as un ''chef'' différent, Achille ou Romulus et Remus, tu peux en choisir d'autre, comme Persée par exemple. Ensuite tu choisis ton dieu protecteur, j'ai pris Athéna.

- T'aurais mieux fait de choisir Artemis ...

- Tu as rencontré Athena ?!

- Pas exactement, répondit Thea en pointant d'une doigt une pile de livres et d'encyclopédies.

- Cadeaux de noel ?

- J'aurais préféré. Bref, continue ton explication !

- Tu développes ta ville selon les souhaits de ton chef et réalises des quêtes qui te donne de l'expérience, plus tu montes en niveau plus tu as de privilèges et après un certain temps tu peux même parler au développeur du jeu si jamais tu as des suggestions, mais tu dois le mériter, tu dois prouver que tu as vraiment testé le jeu avant de te plaindre, ce qui est plutôt logique je trouve.

- Ta carte ressemble à la Californie, à l'endroit où l'on vie, commenta l'adolescente.

- Oui c'est basé sur ta géolocalisation, du coup tu n'as pas accès au même genre de resources, ce qui te force à commercer avec les autres joueurs.

- Ne me demande pas pourquoi, mais ce jeu me parait bizarre, je vis les quelques phrases grecques qui sont là pour décorer sont les débuts des prophéties de différents héros, je le sais parce que mon père m'en avait recopier pas mal quand j'étais petite pour m'apprendre à écrire.

- Ton père te faisait recopier des prophéties ?!

- Hey ! C'était passionnant ! C'était les livres de Tom Clancy de l'époque !

- Tu m'en diras temps ... Tu veux essayer ?

- Pourquoi pas. »


Les deux jeunes femmes s'installèrent au bureau de Thea et Astrid la guida dans la création de son personnage.

Plus d'une heure était passée quand Apollon vint frapper à la porte pour les prévenir que le repas était prêt. Le dieu jeta un coup de rapide à l'ordinateur de sa fille et attendit que son amie et elle sortent de la pièce pour s'y attarder. Le jeu qui était encore affiché attrapa son regard, il retint une grimace devant le pseudo choisit par sa fille : Horus. Elle adorait aller à contre-courant. Il prit une photo de l'écran avec le nom du jeu : la quête des héros; et l'envoya aux autres dieux.

Il vit ensuite que sa fille avait reçu un message dans le jeu, de la part d'un certain : Jason. En fonction de sa culture, on pouvait lire ce prénom de deux façons et Apollon n'aimait pas du tout son interprétation. Le message semblait sympathique, accueillant, mais le dieu ne se fiait pas :


« Bonsoir Horus, merci d'avoir rejoint notre communauté et de nous aider dans notre quête. Nous attendons beaucoup de l'enfant du dieu Apollon. Rejoint tes frères et soeurs pour avancer. »


Apollon fit une recherche rapide sur le jeu et découvrit que ce dernier était apparu du jour au lendemain, que les créateurs étaient Européens et que le jeu plaisait beaucoup, beaucoup trop pour un jeu si récent. Apollon avait un mauvais pressentiment. 

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