chapitre deuxième
Le sable, l'eau cristalline, le soleil ... Le paradis pour Thea. Elle tourna son visage vers le soleil en fermant les yeux, profitant du réconfort que cela lui procurait. C'était un vendredi après-midi agréable, les lycéens étaient de sortis, profitant du week-end qui arrivait. Avec un soupir satisfait elle se retourna vers ses trois amis.
Cela faisait maintenant deux semaines que Thea avait rejoint le lycée, elle s'adaptait de mieux en mieux. En suivant les conseils d'Astrid, elle rejoignit le club d'art pour le plus grand plaisir de son père. Monsieur Terrence, le professeur, était un homme d'une cinquantaine d'années, très gentil et patient qui appréciait beaucoup Thea.
En deux semaines elle avait rencontré les familles de Blake, Alexis et Astrid. Le frère d'Alexis, Liam, avait prit Thea comme proie, toutes les excuses étaient bonnes pour lui faire du rentre-dedans, ce qui bien évidemment, lui avait attirer les foudres de Hannah, la future reine du lycée. Heureusement pour elle, Thea pouvait désormais compter sur ses trois nouveaux amis pour faire barrage. Astrid qui connaissait Hannah depuis des années, arrivait à faire tampon entre elles deux. Chaque jours depuis deux semaines maintenant, les quatre amis passaient entre une et deux heures à la plage après le lycée. Ils avaient trouver un petit coin tranquille où étrangement il n'y avait jamais personne. Astrid avait flashée sur le maitre-nageur qui semblait être dans la trentaine, il était tatoué, aux cheveux auburn et aux yeux de la même couleur que l'océan et surtout, il ne semblait venir que de temps en temps. Ils variaient leurs activités, s'essayant aux concours aquatiques, aux sports de plages ou alors, ils profitaient simplement de l'endroit pour faire leurs devoirs.
«- Sunshine ça nous arrangerait que tu nous donnes ton avis sur la question de l'égalité des chances dans notre société.
- Désolé Alexis, j'étais perdue dans mes pensées.
- Tant que ça ne concerne pas mon frère tu es pardonnable.
- Il te fait encore des misères ? S'inquiéta Blake.
- Rien que je ne puisse gérer, tu sais je suis rodée.
- Ton frère a une mauvaise aura !
- Merci Astrid pour ce commentaire hautement nécéssaire et intéressant.
- Je suis d'accord avec Astrid; marmonna Thea.
- Il t'a encore fait des avances ?! Mais il ne s'arrête jamais ou quoi ?!
- C'est juste un lourdeau Blake, désolé pour ton frère Alexis mais c'est la vérité.
- Mais y a pas de mal Sunshine.
- Vous savez quoi ? Ce devoir n'est que pour le mois prochain, alors si nous profitions de la plage ?
- On essaie quoi cette fois ?
- Beach Volley ?
- Déjà fait; rappela Astrid.
- Alors perfectionnons-nous ! Fit Alexis avec entrain.
- Je croyais que tu étais feignant ?! S'étonna Blake.
- Blake Blake Blake ... Oui je le suis mais maintenant tout le monde en maillot de bain ! »
Ils partirent tous les quatre dans une cabine, il y avait pile le nombre nécessaire. Après plusieurs jours de surveillance intensive, ils comprirent qu'ils pouvaient y laisser leurs affaires sans craindre de les voir disparaitre. Lorsque les filles sortirent, Blake garda son regard braqué sur Théa, grâce à Alexis, il avait apprit à être discret. Il se demandait quand est-ce qu'elle arrêterait de l'attirer comme un papillon l'était par la lumière. De son côté, Thea ne pouvait s'empêcher de regarder le tatouage sur l'épaule gauche de Blake, elle avait déjà vu cette représentation du soleil, mais elle n'arrivait pas à se souvenir d'où. Quant à Astrid, elle choisissait toujours un maillot de bain laissant apercevoir une partie de son tatouage, une feuille de laurier tatouée le long de la colonne vertébrales. Thea et Astrid virent qu'Alexis avait un ballon de volley à la main et Blake un appareil photo :
«- J'ai rejoint le club de photographie; se défendit-il. C'était soit ça, soit ça le club de débat.
- Mais nous n'avions rien dit mon cher.
