43. Point de vue Natan HERRERO.
Je passais la nuit chez mon frère quand je vis une voiture débouler comme une folle. Voyant sortir un Aaron paniqué, regardant autour de lui avant de s'avancer vers nous en courant.
— Elle est où ?
— Qui ça ?
— Luz putain ! LUZ ! ELLE EST OÙ ?! S'énerva-t-il
— Du calme, elle est chez elle. Marmonna Logan.
Aaron se tourna d'un bloc vers lui, le pointant du doigt sans décolérer.
— Appelle-là ! Appelle-là putain !
Logan arqua un sourcil mais sortit son portable, lançant l'appel avant de froncer les sourcils. Raccrochant en vérifiant le numéro avant de relancer l'appel en haut-parleur.
« Le numéro que vous demandez n'est pas attribué. Le numéro que vous demandez n'est pas... »
Je sentis les couleurs quitter mon visage en même temps que mon jumeau. Fixant le portable sans comprendre.
— Qu'est ce qui se passe Aaron ?
Le grondement de rage dans la voix de mon frère ne fit même pas frémir Aaron. Il semblait encore plus en colère que nous. Beaucoup plus en colère.
— Vous ne lui aviez pas dit ! Vous lui aviez caché ça !
— Caché quoi putain ? S'énerva Logan
— Que Cole est fiancé !
Le temps sembla s'arrêter alors qu'on fixait Aaron comme des cons. Secouant la tête.
— Cole n'est pas... Putain on serait au courant...
— Tu serais au courant ? Tu serais au courant ? Tu te fous de ma gueule là ? ET NAO ALORS ?
— Il m'a dit qu'il l'avait quitté il y a deux ans... Quand elle est partit en voyage. Le laissant planté là...
— Eh bien elle est de retour ! Elle est de retour et elle compte bien se marier ! Et tu sais quoi ?! Tu sais la putain de meilleur ? C'est que Luz a tout appris par cette salope ! Termina-t-il en hurlant
— Comment Luz a pris la nouvelle ?
— Je n'en sais rien ! Parce qu'elle est introuvable ! Hurla-t-il de plus belle
On se leva avec Logan, se regardant avant de se diriger vers sa voiture. Se faisant talonner par Aaron qui monta avec nous. Démarrant en trombe, sortant de la villa comme des fous furieux. Nous étions au milieu de la nuit, un peu plus tard que minuit. Roulant comme des fous dans les rues. Mettant un temps dingue à arriver sur son territoire. Déboulant dans la rue, remarquant le calme.
On monta aussi vite chez elle, trouvant la porte ouverte. Observant les lieux en clignant des yeux. Arpentant son loft, allant dans sa chambre, faisant toutes les pièces avant de nous rendre de nouveau dans la grande pièce. Vide. Tout était vide. Il ne restait aucune trace d'elle. Aucune trace nous laissant penser qu'une femme ait pus habiter ici. Tout était vide de ses affaires.
— C'était quand Aaron... Quand est ce qu'elle est venue chez Cole ? Questionnais-je
— Il m'as dit que c'était en début de soirée. Je me suis endormie en rentrant du boulot... Je n'ai regardé mon portable qu'il y a peu... J'ai débarqué chez vous aussi vite après avoir essayé de la joindre... Parce que chez toi c'était éteint Natan. Alors j'ai espéré au miracle... J'ai espéré qu'elle était encore là...
— Il nous reste le Promise et ces boites là... Cherchons là-bas.
Le temps de nous y rendre, il n'était pas loin de deux heures du matin. Trouvant le Promise totalement vide. N'y trouvant absolument personne dedans. Débarquant au RedWolf, récoltant le même résultat. Finissant par débarquer chez lui. Voulant nos réponses. Ne prenant pas la peine de frapper qu'on défonçait la porte. Le voyant débouler les escaliers. La peur prenant place dans son regard alors que je me jetais sur lui. Les poings en avant. Lui hurlant dessus. Finissant par me faire tenir en arrière par mon jumeau et Aaron alors que je continuais de hurler de rage.
Voyant sa pute débouler en t-shirt, attisant ma haine de plus belle.
— Qu'est-ce que tu lui as dit ? Qu'est-ce que tu lui as dit connard ? Hurlais-je
— Que... Que je voulais qu'elle disparaisse comme elle est apparue... Bégaya Cole. Je me suis emporté... Elle ne me laissait pas parler... Et... Et... Elle a dit...qu'elle allait faire ça, que tout ça, c'était qu'une illusion... Mais, elle doit être chez...
