Bonus #5 ⋅ Le cadeau 🍋
Encore un bonus ? Oui, monseigneur. Et pas des moindres, puisqu'en ce 20 juillet, anniversaire du grandissime Oikawa Tooru, ce bonus le célèbre lui ✨
TW: comme annoncé sur instagram vous voilà sur un lemon assez explicite, beaucoup plus que le bonus #1 ou celui de SDF. Rien de vulgaire ou de violent bien sûr, ça reste très romantique et plein de douceur (bref, Fusae et Tooru), maiiis c'est bien explicite quand même donc je préfère vous avertir. Et même si je suis encore un peu stressée à l'idée de le sortir de mes tiroirs, je remercie les *nombreux* lecteurs qui ont répondu à ma story et m'ont motivée à vous partager ce petit bout de leur histoire 💖
Les papillons dansaient dans le ventre de Fusae quand elle se réveilla. Les yeux rivés sur le réveil matin trônant fièrement à côté de son futon, elle mit quelques temps à en déchiffrer l'heure – un tardif dix-huit heures quarante – et surtout à se rappeler ce qu'elle avait fait avant pour s'endormir aussi facilement en milieu d'après-midi. Les souvenirs affluèrent d'un coup en même temps que les rougeurs sur son visage, quand le bras enroulé autour de sa taille dénudée resserra fermement son étreinte pour la blottir contre un torse chaud et musclé. Elle laissa un soupir béat franchir ses lèvres, comme Tooru enfouissait son visage dans sa nuque.
— Dis, tu veux quoi pour ton anniversaire ? murmura-t-elle dans le silence de sa chambre.
Le volleyeur prit une longue inspiration à ces mots, à croire qu'il se gorgeait les poumons de son odeur, avant de répondre dans un petit rire qui fit voleter son cœur de plaisir. Oh, comme elle avait l'impression d'être ailleurs à chaque fois qu'ils s'abandonnaient l'un à l'autre, dans un endroit dont eux seuls avaient le secret, et dont ils étaient les seuls régents – une reine et son adorable roi.
— Quelle question, toi évidemment, chuchota-t-il contre sa peau, et elle eut un petit rire niais.
— Tu m'as déjà, souffla-t-elle, pleine d'amour à son égard.
— Et je te veux encore plus.
Fusae ne retint pas un énième sourire, tandis que fleurissaient à la surface de son épaule des éclats de chair de poule, pile là où son souffle atterrissait. Tooru les embrassa un à un, jusqu'à remonter sur son visage, en même temps qu'elle roulait sur le dos pour lui faire face.
— Y'a pas quelque chose en particulier qui te fait envie ? À part moi, ajouta-t-elle comme son habituel sourire malicieux s'emparait de ses lèvres.
— Il y a bien un truc, murmura-t-il contre sa joue, mais c'est quelque chose que tu ne sais pas encore faire.
— Quoi donc ?
Il esquissa un sourire contre sa peau, puis remonta en quelques habiles baisers sur son oreille, qu'il mordilla tendrement. Fusae ferma les yeux un instant, et comme son cher voisin ne répondait pas, repartit à l'assaut.
— C'est quoi, du coup ? insista-t-elle avec amusement. Je peux apprendre.
— T'es excitante quand tu me dis des trucs comme ça, tu sais ?
— Tooru, ça répond pas à ma question...
Elle retint son souffle quand il lui picora cette zone dans le haut du cou, à la limite de la nuque, juste sous le lobe de l'oreille. Ses lèvres frémirent de plaisir. Oh, par tous les dieux, elle le haïssait autant qu'elle l'aimait quand il faisait ça – car elle lui appartenait toute entière.
— Une pipe.
— H-hein ? couina-t-elle, si hébétée qu'elle en avait oublié sa question, et il pouffa.
— Une fellation, si tu préfères, explicita-t-il en se redressant pour capter son regard. Si tu ne sais pas quoi m'offrir, je veux bien une fellation.