- Alexis tu me fatigues ! Par contre, serrez-vous que je vous prenne en photo ! »
Alexis, Thea et Astrid obéirent, changeant leurs expressions faciales à chaque photo. Ensuite, lorsqu'ils se dirigèrent vers le filet de volley, Blake prit des photos de ses amis séparément en jouant avec le soleil et les reflets de l'océan en fond. Blake s'attarda un peu plus sur Thea dont la peau bronzée avait des reflets dorés au soleil, reflets dont Astrid était jalouse. Il regarda ses clichés avant de se faire trainer jusqu'au filet par Alexis :
«- Blake et Astrid ensemble, Sunshine avec moi !
- Qu'est-ce qui t'autorise à faire les équipes ? Demanda Astrid.
- Ma sagesse Astre, ma sagesse !
- On le lui dit ? Demanda Thea à Blake.
- Me dire quoi ?!
- Que tu es stupide ! Firent Blake et Thea en même temps.
- Et bien merci ! J'apprécie ! Moi je suis là, j'organise, je trouve le ballon, je fais les équipes et je me fais maltraiter ! Tsss... aucun respect !
- Tu arrêtes de parler comme un vieux ? Fit Astrid.
- Non Astrid ! Ne me fait pas ça ! Ne m'abandonne pas ! Je croyais que l'on était une équipe ! Sacha et Pikachu, Link et Zelda, Peter Pan et Wendy, Buzz et Woody, Timon et Pumba !
- Qui de nous deux est Pumba exactement ? Demanda Astrid.
- On s'y met ?! Fit Alexis.
- Lâche !
- pleutre !
- Je vous ai pas sonné Bonnie and Clyde !
- Plutôt Ginger et Fred; corrigea Blake.
- Tu es au courant qu'ils ne s'entendaient pas ?
- Des rumeurs ! Bon ... on s'y met ?
- Vous êtes fatigants parfois; soupira Astrid »
Pendant près d'une heure ils se dépensèrent sous le soleil de Los Angeles, si ils n'étaient pas bronzés, ils l'étaient désormais. Lorsque la nuit tomba, d'un commun accord ils se décidèrent à aller chez Astrid comme c'était prévu. La famille d'Astrid vivaient dans une grande maison avec vue sur la mer. Cette maison qui était plus proche d'une villa, était magnifique, de grandes baies vitrées, une terrasse sur pilotis avec un accès direct à la plage. Toute la famille étant partie, Astrid les envoya prendre une douche pour se débarrasser du sable. Elle fut la première à sortir de la douche, elle avait troquée ses vêtements contre son pyjama. Elle profita que les autres soient occupés pour préparer qu'elles petites choses à grignoter et allumer un feu à l'endroit prévu sur la terrasse.
Seulement quelques minutes plus tard, ils arrivèrent tous, Alexis ne s'étant même pas embarrassé d'enfiler un tee-shirt. Thea se pelotonna sur l'un des fauteuil, avec à sa gauche Alexis et Blake et à sa droite Astrid. Elle leva la tête vers le ciel et constata avec joie que les étoiles étaient incroyablement brillantes ce soir. Blake qui était toujours avec son appareil photo en profita pour prendre une énième photo d'elle. Les garçons parlèrent de leur côté, tandis que Thea tentait d'expliquer les quelques principes de bases de l'Astrologie qu'elle connaissait. La blonde lui fit promettre de lui en apprendre plus. La soirée continua avec des marshmallow grillés et une petite bouteille de tequila qu'Alexis avait mit de côté pour l'occasion.
«- Vous voulez savoir la dernière lubie de mon frère ? Il veut rejoindre le club de maths !
- Liam ? Liam veut rejoindre le club de maths ? La dernière fois qu'il a essayé de me parler il n'arrivait pas à faire la différence entre Thalès et Pytagore ! S'exclama Thea.
- Comment tu sais ça toi ? Demanda Blake.
- Oh c'est juste qu'entre mon cours d'histoire et de grec il a essayé de me parler mais Hannah est arrivée en même temps donc ça a coupé court.
- Pourquoi tu ne nous l'a pas dit ? Fit Astrid.
- Parce que je pouvais gérer la situation, je ne suis pas une demoiselle en détresse vous savez.
- Tu lui aurais fait quoi ? Une posture de yoga ? Se moqua Alexis.
- Hey ! Au lieu de te moquer essaie de faire le poirier sans que Blake ne te donne un coup de main et revient me voir ensuite !