— Tu lui as demandé quoi ? Tu n'as pas dit ça... Tu n'as pas dit ça Cole... T'es pas aussi con que ça...
La voix blanche d'Aaron le questionnant nous fit tourner la tête vers lui et je l'observais se laisser glisser le long du mur.
— Je l'avais enfin retrouvé... Je... Je savais putain que je n'aurais jamais dû vous laisser l'approcher... T'as tout brisé... T'as tout détruit... Tu... Mais qu'est-ce que t'as fait putain... Gémit Aaron.
Il se redressa, lui collant son poing de plein fouet.
— Je te hais putain ! Je te hais ! Félicitation elle a exaucée ton vœu ! Elle a disparu. Vis bien avec ça toi et ta pute !
Il partit aussi vite, et nous le suivons avec mon jumeau. Passant des appels pour essayer de la trouver. Partant de chez Cole en nous dirigeant vers chez Logan. Arrivant chez lui, et descendant de la voiture, complètement dépassé. Ayant du mal à réaliser que nos pires craintes venaient de se réaliser. Et j'essayais de l'appeler, encore et encore. Buvant un grand verre de whisky alors que Logan passait ses ordres. Faisant écumer toute la ville. Finissant par poser mon regard sur Aaron.
— Que sais tu d'elle Aaron qu'on ne sait pas ?
— Son dragon... C'est pas juste un tatouage. C'est un emblème... Il existe un mythe dans le monde du crime... Vous n'en avez pas encore entendu parler parce qu'ils ne sont jamais venus ici, avant... Ou discrètement... On raconte qu'il existe un clan. Un clan si puissant qu'il dirige le pays dans l'ombre. À sa tête se trouverait une personne si puissante et si respectée que des milliers d'hommes lui sont d'une obéissance sans faille... Ce clan c'est celui du dragon. J'avais déjà croisé cette marque... J'ai mis du temps à m'en rappeler... Mais j'en ai très vite acquis la certitude... J'ai croisé sa route quand je chassais les meurtriers de ma famille... Écumant le pays de long en larges avec les autres... Et une nuit, alors que j'allais enfin leurs mettre la main dessus... Un clan nous avait devancé. Je n'ai retenu qu'une phrase "C'est un cadeau d'excuse de la femme au Dragon". Elle nous avait devancé de quelques jours. Les hommes devant moi n'étaient là que pour une raison. Me remettre les corps encore en vie des meurtriers. Me laissant les achever. Avant de laisser de l'acide se verser sur les corps. Repartant comme un mirage. Sans dire un mot. Ne laissant comme trace qu'un dragon peint sur le mur. Je sais. Je sais que c'était elle... Je sais que c'est elle qui me les a offerts... Et je voulais tellement en parler avec elle putain. Trouvant jamais l'occasion... Ayant peur de lui demander... De tout gâcher... Je lui avais juré mon silence sur ce que j'avais compris... Parce que je m'étais attaché à cette femme-là. Je ne voulais pas qu'elle disparaisse de nos vies... Et là... Là...
— Tu savais que Cole était fiancé ? Demandais-je
Il secoua la tête, se frottant le visage.
— Je savais que Cole mentait sur Nao, mais j'avais aucune preuve. Il refusait toujours de parler d'elle. Faisant comme si elle n'avait jamais existé. Et elle est revenu ce weekend. Je n'ai pas aimé du tout. J'ai bloqué son numéro. Refusant leurs merdes. Me disant que Luz finirait par venir... Et que je répondrais à ses questions. Mais elle n'est jamais venue...
L'informaticien de Logan nous appela soudain, et on déboula en courant dans son antre. Observant les écrans en clignant des yeux.
— On doit voir quoi là au juste ? Marmonna Logan.
— Vous devez voir une vie disparaître ... Je ne sais pas qui c'est chef... Mais votre protégée... Elle disparaît entièrement. De partout. Chaque trace. Chaque photo. Chaque publication avec son nom. Chaque chose prouvant qu'elle ait un jour existé... Disparaît.
— Mais comment c'est possible ! M'exclamais-je
— Je n'en sais rien... Je n'en sais foutrement rien... Je n'ai jamais vu un boulot pareil... Et la personne nous laisse contempler son œuvre... Marmonna l'informaticien.
Je me laissais tomber sur un siège alors que Logan se laissait glisser contre le mur en voyant l'écran nous faire apparaître les photos d'elle. Les photos disparaissant pixels par pixels. Voyant les publications disparaître sous nos yeux. Qu'importe qui était-ce... Cette personne se faisait un malin plaisir de nous torturer. Vengeant sans doute sa douleur à elle. Et l'on resta sans bouger, regardant impuissant l'inconnu la faire disparaître. Et vers cinq heures, il ne resta plus rien. Seulement un message sur nos écrans : « Luz Atzalé n'existe plus ».
