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Les jours qui suivirent leur première vraie soirée ensemble, Luc et Camille continuèrent à se voir, d'abord timidement, comme si ce lien naissant était aussi fragile qu'une flamme vacillante dans le vent. Mais très vite, cette complicité naturelle entre eux se transforma en un rendez-vous régulier. Chaque rencontre devenait l'occasion de découvrir un peu plus l'autre, de partager des fragments de vie, de secrets murmurés, de rêves inavoués.
Luc se surprenait lui-même. Lui qui, habituellement, gardait une certaine distance avec les gens, se laissait aller, comme porté par un courant dont il ne contrôlait pas la force. Camille, avec sa spontanéité, sa curiosité pour tout, et son rire éclatant, illuminait sa vie de manière inattendue. Chaque moment passé ensemble semblait être une invitation à s'ouvrir davantage, à sortir de sa zone de confort.
Un soir, alors qu'ils se retrouvaient dans un petit café, Camille posa son menton sur sa main et le fixa avec un sourire mystérieux.
« Tu sais, je crois que j'ai quelque chose de prévu pour nous. »
Luc leva un sourcil, intrigué. « Quelque chose de prévu ? Qu'est-ce que tu mijotes ? »
Elle répondit d'un ton énigmatique : « Patience ! Tu verras bien. Mais prépare-toi, on part ce week-end. »
Luc, surpris mais amusé, se laissa convaincre. Camille était du genre à organiser des escapades sur un coup de tête, et il savait déjà que résister serait inutile. Cette idée d'aventure impromptue l'excitait, même s'il ne savait rien de ce qu'elle préparait.
Le vendredi soir venu, ils montèrent dans une voiture de location que Camille avait empruntée, direction l'inconnu. Elle lui avait simplement dit de prévoir un sac avec des vêtements chauds, mais n'avait rien révélé d'autre. Pendant le trajet, elle mit de la musique et chantonna, l'air détendue, tandis que Luc essayait en vain de deviner leur destination.
Ils arrivèrent finalement dans un petit village niché au creux des montagnes, enveloppé par un silence feutré et la lumière argentée de la lune. Camille se gara devant une petite cabane en bois, perdue en bordure d'une forêt enneigée.
« Bienvenue dans notre refuge pour le week-end, » annonça-t-elle en souriant.
La cabane était simple mais chaleureuse, avec une cheminée, des plaids en laine, et un petit lit douillet. Luc, émerveillé, se tourna vers Camille. « C'est magnifique... mais comment tu as trouvé cet endroit ? »
Elle haussa les épaules en riant. « Disons que j'ai mes petits secrets. Je me suis dit qu'après ce début d'année un peu chaotique, un peu de calme nous ferait du bien. »
Ils passèrent la soirée à préparer un repas ensemble, partageant des anecdotes et des souvenirs d'enfance. Les éclats de rire résonnaient dans la petite cabane, et une complicité presque magique semblait se tisser entre eux. Quand la nuit fut bien avancée, ils s'installèrent devant la cheminée, le crépitement des flammes accompagnant leur silence apaisé.
Camille posa sa tête sur l'épaule de Luc, observant les flammes dansantes. Après un moment de silence, elle murmura :
« Tu sais, Luc... je crois que je n'ai jamais commencé une année comme celle-ci. Je ne sais pas où ça va nous mener, mais j'ai l'impression que quelque chose de fort est en train de se passer. »
Luc serra doucement sa main. Ses propres émotions, jusqu'alors confuses, semblaient enfin s'aligner. Il réalisa que Camille était devenue plus qu'une simple rencontre de nouvel an ; elle était ce fil conducteur qui avait illuminé son quotidien, qui l'avait poussé à se redécouvrir, à sortir de sa solitude.
Ils restèrent ainsi, blottis l'un contre l'autre, le regard perdu dans le feu, chacun perdu dans ses pensées, mais connectés par un lien invisible et indéniable.
Les jours qui suivirent leur retour en ville furent marqués par cette certitude silencieuse qu'ils partageaient désormais. Ils avaient beau ne rien officialiser, rien nommer, il était évident pour eux, comme pour leurs proches, que quelque chose d'unique les unissait.
Une semaine plus tard, alors qu'ils se promenaient dans le parc où Luc s'était retrouvé seul après leur première rencontre, il s'arrêta et la regarda, un sourire au coin des lèvres.
« Camille, est-ce que tu te souviens de ce que tu m'as dit cette nuit-là ? Que chaque début d'année influençait le reste ? »
Elle hocha la tête, le regard curieux.
« Eh bien, cette fois, je crois que tu avais raison. »
Elle éclata de rire, un rire clair et sincère, et, en se penchant vers lui, elle murmura :
« Je savais que tu finirais par y croire. »
Ils restèrent là, dans le froid, sous les arbres encore dénudés de l'hiver, mais avec un sentiment de chaleur et de certitude. La nouvelle année venait à peine de commencer, mais pour eux, elle portait déjà la promesse de quelque chose d'inoubliable.
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