- Sunshine se rebelle ! Je t'adore toi ! Rit Alexis. Non plus sérieusement, si il essaie quelque chose dis-le moi tout de suite, je m'en occuperai ...
- Qu'est-ce que tu ne nous dit pas ? Interrogea Astrid.
- Ah Astrid si tu savais ... Bon ok je vous le dit mais après vous ne me traitez pas comme une victime ! Pigé ?! Vous savez que Liam fait tout pour être dans les bonnes grâces de notre père sans succès ? Maintenant il a trouvé une nouvelle technique pour y arriver, il m'humilie devant lui pour « prouver » à notre père qu'il est beaucoup mieux que moi et que c'est lui, qui devrait avoir son attention.
- Ton père a comprit la situation ou pas ?
- Oh que oui ! Liam est coincé à la maison jusqu'à la fin de la semaine, et pauvre de lui ! Il doit prendre le bus. Là il boude parce qu'il était supposé retrouver Hannah pour une fête sur la plage.
- Pauvre de lui, se moqua Astrid.
- Puisque nous en sommes au moment confidence je me lance ! Commença Blake. Je ne suis pas certain de tenir le coup au lycée, au niveau des notes je veux dire. Je ne suis pas à l'aise, je comprends ce que l'on nous dit, mais à chaque fois que j'arrive à me concentrer sur un exercice, mon attention est déviée par un objet quelconque que je me mets à disséquer mentalement pour trouver son mode de fonctionnement.
- Tu as une mémoire mécanique c'est tout, rassura Thea en lui prenant la main.
- En plus nous sommes là pour t'aider, assura Astrid.
- Tu sais que dès qu'il s'agit de te faire cravacher je suis toujours partant, rit Alexis.
- Je vois des trucs bizarres, et non Alexis je n'ai pas pris de marijuana ! C'est plus du style, je regarde une flaque d'eau et des chiffres apparaissent, ou je regarde les gens et des auras bizarres apparaissent. Vous savez le maitre-nageur de la plage où l'on va ? Son aura est bleue presque scintillante, comme si il était entouré par la mer... Avoua Astrid.
- Tu y vois un rayon de lumière ? Comme un rayon de soleil ? Y-a-t-il aussi l'ombre d'un trident ? Coupa Thea.
- Oui comment tu le sais ?!
- Oh ... c'est que j'ai vu un dessin un jour sur internet, mentit Thea. Peut-être que tu as fais une assimilation d'idées ou un truc du genre.
- C'est possible oui ... enfin ça reste bizarre et un peu flippant !
- Thea ? Quelque chose à confesser ? Demanda Blake.
- Bah ... rien de bien spécial. Ah si, depuis quelques temps je me dis que j'aurais bien aimé avoir ma mère auprès de moi, vous savez, pour des conseils, pour avoir un modèle à suivre quoi. Depuis quelques mois maintenant j'ai subit beaucoup de changements par rapport à ma vie d'avant en Grèce, et je me rends compte que ma mère que je ne connaissais pas et qui ne me manquait pas plus que ça, est devenue ce que je souhaiterai le plus avoir à mes côtés. Je sais que mon père est incroyable avec moi, mais même si il est là pour moi, parfois j'aimerais avoir ma mère. Je n'ai même pas une photo d'elle, seulement un dessin que mon père avait fait d'elle.
- Moi c'est l'inverse, fit Blake. Bien que j'ai connu mon père, je suis content qu'il soit partit, je le détestais et je le déteste toujours.
- Pour résumer, Astrid est possiblement dérangée avec une vie de famille stable, pendant que nous trois nous avons des problèmes familiaux qui nous rendraient presque dépressifs ... Mais si c'est pas merveilleux ! C'est soit dut à un trop peu de tequila ou a un trop plein ... Je penche pour le trop peu, qui me suit ? Fit Alexis.
- Pitié pas une nouvelle gueule de bois ...
- Oh que si les amis ! Tequila pour tout le monde !
- Profitons d'être jeune, en bonne santé et capable de gérer les gueules de bois avant que nos parents ne nous tombent dessus ! Fit Astrid. »
De l'autre côté de la ville, Apollon faisait les cents pas et était au bord de la crise de nerfs. Thea n'était pas revenue du lycée, elle ne répondait pas à son téléphone, elle n'avait laissé aucun mot et il n'avait pas de quoi la localiser. Actuellement en panique, Apollon se servit son troisième whisky de la soirée en souhaitant avoir placé un traceur sur le téléphone de sa fille comme il avait voulu le faire à l'origine. Il fit à nouveau le tour de la maison dans l'espoir de trouver un indice. Il était complètement en panique. Et si il lui était arrivé quelque chose ? Avait-elle été kidnappée ? Était-elle en danger ?