Dire qu'elle s'empourpra serait un euphémisme. Complètement prisonnière de ses bras et de son regard d'airain, Fusae eut tout le plaisir de rougir en comprenant ce qu'il lui demandait, en s'imaginant la chose, et en réalisant qu'elle était plus que partante pour le faire.
— Après t'es pas obligée, reprit-il avec amusement face à son mutisme. C'est qu'une idée parmi...
— Je vais le f-faire, l'interrompit-elle en dépit de sa voix tremblante. C'est juste que... je sais pas...
Comment faire. Quoi faire. Si je vais te satisfaire. Si je ne vais pas avoir l'air ridicule. À ces questions s'en ajoutèrent d'autres, davantage teintées de curiosité mais terriblement embarrassantes : quelle sensation ça fait ? Est-ce que je avoir mal ? Quel goût ça a ? Et face à tous ses rougissements, Tooru n'eut qu'un sourire lumineux comme le soleil à lui offrir.
— Tu peux apprendre, tu l'as dit toi-même. On peut regarder des vidéos pour la théorie, et... pour la pratique, je serais volontiers ton cobaye ~
L'air licencieux qui balaya ses traits lui retourna le cœur. Et elle de bégayer :
— Tu... t'en as déjà reçu ?
— Des pipes ? Aucune. Tu seras ma première fois aussi, du coup, chuchota-t-il tout contre ses lèvres.
Le cœur de Fusae pétilla. Et elle se laissa aller à toutes les étoiles que lui proposait Tooru.
✨
Fusae avait envie de se cacher sous la couette. Les gémissements qui s'échappaient du téléphone de Tooru, ainsi que les images qui allaient avec, la troublaient plus que nécessaire. Comment cette femme faisait-elle pour tout faire rentrer comme ça ? Était-elle supposée atteindre un tel niveau, elle aussi ? Et si elle n'y arrivait pas ?
Le souffle chaud de Tooru dans son cou la fit frémir – il était légèrement plus saccadé qu'à l'instant – et elle tenta de se redresser nerveusement, mais le mouvement lui permit de sentir quelque chose de dur dans le bas de son dos. Elle se figea, aux aguets.
— Tu sais, Sae-chan, ça m'aide pas de te sentir gigoter comme ça, murmura-t-il d'une voix un peu trop rauque pour que son ventre ne pétille pas.
— Tu... tu as vraiment... ?
— La gaule ? J'ai ma copine dans les bras et on regarde du porno ensemble, comment veux-tu que j'aie pas la gaule ?
Son cœur rata un battement. Comme pour mieux la troubler, Tooru resserra sa prise autour d'elle pour appuyer le menton sur son épaule. Si elle apprécia le geste, le mouvement la plaqua encore plus contre son érection et Fusae s'empourpra d'autant plus.
— Les scénarios sont pas ouf, quand même, fit-elle remarquer au bout d'un étrange silence constellé de gémissements.
— Parce que tu regardes pour les scénarios, Sae-chan ? la taquina-t-il en lui mordillant la peau.
— Non, non bien sûr, c'est juste qu'au bout de la troisième vidéo, je crois que j'ai compris comment il fallait faire.
— Ah donc on peut passer à la pratique ?
Ce disant, Tooru avait reculé pour mieux la contempler, et elle regretta un peu la chaleur de son torse contre son dos. Cependant une autre chaleur s'empara d'elle sous la force de son regard sur son visage. Fusae haussa les épaules, un sourire légèrement crispé sur les lèvres :
— Comme tu le sens.
Le volleyeur arqua un sourcil arrogant, et se pencha pour déposer sur sa joue le plus chaste des baisers. Et tout contre son oreille, il ajouta quelque chose de beaucoup moins chaste :
— Je le sens parfaitement bien.
Elle rosit, comme il ne la quitta pas une fois des yeux en se laissant tomber en arrière sur ses coudes, écartant légèrement les jambes au passage. Fusae se mordit la lèvre inférieure, le regard irrémédiablement attiré par la bosse qui tendait son pantalon. Elle lui jeta une œillade hésitante, malgré tout.