Et un hurlement de douleur s'empara de moi à ces simples mots. Face au poignard que cela représentait. Je me décidais à aller m'allonger dans un lit à l'étage. Ne parvenant pas à trouver le sommeil.
Je montais sur ma moto quelques heures plus tard afin d'aller au bureau. Espérant qu'elle y soit. Espérant que tout ceci ne soit qu'un mirage. Et je me présentais au boulot. Attendant sans allumer mon poste. Ignorant tout le monde. Regardant l'heure défiler. Me disant qu'elle était juste en retard. Elle allait juste arriver. Débarquer comme une dingue en courant. S'excusant de son retard. Mais ce ne fut pas elle que je vis arriver en courant au milieu de la matinée. Non. Ce fut le big boss. Le big boss n'ayant même pas besoin d'ouvrir la bouche parce qu'il serrait dans sa main une feuille. Je me levais d'un bond, lui arrachant des mains afin de la lire. Quand je reposais mon regard sur lui, il appelait comme un fou en jurant comme n'importe quel mec. Finissant par repartir en courant. Et je le suivis, courant avec lui jusqu'à l'ascenseur. Courant encore dans le hall. Sortant devant. Voyant mon frère arriver.
Voyant une moto partir. Me précipitant vers celle-ci en hurlant.
Je me rappelle. Je me rappelle de toute ces fois où je t'avais vu faire cela. Je me souvenais alors de cette peur qui me tordait les tripes quand tu le faisais. Je me souvenais que je me disais que tu ne me ferais jamais cela. Pourtant... Pourtant c'est bien ce que tu fais n'est-ce-pas ?
« Tout ceci n'était qu'une illusion »
Non. Non je refusais de croire ça. Je refusais de te laisser dire ça. Je refusais.
— L'aéroport... L'aéroport... Hurla le big boss.
Et je courus pour monter avec mon frère. Le big boss montant dans sa voiture et nous suivant alors qu'on se faisait ralentir par la circulation. Finissant par prendre les routes à contre sens. Nous faisant ralentir encore dans des axes complètement bouchés. Rageant en tapant contre le volant avant de reprendre la route comme des fous. Arrivant enfin à l'aéroport. Accélérant comme des fous tout comme le véhicule du big boss. Nous faisant stopper par des centaines d'hommes pointant leurs armes sur nous. Et on descendit en courant. Observant sans en revenir les hommes masqués nous tenir en respect. Le doigt sur la gâchette.
Quelques mètres devant nous un jet. Un groupe d'hommes. Une femme en son centre. Je la vis se retourner vers nous, enlaçant quelqu'un avant de le faire monter dans l'avion.
— C'est Nino putain... Elle embarque Nino... Hurla Logan.
On eut beau hurler après, on eut beau la supplier... On vit les hommes monter dans l'avion. On la vit monter à son tour. La porte se refermant sur elle. L'avion décollant. Les hommes rangeant leurs armes avant de se diriger vers un avion plus loin. Décollant à leurs tours. Nous laissant ici comme des cons finis.
Elle avait disparu. Elle était partie...
Le portable de Logan sonna et il le décrocha sans même le regarder, le mettant aussi vite en haut-parleur. Continuant de fixer le ciel.
— Chef... Nino est passé il y a un peu plus d'une heure. Il a laissé une enveloppe pour vous... c'est l'écriture d'une femme dessus.
On se regarda avec Logan, comprenant. Elle avait tenue parole, peut-être. Peut-être que nous pourrions la retrouver. Peut-être.
— Pourquoi Jarod ! POURQUOI !
— Parce qu'elle n'est pas pour vous. Elle a raison Caleb. Luz Atzalé n'était qu'une illusion. La véritable femme n'est pas pour vous... Expliqua calmement le dénommé Jarod
— Qui est-elle ?
Le chauffeur posa son regard sur le PDG, s'allumant une cigarette en observant le ciel. Finissant par le reposer sur le PDG.
— Même si je vous le disais.. Vous ne connaîtriez pas. Je suis désolé Patron. Je vais devoir démissionner aussi. Une offre d'emploi de sa part... Cela n'arrive qu'une fois dans une vie.
On se regarda avec Logan, fronçant les sourcils. Regardant de nouveau le fameux Jarod qui nous observait sans ciller.
— Vous voulez la trouver non ? Je vous propose de vous aider.