A l'idée de perdre sa fille, Apollon sentit le désespoir s'emparer de lui, il n'accepterait pas ça. A contrecoeur il entra dans la chambre de sa fille et regarda ce qui avait été changé, déplacé ou enlevé. Il trouva son ordinateur portable allumé, d'un mouvement rapide il était déjà devant à tenter de déterminer le mot de passe : sa date de naissance ? La création de Delphes ? La date de sa première visite à Disneyland ? Non ... La date de naissance de sa mère, l'une des rares choses qu'il fut capable de lui raconter sur elle.
Lorsque la page d'accueil de l'ordinateur lui fut enfin accessible, il vit que son fond d'écran était le dessin qu'il avait fait de la mère de Thea, le dernier vestige d'un passé douloureux. Il avait eut beaucoup de tendresse pour cette femme, encore plus le jour où elle lui apprit qu'il allait être père.
Oui, il fut triste lorsqu'elle périt en donnant la vie à sa fille chérie, mais Apollon avait déjà tellement souffert à cause des gens qui le quittaient, que cela ne lui avait presque rien fait, il avait été triste. Seulement, la naissance de Thea avait empêché son coeur de se briser. Quand la sage-femme lui avait dit que sa compagne n'avait pas survécu, le Dieu avait commencé à croire qu'il était maudit, mais lorsqu'un cri perçant se fit entendre, son humeur changea du tout au tout. La sage-femme partit pour revenir quelques minutes plus tard avec Thea dans ses bras. À l'époque, avoir une fille n'était pas forcément une bonne chose, mais le dieu s'en fichait, il avait une fille, sa fille. Hestia, qui ne quittait jamais l'Olympe, le fit cette fois. Apollon fit d'elle la marraine de Thea, au grand bonheur d'Hestia qui était souvent la divinité la plus oubliée malgré son importance capitale.
Avec un soupir, Apollon navigua parmi les dossiers de sa fille, il vit quelques photos d'elle et de ses amis. L'une d'elle ne lui fit pas du tout plaisir, sa fille en maillot de bain enlacée par ce ... Blake. Retenant un accès de colère, il chercha l'emploi du temps, l'agenda ou n'importe quoi qui puisse lui donner une indication mais sans résultats. Il éteignit l'ordinateur et attrapa son téléphone afin d'appeler l'une des rares personnes qui puissent l'aider.
«- Je déteste quand tu m'appelles car tu m'interromps toujours au milieu d'un truc !
- Bonsoir à toi aussi Hermès, content que tu es pu te libérer ! Railla Apollon. »
Hermès était un « homme » de taille moyenne, au physique parfait comme tous les dieux prenant une forme humaine. Il était châtain aux yeux marron-doré. Habillé d'un costume hors de prix, il respirait le businessman qui avait réussi :
«- Tu crois que j'organise des croisières de luxe plus chères que ta maison tous les jours ?! J'étais en plein deal là ! J'avais tout mis dans leur pack voyage : bar, suite présidentielle, accès à la piscine du pont supérieure, employés personnels, j'avais tout Ap' ! Tout je te dis ! Je te jure que si je rate cette affaire tu me la rembourseras !
- Ma fille à disparu !
- En quoi ça me concerne ? Je te rappel qu'elle aurait dut disparaitre il y a un peu plus de 2000 ans au cas où tu aurais oublié ! Mais c'est vrai que le coup de la statufier pour la conserver c'était un coup de maître. Ton idée ou celle de ta soeur ?
- Tu peux arrêter de jouer les je-m'en-foutiste deux minutes et m'aider à la retrouver ?!
- Déjà, je pourrais savoir pourquoi c'est moi que tu as appelé alors que c'est l'autre à la barbe en forme d'algue qui a décidé de garder un oeil sur elle ?
- Ne me dis pas que Poseidon surveille ma fille ? Elle ne lui a rien fait !