— Tu veux que je la sorte pour toi ? proposa Tooru, et elle laissa échapper un petit rire en tournant la tête, aussi gênée qu'attendrie par l'attention.
— Je sais pas si... enfin voilà, quoi...
— Sae-chan.
Il glissa un doigt sous son menton pour l'inviter à le regarder. Ses joues s'enflammèrent, et il lui caressa les rougeurs du bout du pouce.
— Si tu veux pas le faire, on le fait pas. C'est aussi simple que ça, et jamais je t'en voudrai pour ça, OK ?
— Non non, j'ai vraiment envie de... c'est juste que... je...
— T'as peur ? traduisit-il, et elle acquiesça aussitôt en déglutissant. Oh, ma Sae, viens là.
Fusae n'eut pas le temps de protester – si tant est qu'elle en eût en vie. Tooru enroula un bras autour de ses épaules et l'autre autour de sa taille, puis en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, elle se retrouva entièrement blottie contre lui, le visage enfoui dans son cou.
— Désolé, chuchota-t-il contre son oreille, je me rendais pas compte à quel point je te mettais la pression...
— Non, tenta-t-elle de protester en dépit de sa voix étouffée par le tissu de son t-shirt. Non non, c'est pas ça, j'ai... j'ai juste pas envie de te faire du mal et...
« Et de me faire du mal, aussi », se retint-elle d'ajouter. L'embarras l'empêcha d'approfondir, et de toute façon, Tooru ne lui laissa pas le temps de poursuivre.
— Je te rassure, tu ne me feras aucun mal, susurra-t-il en lui caressant le dos tendrement.
Il lui fut impossible de ne pas fondre sous sa tendresse, et Fusae se lova un peu plus contre lui. Dans ce geste elle sentit un peu plus contre son ventre l'érection grandissante de Tooru, qui laissa échapper un soupir rieur à la friction en découlant.
— T'es plutôt bien partie, comme ça, murmura-t-il à son intention. T'as juste à caresser... mais avec tes lèvres ~
Fusae se mordit la lèvre, embarrassée par les mots crus que son petit-ami employait. Ça ne la choquait plus, elle s'y était habituée ; là où il était un maître dans l'arrondissement des angles en public, Tooru se montrait très direct dans l'intimité – comme maintenant. Ses doigts vinrent entourer le poignet de l'adolescente pour guider, certes tendrement, sa main jusqu'à son entrejambe bombée, avant d'abandonner son bras pour sa taille. Et sur un coup d'œil dans sa direction, la jeune fille posa les doigts sur son érection.
Tooru inspira, de ces bouffées d'air frais qui nous saisissent lorsqu'on est pris de court, avant que Fusae n'entreprenne d'effleurer toute la longueur de son sexe du bout des doigts. Le tissu constituait une barrière, certes, mais pas assez épaisse pour que le volleyeur ne se sente pas au bord de l'explosion. Inconsciemment, ses propres doigts glissèrent sous la jupe de sa petite-amie.
— Exactement... comme ça... Sae-chan, haleta-t-il, tandis que sa main épousait la courbe de sa fesse.
Ses joues s'enflammèrent un peu plus, et elle hésita une ou deux secondes encore, avant de continuer avec lenteur. Un nouveau soupir échappa à son voisin qui, d'une pression de la paume, la fit basculer en avant au même moment où il se redressait, et leurs lèvres s'entrechoquèrent dans le mouvement. Fusae ne retint pas un couinement qu'il étouffa dans un rire.
Ce simple son la galvanisa. Aussitôt ses doigts s'enroulèrent autour de son sexe pour mieux le prendre en main et augmenter la friction. L'effet fut immédiat sur Tooru, qui se contracta légèrement, tandis que son érection atteignait son apogée en terme de taille. Fusae sentait ses joues brûler d'embarras et d'un petit autre chose face à cette énorme bosse qui prenait vie sous ses doigts, mais pour rien au monde n'aurait-elle eu envie d'arrêter. Pas avec les halètements de son petit-ami qui lui frôlaient la joue à chaque pression de sa paume.
