Chapitre 7
Mathématiques : 8h15-10h10
Récréation : 10h10-10h20
Anglais : 10h25-11h20
Pause repas : 11h25-12h45
Philosophie : 12h50-13h45
Sport : 13h50-16h55.
Autant d'heures de cours que d'ennui. Autant d'heures que d'absences, pas de vrais absences où je n'assiste pas au cours. Non l'absence de mon âme, de mon être. Pendant toutes ces heures de cours, j'étais perdu dans mes pensées, perdu dans mes souvenirs. Des souvenirs avec Yvann, avec la bande, avec ma classe ou même avec mes amis et ma famille, mais il y avait toujours un lien avec lui, mon amant, mon âme. Tout me fait penser à lui. Ça va d'un simple espace, à un objet bien particulier. Quand je parle d'un espace, je parle de mon cours de sport, plus précisément du vestiaire des filles et du gymnase. Une anecdote simple mais pourtant drôle et inoubliable.
Flash-back :
Hier, Yvann est venue me voir. Ses cours se finissant plus tôt que les miens, il va devoir s'occuper tout seul jusqu'à la fin de la semaine, mais ce n'est pas grave. On se retrouve le soir, on se fait des câlins, des papouilles, des bisous. On lit, on discute, on dort. On est ensemble et c'est ce qui compte pour nous, parce que lorsqu' on est ensemble, on est bien. On n'a pas besoin de faire de grandes activités extraordinaires qui coûtent un bras, juste d'être là, tout les deux et de sentir la présence de l'autre. C'est ça que j'appelle l'amour, le vrai.
On est dans le vestiaire des filles avec Safia, et on se change. Lorsque je retire mon haut pour mettre mon t-shirt prévu pour le sport, Alexandra retient mon attention.
̶ Eh Julia, t'es au courant que t'as des marques de griffures dans le dos.
̶ Ah bon ! Merde y va m'entendre celui-là ! Dis-je en rigolant.
̶ On dirait bien que vous avez fait des choses pas très catholique hier, avec Yvann. Me chuchote discrètement Safia.
Je répondis à sa remarque, un petit sourire en coin ainsi qu'un « Tu crois quoi. », plein de sous-entendus.
Une fois en tenue, nous nous rendons dans le gymnase, mais avant, je dis à mon amie de m'attendre et j'envoie un message à la personne responsable de mes marques dans le dos :
Ma Sitta : Es-tu au courant que tu m'as griffé hier soir et que maintenant j'ai des marques ?!
Mon Américain : Es-tu au courant que tu m'as fait un suçon hier soir ?!
Ma Sitta : Eh merde, mais bon maintenant pratiquement toutes les filles de ma classe savent ce que j'ai fait hier !
Mon Américain : Et moi c'est ton père. Qu'est-ce qui est pire entre ton père et les filles de ta classe ?
Ma Sitta : Mon père, clairement. Oh non mais c'est vraiment génial ça. Tu lui as dit quoi ?
Mon Américain : « Pas de quoi s'inquiéter, c'est rien du tout. »
Ma Sitta : Oh non mais le con, j'en peux plus de toi !
Mon Américain : Attends-toi à me supporter encore longtemps !
Ma Sitta : Génial, bon je te laisse, j'ai un cours de sport à faire.
Mon Américain : Ok, à tout à l'heure.
Ma Sitta : A Tout.
Après avoir rejoint Safia, je lui raconte mon anecdote, plus qu'embarrassante. Celle-ci me rigole au nez et me lance un « Vous auriez pu être plus discret pour le coup ! ». Je lui mets une tape derrière le crâne, puis nous allons dans le gymnase, rejoindre nos amis.
Safia a, bien évidemment, raconté toute l'histoire à Ethan. Celui-ci s'est empressé d'aller parler à mon petit copain. Autant vous dire que la discrétion est vraiment à revoir.
Fin flash-back
Ma journée de cours finit, je partis en direction du studio de danse. En effet, vu que j'ai pris l'option danse au Bac, je dois présenter une danse à mon épreuve finale. Elle se compose d'une épreuve orale. On doit y présenter un ballet de notre choix, justifier pourquoi on a choisi celui-ci, et pas un autre. Ainsi qu'une danse qu'on doit chorégraphier nous-même. Pour ma part, cela fait plusieurs mois que je travaille dessus avec ma professeure de danse. Je lui montre les pas que je voudrais intégrer et elle me donne des conseils pour rendre la danse plus harmonieuse. Maintenant, ma chorégraphie est prête, il me reste juste à m'entraîner, encore et encore pour qu'elle soit parfaite, ou presque. C'est donc d'un pas décidé que j'arrive sur mon lieu d'entraînement. Après avoir enfilé ma tenue, je commence à m'échauffer. Quelques pliés, battements, sauts, tours... Étant donné que je n'ai pas dansé depuis quelques semaines, la reprise est dur. Mes muscles me font souffrir et ma fatigue se fait ressentir. Je commence vraiment à ressentir les symptômes de la grossesse. Entre ce matin, les nausées, et maintenant, la fatigue plus importante que d'habitude. Je me demande si je serai, finalement prête pour mon épreuve, dans trois semaines, à peine.
J'ai une petite heure avant que les autres cours ne commences. Je me souviens encore de ces moments lorsque j'étais petite, où je regardais avec admiration, la jeune fille qui s'entraînait ici, à ma place. Je me disais que « Lorsque je serai plus grande, je ferai ça, moi aussi. ». Qu'est-ce qu'on peut en avoir des rêves quand on est jeune. J'en avais tellement, il y a encore un mois, tout au plus. Avant l'accident. Je voulais faire le tour du monde, de grandes études, partir dans l'espace, sortir mes manuscrits. J'en ai déjà réalisé des rêves, certes, mais je ne voudrais pas m'arrêter.
Malheureusement, la joie de vivre et les ambitions que j'avais il y a encore peu de temps, se sont envolés. Je dois jouer dans une série, cette été, mais je ne sais pas si j'en suis encore capable. Incarner le rôle d'un personnage, plein de charisme et d'entrain, alors que je suis détruite au plus profond de mon âme. Impossible, je devrai annuler, mais faut-il vraiment renoncer à ses rêves et ses projets après la mort d'un être chère ? Ne faut-il pas plutôt essayer d'avancer, et les réaliser pour cet être, pour lui rendre hommage ? Pour le rendre fier. Voilà ce que je dois réussir à faire. A vivre et à avancer, pour Yvann, pour l'amour de ma vie.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top