Relax mon gars ! T'es sur les nerfs, faut que tu te détendes, tu sais bien qu'on a tous besoin d'elle, donc si jamais il lui arrive un truc, du genre ... Je sais pas moi .... mourir, Zeus avec un peu de pression sur son frangin pourra la faire sortir des Enfers, ça ne lui coutera qu'une bouteille d'ambroisie puisque Hadès ne boit plus que ça et que Dyonisos a décidé de l'énerver en lui piquant toutes ses bouteilles. »
Apollon attrapa Hermès par le col et le plaqua violemment contre le mur le plus proche :
«- écoute-moi bien l'emplumé, si jamais toi où les autres vous touchez à un seul de ses cheveux je jure que je vous le ferai regretter. Fit dangereusement Apollon.
- Je connais un spa qui te ferait le plus grand bien. Non mais franchement espèce d'abruti ! Tu crois qu'on veut lui faire du mal ?! Faire ça nous conduirait à notre ruine et on le sait tous beaucoup trop bien ! Tous ces mortels qui pensent que nous ne sommes qu'un lointain souvenir, une vague idée, ne savent pas tous ce que nous faisons pour eux. Ils ne savent pas de quoi nous les protégeons ! Alors crois-moi quand je te dis que je n'ai aucunement l'intention de mourir dans une époque aussi pourrie que celle-ci et que l'on ne lui veut aucun mal ! Même Héra a décidé de mettre ses préjugés de côté ! Pourquoi crois-tu que Zeus ait accepté aussi rapidement de la faire entrer dans le panthéon ?! Si tu n'étais pas là, elle le serait depuis son réveil ! »
- Même pas en rêve ! Elle vivra sa vie comme elle le souhaite sans aucunes interférences de qui que se soit ! Et le panthéon ? Pas avant sa majorité je l'ai déjà dit ! De plus, je lui réserve encore le droit de dire non à Zeus !
- Fait gaffe coco, c'est comme ça que les ennuis commencent ! Combien de nos « héros » sont mort en tentant de battre le destin ? Des centaines ? Des milliers ? Bah ! J'ai arrêté de tenir les registres ça me prenait trop de temps !
- Si il faut j'irais les voir !
- Bon courage pour retrouver ces trois folles dingues ! On a perdu leur trace depuis 400 ans ! La dernière fois qu'on a eu des nouvelles, elles étaient dans l'Himalaya ... littéralement ... Ne me demande pas comment !
- Où est ma fille ?!
- Qu'est-ce que j'en sais moi ? Comment veux-tu que je le sache ?! Ta môme à l'air sympa mais comme apparement nous étions TOUS un danger pour elle, tu l'as gardée dans l'ombre, alors tu sais quoi ? Débrouille-toi tout seul !
-Tu te moques de moi ?! Tu ne vas pas m'aider parce que je ne t'ai jamais donné l'occasion de lui offrir un cadeau pour Noël ou pour son anniversaire ?! Maintenant tu vas me dire que tu veux la rencontrer ?!
- Exactement, la prochaine fois que tu as besoin de mon aide, assure-toi d'abord de me donner ce que je veux, tu n'es pas le seul égoïste tu sais. Cette gamine est notre dernier lien avec une époque révolue, et qu'on veuille l'admettre ou non, on tient à elle, enfin moi en tout cas. Athéna en a carrément rien à faire tant qu'elle est assurée que Thea fera sa part du job et qu'elle se lancera sur le chemin des études, tout comme Déméter, Héphaistos, et Dionysos qui s'en fichent religieusement.
- Athéna n'a qu'à rester dans son bureau d'Harvard et faire la moral à des étudiants trop fêtards pour réussir comme Dyonisos qui a décidé de se la jouer étudiant pour la vie !
- Mon pauvre garçon ... Au fait, une dernière chose, Aphrodite est dans tous ses états depuis que ta fille est entrée au lycée, apparement elle est contente de ce qui est en train de se développer. »
Apollon vit alors Hermès disparaitre. Il était dans une colère noire, il partit dans le sous-sol de la maison. Il laissa alors éclater sa colère, les murs se fissurèrent sous l'impact de sa puissance. Il mit un coup de poing dans un mur qui prit la forme de sa main avant de retourner au rez-de-chaussée calmé. Il tenta alors de se provoquer une vision, chose qu'il n'avait pas faite depuis des siècles mais ne vit rien. Il essaya ensuite d'appeler les parents des amis de Thea. Les parents d'Astrid ne répondaient pas au téléphone, la mère de Blake semblait être devenu un homme et en appelant chez Alexis il tomba sur le frère de ce dernier qui l'informa gentiment qu'il pouvait aller se faire voir. N'ayant pas les numéros de Blake, Alexis et Astrid, le dieu fut forcé d'attendre, dans ce monde il fallait attendre deux jours avant de pouvoir déclarer quelqu'un comme disparu. De plus, il était hors de question pour lui de demander l'intervention d'un autre dieu, pas deux fois dans la même journée !