— Je t'aime, Sae-chan.
Leurs regards se trouvèrent, acier contre airain – quand bien même le métal avait un peu fondu à la chaleur de leurs émotions. « Je t'aime » criaient ses yeux, « je t'aime » articulaient ses mains sur elle, « je t'aime » murmuraient ses baisers contre sa mâchoire ou ses joues, de troublants échos à ses propres mots qui tombaient inlassablement de ses lèvres.
Et bientôt Fusae tomba aussi, à genoux, sans qu'elle n'ait le temps d'assimiler les gestes de son propre corps. Les rougeurs s'intensifièrent, d'autant plus sous la force de ce regard mordoré qui lui retournait les sens. Ses doigts défirent fébrilement les boucles de sa ceinture tandis que ceux de Tooru se perdaient dans ses cheveux, pour les ramener vers l'arrière, pour en faire une queue de cheval de fortune. La douceur de ses caresses eut raison d'elle, si bien qu'il lui fallut lutter pour ne pas se jeter de nouveau sur ses lèvres qui appelaient à mille baisers. À la place, la jeune fille se concentra sur l'entrejambe désormais libéré de son petit-ami.
L'artiste n'avait jamais porté attention à ce détail du corps de Tooru, trop embarrassée pour le fixer quand bien même sa curiosité la dévorait à chaque fois qu'ils faisaient l'amour. Elle s'était toujours contentée de coups d'œil fébriles quand lui enfilait le préservatif, mais ne cherchait pas plus loin une fois qu'il la pénétrait – et il fallait avouer que le plaisir pris ensuite ne l'aidait pas à trop réfléchir. Là, toutefois, c'était différent. Fusae ne pouvait que constater combien même en dessous de la ceinture, son charmant voisin atteignait des sommets.
Car son sexe se dressait dans sa direction comme si c'était le seul endroit où il aurait toujours dû être, aussi dur que large, si bien que l'adolescente se demanda un instant comment cela avait pu entrer sans douleur par le passé. Des petites perles de liquide pré-séminal brillaient à la surface de son gland et commençaient à couler le long de la verge, dont la peau frémissait ainsi à l'air libre. Elle ne put s'empêcher d'en récolter une goutte du bout de l'index, arrachant à Tooru un soupir plus long que son premier orgasme.
— Je connais ce regard, lâcha-t-il dans un sourire taquin, et elle leva un regard alerte vers lui.
— Q-quoi donc ?
— T'as envie de me dessiner comme ça.
Fusae réprima un frisson et se dandina de droite à gauche pour s'en défaire. Comment parvenait-il à rester suffisant même en étant à sa merci ? Pour autant, toute rose qu'elle fût ainsi à genoux devant l'amour de sa vie, elle s'efforça de ne pas rester tétanisée. Les yeux levés avec hésitation vers ceux de Tooru qui ne la quittaient plus, elle porta le doigt à ses lèvres. La touche salée de son liquide pré-séminal lui chatouilla un instant la langue, avant de couler dans sa gorge sitôt qu'elle avala. Tooru déglutit lui aussi.
— Ouah, t'es déjà sexy quand tu rougis sous mes compliments mais là...
Elle s'empourpra et baissa les yeux, tant pour détourner le regard que pour se concentrer sur son sexe en érection qui n'attendait plus qu'elle. Ses doigts timides se posèrent sur sa cuisse tandis qu'elle se rapprochait doucement. Puis, après un coup d'œil furtif au-dessus d'elle, les lèvres de Fusae capturèrent le gland de Tooru.
