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Luc resta figé un instant, sa cigarette suspendue entre ses doigts. Les cris de joie et les éclats de rire éclatèrent autour de lui, mais il était étrangement silencieux, comme s'il flottait en dehors de la scène chaotique. La fille, avec cette cravate bleue nuit, lui souriait vaguement, peut-être amusée par son air déconcerté.

« Bonne année, » murmura-t-il enfin, sa voix un peu étouffée par le bruit ambiant.

Elle pencha la tête en riant, une main tenant un verre de quelque chose de pétillant, l'autre ajustant distraitement la cravate, un contraste saisissant avec le reste de sa tenue, bien plus décontractée. Luc se surprit à la dévisager, cette cravate incongrue le fascinant presque autant que le sourire malicieux de la fille qui la portait.

« Toi aussi tu n'as pas trop l'air à ta place, » dit-elle en remarquant son regard.

Luc haussa les épaules, esquissant un sourire un peu gêné.

« Disons que je suis là un peu par accident. Toi aussi ? »

Elle haussa les sourcils et lui tendit son verre.

« Exactement. À la base, je devais être ailleurs... mais bon, les accidents, c'est pas si mal, parfois, non ? » Elle trinqua avec sa propre coupe, en fixant Luc d'un regard malicieux.

Il hocha la tête, l'esprit encore un peu flottant dans l'atmosphère euphorique de ce début d'année. « Tu as peut-être raison, » répondit-il en attrapant une bière posée sur la table à côté de lui, trinquant à son tour.

Ils échangèrent quelques mots sans importance, mais la présence de cette fille semblait étrangement rassurante. Finalement, elle lui fit un signe de la main et se dirigea vers l'intérieur, se mêlant à la foule animée. Luc hésita une seconde, puis la suivit du regard avant de se décider à la rattraper.

Il la retrouva près du canapé, assise, en train de discuter avec un groupe d'inconnus. Elle l'accueillit d'un sourire et tapota la place libre à côté d'elle. Alors qu'il s'asseyait, elle lui tendit la main.

« Moi, c'est Camille. Et toi, mystérieux inconnu arrivé en plein décompte ? »

Luc lui serra la main, un peu surpris par la chaleur de son contact. « Luc, » répondit-il, un peu plus détendu.

Ils passèrent les heures suivantes à parler de tout et de rien, leurs voix se mêlant aux éclats de rires autour d'eux. Peu à peu, l'inquiétude de Luc quant au début de sa nouvelle année s'effaça, remplacée par une sensation de légèreté. Les minutes se transformèrent en heures, et il oublia complètement l'heure tardive.

Au petit matin, alors que la fête s'essoufflait et que la lumière de l'aube filtrait à travers les rideaux, Camille se leva pour partir. Elle attrapa sa veste, prête à s'éclipser discrètement, mais avant de partir, elle se tourna une dernière fois vers Luc.

« J'espère te recroiser un jour, Luc, » dit-elle avec un sourire avant de s'évanouir dans le couloir.

Luc la regarda disparaître, un peu éberlué. Il resta là, debout, son esprit encore un peu embrumé, mais avec une sensation de bien-être inattendue. Peut-être que cette première seconde, après tout, ne prédisait pas toujours le reste de l'année.

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