Éclat
📎Barbade, Antilles 2083
Aux horizons d'un printemps nouveau, la belle dame voilée de l'une des résidences royale, s'accommode une nouvelle fois des rayons de soleil et de la brise que lui offre l'air. Il y avait longtemps son quotidien ne se résumait qu'au palais royal et à son luxe surabondant. Maintenant, Alméra se plaisait à redécouvrir les délices d'une vie aussi normale que celle qu'elle avait laissé à Dhamanur. Quel bonheur de partager la liberté avec un être gravé en nous et en notre enfance ! Il y avait cette masse près d'elle, cette masse qui, si elle l'avait voulu, l'aurait prêté compagnie jusqu'au bout du monde. Elle songeait qu'il était agréable d'être heureux seul, mais encore plus avec quelqu'un de cher.
Tout dans cette résidence respirait à présent la sérénité. Une sérénité plus ou moins complète bien que forcée. Néanmoins ce souvenir lui revenait comme pour s'imposer chaque fois qu'elle oubliait pourquoi elle était si "heureuse".
[Retour en arrière]
📎 Barbade, Antilles 2082
Après l'annonce de sa démission en tant que reine, la belle s'était enfermée dans sa suite habituelle. Elle ne se sentait nullement capable d'assurer un tel rôle sans Charlerick. Un rôle qui ne gardait de sens qu'avec lui. Pourquoi l'aurait t-elle contunié ?...
La porte lui sorti de ses pensées lorsque celle-ci cria. C'était Lamus qui l'avait frappé.
- Salutations sa... majesté... entama t-il
Elle essuya les dernières larmes qu'elle se permit devant lui.
- Mademoiselle Alméra Aniadja Léo VI, pas sa majesté.
- J'avoue que la décision de mademoiselle fut surprenante. Avez-vous bien réflechi ? Sa majesté le roi n'aurait nullement été de votre avis.
- Dites lui alors de se manifester. Tu devrais te réjouir du considérable poste auquel tu es sujet. Que me vaut ta visite ? Lança la reine... l'ex reine de Barbade
Celui-ci hésita. Etrange. Il hésita à parler, puis s'encouragea à commencer.
- Votre majesté, permettez moi de garder ses formalités, il y a une information dont vous auriez sûrement dû être plus tôt au courant. Il s'agit... d'une affaire plus que délicate...
- Vu ton humour lassable je te pensais plus courageux que ça. Parle donc.
Faisant fi de la remarque de son ancienne reine, le laquais continua.
- Il s'agit de ce... Armick
A son dernier mot, Alméra fut subjugué par la capacité de son cerveau à se concentrer. Elle fut figée aux lèvres du valet. Avait -elle mal compris ?
- Tout a commencé il y a un peu plus d'un mois. Sa majesté le roi... était inquiète quant à votre relation avec le dénommé Armick. Son affliction, sa constante peur, en tant que valet, me traversait aussi. Je voyais son amour pour vous très prennant, très capturant. Ayant à portée de savoir les intentions douteuses de votre ami, il m'a parru évident de mettre fin à cette menace visant le roi lui même et son amour pour vous, comme cela a toujours été fait. J'ai donc proposé à sa majesté d'éliminer votre ami, et remonté par la colère il accepta facilement. Je savais ce Armick épris de vous, mes sources étaient discrètes mais sûres...
Alméra en entendant le monologue du laquais, tiqua sur ces dernières paroles un moment. "Je savais ce Armick épris de vous ". Comment ? Etait-ce vrai ?
- Cependant, le garde ayant reçu la mission d'éliminer l'étranger, en était un ami proche. Ils s'étaient heureusement ou malheureusement attachés et au dernier moment d'achever la mission, lorsque l'étranger était déjà en cage, il l'a épargné et a trompé la vigilance du roi et moi même. Je l'ai puni mais... lorsque je l'ai découvert il m'était impossible de l'annoncer au roi. Comment aurais-je pu le faire, sachant de quelle fragilité il souffrait et que l'étranger s'en était sorti mais avec de graves troubles de motricité ? Cela aurait aggravé votre relation. Vous lui aurez tenu pour responsable de l'état de votre ami malsain. Vous lui aurez reproché d'avoir voulu le tuer. Vous lui aurez craché au visage tout ce qu'il ne fallait pas qu'il entende. Et il ne fallait pas qu'il continue de se culpabiliser alors j'ai gardé le secret. Et puis... sa majesté a décédé et tout ça ne sert plus à rien. Il effaça d'un coup cette face mi mélancolique mi colérique qu'il venait d'étaler. Si vous souhaitez le voir, et je devine que oui, votre ami se trouve dans la chambre secrète du quartier sud du palais. Termina t-il sans émotions apparentes.