Au petit matin, alors qu'il tentait de se calmer en jouant du piano, Apollon entendit la porte d'entrée s'ouvrir puis se fermer. Il se leva d'un bond pour rejoindre l'entrée. Il ferma les yeux de soulagement avant de se précipiter vers sa fille pour la prendre dans ses bras. Elle allait bien ! Elle n'avait rien ! Une fois l'inquiétude dissipée, l'heure des explications arriva :
«- Je peux savoir où tu étais passé ? Pourquoi tu ne répondais pas au téléphone ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?!
- tu t'es inquiété pour moi ? S'étonna Thea.
- Non pas du tout, railla Apollon. J'ai même appelé Hermès pour m'aider par pur plaisir ! Bien sûr que je me suis inquiété petite idiote !
- Tu ne t'inquiétais pas autant avant.Je t'avais pourtant prévenu lundi matin que je passerai le vendredi soir chez Astrid avec Blake et Alexis !
- Non tu ne me l'as pas dit !
- Ah si je te l'ai dit ! Tu m'avais même répondu que ça te faisait plaisir que je m'intègre aussi bien !Tu avais également proposé de faire ton dessert spécial pour que je l'emmène !
- Tu aurais dut me le rappeler !
- Désolée ...
- Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? Redemanda plus gentiment Apollon.
- Ma batterie était à plat, j'avais pas mon chargeur et comme je passais une bonne soirée j'ai oublié ...
- Tu te rends compte de la peur que tu m'as fait ? J'ai cru que je t'avais perdu Thea ! Tu ne peux pas savoir l'état dans lequel j'étais rien qu'à l'idée que tu puisses avoir disparu !
- Je suis vraiment désolée, ça n'arrivera plus !
- Viens là. »
Le Dieu prit sa fille dans ses bras une nouvelle fois et cette fois, en étant totalement rassuré.
«- Comment était ta soirée ?
- Géniale ! Par contre j'ai un truc à te demander, tu sais si Poseidon est dans le coin ? »
En entendant la question de sa fille, Apollon fut prit de panique. Hermès n'avait pas mentit, Poseidon gardait un oeil sur elle. Deux choix s'offrait à lui : lui mentir pour la protéger ou déguiser la vérité pour la protéger ... Sauf qu'Apollon étant Apollon, il ne put se résoudre à lui mentir :
«- Je pense que oui, Hermès m'a prévenu hier soir qu'il était dans le coin.
- Tu sais ce qu'il veut ?
- Aucune idée, tu sais bien que je ne l'ai pas revu depuis .... ouah je ne compte plus les siècles.
- C'est peut-être rien. Hermès était là hier soir ?!
- Oui, il m'a fait la moral en me disant qu'il aimerait bien te rencontrer.
- Oh ... se sera avec plaisir, tu lui diras que c'est quand il veut ! Voilà ce que je te propose, je vais me changer et on va dans mon atelier pour que je tente de peindre une nature morte ou autre pendant que tu t'occupes de tes copies où je ne sais quoi ?
- Mais avec plaisir, une bonne vieille journée père fille ! Au fait, tu sais qu'avec le coup que tu m'as fait je vais devoir te punir n'est-ce pas ?
- Oui ...
- Tu es privée de sortie pour deux semaines ...
- Mais ! Et mes devoirs en groupe ?!
- La magie de Skype ma chérie, la magie de skype ! »
Thea marmonna et partit dans sa chambre, elle brancha son téléphone et partit dans la salle de bain. Après la soirée d'hier elle s'attendait à avoir une tête de déterrée mais non. Elle n'avait pas de cernes rien, elle n'avait même pas eut de maux de tête contrairement aux autres. Elle se changea, enfilant un leggings arrivant jusqu'à mi-mollet et un grand tee-shirt des Rolling Stones aux emmanchures américaines qu'elle avait découpés elle-même. Elle attacha ses cheveux en une queue de cheval haute et garda seulement le bracelet que sa tante Artemis lui avait offert à son réveil. En retournant dans sa chambre, elle composa le code de son téléphone pour le déverrouiller et vit qu'elle avait quatre messages. Trois d'entre eux venaient de ses amis, lui demandant si elle était bien rentrée. Le dernier l'a prit par surprise, il s'agissait de sa marraine Hestia, lui demandant si elles pouvaient se voir d'ici quelques semaines puisqu'elle serait de passage à Los Angeles.Thea lui répondit avec beaucoup d'enthousiasme, ce qui fit énormément plaisir à la déesse.