Il frémit, soupira, crut un instant qu'il allait éjaculer aussi sec sur sa langue – mais fort heureusement ça n'alla pas jusque-là. La force vacillante de son regard d'acier levé vers lui l'en empêcha, le motiva à tenir aussi longtemps que possible. Pour lui. Pour eux. Pour elle. Pour la rassurer. Pour l'impressionner. Pour pouvoir la mettre à l'aise autant que possible avec sa timidité.
Car timide, ça, elle l'était.
Sae-chan donnait des petits coups de langue sur son gland, des lichettes incertaines qui lui retournaient le cerveau à chaque fois, si bien qu'inconsciemment, Tooru resserra sa prise sur les cheveux qu'il retenait en queue de cheval. Elle tressaillit sous sa main, libérant déjà son sexe sous la peur de lui avoir fait mal quand il articula d'une voix rauque :
— Non non, c'est parfait Sae-chan.
Il se garda de préciser que ce n'était pas tant sa technique qui était parfaite, davantage hasardeuse et insouciante de toutes les sensations en découlant, que son intention et les efforts que l'artiste faisait en se plaçant dans une telle position juste pour lui faire plaisir. Oui, même sans être particulièrement douée, sa Fusae était vertigineuse en restant elle-même.
Aussi, d'une petite pression à l'arrière de son crâne, Tooru l'invita à le reprendre en bouche. Son gland glissa sur ses lèvres, étalant au passage une traînée de liquide pré-séminal sur son menton et aux abords de ses joues, à la rendre plus jolie encore qu'elle ne l'était déjà, mais elle s'exécuta. Mieux, même, elle osa l'engloutir jusqu'à la moitié après quelques hésitations. Lui fredonna de satisfaction en retour.
— Oh, bon sang...
Son juron se répercuta contre les murs de la chambre et dans les rougeurs de son visage, qui engloutissaient ses taches de rousseur et faisaient luire le liquide pré-séminal sur sa peau. Il lui caressa la joue de sa main libre. Trop mignonne. Trop belle. Trop parfaite.
Et Fusae se mit en mouvement. Un mouvement lent, prudent, tendre. Une caresse des lèvres sur chaque parcelle de peau, du bout de son gland à toute la longueur de sa verge, pour n'épargner aucune de ses cellules. Un va-et-vient progressif qui faillit bien faire disjoncter Tooru jusqu'à la dernière goutte de semence. Et il manqua encore une fois de céder, la main crispée sur l'arrière du crâne de Sae-chan, alors que son gland frôlait enfin le fond de sa gorge.
— Mmh.
La vibration de sa voix était un délice. Pour ses oreilles amourachées depuis bien trop longtemps pour y rester insensibles. Pour son sexe sensibilisé par les innombrables tendresses tout juste prodiguées. Il avança le bassin de sorte à s'enfoncer un peu plus, à s'éterniser un peu dans la chaleur de sa gorge, avant de lui laisser reprendre le contrôle.
Choisir le rythme avec lequel elle bougeait.
Décider de quelle partie de sa verge sa langue se délecterait.
Décréter à quel moment elle le laisserait glisser son gland au plus profond de sa gorge.
Et ce jusqu'à ce que la blancheur amère de son sperme gicle sur sa langue.
— Oh, Fusae...
L'artiste sentit son cœur s'envoler en entendant son prénom complet tomber des lèvres de Tooru dans une série de saccades incontrôlées, reflet du tremblement des ses épaules et de la raideur de sa main dans ses cheveux. Il était proche, si proche de l'orgasme. Orgasme que Fusae vit miroiter dans ses pupilles dilatées avant de disparaître derrière l'écran de ses paupières, un « Sae-chan » désespéré dansant sur ses lèvres et ce rouge flamboyant, elle s'en apercevait tout juste, qui s'étendit de ses pommettes à l'intégralité de ses joues au moment où la petite mort lui ouvrit les bras.
