(Aidée par Matt et Langelo$h ^^')

Le doux reflet sucré des étoiles que j'observe en cette nuit d'été se dépose dans mes yeux aussi marrons que la veste de mon petit-ami - les illuminent d'une douceur spatiale et exotique. Le miroir de mon âme reflète effectivement chacun de mes états d'esprit. Tantôt inondés par la tristesse et l'émotion forte que me procure mon immense sensibilité ; tantôt sublimés par l'éclat d'un soleil de joie qui métaphorise mon humeur jovial ; tantôt assombris d'un orage de colère lorsqu'une éruption volcanique se produit au fond de mon cœur ; mes yeux sont bel et bien le miroir de mon âme. Mieux encore, ils sont le messager de mon être tout entier.

L'intensité du vent ébranle mes cheveux, qui virevoltent alors plutôt d'une violent tornade que d'une innocente brise. Ma chevelure épaisse que je choisis de plaquer au fer à lisser pour la garder en place et la dompter comme un fauve, naturellement brune mais qui donne pourtant l'illusion d'être châtain clair grâce à la magie de la teinture, s'envole dans ce vent d'été, comme si elle voulait rejoindre les astres et le ciel noir de la douce nuit. M'arrivant en plein dans le creux de mon milieu de dos une fois reposée contre mon corps, sa longueur m'emporte avec elle. De la même manière que mes cheveux simplement mais sublimement coiffés - garnis de petites barrettes ça et là, dont l'effet provoque l'ampleur de la vision d'une cerise sur un gâteau, mon esprit libre et mon âme de jeune fille en pleine recherche de sens à tout se laisse porter par le vent, et vagabonde doucement dans la liberté infinie d'une nuit à la belle étoile. Il finit par se poser sur la lune, et va même jusqu'à s'y asseoir pour penser. Mon regard attendri posé sur notre beau satellite reflète la position et l'état de mon âme. On me dit souvent que je suis dans la lune, et dès cette nuit de camping je me rend compte que c'est en fait la réalité - ma réalité.

Après avoir fait une escale sur la lune, mon esprit repart zigzaguer entre les étoiles, et mes yeux scrutent attentivement toutes les constellations. J'en repère une, un amas d'étoiles brillantes comme ma personnalité ouverte et assurée, qui, de ses quatorze étoiles - mon âge, à une demie-lune près, semble former les lettres de mon nom si l'on relie ses soleils blancs entre eux. Je ne suis point en torpeur mais je crois tout de même rêver ; mon nom est inscrit dans les étoiles : Typhanie. Les beaux Neptune semblent avoir envie de moi ce soir, et s'offrent à moi comme des anges d'un blanc pur et exaltant - je suis incapable de décrocher mon regard du ciel.

Ce n'est que lorsque je sens l'intonation d'une voix familière venir caresser le creux de mon oreille que je redescends enfin sur Terre : Paul, mon beau Paul, ma constellation de la canne à sucre, mon Neptune du camping, mon étoile d'amour, mon Paradis terrestre, vient de faire son apparition. Dès lors, je préfère me concentrer davantage sur sa voix étoilée et la constellation de son torse de jeune garçon en pleine puberté. Je repère sous son menton, çà et là, les poils d'une éventuelle future barbe. Ils sont tellement adorables, on dirait des étoiles filantes.

Effectivement, je suis déjà en couple, la Vénus du désir et la comète de l'amour sont venus toquer à la porte de mon nuage tout près du Soleil il y a quelques mois de cela. Paul est ma planète naine à moi, et mon cœur est le satellite qui orbite passionnément autour. Notre été, nous avons décidés, pour la première fois de notre courte et unique vie, de le passer à deux, et uniquement à deux. Enfin, la puissance de notre amour peut nous faire jouir tous les deux d'une pluie de météorites, et nous pouvons exploiter un peu plus l'intimité de notre système solaire. Ce soir d'été où je suis encore extasiée par la beauté du ciel nocturne que je viens de contempler, à tel point que je continue malgré moi de le retranscrire dans mes mots, nous dormons dehors, dans une tente lunaire - nous dormons comme qui dirait à la belle étoile, et qui sait si les étoiles sont belles, par ici.

Un seul trou noir est visible à quelques années lumières : la rentrée des classes qui, dans un mois et des poussières de comète, viendra nous aspirer et nous feras retomber sur Terre. Cette Terre que nous chérissons tant, celle où nous sommes nés, et pourtant, je pressens qu'à ce moment-là nous regretterions l'espace en venant à peine de ressortir de notre voyage en navette spatiale...

Le lycée est encore une galaxie lointaine et inexplorée pour nous, je dirais même que cette nouvelle école est comme un autre Univers. Au terme de ces vacances solaires je rentre en classe de seconde générale, et je me dis déjà que je pourrais placer ce poème astral dans une rédaction de français ou de philosophie. Ce dont je suis sûre, c'est que Paul a fait fondre mon cœur comme la Voie lactée, et que même un vilain garçon à la beauté aussi grande que celle du Mont Olympe ne pourra pas me dévier de ma trajectoire. Je ne suis pas ce genre météorite, moi.

Moi je suis un astre presque comme les autres, malgré le fait que j'ai des petits pics de caractère comparables à une éruption volcanique sur Vénus et que ma personnalité entière est aussi riche et nuancée que la ceinture d'astéroïdes prisonnière entre la planète rouge et la reine des gazeuses à la grande tâche brune. D'ailleurs, si on me cherche trop, je peux devenir aussi tempétueuse que cette grande tâche sur Jupiter...

Je ne suis qu'une étoile parmi tant d'autres rassemblées en une seule galaxie, et pourtant je me différencie car je sais être belle à ma manière. Mon ego est aussi gros qu'Uranus, certes, mais là n'est pas le plus astronomique : mon esprit, c'est lui qui remporte tous les prix, puisqu'il fait la taille de Jupiter. Je suis fière d'être la personne que je suis. Je suis brillante comme un soleil qui vient juste de naître.

Mon passage dans la vie est aussi rapide que celui d'une comète qui passe près de l'orbite terrestre, et pourtant j'espère réussir à marquer l'univers. Je suis un petit astre, mais un jour à moi toute seule je serai une galaxie : le nom de ma planète est Typhanie.

Langelo$h : OMG je crois que c'est la plus belle chose que j'ai jamais écrite ! (je dédie incontestablement ce chapitre à @PtiCrayon qui a su me redonner le goût des étoiles.)

Et bien voilà, j'espère pouvoir réussir à aller dormir maintenant - pour voyager dans l'univers de mes rêves, en attendant je vous souhaite une excellente nuit, et n'oubliez pas que si vous ne voulez pas compter les moutons, vous pouvez toujours compter les étoiles que vous voyez sur le ciel de votre plafond ;-)