La jeune femme n'en croyait pas ses oreilles. Il y avait autant de sentiments qui lui parcouraient que d'incompréhension dans son esprit. C'était impensable. Elle passa d'abord par la colère.
- Lamus ça ne va pas ? Tu as osé me cacher une telle nouvelle. BON SANG TU AS LAISSÉ CHARLERICK MOURIR POUR QUELQUE CHOSE QUI AU FINAL NAVAIT MEME PAS EU LIEU. Je ne l'aurais pas blâmé tant que tu le dis, commença t-elle à pleurer, j'aurais été heureuse qu'Armick soit envie...et mon amour m'aurait forcé à lui pardonné. LAMUS, tu es une enflure...
Et puis la tristesse.
- Charlerick... Charlerick
Rien de plus n'était parvenu à sortir de ses lèvres. Finalement, avait-elle eu raison d'éprouver une telle haine envers son époux ? De toute façon l'envie de tuer Armick lui avait habité, tout était là, dans ses mobiles. N'est ce pas ?
Le regret ne faisait jamais bon ménage avec la réflexion.
La dernière étape, c'était la joie. Elle l'avait oublié quelques instant, mais le plus important lui revint : Armick était vivant . Elle n'avait pu sauvé son époux, mais son meilleur ami lui était encore là. Lamus ne pouvait mentir à ce sujet. Elle se précipita soudainement dans LA chambre du sud, intima au garde de l'ouvrir et lorsqu'elle fut tout juste entrouverte se jetta à l'intérieur. Aniadja vit Armick dans toute sa pâleur. Il y avait quelques chose de différent en lui. Peut être son fauteuil. Il était bel et bien en fauteuil roulant, surpris de voir à nouveau sa belle voilée de l'enfance.
Elle l'avait pris dans ses bras sans réfléchir, sans le ménager. Elle s'était excusée en l'étreignant, et cette belle retrouvaille aurait pu durer toute l'éternité.
[Fin du retour en arrière]
- Hey Ania ! Qu'est ce que tu fais tu vas te couper !! S'éfraya t-il
Aniadja se retrouva à son présent. Elle avait effectivement manqué de se couper.
- Vas y fais une pause tu sais je meurs de faim, mais ton sang dans ma nourriture n'est pas le meilleur menu du monde. Si c'était ton intention bah c'est raté.
La cuisinière se mit à rire amusée par son ami.
- Tu sais comment on appelle ce qui a failli me couper en anglais ?
Il fit non de la bouche.
- Knife, reprit telle
- Tss on dirait une marque de chaussure, j'espère qu'Harmande m'en apprendra plus sur cette fameuse langue. Je sens que je pourrais être inspiré.
- Laisse Harmande tranquille Armick, elle doit être très occupée avec les affaires royales, c'est presqu'une reine maintenant !
- Mouais n'empêche je préfère notre langue.
- eh bien tu n'es pas à Damanhur ici ! Donc tu as intérêt à t'adapter. Je t'épargne juste le temps de ta kinésithérapie et ta convalescence, donc profite bien.
- Ah je sais tout ca, mais justement je pense toujours qu'on aurait pu y rester. On y est allé que pendant 1 mois. Ça ne te manque pas ta ville, dis moi ? Tu dois être nostalgique.
Aniadja se rappella la tristesse que lui rappelait Damanhur. Elle était consciente de ne jamais vraiment y retourner pour vivre.
- Tu es mon plus beau retour au passé Armick. Alors ne t'inquiète pas, Damanhur ne me manquera plus.
Elle avait sourit de l'éclat de son cœur. Un éclat qui se battait à briller. Même sous son magnifique voile Armick l'avait vu, ce sourire qui transpercait les ténèbres.
Fin 2.
Idée originale proposée par Mindiely
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