Le big boss se tourna vers moi, défaisant sa cravate en soupirant. Me regardant avant de se mettre à rire, de ce rire las. Me faisant comprendre que lui aussi, il ne voulait pas son départ.
— Ouais vous, je sais que vous démissionnez Herrero. Le contraire me dérangerait... Bon... Moi... Je vais retourner bosser... Parce que bah... Je n'ai que ça à faire...
Il nous salua, prenant le volant de son véhicule avant de partir. On se dirigea vers la voiture de Logan. Montant à l'intérieur. Roulant encore une fois à pleine vitesse jusqu'à chez lui.
On sortit du véhicule en courant. Nous précipitant vers l'homme tenant l'enveloppe. On prit le temps d'aller dans le salon, prenant place, nous servant des verres en ouvrant la lettre.
« Mes amours... Mes jumeaux.
Je n'ai même pas besoin d'écrire deux lettres car je sais que votre demande est commune. Je vous avais juré que si je partais je vous laisserais un indice pour me trouver.
Que dire avant tout... Que je ne m'appelle pas Luz Atzalé en réalité ? Ne feignez pas d'être surpris. Je sais que vous vous en doutiez. Je sais que vous cherchiez à savoir qui j'étais en réalité. Je ne suis pas venue dans cette ville dans le but de mentir ou de tromper qui que ce soit... Je ne m'attendais pas à vous rencontrer en réalité. Je ne m'attendais pas à m'attacher à ce point à toi Natan. Je ne m'attendais pas à tomber amoureuse du chef du gang du Santa Sangre, gang que j'observais depuis un moment pourtant. Je ne m'attendais pas à ce que vous débarquiez ainsi dans ma vie, que vous y preniez tant de place. Je ne m'attendais pas à vous devoir la vie.
Vous êtes l'inconnue dans l'équation.
Cole est le premier à m'avoir brisé le cœur de cette façon. Merveilleuse leçon non ?
Il m'a demandé de disparaître. Alors je disparais. Parce que c'était prévu. Parce que je ne maîtrise pas la colère ou la haine. Parce qu'il a raison : je n'aurais jamais dû exister dans vos vies. Alors j'en disparais comme j'y suis apparu. Ne voulant même pas une vengeance parce que je ne suis pas une blanche colombe.
Je savais que j'allais devoir repartir un jour, et j'avais atrocement peur. Parce que je savais que vous deux... Je n'arriverais pas à vous laisser. Je n'arriverais pas à vous dire adieu. Parce que putain ce que je vous aime... Alors peut être suis-je partie sans me retourner. Vous faisant croire que votre douleur ne me faisait rien quand elle me crevait l'âme en réalité.
Luz Atzalé n'a jamais réellement existé, mais la femme derrière vous aimes réellement. Je ne suis pas un Ange mes amours. Mais je les rejoins.
Avant de vous laisser me trouver. Vous devez comprendre. Comprendre ce que vous rejoindrez. Alors au dos vous trouverez un code.
Comprenez. Apprenez. Décidez.
Je vous attendrais.
Je vous aime.
Naëlle. »
Logan retourna la feuille, se levant d'un bond avant de partir en courant dans le bureau de son informaticien. Lui tendant le code. Celui-ci essaya sur son ordinateur avant de froncer les sourcils. Pianotant avant de basculer sur un écran noir. Rentrant le code de nouveau. Tapant sur son clavier en poussant des jurons.
On observa les écrans s'éteindre avant que l'emblème d'un dragon n'apparaisse sur tous ses écrans. Une barre de chargement apparaissant. On fit sortir l'informaticien, restant à trois dans le bureau en fermant à clé. Prenant place sur les sièges.
Des photos apparaissant. Des centaines de photos de cadavres.
Sur l'écran central, l'insigne du dragon clignota, disparaissant avant qu'un texte n'apparaisse. Comme tapé à la main au fur et à mesure. Et on le lut, sans en revenir. Apprenant qui était réellement la femme que nous aimions. Apprenant et confirmant tous nos doutes. Découvrant l'ampleur de la femme. Découvrant son réel pouvoir. Ce qu'elle était capable de faire.
Les photographies défilant encore et encore. Nous révélant de quoi elle était capable. Et une liste de règles finit par se dresser. Les règles du Clan du Dragon.
Enfin tout disparaît. Un seul message apparaissant :
« Vous avez trois jours pour décider. Je vous appellerais. Me répondrez-vous ? »
Et l'ordinateur s'éteignis. Se relançant comme si rien de tout cela n'avait eu lieu. Laissant juste nos cerveaux avec toutes ces informations...
Qu'allions nous faire à présent ?
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Correction Septembre 2020
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