Le soleil pointait le bout du nez à l'horizon. La neige n'était plus qu'un lointain souvenir. Le mariage approchait à grand pas et Edmund s'affairait dans la maison. Charles regardait les préparations de son fils avec fierté, son ainé allait se marier, il aurait enfin le moment de repos qu'il attendait avec tant d'impatience. Le temps avait joué en sa faveur, mais des signes de vieillesses, tel que les courbatures et les pertes de mémoires lui rappelait qu'il était maintenant temps de laisser sa place.

Pendant ce temps, les fiancés se trouvaient à l'extérieur. Ils jouaient comme le ferait des enfants. Anabeth et Guillaume se lançait de la boue, sans se soucier de leurs vêtements ou de leurs cheveux. Ils voulaient juste oublier le jour « J » qui arrivait à grand pas et qu'il leur procurait un stresse monumental.

Je crois qu'il est temps que nous refassions à zéro cette fameuse balade en cheval, proposa-t-il.

Anabeth sourit. Elle savait qu'il avait raison. Elle accepta volontier. Guillaume lança une nouvelle balle de boue à la jeune femme qu'elle intercepta de justesse. Le jeune Lord prit ce moment d'inattention de la part de la Duchesse pour s'en fuir vers l'écurie. Anabeth le suivit ne cachant plus sa joie, au diable les convenances, se dit-elle. Guillaume était assis sur une botte de foin et détournait le regard. Le même scénario de leur première escapade était entrain de se rejouer.

- Pourquoi détournez-vous le regard ? Me trouvez-vous affreuse à un point de ne pas me regarder ?

Anabeth enleva la capuche de son chaperon bleu, révélant ses cheveux tressés. Guillaume la contempla, un sourire dessiné sur son visage. La jeune femme s'assit à ses côtés et déposa ses mains sur ses cuisses.

- Non, votre présence me perturbe ! J'ai une envie irrésistible de profaner vos lèvres, lança-t-il.

Anabeth le regarda, ses yeux affichaient une mine joueuse qui lui était rare. Peut-être pouvait-elle se le permettre ! Après tout, le mariage avit lieu le lendemain.

- Pourquoi ne le faîtes-vous pas ? Si vous arrivez le premier à la plage, je vous laisserai m'embrasser.

Il leva les yeux étonné de se qu'Anabeth lui avait dit. Guillaume sourit légèrement. Elle afficha un sourire, se leva et s'approcha de sa monture. Un cheval noir l'attendait, elle monta sur son dos et attendit que son fiancé fasse de même. Il se leva et agrippa la selle de sa monture blanche, bien décidé d'arriver le premier. Mais il était trop tard, elle était déjà partie. Guillaume fronça les sourcils. Il tenta de la rattraper, au final il savait comment tout cela allait se finir. Elle s'engagea sur la route se dirigeant vers l'océan.

- Anabeth laissez-moi une chance !

- Êtes-vous un homme ? Si vous voulez vraiment déposer vos lèvres sur les miennes, prouvez que vous le voulez.

Guillaume leva les yeux au ciel. Cette femme, il la connaissait que trop bien. Elle ne le laissera jamais gagner cette course. Elle accéléra la cadence et continua sa course vers la plage. Anabeth regarda Guillaume d'un regard joueur. Son cheval arriva en premier à la plage. Elle regarda Guillaume qui était plus loin, légèrement déçue. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il baissa la tête comprenant que sa récompense n'était pas pour aujourd'hui.

- Dernière chance. Le premier qui arrive au manoir et je vous laisse de l'avance.

Guillaume sourit, ayant une idée en tête. Il savait qu'elle allait refuser, mais il voulait lui dire.

- Jusqu'à votre chambre milady ?

- Nous verrons.