Thea n'ayant jamais eu de mère, Hestia était ce qui s'en rapprochait le plus. La jeune femme retrouva ensuite son père dans son studio d'arts.
Ne sachant pas trop quoi peindre, elle se tourna alors vers son père :
« - Papa ?
- Oui ma chérie ?
- Tu sais que je t'aime ?
- Je le sais bien mais tu es toujours punie.
- Non ce n'est pas pour ça, je voulais savoir si ça te gênait que je fasse ton portrait ?
- Mais pas du tout ! Sourit le dieu avec des étoiles dans les yeux. »
Lorsqu'elle lui demanda de prendre la pose, son père fit l'idiot, ce qui la fit éclater de rire. En reprenant son sérieux elle le positionna correctement avant de s'installer derrière son chevalet. Peindre son père était toujours une épreuve pour la simple et bonne raison qu'il était incapable de rester sérieux assez longtemps pour faire le dessin de base. Thea tenta alors une autre approche, son père aimait raconter ses plus grands exploits. Alors, lorsqu'elle le sentit se disperser elle lui posa des questions. Par miracle, après plusieurs heures elle avait ce qu'il fallait pour le peindre une bonne fois pour toute.
Apollon profita d'une pause pour aller leur faire à manger. Lorsqu'il revint après plus d'une demi-heure, il vit que sa fille était complètement absorbée par ce qu'elle faisait et qu'elle avait ses écouteurs dans les oreilles. Avec un rire discret il déposa le sandwich qu'il lui avait fait, à porter de main, avant de s'installer dans un coin avec son propre sandwich et ses copies à corriger. Plus il avançait dans ses copies, plus le désespoir s'emparait de lui, certains élèves étaient vraiment inquiétants ...
De temps en temps, Thea chantait par dessus ce qu'elle écoutait, mais cela arrivait rarement. Thea n'aimait pas sa voix, elle trouvait qu'elle chantait mal, contrairement à son père. Cependant, d'après Apollon, tout ce que faisait sa fille était incroyable, à la limite de la perfection. Aujourd'hui était le cas, elle chantait par dessus une chanson qu'elle aimait énormément, chantée et composée par l'un des chanteurs de cette époque qu'elle adorait. Avec un sourire, le dieu se concentra à nouveau sur ses copies et se désola des bêtises que certains élèves continuaient à écrire.
Thea remarqua le sandwich préparé par son père et le mangea rapidement avant de retourner à sa peinture. Elle hésitait toujours pour les couleurs à utiliser lorsqu'il s'agissait de peindre les yeux de son père. Plus foncé ? Plus clair ? Comment peindre des yeux qui changeaient en fonction des sentiments, des humeurs et du temps ? Elle s'assit quelques minutes, observant son oeuvre de loin afin de prendre la bonne décision. Finalement elle trouva et se remit au travail. Elle aimait ce genre de samedi, tranquille et en famille. Décidant de s'arrêter là pour cet après-midi, elle lava ses pinceaux et rangea sa peinture. Son père était obnubilé par ses copies. Sans couper le son elle partit sur la terrasse et sortit le tapis de yoga qu'elle avait acheté quelques jours auparavant.
Elle posa son iPod et ses écouteurs afin de se concentrer sur le son de l'océan. Etant finalement dans le bon esprit, elle répéta ce qu'Astrid lui avait apprit jusque là. Les étirements et les positions. Puis, se rappelant d'une vidéo qu'elle avait vu d'un coach elle tenta de répéter l'un des mouvements. Elle entendit son dos craquer ce qui lui fit plisser le nez. Elle continua pendant plus d'une heure avant de se décider à prendre une douche et à mettre son pyjama. Puis elle prit une grande décision qui comportait un grand risque, elle se décida à se servir de la machine à laver pour la première fois de sa longue vie. Vêtements en main, elle suivit les instructions : séparer les couleurs, les matières, choisir le bon dosage pour la lessive, trouver la bonne température ... Elle pria tous les dieux pour que ses vêtements ne deviennent pas roses comme dans la série « Friends » quand Rachel avait fait sa première tentative.
