Chapitre 6
Je me sentis troublé et fière, mais après réflexion, je trouvais cela étrange. J'étais la seule à ne pas savoir danser et à ne avoir de bonnes manières.
Durant le banquet qui suivit, je ne fis qu'observer le prince en espérant observer un coup d'œil dans la direction de sa part. Mais rien. Il discutait avec son père en regardant régulièrement la tablée mais aucun coup d'œil personnalisé ne se tournait vers moi. Yvonne, à ma gauche m'interrogea :
-Tu sais que c'est malpoli de fixer les gens comme ça ?
Je me repris très vite :
-Je...oh là là ! Ça se voit tant que ça ? Catastrophe !
Elle pouffa :
-Mais non, voyons ! Je te fais marcher ! C'est le sourire de tout à l'heure qui te trouble de cette façon pas vrai ?
Je lui souris malicieusement et elle interpréta ça comme un oui. Tout les plats plus exquis les uns que les autres se suivirent et lorsqu'on pensait en voir le bout, un autre réapparaissait puis encore un autre jusqu'au discours de fin du roi :
-Mesdemoiselles, j'espère que vous avez passé une bonne soirée et que ce repas était à votre goût. Je vous demanderai maintenant de rester avec vos accompagnatrices et de bien vouloir suivre la femme de chambre qui arrivera pour vous indiquer vos appartements. Sur, ce, bonne nuit et à demain.
Il se retira dans un tonnerre d'applaudissement nous laissant seules à attendre.
Une première femme arriva et demanda à une fille de la suivre, puis vint le tour d'Iliana suivit de nombreuses autres personnes dont Inès jusqu'à moi.
-Mademoiselle Esmée de Camet ?
-Oui, c'est moi.
-Veuillez me suivre s'il vous plaît.
Je jetai un coup d'œil à Yvonne qui m'indiqua d'un coup de menton de la suivre.
Nous déambulâmes dans les couloirs du palais et arrivées à la cinquième porte du deuxième étage, la servante m'indiqua de rentrer.
Je émerveillais devant tant de beauté : Un lustre de verre, une parure de lit en soie, des moulures de marbre, un tapis indien une coiffeuse... A ma droite se trouvai une petite porte blanche :
-Ne me dites pas que j'ai une salle de bain pour moi toute seule !?
-Si Mademoiselle, vous êtes ici chez vous si vous réussissez à rester jusqu'au bout.
Je portai à présent mon attention sur la femme de chambre. Elle semblait avoir quelques années de plus que moi et était pourtant très respectueuse.
-Appelle moi Esmée, si tu veux.
Elle baissa la tête :
-Sans vouloir vous offenser, je préfère Mademoiselle.
-D'accord.
Elle se retira.
-Yvonne ?
-Oui ?
Je pris une grande inspiration :
-Ça me change tellement de Camet...avant, la salle de bain, je la partageais ! Tout comme la chambre d'ailleurs.
-Tu es pourtant triste, je crois. Aurais-tu laissé des amis à Camet ?
J'hésitai un instant à lui parler de ma relation avec Mary mais me ravisai.
-Oui, j'y ai laissé une...amie proche.
-Je vois. Mais sache que tu pourras lui envoyer des lettres !
Cela me mit du baume au cœur.
-Je te laisse, Esmée. Le papier à lettres et dans le tiroir, là bas !
-Merci Yvonne.
Elle fermait la porte et je me précipitai vers le tiroir en question :
Chère Mary,
Je t'écris cette lettre du Castle Carew où tout se passe pour le mieux de mon côté, j'espère d'ailleurs que pour toi aussi.
Je suis assez bouleversée de passer cette première nuit loin de toi et j'imagine que de ton côté, cela ne doit pas être facile non plus. Ici, tout est magnifique ! J'ai une chambre avec une salle de bain pour moi et moi seule te rends-tu comptes ! Le festin était parfait malgré que je danse n'importe comment.
J'espère que Mme. Spielberg ne t'a pas fait trop de misères. De mon côté, le roi à l'air gentil, tout comme le Prince Donovan qui m'a d'ailleurs adressé un sourire. Je dois dire que la perspective de devenir la princesse de ce royaume est incroyable mais ne m'enchante guère mais je ferais de mon mieux pour toi, comme promis.
Je pense sans cesse à toi et je t'aime,
Esmée.
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