III. Le coeur de verre.













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Au fil des années, la petite fille devint grande. Elle avait au fil du temps été contaminée par la noirceur des adultes qui l'entouraient. Son jardin aux traits de tableau coloré, n'était devenu qu'un champ rempli de mauvaises herbes jaunies et fanées. La balançoire était à moitié cassée, sans doute usée par les tentatives vaines de la jeune fille pour s'envoler à nouveau. La rouille avait rongé ses pieds et les ailes de celle que l'on prenait autrefois pour une princesse.

Aujourd'hui, les adultes avaient définitivement retourné son sourire sur son visage. Ses larmes avaient creusé ses joues. Elle semblait être aussi grise que le lieu et plus personne n'avait entendu son rire à des kilomètres à la ronde. Sa voix était faible, fluette et rare. Son esprit semblait cassé ; cette usine à rêves ne fonctionnait plus, il n'agissait que comme un robot bien discipliné.

Mais surtout, une terrible nouvelle était parvenue aux oreilles de tous les habitants invisibles de ce château, hanté par tant de choses, notamment la joie de vivre passée d'une petite tête brûlée.

Elle avait attrapé une maladie affreuse ; un cœur en verre. Dès qu'on voulait s'en approcher, il menaçait de se briser. Alors elle criait « laissez-moi, laissez-moi ! Laissez-moi seule, ne me faites pas mourir ! ». Finalement, sa maladie devint la solitude. On se demandait encore laquelle des deux étaient la pire en voyant ses yeux éteints, même sous les rayons éclatants du soleil de printemps.

Pourtant, ses parents s'enthousiasmaient face à cette condition. On vantait sa sagesse, son obéissance, sa docilité.

Plus jamais la balançoire ne fut utilisée pour voler vers ses rêves. Seul le vent faisant bouger ce siège de bois abandonné. Les arbres perdaient de leur couleur, même en plein été. L'herbe ne verdoyait plus sans celle qui s'amusait jadis à la fouler avec insouciance.

Lorsqu'elle était en sortie officielle, la princesse n'attirait même plus les regards. C'est comme si le monde s'était habitué au malheur de cette petite fille. Qu'était-ce finalement ? Ils étaient sans doute tous aussi éteints qu'elle. La bâtisse n'était qu'un recoin sombre dans un monde colorié de noir et de gris par d'autres adultes.

Pourtant, une question revenait parfois à l'esprit de la jeune fille : comment pouvait-on vivre avec un cœur en verre dans un monde où l'amour ne se bâtit qu'avec des marteaux ?

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