Peu rassurée, elle s'occupa ensuite de préparer le repas du soir. Dans une envie de faire plus 21ème siècle, elle tenta de trouver une recette à réaliser mais ne s'en sentant pas capable elle préféra l'option la plus sure et commanda une pizza. En retournant dans sa chambre, elle alluma son ordinateur et se décida à se créer un compte sur le réseau social que Blake lui avait conseillé. Fière de ce qu'elle avait fait de son compte, elle récupéra son portable et raconta tout à Blake. En attendant sa réponse, elle regarda un peu plus les publications de son ami, elle vit qu'il avait posté le dessin qu'elle avait fait de lui en la remerciant dans les commentaires, elle remarqua ensuite les nombreuses photos qu'il avait prise depuis qu'elle était arrivée au lycée.
Son téléphone vibra et vit qu'il lui avait envoyé une photo d'elle avec marqué « pour ta photo de profil ». Elle se rendit compte qu'elle aimait beaucoup cette photo d'elle et n'hésita pas à suivre ce que Blake lui avait dit. Son premier post fut une citation de Guillaume Apollinaire qu'elle avait adorée :
« Il est grand temps de rallumer les étoiles »
Elle reçut ensuite un message de Blake depuis le site:
« jolie photo ! »
« Tu te lançes des fleurs toi maintenant ? » Écrivit Thea.
« je n'oserai pas ! »
« Au fait, je suis privée de sortie pour quelques semaines »
« Pourquoi ? »
« Mon père ne se souvenait pas que je passais la nuit chez Astrid, et comme mon téléphone était mort je n'ai pas vu ses appels et sms ... »
« C'est pas cool ! »
Entre temps, Thea reçu une invitation de la part d'une page sur la mythologie grecque, nommée Contes et Légendes dont la présentation annonçait que les modérateurs s'amusaient à démêler le vrai du faux dans la mythologie. Elle fouilla parmi leurs articles et photos, puis un article en particulier lui fit battre le coeur à trois-cent à l'heure. En effet, elle lu que certaines légendes faisait état de la fille qu'Apollon aurait eut, la seule de ses enfants qui aurait survécu. Les modérateurs cherchaient les possibles descendants de cette jeune-femme, si tant est que son existence eut été prouvée. Thea blêmit, puis parti de la page préférant regarder celle de Blake. Sauf qu'elle reçu un message de la page qu'elle venait de quitter :
« tu ne t'abonnes pas Thea ? »
Thea lu le message qui était suivi d'un fichier qu'elle ouvrit, on y voyait une gravure de Thea le jour où son père la fit statufier. Elle bloqua la page et s'assura d'oublier ce qu'elle venait de voir. Elle se fit surprendre par la sonnette, annonçant l'arrivée de la pizza. Elle attrapa l'argent que son père laissait pour ce genre d'achat dans une coupelle en or serti de turquoises ... ces dieux ... Elle ouvrit la porte, remercia et paya le livreur. Elle appela son père qui arriva au pas de courses dans la salle à manger où Théa était déjà installée, le regard perdu dans le vide :
- Tout va bien ma chérie ? interrogea le dieu.
- Oui oui ... Je ... Je me demandais, tu as bien effacé toutes trace de moi en Grèce ?
- Bien évidemment ! Pourquoi ? Quelque chose est arrivé ?
- Non je m'interrogeais c'est tout.
- Très bien. Tu sais que tu peux me parler ?
- Oui bien sûr.
- Tu veux que l'on regarde un film ?
- Non je vais rester dans ma chambre ce soir, je suis un peu fatiguée
- Tu es sûre que tout va bien ? Redemanda le Dieu.
- Seulement un peu préoccupée par les examens
- D'accord ..."
Thea fini sa pizza, lava et rangea ce qu'elle avait sorti, puis partie dans sa chambre. Elle sortit un pyjama de son dressing et parti se changer dans la salle de bain adjacente à sa chambre. Elle natta ses cheveux et s'allongea sur son lit après avoir mit son téléphone en charge et récupéré sa tablette. Elle lança son jeu préféré et passa le reste de la soirée à se vider la tête avant de s'endormir d'un sommeil agité.
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