Élan

📎Barbade, Antilles 2082

Dans une pièce bien confortable du palais, le roi lui même pense à travers le luxe. Dans un bain soigneusement préparé, Charlerick réfléchit à un souci beaucoup plus gourmand de son attention. Voici trois jours de plus que le jeune ami de la reine séjourne dans la grandiosité du royaume et autant dire que sa présence n'est pas de toute confiance pour le roi. La jalousie. Ce mot pourtant lointain au roi semble prendre le dessus. Depuis un moment, il sent sa reine plus appaisé par son ami que par lui. Il la sent plus à l'aise. Elle va d'ailleurs beaucoup mieux depuis sa présence constante. Que se passe t-il ? Le roi serait-il aussi faible, inutile que ça ? C'était pourtant son impression.

- Sa majesté ? Vous avez pris votre bain ? Entre la demoiselle sans crier garde

- Oui ma reine, je viens de le finir. Répondit-il naturellement, Vous semblez aller beaucoup mieux ma chère ! Remarqua t-il presqu'amèrement

- Oui, sourit elle, C'est grâce à vous tous après tout ! Vous m'êtes d'une si grande aide. D'ailleurs je ne vous savais pas, vous particulièrement, si compatissant ! Je devrais me sentir honorée n'est ce pas ! Fit elle d'un amusement évident

- Après tout, comment rester insensible à la douleur de sa moitié ! D'autant plus que je vous sais très forte d'ordinaire. La complimenta t-il

- Quel flatteur vous faites, ricana t-elle

- j'ai cependant un reproche à vous faire... hésita t-il

Ce tableau m'aurait d'ailleurs été risible : le roi qui hésite.

- Quel reproche ? Dit la reine aussi confuse que belle

- Vous passez presque toutes vos journées avec ce cher... Armick. D'ailleurs vous ne me rapportez pas le contenu de vos échanges. Je me sens terriblement délaissé, c'est peut être votre intention après tout ... dit il peu content

La belle s'approcha, d'un pas lent et aguicheur. Surprise, quoi que le cachant bien, elle force un câlin dont la prestance et la promptitude laisse sans voix la victime.

- La jalousie vous prend mon cher, constate t-elle le sourire aux lèvres, mais n'ayez crainte vous demeurez l'unique roi de la reine.

A ces mots, le roi s'appaise, calmé de sa suspicion. Il en est tellement absorbé qu'il ne réalise pas qu'Alméra vient juste de le laisser et quitter la pièce. Il n'avait pas bien saisi, mais elle avait quelques travaux à conclure avec Harmande. Ce n'était pas l'important. L'important c'est qu'il n'y avait que lui dans son cœur. A quel moment en étaient-ils arrivés là ?

Un certain valet interrompit une fois de plus la réflexion royale.

- Bien le bonjour votre majesté. Comment vous portez vous ?

- Ah Lamus, entre donc et dis moi ce que tu pense de mon cher invité Armick. J'y pensais justement.

- Le nom d'une menace sonne bien douce dans vos dire, sire.

- Une menace ?

- Parfaitement sa majesté.

- Explique toi, s'en retrouve t-il troublé

- Eh bien Pardonnez ma franchise, mais l'invité du roi semble être une belle menace pour son couple. N'avez-vous pas vu la compagnie beaucoup trop prenante de l'ami de la reine ? Ses intentions semblent malsaines à votre égard.

- Comment ? Tu penses vraiment ?

- Affirmatif, d'ailleurs certains de mes hommes m'ont rapporté une information selon laquelle il serait amoureux de la reine.

-Comment !?panique le roi Mais... tu ne sais pas ce qu'ils se disent, comment peux tu en être sûr.

- Les regards n'ont besoin de se traduire, sa majesté.

- Quoi !! S'emporte soudainement le roi, Lamus semblait savoir piquer où ça faisait mal.

- L'attitude de monsieur Armick est celle d'un rival, il accapare la reine, s'amuse à parler étrangement à celle ci, et sauf mon respect, il détient plus de pouvoir que vous dans le cœur de la reine... c'est un "ami" d'enfance, s'inquiéta le valet, à cette allure, vous finirez par perdre votre reine, votre majesté.

- Silence !

Le poing du roi se resserre, et c'est une habitude qu'il maintient pour se calmer. Néanmoins, il analyse toutes les paroles de Lamus et chaque mot le transperce d'une véracité inquiétante. Il dessine alors ces cinq derniers jours et songe qu'il perd de plus en plus sa reine. Son regard s'assombrit et laisse clairement entrevoir un Charlerick différent. Non. Un charlerick primaire, aussi cruel que le roi de Barbade il y a quelques mois. Une cruauté qui le collait à la peau et ne voulait à présent plus le lâcher, l'instant d'une seconde. L'habitude est une seconde nature, il semblait condamné.

- Que mériterait un insignifiant personnage qui voudrait se dresser contre sa majesté lui même ?! Fit il, la rage débordante, sans vraiment l'intonation d'une question

- La mort Sire...

Le roi repense au visage éternel d'Alméra. Sa beauté, son sourire. Elle n'était plus hostille envers lui. C'était une tranquillité, un sentiment qu'il n'était pas près à abandonner ou à laisser s'effriter.

- Emmenez le dans la cage aux lions blancs. Et enfermez le y, jusqu'a son dernier souffle.

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