Chapitre 1

Je me réveille en sursaut dans les bras de l'homme que j'aime. L'alarme assourdissante du moniteur cardiaque, ainsi que la foule de médecins et d'infirmiers qui pénètrent dans la chambre paniqués me ramène à la dure réalité. Yvann est dans le coma.

***

C'est un jour comme les autres. Nous sommes à la pause déjeuner, posés dans les escaliers du lycée. Comme chaque midi depuis le début du lycée nous venons ici pour discuter, rire, pleurer ou refaire le monde. Nous sommes en terminal, au mois d'avril, les épreuves de spécialités sont enfin finies et il est temps de réviser la philosophie et le grand oral. Je n'ai pas revu Yvann depuis la Saint-Valentin, qui plus est, était la meilleure Saint-Valentin que je n'ai jamais eue.

Alors qu'on essaie de convaincre Safia de porter une robe pour la journée de l'élégance du lycée, je reçois un appel d'un numéro inconnu :

̶ Allô ?

̶ Bonjour, ici le Massachusetts General Hospital, suis-je bien en relation avec Madame Kook ?

̶ Bonjour, oui c'est bien moi. En quoi puis-je vous aidez ?

̶ Bonjour madame, êtes-vous disponible pour discuter quelques minutes ?

̶ Oui, dites moi.

̶ Votre mari Yvann Kook vient d'être admit aux urgences de notre hôpital il y a quelques minutes.

̶ Comment ça ?Est-ce qu'il va bien ?

̶ Votre mari vient d'être victime d'un grave accident de voiture. Il est en ce moment entre les mains de nos médecins.

̶ Comment c'est arrivé ? Il va s'en sortir ?

̶ Je ne sais pas ce qui s'est passé, je suis désolée. Je vous tiendrai au courant de son état de santé dans les prochaines heures.

̶ D'accord, merci. Je ne suis pas à Boston en ce moment, je suis à Paris. Je vais devoir prendre l'avion alors si je ne décroche pas ce sera normal.

̶ D'accord, merci. Je ne suis pas à Boston en ce moment, je suis à Paris. Je vais devoir prendre l'avion alors si je ne décroche pas ce sera normal.

̶ Très bien, je vais vous donner le numéro du bureau des infirmières pour que vous puissiez me donner les informations de votre vol. Lorsque vous appellerez, demandez Marie, c'est moi.

̶ D'accord, merci beaucoup Marie.

Après m'avoir donné le numéro du bureau des infirmières, Marie raccroche et je suis confrontée aux regards interrogateurs de mes amis. Je fonds en larmes. Mes amis, qui étaient restés à l'écart, viennent me consoler en me demandant ce qui ne va pas. Je leur annonce donc qu'une infirmière d'un hôpital de Boston venait de m'appeler pour me prévenir que mon mari venait d'avoir un accident de voiture.

Je suis incapable de réfléchir ou de bouger. Je crains de faire quelque chose, cela rendrait la situation réelle. Je voudrais que le temps s'arrête, qu'il remonte et que je n'ai jamais eu ce coup de téléphone, que cet accident n'est jamais eu lieu. Mais rien ne se passe. Alors je prends une grande inspiration et je réserve un billet dans le prochain avion en direction de Boston. Je récupère mes affaires, dis au revoir à mes amis et sors du lycée. Sur le chemin de chez moi, j'appelle mes parents et l'infirmière que j'ai eu au téléphone. Une fois que ma valise est faite mon père m'emmène à l'aéroport.

C'est avec le cœur lourd d'inquiétude que je prends l'avion en direction de Boston, espérant pouvoir revoir l'homme de ma vie vivant.

***

Cela faisait plus de trente minutes que j'attendais. J'étais seule au milieu de la nuit, dans les couloirs lugubres du service de réanimation, à attendre que l'on me donne des nouvelles sur l'état de santé d'Yvann.

Lorsque Marie sortit de la chambre, le visage fermé, je compris. Je compris que c'était la fin. Des « non » à peine audibles sortaient de ma bouche tandis qu'elle m'expliquait la situation. Elle me pris dans ses bras lorsque j'éclatais en sanglot.

Yvann Kook a succombé à ses blessures à une heure trois, après vingt-deux jours de coma.

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