flash-back :

Aujourd'hui, nous sommes mercredi. A la fin de la semaine c'est, enfin, les vacances. L'été, la plage, les soirées entre potes et surtout la liberté ! Pour ma part, j'ai un planning plutôt chargé. Le commence par aller à Boston pour tourner mon premier film. Pour ça, on remercie Bob, le réalisateur. Depuis que j'ai rencontré les acteurs de ma série préférée, ma vie a radicalement changé. J'ai découvert des personnes sur qui je peux compter, quoi qu'il puisse arriver. Grâce à eux, je peux enfin commencer à réaliser mes rêves. Même ceux dont je n'aurais jamais cru. Après le tournage, je pars en voyage linguistique à Malte. Ce sera l'occasion de renforcer mon anglais, dont ma moyenne a considérablement augmenté depuis que je communique très souvent avec la bande.

En plus de ça, il y aura des soirées sur la plage et de belles places à visiter. La semaine après mon retour en France, je pars avec mes parents à Montréal. On y est déjà allé l'année dernière, mais nous sommes, un peu, tombées amoureux du pays et de la ville. Pendant notre séjour, je vais pouvoir rencontrer mon amie, Charmaine. On s'est rencontré sur Wattpad, l'application que j'utilise pour publier mes livres. Ils n'ont pas encore beaucoup de visibilité, mais je ne désespère pas. L'un de mes rêves est d'éditer un de mes manuscrits. J'ai encore beaucoup de boulot, certes, mais moi et mes rêves, on est comme soudé par un lien spécial. Inséparable. Ce n'est peut-être pour vous que des enfantillages. Pour moi, c'est bien plus. C'est le projet d'une vie. Je ne sais pas ce que je ferais sans mes histoires, mon imagination débordante et mon ambition gigantesque. Cet été, je réalise deux de mes rêves : tourner dans un film et réaliser le film que j'ai écrit. Je vais faire les deux en même temps. Ce sera une expérience incroyable, surtout pour une adolescente comme moi.

En attendant de pouvoir m'amuser et réaliser quelques-uns de mes rêves, il y a le lycée. Élément de torture en cette fin d'année. Nous ne travaillons quasiment plus, et la tension est à son maximum. En effet, le bac approchant à grands pas, tous les terminales, ou presque, se mettent à réviser dans les couloirs. Ils sont assis à même le sol étant donné que le CDI est overbooké. Bien sûr, j'attends avec impatience que la cloche sonne la fin des cours pour rentrer chez moi.

Le mercredi, je finis à treize heures vingt. Une torture. La faim nous ronge pendant qu'on écoute, à moitié, le cours de maths. Si la classe était silencieuse, je parierais que l'on entendrait, non pas une mouche volé, mais le gargouillis de nos estomacs, nous élèves. Même, peut-être, celui de notre professeur.

Enfin, la sonne cloche. Je sors en vitesse de ma salle de classe pour vérifier si je n'ai pas de nouvelles notifications. J'attends surtout celle d'Yvann qui me dira qu'il s'est enfin réveillé. C'est un gros dormeur et, avec le décalage horaire, nous ne pouvons nous parler qu'à partir de l'après-midi, pour moi, petite parisienne. Généralement, il m'envoie un message au alentour de quinze heures. Voilà pourquoi je suis surprise lorsque je remarque la notification Snapchat avec son nom inscrit dessus.

Mon Américain : Ne prends pas le bus ce midi.

Pourquoi est-ce qu'il ne veut pas que je prenne le bus ? Comment je fais pour rentrer moi après ? Il y a bien le train, mais c'est plus long et il le sait très bien. Yvann et moi discutons très souvent. Nous faisons des appels vidéos presque toutes les semaines, ainsi, nous entretenons de longues conversations. Nous parlons de tout et de rien en même temps. J'adore discuter avec lui. Depuis notre rencontre, il y a comme ce petit quelque chose de différent entre nous. Ce n'est pas de l'amitié, c'est bien plus que ça.
Ethan finit par me rejoindre lorsque j'arrive au portail.

̶ Qu'est ce que c'est que cette tête ? T'as vu un fantôme ou quoi ?

̶ Eh, mais tais-toi ! Lui dis-je en lui donnant une petite tape derrière la tête. C'est Mr. Inconnu, il m'a demandé de ne pas prendre le bus. Je ne comprends pas pourquoi, poursuivais-je.

Eh oui, pour Ethan, Yvann est en fait Mr. Inconnu. Vous devez sûrement vous demander pourquoi ? En toute honnêteté, je me voyais mal expliquer à mon conseiller en amour, que je commençais à avoir des sentiments pour un acteur connu, qui ne voudras certainement pas de moi dans ce sens-là. Il connaît, donc, les quelques détails importants. Comme le fait qu'il habite à des milliers de kilomètres de Paris, et qu'il parle anglais. Pour le malheur de mon ami, celui-ci ne connaît, toujours pas, son identité.

̶ Il est bizarre ton Mr. Inconnu aujourd'hui.

̶ Sans blague. Bon, je te laisse, j'ai un bus à prendre !

̶ Salut, à demain !

En me retournant vers l'arrêt de bus. Je découvris un jeune homme. Un mètre quatre-vingt, je dirais. Les cheveux bruns et les yeux un peu bridés. Je le reconnaîtrais n'importe où. Yvann. Il est là, à quelques mètres de moi. D'un seul coup, je comprends mieux le pourquoi du comment de son message. Qu'il soit si tôt et qu'il me demande de ne pas prendre le bus. Il est venu me faire une surprise. Nos regards se croisent et en moins de temps qu'il n'en faut, je lui saute dessus. Il me rattrape de justesse. Ses bras, son odeur, sa chaleur corporelle, tout m'avait manqué chez lui. Ma tête nichée dans son coup, je respire cette odeur bien particulière lui appartient. Un mélange de transpiration et de parfum pour homme. Un délice.

̶ Hey, me lance-t-il.

̶ Hey, je réponds. Tu m'as manqué.

̶ Toi aussi, tu ne peux pas savoir à quel point.

Je me décolle un peu, mais toujours en étant dans ses bras.

̶ Je crois que j'ai ma petite idée.

Plus son visage se rapprochait, plus ma respiration devenait irrégulière. Il finit par me faire un petit baisé sur ma joue gauche, que je lui répondis par un sur sa joue droite. C'est fou à quel point il peut me faire de l'effet. Encore plus qu'à notre première rencontre. Je sens les regards se poser sur nous.

̶ Je crois qu'on nous observe, lui dis-je.

̶ Effectivement, me répondit-il d'un ère amusé.

Mon intuition était bonne. Lorsque je me décollais de lui, tous les regards étaient portés sur nous. L'étonnement se lisait sur la plupart des visages présents. Il est vrai que voir débarquer une célébrité devant notre établissement est rare. Il est encore plus rare lorsqu'une personne se jette dans les bras de celle-ci.

̶ Viens, me suggéra-t-il en attrapant ma main. J'ai prévu de passer l'après-midi avec toi, et toi seule. Les autres, on ne s'en occupe pas.

̶ J'arrive. Mais dis moi avant. Depuis quand est-ce que tu rends visite à des fans ?

̶ Oh, c'est la première fois. Mais, si je peux être honnête, vous n'êtes pas qu'une simple fan mademoiselle.

Je ris au éclat lorsqu'il me sort sa petite phrase avec son ère de « Je suis un grand duc du Moyen-âge, respectez moi s'il vous plaît. ». C'est donc sur cette proposition que nous quittons les entrailles du lycée pour passer une superbe après midi, rien que nous deux.