Chapitre 3

Mary et moi marchâmes main dans la main jusqu'à la calèche qui m'emmenerai au Castle Carew. Cela me décrocha un petit rire, qui néanmoins me rendit triste. J'avais l'impression d'être une jeune fille que son père emmène à l'autel...mais je n'étais rien de tout cela. J'étais Esmée, la fille chanceuse tirée au sort et c'était Mary à mes côtés, pas le père dont je ne connaissais ni le nom, ni l'identité.

Un ongle s'enfonça dans mon dos :

-Tenez vous droite voyons !

Avait elle l'intention d'être discrète ?  En tout cas, c'était raté ! Elle m'énervait au plus au point mais je tâchai de l’interioriser.

-Oui, Madame Spielberg.

Puis, sa voix se radoucit :

-N'oubliez pas de parler de moi au Castle, me chuchota-t-elle.

Je hocha la tête et elle s'éloigna. Je me tournai vers Mary :

-Qu'elle ne s'inquiète pas, je parlerai d'elle !

Nous rîames une dernière fois ensemble puis elle me prit dans ses bras.

-Au revoir Esmée, et merci d'être toi.

Les larmes me montèrent aux yeux.

-Idiote ! C'est moi qui te remercie. Pour tout.

Elle me sourit.

-Cest l'heure Mam'zelle, hurla le cocher.

Je me tournai vers Mary elle la regardai dans le blanc des yeux une dernière fois.

-J'imagine que c'est le moment des adieux...

-Des au revoir, Esmée. Des au revoir, je te le promets.

Et je montai dans la calèche.
Les chevaux se mirent à courir s'éloignant peu à peu de St Augusta.

-Je ne t'oublierai jamais Esmée !  Je te le promet ! me cria Mary au loin.

Je voulus lui répondre mais les mots se bloquèrent dans ma gorge. La calèche ralentit sur la place, où des centaines de gens s'étaient rassemblés pour crier mon nom et m'acclamer. Je remarquai dans la foule, une enfant, les yeux brillants d'émerveillement qui me regardait en me lançant des fleurs. Elle était habillé de haillons mais elle restait une des plus belles petites filles que je n'eus jamais vu.

-Arrêtez-vous ! ordonnai-je au cocher.

Je descendis sous ses protestations et allai à l'encontre de la petite.

-Bonjour, comment t'appelles-tu ?

Elle me fixa et se frotta les yeux pour s'assurer que tout était réel, puis me sauta dans les bras. Sa joie se stoppa net lorsqu'elle fut tirée en arrière par une dame richement habillée.

-Dégagez petite souillon !

-Non ! Lâchez la.

La bourgeoise me regarda fixement, visiblement surprise :

-Mademoiselle, je suis désolée mais cette enfant est sale. Vous ne pouvez pas vous permettre de vous salir pour aller voir le roi.

-Alors dans ce cas, excusez moi mais je n'ai pas envie de puer l'eau de toilette écœurante que vous portez, rétorquai-je.

La femme, vexée, commença à m'insulter de tous les noms et avant que ça tourne au scandale, mon cocher me tira en arrière. J'eus seulement le temps lancer mon collier à la fillette qui me sourit malicieusement.

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