🍄Good vibrations🍄

Les deux familles se trouvaient réunis à la même table. Le silence régnait entre eux, les bruits des ustensiles, frottant contre de la porcelaine était le seul son qu'on pouvait facilement distinguer dans la pièce. La salle à manger rectangulaire comportait une longue table tapissée d'une nappe blanche, elle pouvait accueillir quatorze personnes. Des vaisseliers en bois blanc décoraient la pièce, remplie de service de vaisselle orné de fleurs roses. Une cheminée somptueuse se trouvait derrière le Duc d'Hilton.

Guillaume avait la tête basse et regardait de ses yeux bleus le contenu de son assiette. Une gaufre badigeonnée d'une confiture de fraises. Il n'avait pas envie de croiser le regard de son cauchemar. Anabeth se trouvait à ses côtés, aussi silencieuse que lui. Charles se racla la gorge, essayant d'attirer l'attention des fiancés.

- Vous pourriez aller faire de l'équitation, afin de faire connaissance, proposa-t-il.

Le Duc agrippa sa coupe de vin et en but une lichette. Ses yeux bruns fixaient son fils aîné, attendant qu'il réagisse. Guillaume serra la mâchoire peut convaincu de cette idée. L'abandonner en forêt semblait être la meilleure solution à ses yeux. La mâchoire serrée, il releva la tête. Son regard azur se porta sur la femme à ses côtés puis sur son père.

- Ai-je vraiment le choix père ?

- Je peux transformer ma proposition en ordre si vous le souhaitez.

Guillaume baissa la tête, sachant pertinemment ce que cela voulait dire. Son père essayait toujours de passer ses exigences en proposition pour que cela paraisse moins contrôlant.

- J'espère que vous savez monter à cheval Milady, parce que je ne vous attendrai pas, marmonna-t-il.

Anabeth afficha une expression outrée. De quel droit n'allait-il pas attendre un lady ? Cette pensée lui était inconcevable ! Elle le connaissait que depuis une journée et déjà, elle le trouvait grossier. Pourtant, elle ne put s'empêcher de sourire dans sa tête. Anabeth était prête à lui montrer qu'elle n'allait pas se laisser faire. Elle faisait de l'équitation depuis qu'elle savait marcher.

Guillaume empoigna une serviette, essuya sa bouche et jeta son bout de tissu dans son assiette à moitié entamée. Il se leva et quitta la salle à manger frustré. Il détestait être obligé de faire quelque chose qu'il n'envisageait guère accomplir. Cette femme trop coincée allait lui enlever tous les plaisirs de la vie. Il haïssait cette arrangement.

*•*•*

Assis sur une botte de foin, Guillaume regardait le sol terreux. Il avait bien beau approcher de le trentaine, il ne se sentait pas prêt à accepter ses devoirs de Duc. De peur de commettre des erreurs, de se faire ridiculiser, voire même, de ne pas être à la hauteur. Guillaume aimait sa liberté. Il pouvait s'amuser, rire, avoir des rapprochements sexuels avec n'importe quelle femme sans se sentir coupable et voilà que dans à peine trois semaines, on lui coupait tout ce qu'il lui restait de plaisant.

Une jupe en satin rouge le fit sortir de ses pensées qui se répétaient en boucle. Il releva la tête, découvrant qu'elle appartenait à Anabeth. Il détourna le regard ne voulant point croisé son jolie minois. Il devait se l'avouer cette femme lui faisait de l'effet, mais sa personnalité trop conservatrice et coincée était à revoir.

- Pourquoi détournez-vous le regard ? Me trouvez-vous affreuse à un point de ne pas me regarder ?

Anabeth remonta la capuche de son chaperon rouge sur sa tête, cachant ses cheveux. Guillaume la contempla, un rictus dessiné sur son visage. La jeune femme s'assit à ses côtés et déposa ses mains sur ses cuisses.

- Vous êtes d'un ennui ! lança-t-il.

Guillaume savait bien que ces phrases pouvaient la blesser. C'est ce qu'il voulait ! Peut-être y avait-il une chance pour qu'elle s'enfuit loin du manoir.

- Et vous, vous êtes l'homme le plus grossier que je n'ai jamais rencontré. Sir. Duval paraît être un ange à côté de vous.

Elle leva les yeux au ciel et détourna la tête. Guillaume sourit légèrement. Le comparer à Sir. Duval était un exploit qu'il n'avait jamais cru être possible. Le Vicomte était un ivrogne qui avait eu plusieurs enfants avec des maîtresses. Il n'hésitait pas à séduire les femmes devant les yeux inquisiteurs de sa propre femme.

- Merci, souffla-t-il.

- Mais de rien !

Elle afficha un sourire, se leva et s'approcha de sa monture. Un cheval noir l'attendait, elle monta sur son dos et attendit que son fiancé fasse de même. Il se leva et agrippa la selle de sa monture blanche, bien décidé de partir très loin, la laissant à l'écurie. Mais il était trop tard, elle était déjà partie. Guillaume fronça les sourcils. Il tenta de la rattraper, au final s'était elle qui ne l'attendait pas. Elle s'engagea sur la route se dirigeant vers l'océan.

- Lady Crawford attendez-moi !

- Je croyais que c'était chacun pour sois. Ce n'est pas ce que vous disiez au déjeuner ?

Guillaume leva les yeux au ciel. Cette femme, il allait lui faire la peau. Elle agissait d'une telle arrogance. Pourtant, c'est comme cela qu'il agissait avec elle depuis son arrivée.

- C'est bon je retire mes paroles. Attendez-moi s'il vous plaît !

- plaît-il ?

Elle accéléra la cadence et continua sa course vers la plage. Guillaume sourit, comprenant qu'Anabeth jouait avec lui.

- Faisons-nous une course ?

Anabeth le regarda d'un regard joueur. Il ne l'avait jamais vu sur elle. À la cour, elle était toujours sérieuse et essayait de faire bonne impression, cette fois-ci, elle tentait de sortir de sa zone de confort. Le jeune homme rigola, trouvant ce jeu plaisant. Ils avaient tous les deux en tête le même objectif : gagner !

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