Tooru jouit dans un tressaut qui surprit Fusae autant que lui-même. Elle sentit sur sa langue la tiédeur de son jus ainsi que les frissons de sa peau contre ses lèvres. Quelques gouttes échappèrent à l'étroitesse de sa bouche et elle tenta de les rattraper du bout des doigts dans un geste paniqué, avant que la main de son petit-ami ne se referme sur son poignet pour l'en empêcher.
— Tooru, murmura-t-elle d'hébétude après avoir dégluti sans réfléchir, et sa réponse n'était plus qu'un souffle.
— T'étais pas obligé d'avaler, tu sais.
— Oh ben... je sais pas, je... ils faisaient ça dans les vidéos.
En dépit de ses halètements incontrôlés, il partit d'un rire franc à cette réponse et tira sur ses poignets afin de la faire asseoir sur ses genoux. Puis, attrapant un mouchoir non loin, il entreprit de lui essuyer les lèvres avec douceur.
— C'est pas parce qu'ils le font dans les pornos qu'il faut se sentir obligé de le faire aussi.
— P-pourquoi ? T'as pas aimé ? paniqua aussitôt Fusae, et il fut saisi d'un nouveau rire essoufflé.
— Si ! Si, clairement, j'ai beaucoup trop aimé.
Les rougeurs lui envahirent de nouveau les joues à cette réponse débordante de sincérité, et elle lui prit le mouchoir des mains afin de procéder elle-même au nettoyage de son visage – et de s'en servir pour se cacher derrière, surtout. Tooru ne la laissa cependant pas faire, se penchant de sorte à coller le front contre le sien et ainsi la regarder droit dans les yeux.
— Mais, poursuivit-il dans un soupir, je veux surtout que ça vienne de toi. Pas d'un porno ou même de moi parce que je t'aurais mis la pression...
— Non non, s'empressa-t-elle de protester nerveusement. E-enfin, tu l'as dit tout à l'heure aussi mais... j'ai pas trouvé que tu me mettais la pression.
De nouveau ce sourire amusé lui retroussa le coin des lèvres, ces mêmes lèvres qui finirent par se poser tout naturellement sur les siennes afin de l'empêcher d'en dire plus. C'était un baiser délicat, même pas langoureux, une simple caresse des lèvres aussi brève qu'un envol d'hirondelles, mais qui parvint à réduire Fusae au silence en moins de deux. Et elle de battre des cils, hébétée.
— Merci pour ce « cadeau », murmura Tooru en zieutant sur ses taches de rousseur avant de revenir à ses yeux. Tu veux bien que je te rende la pareille avant qu'on aille au restaurant d'okonomiyaki et à la plage de Sendai pour fêter ça ?
— H-hein ? couina-t-elle, tandis qu'il la basculait de sorte à ce qu'elle se retrouve dos contre le matelas.
— Je n'ai besoin que de ton feu vert, Sae-chan ~
Le timbre chantonnant de sa voix lui vibra sur la peau – fût-ce celle de son cou où ses lèvres laissaient mille suçons, celle de sa poitrine tout juste dégagée de sa chemise qu'il venait de déboutonner, ou bien encore celle de son ventre qui se contractait par intermittence sous la chaleur de ses baisers. Puis, les étoiles engloutissant dans leur lumière tout ce qu'il restait de sa sanité ainsi que ses dernières questions – depuis quand donnait-on un cadeau de remerciement le jour de son anniversaire ? qu'allait donc lui faire son volleyeur de petit-ami ? et auraient-ils vraiment le temps et l'énergie de sortir après tout ça ? – Fusae ne parvint pas à trouver l'envie de lui refuser quoi que ce soit. Pas à lui. Pas à son cher voisin avec qui ils avaient tout vécu. Le « oui » mourut alors sur les lèvres brûlantes de Tooru, qui n'eut qu'à approfondir le baiser pour l'emmener ailleurs. Et, leurs âmes en chemin vers ce royaume dont eux seuls connaissaient la route, toute idée de restaurant et de plage et de n'importe quoi d'autre leur sortit de la tête pour disparaître dans la fièvre de leur étreinte.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top